EXTÉRIEUR.
Faits divers.
S'il fallait en croire la rumeur publique, recueillie
par quelques journaux, la candidature de M. Pec-
steen-De Vrière serait combattue par une autre can
didature. Nous n'ajoutons aucune croyance
ces bruits, toute candidature autre que celle de M.
Pecsleen-De Vrière échouerait nécessairement; mais
nous signalons ces bruits,' parce que les électeurs
doivent se mettre en garde contre une surprise
n'avons-nous pas vu, en effet, dans d'autres arron
dissements des candidatures surgir subitement et
menacer des élections qui paraissaient ne devoir
rencontrer aucune opposition? Les électeurs
d'Ostende doivent donc être leur poste, comme
s'il s'agissait de livrer bataille: c'est le plus sûr
moyen d'assurer la victoire. (Idem.)
D'autre part, nous lisons dans la Patrie de Bruges,
journal du clergé
Un journal de Bruges, répété par presque tous les
journaux du pays, a annoncé que M. le baron
Delafaille-D'Huysse est l'un des candidats qui bri
guent le mandat de sénateur dans le double arron
dissement de Furnes-Ostende. Des renseignements
très-positils que nous recevons nous autorisent
déclarer que ceci est une erreur et que M. Delafaùle
ne s'est nullement mis sur les rangscommecandiuat
dans les élections qui doivent avoir lieu le 10 de ce
mois Ostende et Furnes.
Par arrêté royal du i mars, le sieur de Schietere,
(Frédéric), candidat-notaire Casier, est nommé
notaire la résidence de Cuerne, arrondissement de
Courtrai, en remplacement du sieur Marlroye
démissionnaire.
Dimanche dernier, un cheval attelé un tilbury,
qui contenait M. C. Yuylsteke, brasseur Menin et
son beau-frère, M. Tertois, a pris le mors aux dents
et s'est jeté dans la Lys. Par un bonheur inoui, MM.
Vuylsteke et Tertois en ont été quittes pour quel
ques contusions aux jambes. Le cheval a péri et le
tilbury est fortement endommagé.
On écrit de Tournay, 5 mars
M""la comtesse de Bocarmé a subi, hier, un nou
vel interrogatoire dans le cabinet de M. le juge
d'instruction Heughebaert.
M»" la comtesse ayant désiré voir son fils aîné, qui
est en pension dans notre ville et qu'elle n'avait pas
vu depuis son arrestation, M. Heughebaert n'a pas
cru pouvoir résister ce désir si naturel d'une mère
séparée de ses enfants depuis plusieurs mois, et a
accédé cette demande.
On nous assure que l'entrevue a été des plus
touchantes.
M. Heughebaert a entendu, hier, 21 témoins qui
sont venus déposer dans l'affaire si tristemeul célè
bre du chàleru de Bui y. Les interrogatoires conti
nuent, et l'on assure que le dossier de cette affaire,
qui prendra au moins huit jours de la prochaine
session des assises, est déjà des plus volumineux.
■■JliIBB.W
On lit dans le Siècle
La chambre des députés de Belgique vient d'adop
ter, définitivementel l'unanimité, un projetdeloi
sur le régime hypothécaire. C'est, depuis la création
de notre code civil, qui est en vigueur en Belgique,
la réforme la plus importante, la plus féconde qui
ait été accomplie.
La loi nouvelle, en rendant la transcription obli
gatoire, a fait disparaître toutes les possibilités de
fraude et d'abus résultaut de l'hypothèque occulte.
L'hypothèque judiciaire est également supprimée.
On peut dire que la chambre des députés a voté le
crédit foncier pour la Belgique. Lorsque, sous la légis
lation quiadmel l'hypothèque occulte et l'hypothè
que judiciaire, un propriétaire veut emprunter, il faut
qu'il paieau prêteur une prime de risque. Comment,
en effet, ne pas mieux aimer courir la chance d'une
diminutionde capital en plaçant ses fonds sur l'état,
que la chance de perdre capital et revenu au milieu
des complications d'un long procès? L'argent ira
volontiers la propriéléfoncièredèsqu'il sera assuré
de n'être victime d'aucune fraude. Le bon marché
des capitaux résulte de la sécurité des placements.
Ce n'est point légèrement que les Belges ont
adopté cette réforme; la question est chez eux
l'étude depuis 1841et ce n'est qu'à la suite des
travaux de diverses commissions que le gouverne
ment et la chambre sont arrivés l'unanimité d'opi
nion. Nous souhaitons, sans l'espérer, que le vote de
la chambre des députés de Bruxelles devienne un
utile objet de méditation pour nos législateurs.
La situation en France devient véritablement
effrayante. La majorité se divise de plus en plus,
malgré les efforts que font aujourd'hui MM.
