BAL MASQUÉ,
Faits divers.
État-civil u'Ypixes, i/«23 Février au l'Mars inclus.
A L'AIGLE D'OR,
GRAND
l'on offrait aux porteurs de bons, et surtout qu'il voulait
l'examen approfondi de toutes les bases de la loi. Il a
ainsi que presque tous les députés présents, manifesté le
vœu que l'on demandât au gouvernement un relevé exact
des diverses espèces de dettes appelées la conversion,
et surtout le relevé du chiffre des sommes dont les inté
rêts de ces dettes grèveront le pays l'avenir.
D'après les données positives, ajoute la Epoca, le
chiffre des intérêts de la nouvelle dette consolidée, doit
s'élever, dans les quatre prochaines années 47 millions
environ, et dans les vingt années 141 millions, outre
les 100 millions et l'appoint des intérêts de notre dette,
les douze millions consacrés h l'amortissement de l'autre
partie de cette dette, les six millions du 20 p. c. sur les
biens des communes dits proprios, et les dix millions
destinés aux paiements des bons du trésor. En tout 270
millions en chiffres ronds. Toutefois, en 1851, la charge
seulement de25 millions pour le sémestre de la nouvelle
dette convertie, de 15 ou 14 millions pour la moitié de la
somme destinée au paiement de la dette du trésor et de
la dette susceptible d'être amortie.
l,ord JohnRussell a renoncé au bout de ^4 heures
reconstituer le cabinet. C'est lord Stanley qui est
chargé maintenant de cette mission par la reine
d'Angleterre.
On assure d'un autre côté que le prince Schwart-
fcenberg et M. de Manteulfel se sont rapprochés
Dresde. Mais rien n'est considéré comme certain
encore a Berlin.
Tournai. ïl n'y a pas de noces sans carosse.
ï)u moins dans certaines localités on dédaigne lorl
de se servir du simple système de locomotion, dans
celte circonstance. Mardi, on célébrait un mariage
au village de V..., près de Tournai; en conséquence
on se mit en quête de voitures. Mais les remises du
hameau ne récehriet)l aucun omnibus, pas la moindre
birouchelte, nulle palache enfin. On s'assemble, on
délibère, el il vient l'un des invités une idée qui
fût bientôt miseà exécution,car au bout de quelques
heures, ou vit défiler un cortège, tout-à-fait nou
veau.
Les mariés avaient été juchés sur une élégante
charrette de boucher attelée de ses deux molosses.
Quant aux dames invitées, on les avait délicatement
assises, chacune sur une brouette de campagne,
prudemment couverte d'une moelleuse botte de
paille. 11 va sans dire que les garçuns se disputèrent
l'envi l'honneur de voiturer leurs belles. Cette
procession eut un grand succès dans le village; ce ne
l'ut que chants d'ivresse, qu'acclamations pendant le
restant de la journée.
La commune de Beaufort a été tout en érrtoi,
par suite d'une descente faite par la gendar
merie dans cette commune, jeudi dernier, cinq
heures du malin. Voici le l'ait qui nous est rapporté:
eu 184.7, un nommé Derzelle, né Virelle (Belgique),
est venu se fixer dans la commune)'soi> intelligence,
son état de menuisier et un certain savoir comnie
musicien, lui acquirent,en peu de temps, l'estimeet
la considération de tous les habitants; il fil alors
connaissance d'une bonne ménagère avec laquelle il
contracta une union qui paraissait devoir être des
plus heureuses.
Ou monta une boutique de menuiserie, puis un
bon cabaret où l'on faisait danser la jeunesse du
village. Tout allait merveille; malheureusement
un tel bonheur ne devait pas durer longtemps. La
gendarmerie qui se mêle de bien des choses et qui
11e dort jamais que d'un œil, apprend que Derzelle
aété poursuivi dans sa patrie pour crime d'émission
de fausse monnaie, puis condamné aux travaux forcés
perpétuité, et qu'il est évadé de la prison de Ma mur
dans la nuit du 1" au 2 septembre 18*7, d'où il est
venu Beaufort, se croyant là l'abri de toutes
poursuites; mais en vertu d'un ordre d'extradition
belge, accordé par l'autorité française, il vient d'être
emmenédeBeauforl,saus que les habilins, el même
sa temme, eussent jamais connu sa position aussi
laisse-t-il dans le malheur le plus profond une
femme et deux enfants, par suite d'urie union trop
légèrement contractée.
