EXTÉRIEUR. couvents, sous prétexte de secours mutuels aux ouvriers. Les cléricaux cherchent de tous côtés un moyen d'assurer leurs 600 couvents le hénélice de la main-morte. Espérons que la chambre ne donnera pas dans le piège qui lui est tendu. M. Frère a parfaitement relevé les prétentions de M. Ad. Roussel. Quel triste rôle ce M. Roussel joue la chambre! (Éclair.) A la séance d'avanl-hier du sénat, il a été donné communication de la lettre par laquelle \I. De Ridder, sénateur des arrondissements de Furnes et d'Ostende réunis, donne sa démission. amaoav On écrit de Tournay, quelques détails sur l'inter rogatoire du comte de Bocarnié. M. le juge d'in struction avait d'abord procédé l'interrogatoire dans la prison même; mais toutes ses questions, le prévenu ne répondait que par une gritnare, un geste, un sourire. Voyant l'inutilité de ses elforts, M. le juge d'instruction fit transporter tout simple ment M. le comte de Bocarnié dans une voiture cellulaire, son cabinet, au Palais; et c'est là que l'interrogatoire s'est poursuivi car alors M. de Bocarmé a parlé. Dans le cabinet du juge d'instruc tion, le prévenu s'est plaint qu'on lui eût mis les menottes; il ne pouvait en être autrement; cette précaution est prise afin que le prévenu ne puisse mettre la main sur les papiers qui se trouvent dans le cahinct. M. de Bocarmé est gardé vue, nuit et jour, pat- cinq hommes qui sont régulièrement relevés. On craint un suicide. Quant M™"de Bocarmé, elle reçoit fréquemment la visite de la femme du concierge de la prison elle paraît confiante mais a beaucoup maigri. Chaque fois que la voiture cellulaire, qui conduit M. de Bocarmé l'interrogatoire, stationne devant la porte du Palais, la foule s'amasse et se livre aux menaces les plus violentes. Il paraît que M. de Bocarmé a dit qu'il espérait bien que dans quelques jours il serait rendu sa famille, et qu'il lui a été répondu par l'homme d'affaires qui accompagnait le juge d'instruction, qu'eu ce moment il ne fallait pas songer cela, ■t»' o Les stations des étalons du haras de l'Etat, pour la saison de monte de l'année i85i, sont composées et établies de la manière suivante dans la phovince de la flandre occidentale. A Courtrai, les étalons Aide-de-campde demi-sang anglais Infidèlede pur sang anglais Frency, de trois quarts sang anglais. A Oostcamp, les étalons Samsonde uii quart sang anglais Alexandrede trois quarts sang anglais. Les personnesci-a près désignées sont spécialemen l chargées de l'examen des juments destinées la saillie des étalons du haras de l'État et de la déli vrance des certificats constatant qu'elles sont saines et propres une bonne reproduction, savoir n'a jamais prie ma mcrc en vain sur les grains sacrés de ce rosaire. Je vous supplie donc par lui de me servir en remettant ce billet au pauvre blesse que vous savez. Donnez-lui aussi de ma part, s'il vous plaît, cette médaille miraculeuse; je la détache avec joie de ce saint reliquaire parce que je sais qu'il la portera avec bonheur. Faites, mon enfant, répondit le comte d'une voix troublée. Margaret acheva d'écrire la hâte, et pendant qu'elle traçait les derniers mots, le sire de Kerven considérait le chapelet qui lui était resté dans les mains; tout-à-coup il Je posa sur ses lèvres, l'y pressa avec une ardeur convulsive, puis le rejeta dédaigneusement sur la table. Voilà, mon père, dit Margaret, vous me promettez, n'est-ce pas J'ai promis, répondit le comte et ils sortirent. Arrivés dans la salle des gardes, Margaret dit au comte: Voilà votre compagnon, mon père, adieu, songez moi et elle baisa le pan de sa robe. Pierre de Lainorge la suivit des yeux avec joie son visage était radieux. A quelques pas de là, mademoiselle