Thiers et Moté pour la recomposer. La scission
est complète entre orléanistes et légitimistes et
les instructions qui arrivent chaque jour d'Al
lemagne ne sont pas propres la faire cesser.
Le droit divin ne veut pas d'alliance avec le
droit populaire, c'est ce qui explique le subit
changement de conduite de M. Berryeret pour
quoi Froschdorffa refermé les portes de l'exil
sur les princes d'Orléans.
Les bonapartistes vont regagner de leur côté,
ce que perdent les amis de la branche aînée; le
prince a eu déjà plusieurs entrevues avec des
membres considérables du parlid'Orléans. Mais,
en définitive, ces divisions ne profileront per
sonne, aux partis royalistes moins encore qu'à
Louis-Napoléon. Il n'y a que la démagogie qui
y gagnera. Les révolutionnaires de Londres
travaillent au grand jour propager leurs doc
trines dans tous les coins de l'Europe l'Italie,
le Piémont, la Norwège et toute l'Allemagne
sont sillonnés d'apôtres socialistes qui s'en vont
prêchant par les villes et surtout par les cam
pagnes. Quant aux démagogues de France, ils
n'attendent que le mot d'ordre, ils ne resteront
pas en arrière du mouvement. Aussi nesommes-
nous pas éloignés-d'ajouter foi ce sinistre
présage que nous trouvons dans une feuille
française
Il y a une grande analogie entre notre si
tuation et celle dans laquelle on se trouvait lors
de la première révolution; c'est quatre ans après
89 qu'est venue la terreur, et pour peu que nous
continuions nous diviser, nous reverrons les
saturnales de 93, quatre ans après la révolution
de 1848. m
Au moment où la chambre des représentants
va s'occuper de l'examen du projet de loi sur
les expropriations forcées, il n'est pas sans in
térêt de publier le fait suivant qui nous est
soumis
A l'audience des criées du tribunal de Mons,
du 28 février dernier, il a été procédé la vente
par expropriation forcée, des biens saisis sur les
époux R. D...consistant en quatre parcelles
de terres et prairies, sises sur les territoires de
Mons et Ghlin.
Ces immeubles ont été adjugés au prix de
quarante quatre mille six cents francs non
compris les frais qui sont peu près les mêmes
que ceux des ventes pardevanl notaire.
L'aliénation volontaire avait été tentée plu
sieurs reprises, mais elle n'avait pu avoir lieu
parceque les offres atteignaient peine quarante
mille francs, tandis que leur valeur estimative
était portée 43,000 francs.
On ne peut nier que dans les ventes judi
ciaires, l'acquéreur ne trouve une grande ga
rantie en acquérant devant le tribunal. De plus
les précautions dont on entoure ces ventes, en
faisant faire les enchères par MM. les avoués,
permet souvent d'atteindre la valeur réelle
des biens, parceque par ce moyen, on empêche
les amateurs de se connaître et de former en-
tr'eux une de ces combinaisons si préjudiciables
aux intérêts du malheureux exproprié.
(Gazette de Mont.)
FRANCE. Paris, S Mars. La mort du géné
ral Dode de la Brunerie réduit cinq le nombre des
maréchaux qui font partie de l'état-major général, ce
sont MM. Soult de Dalimtie, qui date de l'empire;
Gérard, Sébastiani et Reille, nommés par le roi Louis-
Philippe; Jérôme Bonaparte, élevé cette dignité par
son neveu M. le présid-nt de la république.
Le maréchal Dode de la Brunerie laisse, dit-on, des
mémoires très-curieux sur la guerre d'Espagne de 1823,
dans laquelle il était commandant en chef de l'arme du
génie. Il attachait, nous assure-t-on, une grande impor
tance ces mémoires qu'il s'occupait de revoir quelques
jours avant sa mort.
On dit que la prochaine émission de pièces de mon
naie sera différente des pièces maintenant en circulation.
Il avait été question de substituer la lêtc de la femme,
qui y figure en ce moment, l'effigie de Louis-Napoléon
Bonaparte. Mais on dit que le président a refusé par le
motif que ses ennemis pourraient y voir encore une me
nace impériale. On dit seulement que la tète de femme
qui figure sur nos pièces de cinq francs sera le portrait
très-resseinblant de la princesse Mathilde. C'est une idée,
empruntée aux États-Unis.
On lit dans la Gazette des Tribunaux
Un ecclésiastique, contre lequel un mandat d'amener
avait été décerné le mois dernier, par le parquet d'un
département voisin, sous prévention d'attentat la pu
deur sur de jeunes filles âgées de moins de quinze ans, le
sieur X...., a été arrêté hier matin, par les agents de
sûreté dans une maison garnie, où il s'était réfugié
Paris sous un faux nom.