Suivant des nouvelles dignes de foi, l'exportation
des roubles d'argent de l'empire Russe est interdite
îéellemeut, et les bureaux de douane ont reçu des
ordres ce sujet, On motive celte mesure sur la
dépréciation de 1 or l'étranger et la crainte d'un
agiotage sur l'argent. Les voyageurs qui sortent du
pays ne peuvent emporter que i5 roubles enargeut.
Une toute petite, toute mignonne,w toute coquette et
souriante lurette, demande justice grands cris au tri
bunal correctionnel. On l'a volée, dépouillée, et l'on a
violé son domicile; il y a de quoi faire envoyer trois fois
un homme aux galères dans les horreurs qu'elle prête
M. Paul. Et cependant ce M. Paul ne fut pas toujours un
monstre ses yeux. Apprenti négociant, de la plus belle
venue, il avait longtemps, .Habile et Valcntino, donné,
conjointement avec M11" Alphonsine, le tableau d'un ac
cord parfait en ménage morganatique. Dans un paroxisme
de tendresse, il avait acheté un mobilier magnifique de
540 fr., pour décorer le boudoir. M"0 Alphonsine prétend
même que PjuI signa de son sang un abandon de ce
mobilier. Pourquoi pas tous les pactes avee le diable,
doivent être signés avec du sang.
Ses affaires ayant obligé M. Paul faire une tournée en
province, il reçut, poste restante, unecharinante lettre où
sa belle lui apprenait; qu'elle s'était fort ennuyée en
son absence 2° qu'elle avait fait payer ses dettes un
imbécile 3° qu'elle avait déguerpi avec les meubles et
s'était réfugiée rue de Labruyère. L'aveu, écrit d'une
ortographe comme on n'en voit pas, rendit furieux M.
Paul, qui ne fit qu'un bond du Havre Paris.
Il rencontre sa belle en compagnie, et commence par
solder avec elle les arrérages du passé, puis, faisant
irruption dans la nouvelle demeure d'Alplionsine, reprend
tout ce qu'il avait donné, sans Compter ce qu'il casse.
Et voilà pourquoi M,le Alphonsinc supplie le tribunal
d'envoyer au moins Brest son voleur, son violateur de
domicile, Mais les juges plus indulgents que la jolie
grisette, renvoyent M. Paul de la plainte, et la belle est
condamnée aux dépens.
On lit dans la Gazette des Tribunaux
Le sieur Léopold T... arrivait, il y a quelques jours,
de la Belgique, son pays natal, et descendait Paris, chez
un de ses parents, demeurant rue du Marché-Neuf.
Avant-hieril passait sur le Pont-National. et s'ar
rêtait un instant pour contempler la place de la Concorde
et les monuments qui l'entourent. Un monsieur vétu avec
recherche, portant sa boutonnière le ruban de la Légion
d'Honneur, l'aborda en s'extasiant sur lu beauté de l'ad
mirable panorama qui se déroulait ses yeux. C'est en
vérité, s écric-t-il, la plus belle place du monde
Ainsi s'engagea la conversation entre le sieur T...
et cet individu. Paris, dit le derni"r, renferme de bien
singulières choses. Vous êtes probablement comme moi
étrangér la capitale? Sur la réponse affirmative du
sieur T..., Il continua Toul-à-l'heure, j'étais descendu
pour me promener sur le quai. Voyez-vous là-bas, ajou-
ta-t-il en désignant du geste un groupe d'une dizaine
d'individus réunis sous le Pont-Natldual, sur le Che
min de halage?Et bien! il y a là un homme qui
joue et perd des sommes considérables. C'est curieux,
venez Voir.
Le sieur f... suivit l'étranger et ils arrivèrent sous
le pont où était en effet On homme assis terre et dans
la blouse duquel on voyait une centaine de francs en pièces
de 5 fr. Devant lui était une espèce de roulette de petite
dimension. Une partie était engagée, et en quelques
minutes celui qui tenait le jeu perdait une cinquantaine
de francs.