de Rosières ren contra Jeanne de Courtcnay. Les deux amies se prirent par la main, saluèrent les deux moines en passant près d'eux, et regagnèrent les appartements de la reine, tandis que le comte entraînait son vieux compagnon hors du château. Qu'as-tu appris? demanda le sire de Kerven après un long silence. Grâce au ciel, nous avons eu plus de peur que de mal, répondit le vieil éeuycr; Kilderkin m'a certifié quj le médecin répondait de leur prompte gué- risun. imiiquiUisé sur ce point, je me suis fait raconter toute la scène ils se sont conduits l'un et l'autre avec un rare cout-age. Sir Henri a fait l'admiration de toute la cour. Je sais cela, interrompit le comte. Pressé de vous iuslruirc, cl ue vous trouvant plus dans la chapelle Hornaert, (J.j, médecin vétérinaire Oostcamp, pour la station d'Oostcamp Hornaert, médecin vétérinaire du gouvernement Courtrai, pour la station de Courtrai. Rome, 10 Février. On redoutait ici, pour hier, jour anniversaire de la proclamation de la république romaine des désordres pareils ceux qui éclatèrent l'année dernière, la même époque; mais la police pontificale, secondée par les troupes françaises, a si bien pris ses mesures que l'ordre n'a pas été troublé, quoique cet anniversaire tombât un Dimanche. Le bruit courait que le général Gémeau avait demandé son gouvernement des renforts, surtout en cavalerie. Parmi les dernières personnesarrêtées, il y avait plusieurs peintres soupçonnés d'être les auteurs des carricatures dirigées contre ce général. Une qui a beaucoup amusé la population romaine représentait ce digne chef haranguant ses soldats d'une fenêtre de l'hôtel du Faucon. On lisait au-dessous ces mots parodiés de ceux de Napoléon-le-Grand, eri présence des pyramides d'Egypte: Soldats, de* fenêtres de ce restaurant, quarante saucisson* vous contemplent Un peintre hollandais a reçu l'ordre de partir dans les trois jours. Son ministre a vainement ré clamé, alléguant que depuis trente ans, cet artiste demeurait Rome, et demandant qu'on expliquât la cause de son expulsion. FRANCE. Paims, 19 Février. La loi com munale et départementale continue être discutée dans les bureaux, mais d'une manière si confuse, qu'il est impossible de dire quel sera le système qui triomphera. La question n'est pas seulement posée entre ceux qui veulent le maintien des principes de la loi de 1831 et ceux dont la tendance est d'émanciper la commune aux dépens du pouvoir central. Les deux grands partis oppo sés sont eux-mêmes divisés dans leur propre sein au point de ne pouvoir s'entendre. La discussion est donc des plus laborieuses et menace de n'aboutir qu'à la nomination de commissaires qui auront leur tour bien de la peine former une majorité homogène lorsqu'il s'agira de, pro poser des résolutions. La perplexité des représentants était aujourd'hui, cet égard, des plus grande. Chose digne de remarque, c'est que les hommes qui ont déjà pratiqué le pouvoir, soit dans les préfectures, soit dans les hautes fonctions administratives, soit dans les conseils du gouvernement, sont peu près tous favo rables aux dispositions générales de. la loi de 1831, maintenues du reste dans Je, nouveau projet envoyé par le conseil d'état l'examen de l'Assemblée. Ce sont, au contraire, les représentants de la droite légitimiste et de la gauche, généralement étrangers aux nécessités admi nistratives ou préoccupés cxçlusi veinent de l'intérêt com munal, qui se montrent, vis-à-vis de la loi, défiants ou hostiles. Le compte-rendu de la discussion d'hier est rapporté fort au long par les journaux du malin. Nous pouvons vous dire, dès présent, que la discussion d'aujourd'hui n'a pas été moins vive. On pense néanmoins que plusieurs