JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N81.031 1©' Année. Dimanche, £3 Mars 1851. Vires acquint eundo. INTÉRIEUR. ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 30 c. Provinces, 4 francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 13 centimes. Réclames, la ligne: 30 centimes. Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit etre adressé a l éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Ypbes, 22 Mars. Au moins'notre polémique concernant le mande ment de Mgr. l'archevêque de Paris, nous a valii plusieurs aveux plus précieux les uns que lesautres. En premier lieu, nous avons dit que le prêtre colla borait activement la polémique des feuilles épisco- pales. On l'a nié, mais après coup, et nous sentons le besoin, afin d'éviter les équivoques, de reproduire les expressions du journal patroné par le clergé. Dans le n* 3,487 du'Propagateur, journal du clergé d'Yp res, nous lisons, i° colonne Mgr. Sibour conseille son clergé, au nom de la charité chrétienne, la modération n matière politique.» Tels sont les termes de cette feuille si pieuse Qu'on le remarqùe'hien, il s'agit de la modération en matière politique que Mgr. Sibour conseille sort clergé. Jusqu'ici on pouvait Croire que la modération devait être une qualité essentielle du prêtre en toute matière, mais il semble que cela n'est pas de règle, puisqu'elle doit être recommandée. Mais ce conseil pieux de l'archevêque de Paris, que peut-il avoir de commun, ainsi que le prétend le Pro- grès, avec le langage sévère (lisez ordurier), la juste indignation (lisez la fanatique colère) qui n'ont su que trop souvent nous arracher les vues peu secrètes, la j» polémique par trop transparente de la feuille Vollai- rienne. Il s'agit de vous, clergé, dans cette phrase, on elle n*a plus de sens. Ainsi, le" prêtre collabore de son propre aveu, cette feuille immonde qu'on intitule le Propagateur. Jusqu'ici aucun aveu aussi explicite n'avait été imprimé dans les colonnes de ce carré de papier recommandé par le clergé. 11 est impossible d'échapper, par une tangente quelconque, cette conséquence, car les deux phrases citées plus haut se suivent immédiatement. Ah oui, l'archevêque de Paris peut bien conseiller la modération son clergé. C'est sou affaire, mais vont, clergé belge ou d'Ypres, que nous fait ce con seil, nous aimons ce langage sévère, si convenable au prêtre et que le Propagateur publie bis-hebdo madairement pour combattrq ces misérables libé- ralistes. Une juste indiaAation nous est arraché/s par l.s vues peu secrètes et la polémique par trop trans parente delà feuille Uoltairienne. Comment donc! mais que nous fait la modération, ah des vues peu secrètes nous transportent, d'une indignation, juste encore, mais rienne nous fait oublier les allures modérées comme une polémique trop peu transpa rente d'une feuille Uoltairienne. Mais, continue le moniteur du clergé d'Ypres Eh quoi, nous verrions un peuple trop confiant s'engager, sur la foi des apôtres de l'erreur, dans une voie pleine de périls et de désastres, et nous, nous, dont la mission est d'éclairer ce même peuple, nous garderions un lâche silence. L'on ne dira pas que ces mots n'aient été tracés par la main d'un prêtre, car que veut dire celte mission dont il se déclare investi si ce n'est la mission divine, mais qu'il comprend fort mal et en opposition avec l'évangile qui place dans la bouche de Jésus-Christ, ces mots Mon royaume n'est pas de ce monde. Nous avons mis de nouveau ces phrases tex tuelles sous les yeux de nos lecteurs pour faire ressortir combien il est évident que le zèle, la juste indignation avaient entraîné, trop loin, un prêtre quelconque qui, ne sachant faire abstraction de sa qualité, avait, par inadvertance probablement, laissé percer le bout de l'oreille. Croit-on que la feuille j jésuitique ose, dans son n* 3,480, nier la collabora- tion du clergé d'Ypres, tandis que toute sa polémi- que est soutenue par des prêtres aidés de quelques I laïques bien connus, un entr» autres qui n'a obtenu une place, sous un ministère catholique, que sous promesse de coopérer la rédaction de la ienilie cléricale. S'imagine-t-on qu'il croit ses lecteurs assez dépourvus de culture intellectuelle, pour es sayer de leur faire prendre le change, et comment s'y prend-t-il En qualifiant l'assertion que nous avions émise que cet article ne signifiait