2
EXTÉRIEUR.
0
La commission pour l'examen du projet de
loi sur l'organisation de la garde nationale s'est
réunie hier, deux heures très-précises. Elle a
entendu de nouveau M le ministre de l'intérieur
sur cette grave question dans l'état actuel des
choses une loi transitoire est-elle indispensable
pour que les élections n'aient pas lieu le 25
mars?
Il a été oonvenu que le ministre s'en référerait
au gouvernement et qu'il se rendra dans trois
jours au sein de la commission pour donuer,
ce sujet, une réponse définitive.
L'altitude de l'Autriche l égard du Piémont,
et la réponse faite par le président du cabinet
de lurin aux interpellations qui lui avaient été
adressées par la chambre des députés, préoccu
pent très-vivement le monde diplomatique.
Hier, dans le salon de l'envoyé d'une grande
puissance on paraissait fort inquiet des suites
que pourrait avoir, pour la tranquillité de
1 Europe, le conflit entre le Piémont et l'Autri
che, dont on semble menacé.
On parle aussi, dans les cercles bien informés,
d un mémorandum du cabinet de S'Petersbourg.
u'où ressort tout le système de la réaction
européenne. Il s'agit d'assurer définitivement
l'Europe contre la révolution, et la politique
austro-russe dirige ce sujet son attention sur
l'Allemagne et l'Italie. Elle regarde comme un
nîoyen sûr de. les dompter et de les contenir
toutes deux, la formation d'une chaîne militaire
par l'occupation des défilés de la Suisse, qui
débouchent la fois en Allemagne et en Italie.
C'est aussi ce système qu'appartiennent et la
concentration de troupes autrichiennes au ri
vage de la Baltique, et la proposition du cabinet
de Vienne de porter un corps d'armée fédéral
dans l'ouest de l'Allemagne, mesure laquelle
la Prusse n'accède que sous certaines éven
tualités en France.
M. le ministre de l'intérieur adresse aux gouver
neurs des provinces, une circulaire sur La police des
établissements insalubres et dangereux, et sur les
mesures il prendre dans l'irite'rél de la sécurité
des OLivriens. Nous en citons le passage suivant
Comme il importe que ces mesures de préservation
soient appliquées d'une manière générale, je crois devoir
mettre sous vos yeux, M. le gouverneur, les dispositions
qu'il y a lieu d'insérer dans tous les actes d'autorisation
pour l'établissement d'ateliers industriels où l'on fait
usage d'appareils mécaniques
I" Il devra être laissé dans ces ateliers des couloirs
ou passages assez larges pour que les ouvriers puissent
circuler sans danger d'être accrochés et blessés par les
machines en mouvement.
2° Le déclinchage la main sera interdit toute
transmission de la courroie d'une poulie sur l'autre ne
pourra s'opérer qu'au moyen d'un levier.
h 5° On devra disposer les arbres en fer, lescourroies,
les engrenages de toutes les pièces animées d'une force
mouvante,susceptibles de saisir et d'attirer les vêtements
des travailleurs, de manière rendre impossible le con
tact fortuit avec ces engins.
4° Les engrenages, roues, poulies, volants, etc., qui
se trouvent sur le passage ou la portée des ouvriers,
devront être couverts et entourés d'une enveloppe
protectrice.
3" Le nettoyage des machines en place ne pourra
s'opérer que pendant les heures d'interruption du tra
vail.
la jeunesse avait prisses habits de guerre l'acier, le fer,
l'éperon d'or, le chanfrein des combats, l'épée, la hache,
ltf cotte de inailles cl les clairons, reluisaient au soleil et
faisaient battre les cœurs. Gloire mot que l'on voudrait
en vain dépouiller île ton charme, tu revêts les plus
tristes épisodes de la vie d'un éclat prestigieux, et tu
couronnes même le front des morts?
Les fanfares éclatèrent... le grand comte se mit en
marche-, chacun se découvrit sur son passage.
Les jeunes seigneurs, autorisés par le roi suivre les
Anglais, rompirent les rangs. Tous vinrent devant la reine
et le prince de Galles-, tous inclinèrent devant ces augustes
personnages le fer de leurs lances ou la pointe de leurs
épees. La foule battit des mains tous; la reine avait aux
lèvres et au cœur un sourire que se partageaient ses
braves défenseurs.
Le chevalier de Kervense présenta son tour, et salua
de la tête, car il était désarmé. La reine prit Margaret
par la main. La pauvre fille était pâle et tremblait de
tout son eorps.
C'est vous que nous choisissons pour messager de
nos premiers triomphes, M. de Kcrven, dit la reine; Dieu
vous garde
Dans ce moment un faible, cri, parti de l'une des
On lit dans la correspondance du Journal de Liège:
La Patrie est destinée subir une humiliation.
Cette humiliation lui viendra de l'élection d'un
sénateur qui va avoir lieu eu remplacement de M.
De Ridder, démissionnaire.