bureaux nommeront leurs commissaires la fin de cette séance, après avoir pris connaissance de leur avis sur les où je vous avais laissé, je m'enquis de vous une jeune dame qui priait; elle m'apprit que depuis longtemps déjà, vous étiez sorti du saint lieu, en compagnie (le made moiselle de Rosières, et ces înots m'ont mis en fuite... Pourquoi interrompit le comte. Ne m'avez-vous pas dit ce matin que vous vouliez tuer, de vutre main, cette pauvre fille? Oui Oh monseigneur j'avais peur de vous retrouver chargé d'un crime affreux. Asseyons-nous ici, die le comte de Kerven en montrant son ami un bine de pierre dans un petit sentier bordé de buissons qui longeait le fleuve. Puis il continua Je t'attendais dans l'église, et je ne fus pas peu surpris de m'y voir accoster par deux jeunes femmes. L'une m'était inconnue. C'élait la marquise de Courtenay, Monsei gneur.Tant mieux pour ton fils, répondit brusquement le comte, elle est très-belle. Me croyant seul, j'avais laissé échapper quelques paroles ameres, faible expression des chagrins qui 111e dévorent le cœur. Cette imprudence rapprocha de moi ces deux femmes je reconnus la seconde. Te dire ce qui se passa en moi quand je vis la fille de la comtesse de Severn implorer mou secours, les larmes aux yeux, les inains jointes, serait chose impos sible. Ce fot d'abord dans tout mon être un frémissement de joie. J'avais mes pieds l'héritière du sang, du nom, de la beauté de celte femme exécrée. Que vous de mandait sa fille De la servir la faveur de ma libre entrée au château il s'agissait de pénétrer jusqu'à nos deux blessés, et de remettre mon fils, avec je ne sais quelle amulette, quelques lignes de consolations bien tendres; caprice de femme enfin; car tout est caprice chez elles, même la vertu En l'écoutant, je suspendais ma vengeance pour savourer l'ineffable plaisir d'y toucher, après de si longues tortures. Un mot fit éclater l'orage elle osa dire: A idez-inoi, par pitié pour le chevalier de Kerven A ce nom, je portai la main mon poignard, ce sinistre présent de sa mère, alors qu'elle était pour points généraux et en leur faisant carte blanche pour le reste. Il a fallu se résoudre cet expédient afin d'arriver une solution quelconque. La droite et la gauche, ainsi qu'on l'a déjà prévu, par viendront faire nommer commissaires un certain nom bre de leurs membres cause de leur entente ou quasi- entente sur la question des maires, qu'elles veulent faire nommer par la voie de l'élection, contrairement au projet qui réserve la nomination au pouvoir exécutif. Il paraît hors de doute, s'il faut croire des personnes se disant bien informées, que le général Gémeau, com mandant des troupes françaises Rome, aurait demandé au gouvernement de nouveaux renforts. Le mi istre de la guerre, d'accord avec le cabinet, aurait expédié déjà les ordres pour faire partir pour Rome trois bataillons d'infanterie et six escadrons. Une sourde agitation règne dans toute la Romagnc et dans les contrées environ nantes. Les agens de Mazzini travaillent le pays, malgré la rigueur et la surveillance de la police, et les dernières saisies faites de leurs navires chargés d'armes et munitions sur les côtes de l'Italie. La question de l'amnistie est plus particulièrement l'ordre du jour dans les réunions parlementaires; elle paraît devoir être généralement bien accueillie par toutes les parties de l'assemblée. ALLEMAGNE. Le Correspondant autrichien, )Our- nal semi-officiel de Vienne, dément formellement la nouvelle, répandue par plusieurs journaux allemands, suivant laquelle des troupes Autrichiennes devaient remplacer dans la Hcsse-Électoralc les troupes nationales qui seraient envoyées dans la Bohême. On écrit de la