C'est le 26 de ce mois, que sera appelée, devant la Cour
d'assises du Brabant, l'affaire de Rémi-Ghislain Bornai,
accusé d'assassinat.
V4UIÉTÉS.
Un journal parisien explique, de la manière suivante,
la démonstration du mouvement de la terre par le pen
dule, qui vient d'être faite l'Observatoire, par M» Léon
Foucault
Vous êtes invité de venir voir tourner la terre, de-
it main, de trois cinq heures, l'Observatoire, h
Tel est, en substance, le billet adressé, la semaine
passée, quelques personnes, par M. Léon Foucault. A
l'heure dite, j'étais au rendez-vous, dans la salle de la
Méridienne, et j'ai vu tourner la terre;
a C'est un peu fort! dites-vous. Je le crois bien; je
crois même que, s'il y a aux enfers une ombre de corde,
l'ombre de Galilée a dû se pendre de regret.
La terre tourne! s'écriait Galilée, en frappant du
pied la terre. Pourquoi la frapper, grand homme
indigné! quand il te suffisait d'en détacher une parcelle
qui, suspendue au bout d'un fil, eût fait voir aux plus
incrédules le mouvement qu'ils s'obstinaient nier
Comment cela C'est ce que ce jeune bouline, venu deux
siècles trop tard, va vous enseigner.
Ce plan ainsi déterminé, l'inertie de la matière
lui assigne une position invariable dans l'espace mais
la terre tourne, et si le mouvement oscillatoire persiste
un peu de temps, le mouvement de la terre, qui ne cesse
de tourner de l'occident l'orient, est devenu sensible
par rapport ce plan immobile dont la trace sur le sol
semblera animée d'un mouvement conforme au mouve
ment apparent de la sphère céleste.
Si maintenant nous nous approchons de l'équateur,
il faudra tenir comité du déplacement de la verticale,
d'où résulte tin ralentissement dans le mouvement ap
parent du plan d'oscillation. La loi de ce ralentissement
est très-simple le déplacement angulaire du plan est
égal au mouvement correspondant de la terre multiplié
par le sinus de la latitude. On peut en donner les rai
sons, qu'on se serve, avec Binet, de la langue de l'algè
bre, ou de celle de tout le monde, l'exemple de M.
Lionvillc, avec cette différence qu'ici la seconde forme
de raisonner est beaucoup plus expéditive que la pre->
mière. Quoiqu'il en soit, il ne restait plus qu'à expéri
menter, et M. Foucault l'a fait avec un plein succès.
La première expérience a été réalisée dans une cave,
la voûte de laquelle notre éininont artiste. M. Froment,
avait scellé une pièce en fonte qui fournit un point d'ap
pui solide. Un fil d'acier rond en homogène, long de
deux mètres et portant une boule de cuivre de 5 kilo
grammes, s'engageaità l'autre bout dans une petite niasse
d'acier trempé présentant une surface bien horizontale.
Le pendule inis en branle avee quelques précautions
imaginer, a réalisé toutes les prévisions de l'inventeur.
Au bout d'une demi heure, le déplacement du plan d'os
cillation était déjà manifesté et conforme aux indications
de la théorie.
L'expérience a été renouvelée l'Observatoire avec
un pendule long de 11 mètres, et l'oscillation étant cette
fois plus lente et plus étendue, 011 a pu constater une dé
viation sensible entre deux retours consécutifs du pendule
au point de repère. M. Foucault ne s'en tiendra pas là,
on doit l'espérer; une expérience de cette qualité veut
être faite publiquement, dans des proportions plus gran
dioses, ét avec solennité. C'est la voûte du Panthéon
qu'il convient de suspendre un fil Ion" d'une soixantaine
de métrés, ces nobles murailles sont dignes de servir de
Cadre l'une des plus belles expériences qui soient jamais
sorties de l'esprit d'un physicien, a
1 1 1
Naissances: sexe masculin, 7; idem féminin, 5;
total, 12.