Ne croyez pas qu'on ait négligé de frapper aux
quatre coinsde la province pour rencontrer un can
didat sérieux 3 opposer M. Pecsleen-De Vrière.
Au contraire, les amis de cette précieuse Patrie ont
battu le pavé en tous sens. Ils ont demandé un bon
petit sénateur clérical aux échos d'alentour. Ils
avaient jeté les yeux sur M. DellafaiUe, de Gand; ils
avaient poussé jusqu'aux limites de l'impossible, et
pensé leur éternel Desmaisièies. Mais le terrain
bien tàlé, bien exploré, ils ont acquis la triste con
viction que, cette fois encore, il n'y avait rien faire
dans la province, et que le parti libéral triompherait
commeaux dernières élections pour la chambre. Le
mandement de l'évêque lui-même n'a pas prédis
posé les âmes l'oubli de leurs véritables intérêts, et
ilestà peu près certain que le candidat libéral n'aura
pas de concurrent. La Patrie sera obligée d'en pren
dre sou parti, et de réfugier son cœur blessé dans
l'espoir de temps meilleurs. Ces temps pourtant,
je lui prédis, ne reviendront pas. Quelque puissante
que paraisse l'influence du clergé dans ces localités,
chaque jour on emporte un brin; les populations
finissent par comprendre, par comparer, et elles
trouvent que, en définitive, l'administration libérale
a tait pins pour elles, en trois années, que le régime
clérical, car celui-ci a grandement contribué les
endormir dans leur situation critique et amener
cette longue et funeste crise qui avait gangrené les
provinces flamandes et dont elles ont eu tant de
peine sortir.
Voilà donc encore un membre libéral que va ren
forcer notre opinion au sénat.
L'instruction écrite de l'affaire Bocarmé peut être
considérée comme terminée peu de chose prèâ on
assurait hier, au palais de justice de Bruxelles, que
la chambre du conseil du tribunal de première
instance de Tournai serait réunie la semaine pro
chaine pour entendre le rapport de M. le juge
d'instruction Heughebaert. La chambre des mises
en accusation de la cour d'appel de Bruxelles, ne
pourrait, le cas échéant, statuer sur le renvoi devant
le jury, que dans les premiers jours du mois pro
chain. La cause serait appelée aux assises du Hai-
naut, non pas le z5 avril comme on le disait, il y a
peu de jours, mais dans le courant du mois de mai.
Il paraît certain que ce sera M. le procureur-général
en personne,qui remplira les fonctionsde ministère
pnblic. et l'on ajoute, mais ceci ne semble pasdécidé
encore, que M. le conseiller Kaieman serait appelé
présider la prochaine session des assises Mous.
Les crimes se succèdent dans l'arrondissement de
Tournai avec une fréquence vraiment effrayante.
On écrit d'Escanaflles que samedi dernier, vers neuf
heures du soir, deux coups de feu ont été tirés dans
la fenêtre de la chambre coucher de M. Dewant-
Tierce, instituteur en celle commune. M. Devvant
et son épouse, qui étaient couchés, n'ont pas été at
teints, les coups ayant porté au-dessus de leur lit.
On ne connaît pas L'auteur d'un attentat aussi cri
minel.
Hier, un bateau chargé qui descendait l'écluse
en amont de la ville deTournai,est allé se précipiter
avec une force épouvantable sur un bateau vide
amarré non loin de là, lui a ouvert la face et l'a
chassé avec vigueur devant lui; bientôt après, un
fenêtres du château, attira l'attention de la cour, et
chacun admira la figure attristée du page de la reine,
qui, accoudé sur une balustrade de fer, faisait un signe
d'adieu son frère. Tandis que le chevalier y répondait
de la main, la marquise de Courtenay mit un doigt sur
ses lèvres en regardant son protégé, pouF lui recommander
le silence; puis elle soulagea son cœur d'un sourire qu'il
reçut avec joie.
Le dernier cavalier avait disparu. La reine, le prince
et leur suite, étaient rentrés au château; la compagnie
de Warwick avait déjà gagné le pont de l'île Verte, et
débouchait sur la route de Paris. Le nuage dè poussière
soulevé par les chevaux se dissipait, et le calme le plus
profond régnait sur la petite ville naguère si bruyante,
lorsque le comte de Kerven apparut, suivant d'assez loin
l'arrière-garde anglaise. Le vieillard avait conservé ses
habits de pèlerin; il était monté sur une mule, et son
équipage annonçait qu'il était prêta faire un bon voyage.
Gariek, dit-il son valet qui le suivait sous un
costume semblable et sur une monture de même famille
que la sienne, nous sommes des écuyers bien dégénérés,
n'est-ce pas Eh monseigneur j'ai vu des mulets
valoir de beaux et bons coursiers, témoin celui de don
Sanchez y Percz au tournoi d'Oxford... Je dirai cette
horrible craquement s'est encore fait entendre le
gouvernail du bâteau vide venait de pénétrer et de
se briser avec fracas dans l'arrière d'un bateau en
déchargement de charbon.