Hesse-Électorale qu'un corps d'armée autrichien de réserve de 23,000 hommes suivra les troupes qui sont déjà entrées dans le Duché de Ilolstein et sera cantonné pour quelque temps dans la contrée de Fulda. Lesmenéesdela propagande révolutionnaire de Londres ont déterminé le gouvernement autrichien recomman der au feld-maréchal Radclzki d'exercer une surveillance plus active sur les éléments démagogiques qui fourmillent en Italie et de prendre les mesures nécessaires pour pouvoir étouffer dans son germe tout mouvement révolu tionnaire que la propagande voudrait tenter au printemps prochain. L'armée d'Italie recevra des renforts. Il est arrivé Vienne d'importantes nouvelles de l'Égypte. La Porte Ottomane avait enjoint au vice-roi de réduire son armée 20,000 hommes. Le vice-roi vient au contraire d'ordonner un recrutement de 40,000 hommes dont 23,000 pour l'armée de terre et de 15,000 pour l'armée de mer et prétend repousser les armes la main les prétentions de la Porte. ITALIE. On écrit de Rome, 8 février, au Risor- gimento de Turin, du 15 février Demain, jour anniversaire de la proclamation de la République, la police craint que ne se renouvelle la démonstration de l'année dernière. Mais comme c'est dimanche, attendu la foule immense qui circule d'ordi naire au Corso, il sera très-difficile de distinguer les gens qui voudront faire une démonstration, des passants ordinaires. De sorte que cette circonstance suffira peut- être pour faire échouer le projet s'il existe. Les français ont renoncé faire leurs sorties dans les campagnes, ainsi que les exercices qu'ils ne faisaient plus que sur les places de la ville. Le bruit court que le général Gémeau a demandé des renforts en France, surtout de cavalerie. moi la plus noble des femmes, la plus dévouée des amantes, ce poignard qui ne 111'a encore servi qu'à tuer mon meilleuraini,Rulland, Rutland J'allais frapper... mais j'étais dans la maison de Dieu, devant son image, devant lui J'eus peur, et le bras de cette faible créature m'entraîna. Le cœur m'avait manqué je ne le retrouvai plus; il 11e ine restait plus de force que pour marcher sur les pas d'une enfant. Lâcheté lâcheté Je me suis laissé mener ainsi des jardins au château; puis de salle en salle, jusqu'à un cabinet dont elle a refermé la porto sur nous. Là seulement, face face avec elle, j'ai senti le sang me monter au cœur et au visage; ina haine a débordé de nouveau. J'aurais frappé sans pitié, mais elle me regar dait, maiselie attachait sur moi ses grands yeux, les yeux de sa inère maudite; mais clic était devant moi si faible, si belle, si tremblante, si confiante; ses lèvres, son sein, son front, ses inains, sa pose, tout me parlait avec tant d'éloquence que j'ai élé lâche encore, oh bien lâche car, faut-il te l'avouer ma honte? ce n'était plus elle qui parlait, qui pleurait, qui suppliait, c'était... sa inère que je revoyais, et ma haine semblait pardonner Folie mon Dieu folie Dites noblesse de cœur, mon bon sire. Tais-toi écoute Je détournai ma vue de son regard... Elle me demanda lo temps d'éerire quelques mots. C'était me donner le temps de retrouver ma haine... Je la laissai écrire. Quoi toujours cette horrible pensée Monseigneur. Quand je te dis que je suis un lâche reprit avec feu le vieux comte. Puis il ajouta sourdement Ses yeux fixés sur les miens m'avaient fasciné... cependant je m'approchai, je tirai mon poignard moitié, je me penchai sur sa chaste et blanche épaule d'enfant j'allais frapper Ah s'écria le noble vieillard en passant sa main sèche et nerveuse sur son front... Après tout, je suis gentilhomme et ne suis pas assassin. (La suite au prochain iV'.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 2