Cet-individu, qui avait pris le costume laïque, et qui
après sêtre complètement rasé, portait perruque pour
dissimuler sans doute sa tonsure, va être immédiatement
reconduit au chef-lieu du ressort d'où émane le mandat,
pour être mis a la disposition de la justice.
ANGLETERRE. Lovdrrs, 3 Mars. La reine
et la famille royale quitteront Londres pour l'île de
Wight, le 7 mars, et resteront Osborne-House pen
dant quinze jours. Les petits princes et princesses passe
ront dans l'île de Wight une grande partie de la bonne
saison.
Lord John Bussell a offert samedi soir, un banquet
un grand nombre de ses collègues de la Chambre des
Communes. Le noble lord a dû quitter la table par suite
d'un message venu de Lansdowne-House.
Le bruit court, d'après le Globe, qu'un membre du
Parlement annoncera prochainement une motion ayant
pour but d'enjoindre l'attorney-général de poursuivre
le D' Wiseraan en justice pour félonie (mis demeanour.)
Un banquet de 600 couverts a été offert, samedi soir,
au grand acteur anglais, M. Macready, par l'élite de la
société de Londres. Sir E. Bulwer présidait, ayant sa
droite le chevalier Bunsen, ministre de Prusse, et sa
gauche M. Van de Weyer, ministre de Belgique. Oure-
marquait parmi les convives, le marquis de Clanricarde,
M. Ch. Dickens, sir E. Landsur et une foule d'illustrations
du monde artistique anglais.
Après les toasts la reine et la famille royale, sir
E. Bulwer a proposé la santé de M. Macready. Celui-ci a
répondu de manière retrouver les frénétiques applau
dissements qui l'accueillent d'ordinaire au théâtre. M.
Ch. Dickens a porté ensuite le toast sir E. Bulwer et
M. Van de Weyer, la santé des artistes anglais.
La biographie de sir Robert Peel, écrite pai lui-même,
ne verra pas le jour avant quelques années. Telle est la
volonté de sa famille.
240 réfugiés Hongrois sont arrivés Livcrpool.
ITALIE. Rome, 20 février. On lit dans le
Messager de Modène
Le tribunal suprême de la consulta a rendu ces jours
derniers plusieurs sentences qui n'ont pas encore été
publiées. Il en a aussi rendu d'autres relatives divers
délits commis au temps de l'anarchie républicaine, tels
que le pillage du couvent de S,,!-Marie di Gradi, près de
Viterbe, habité par les pères de S'-Dominique; l'incendie
Viterbe des archives de l'évêché et de celles de la
police enfin l'incendie Rome des voitures appartenant
aux cardinaux. Les coupables du premier délit ont été
condamnés la détention perpétuelle'; ceux du second
et du troisième, la détention et aux travaux publics
pour dix ou tiois aus. (Gazette de Gênes du t" mars.)
Un fabricant d'instruments de musique, de Paris,
M. L...., s'était marié, il y a quelques années, avec une
jeune et jolie personne qu'if aimait éperdument. Six mois
peine après son mariage, sa femme disparaissait avec
Ernest C..., son premier commis.
Par suite de la plainte portée par M. L...., des mandats
d'amener avaient été décernés contre les fugitifs et
transmis un commissaire de police de Paris, chargé de
constater le flagrant délit d'adultère.
Le mari fit les plus actives recherches, mais il ne put
découvrir le lieu où s'étaient réfugies les coupables, et
déjà deux années s'étaient écoulées sans qu'il entendit
parler d'eux.
Il avait si bien oublié son infidèle moitié, que samedi
dernier, il assistait avec plusieurs de ses amis au bal de
l'Opéra. De la loge qu'il occupait, il crut apercevoir, dans
la foule, son ancien commis Ernest C..., sous le costume
d'un Chicard du bon ton.
Aussitôt M. L...., orne son visage d'un énorme faux
nez, afin de n'être pas reconnu, et ne tarde pas s'assurer
qu'il ne s'est pas trompé. Il fait part de sa découverte
ses amis, et ceux-ci se chargent d'épier toutes les démar
ches du commis; ils le suivent sa sortie du bal et
s'assurent qu'il demeure dans une maison du quartier du
-Marais.
Le lendemain des renseignements, habilement obtenus,
venaient convaincre M. L...., que sa femme habitait
cette maison avec Ernest. Il fit d'activés démarches
au parquet, et obtint que de nouveaux mandats fussent
lancés contre les coupables.
Hier, une heure du matin, un commissaire de police,
assisté de M. L.... et d'agents, frappait la porte du do
micile indiqué, qui ne se composait que d'une petite
chambre au quatrième étage. Quelques minutes après,