Grâce aux secours prodigués immédiatement. les
deux embarcations a variées ont été maintenues flot;
quant celle qui a causé tout le dommage, elle a pu
continuer sa route san-savoir reçu le moindre accroc.
Un vol considérable d'argenterie a été commis
avant-hier matin, au préjudice de M. Bellanger,
propriétaire du restaurant des Frère» Provençaux.
4o cuillers café,-18 cuillers dessert, g3 four
chettes et 6i cuillers ordinaires, ri fourchettes
huîtres, i brochettes et 4 grandes cuillers potage,
lui ont été soustraites. La plupart de ces pièces
portaient la marque de l'établissement.
FRANCE. P.titis, 9 Mars. La reculade de M.
Vaïssenechangericn la situation; quoique fasse l'Elysée
il perdra la partie dans les élections de la garde nationale.
Les mêmes électeurs qui ont voté pour M. Thiers voleront
selon ses inspirations pour les chefs qu'il s'agira de choisir.
Les diverses fractions du socialisme, si mal disposées,
il y a quelque temps, enversM. E. deGirardin,semblaient
hier, dans la soirée, vouloir se rapprocher de lui. Le
rejet, dont la 18e commission d'initiative parlementaire
a frappé sa proposition, les a fort exaspérés en raison
surtout des différences qu'elle a établies entre les familles
monarchiques et les insurgés. La question de propagande
légitimiste les a aussi beaucoup préoccupés; dans l'im
possibilité où ils sont de pouvoir imprimer, quant
présent, de nouvelles brochures, ils se seraient décidés
propager, très-bas prix, cette nuée d'almanachs dé
mocratiques tirés plusieurs milliers d'exemplaires, et
dont beaucoup sont restés en magasin.
La réunion de la rue des Pyramides s'est occupée hier
delà question du budget; inutile de dire que le monde
est tombé d'accord appuyer le gouvernement contre les
violentes attaques que plusieurs fractions de l'assemblée
lui préparent, M. Achille Fould soutenait que le gouver
nement n'est pas responsable du déficit, lequel peut,
d'3illeurs, être considérablement diminué par de sages
économies; mais ces économies ne sauraient être réalisées
que par un ministère définitif, de concert avec l'assem
blée. Cette réunion a été encore inoins nombreuse que
les précédentes.
Le ministère, interpellé dans les couloirs, par un
grand nombre de représentants, a déclaré qu'il ne persis
terait pas dans son projet de loi sur la garde nationale.
L'affaire de M. d'Arlincourt, poursuivi en diffamation
par le prince Canino, est venue en appel aujourd'hui.
La décision des premiers juges a été réformée en ce sens
que M. d'Arlincourt est condamné payer les frais du—
procès seulement et mettre un carton dans son livre.
M. Emile de Girardin a été entendu aujourd'hui par
la 18e commission d'initiative parlementaire sur la pro
position relative l'abrogation des lois d'exception appli
quées par le pouvoir législatif contrairement l'article 8
de la constitution.
La commission, dans un débat des plus animés, a
repoussé, l'unanimité,l'assimilation qu'a prétendufaire
M. Érnile de Girardin entre les nobles familles qui ont
régné en France et les individus qui, les armes la main,
ont attaqué l'ordre social, qui ont tué ou plutôt assassiné
sept généraux et un saint archevêque.
La commission, considérant d'ailleurs qu'à l'égard des
insurgés, il s'agit d'une mesure -générale nécessitée par
l'état exceptionnel de guerre civile, a décidé, toujours
l'unanimité, que la proposition ne serait point prise en
considération. M. Coquerel a été chargé d'élaborer un
rapport dans ce sens.
ALLEMAGNE. Une dépêche télégraphique ar
rivée de Berlin Cologne, annonce que le cabinet de
histoire votre Honneur, pour passer le temps sans
ennui. Volontiers, mais voici d'abord messirc de
Lamorge...
Lesdeitxamis se rejoignirent en ce moment, s'embras
sèrent et se dirent adieu.
Mon bon maître, s'écria l'intendant, prenez de vous
tous les soins imaginables... Toi, Garick, tu me réponds
sur ta tête de la vie du comte... N'essayez pas de vous
mêler toutes ces discordes; suivez de loin votre enfant;
écrivez-moi; adieu... adieu mon noble sire.
Et le vieux soldat ne pouvait plus abandonner les mains
de son vieux maître.
Dieu permettra que nous nous retrouvions en des
jours plus heureux, compère. Veille sur celte jeune fille;
informé-loi de sa conduite fais surtout bonne gardo
autour de ce lord Wenlock... j'ai mes raisons... Adieu;
parle de moi ton fils.
En poussant sa mule du talon, le comte se sépara
brusquement de son fidèle serviteur. Celui-ci s'appuya
contre un rocher qui bordait la route et suivit du regard
son maître aussi longtemps qu'il put l'apercevoir.
Maintenant, Garick/ dit le comte après avoir passé
ses mains sur ses yeuxqn'arriva-t-il ton Espagnol et
son mulet [La suite au prochain .V".)