Mamages: Bulckaen, Pierre-Jean, âgé de 32 ans,
journalier, et GhesquièreMarie-Thérèse, âgée de 51 ans,
domestique. Overschoot, Léonard, âgé de 21 ans,
journalier, et GhesquièreApoline-Barbe, âgée de 33
ans, domestique. BodcluertBernard-Joseph, âgé de
35 ans, cordonnier, et BoiteEugénie-Émélie, âgée de
52 ans, dentellière. TherryÉdouard-François, âgé
de 33 ans, charpentier, et MarkeyVirginie, âgée de 27
ans, sans profession; Courlequisse, Louis-Léopold,
âgé de 34 ans* journalier, et Ramant, Cécile-Alexandrine,
âgée de 20 ans, dentellière. De Zilter, Joseph-Louis,
âgé de 21 ans, cordonnier, et Gullickx, Marie-Florentine,
âgée de 20 ans, dentellière. JVevejans, Martin Joseph,
âgé de 27 ans, garÇon boulanger* et Treoe, Sophie-Pau
line, âgée de 27 ans, dentellière. Verstraete, Jacques-
Arnaud, âgé de 24 ans, maçon, et Ghys, Marie-Joséphine,
âgée de 30 ans, dentellière. Dupont, Gjillaume-Au-
gusté,âgéde52 ans, jourûalier, et Fauchey, Marie-Anne,
âgée de 27 ans, domestique. Wolters, Gustave-Henri,
âge de 24 ans, serrurier*„et MinnekerHorlense, âgée
do 19 ans, dentellière.
Décès Van Catlendyck, Marie-Julie-Joséphine, âgée
de 73 ans* dentellière, célibataire, rue de Kauwekind.
Lens, Marie-Philippine, âgée de 83 ans, blanchisseuse,
veuve de Joseph Mclder, et de Vincent-Joseph Bouillet,
rue de Goddelièvc. ffecq, Virginie-Amélie, âgée de 45
ans, dentellière, célibataire, rue de Menin. De Vos,
Catherine-Rosalie, âgée de 66 ans, sans profession, veuve
de Philippe-Jacques Hackc, rue des Chiens. Gryson
Barbe-Reine, âgée de 84 aus, rentière, veuve de François
Verwaerdc, rue de Lille. Leslienne, Sidonie-Marie,
âgée de 29 ans, dentellière, cél.bataire, rue dés Chiens,
Goethuls, Émérence-Adèie* âgée de20ans, dentellière,
célibataire,Plaine-d'Amour.— Grimmonprez, Euphéinic-
Joséphine* âgée de 42 ans, dentellière, veuve de Fidèle
Mallel, épouse de Ferdinand Allaert, rue de Menin.
Punnekoucke, Clémence-Juliette, âgée de 9 ans, S'-Jac-
ques-lez-Ypres.
Enfants au-dessous de 7 ans sexe masculin, 2 idem
féminin, 3; total, 5;
ItlAnCHÉ o'fpnES, du l'Mars 1851.
Les prix du froment n'ont pas changé au marché de ce
jour. 561 hectolitres se sont écoulés aux prix de fr. 13-20
15-40; en moyenne fr. 14-30 par hectolitre.
Les prix du seigle ont baissé de 70 centimes l'hecto
litre, 67 hectolitres ont été vendus de fr. 8-80 10-20
en moyenne fr. 9-50 l'hectolitre.
Une hausse de 25 centimes l'hectolitre s'est produite
sur les prix de l'avoine. 26 hectolitres se sont vendus de
7 8 fr. en moyenne fr. 7-50 l'hectolitre.
Les prix des fèves sont montés de fr. 1-20 l'hecto
litre. 156 hectolitres ont été présentés en vente et se
sont écoulés au prix de fr, 12-80 l'hectolitre en moyenne.
Il n'y a eu aucun changement dans les prix des pom
mes de terre. 2,700 kilogrammes ont été vendus raison
de fr. 8-50 les 100 kilogrammes.
GRAND' PLACE, A YPRES.
iP&S&É HT
Le Lundi, 3 Mars 1851, 9 heures du soir.
Paix d'entrée 50 centimes par cavalier avee se#
dames.