rien, ou était écrit par un ecclésiastique, de lieu commun. Oui, nous en convenons, depuis longtemps, nous avons acquis la conviction morale que les feuilles épiscopales étaient rédigées par des prêtres, nous ne le savions et, sous ce poin.l de vue, la feuille jé suitique, en combattant notre 'assertion, l'a trop bien qualifiée. Ce devraitêtre un lieu commun pourle pays qui n'est pas encore convaincu de l'active intervention du prêtre dans le journalisme, et n'a pas su apprécier ce clergé militant et batailleur, jamais satisfait de sa position politique. Autrefois partie intégrante de l'État, il se prétendait opprimé; aujourd'hui qu'on lui a concédé la liberté, c'est l'oppression desautresqu'il vise. En toute situation, sous toutes les dynasties, sous tous les régimes, s'il ne domine le pouvoir temporel il est en lutte avec lui et, sous ce point de vue. le clergé est un élément révolul iotitiaire des plus énergiques. Si nous sommes revenu sur ce sujet, c'est que roule construire d'Ypres la ville de Bailleul par l'Hal/ebast territoire de la commune de Dicke- busch, le territoire de celle de Reninghelst, hameau la Clyte, l'aggloméré de Locre, Locre-Kruysstraete, jusqu'à la Douve et ensuite par une route mitoyenne avec la France, jusqu'au gravier de la ville de Bailleul. Le devis estimatif s'élève, y compris la moitié des frais pour l'exécution de la partie mitoyenne, la sommede 175,00a fr. La commune de Dickebusch a voté un subside de 6,000 fr.; Locre a offert de fournir une somme de 10,000 fr soit ensemble i6,ooofr. Mais ni Reninghelst dont une partie importante du territoire est traversée par le tracé de la nouvelle roule construire, ni Westoutre n'ont jugé propos d'intervenir. Dans une précédente séance, le Conseil avait jugé opportun de déférer l'examen de cette question une commission nommée dans son sein et composée de MM. le Bourgmestre, Vanden Bogaerde, Vande Broute et Boedt, avocat. En acquit de son mandat, elle s'est mise en rapport avec les communes inté ressées. MM. les bourgmestres de Reninghelst et de Wesloulre ont été priés de vouloir s'aboucher avec la commission, et dans une conférence, après qu'on nous croyons qu'il importe de bien faire rejaillir la eut démontré l'importance de cette communication responsabilité de certaine polémique sur ceux qui au point de vue de l'intérêt général et de la commo- elle incombe. Le voile de l'auonvme n'est utile qu'a dité particulière des communes dont le territoire ceux qui ont se cacher ou qui veulent nuire serait traversé par cette nouvelle roule, on s'est mis autrui sans s'exposer êtrejpuni. Quand il sera d'accord, en ce sens qu'il aurait été proposé l'ad- bieu acquis, comme cela exi»'^ de son propre aveu, ministra-tion communale de Westoutre d'intervenir ti .1 r 11 11 J r» que le Propagateur est la feuille du clergé et est rédigée en partie par des prêtres, il ne lui sera plus permis de vouloir faire comprendre ses lecteurs que des vessies sont des lanternescomme on dit vulgairement. La fraction militante du clergé fiançais a trouvé un prélat qui a bien voulu descendre dans l'arène et lancer une violente diatribe contre le mandement de Mgr. Sibour. C'est l'évêque de Chartres, Mgr. Clausel de Coussergues, un vieillard, ancien capi taine de cavalerie, croyons-nous, qui a bien voulu prêter les milins cette équipée contre son supé rieur. Une pareille conduite lui était d'autant moins permise, que c'est un de ces prélats qui, par leur polémique Irritante, sous la fin du règne de Louis-Philippe, ont préparé l'avènement de la Ré publique. Aujourd'hui il lui plait de blâmer les révolutions, après avoir aidé les susciter. Mgr. Sibour, au moins, est plus conséquent, il conseille l'abstention et, sous ce rapport, jamais la respon sabilité des événements 11e pourra l'atteindre. Le Concile de Paris sera appelé juger cette querelle entre ces deux prélats. Est-il vrai que des dé m'arc h es incroyables ont été faites près de certains industriels pour les enga - ger ne pas prendre part la grande exposition de Londres Est-il vrai que les grrrrands citoyens de laCham- bre de commerce se sont mis en mouvement pour que personne ne voulut produire des fabricats pour l'exposition universelle? Est-il vrai que les meneurs de la Chambre de commerce, au lieu de faciliter l'accès de l'exposi tion de Londres en ont détourné les fabricants, afin de pouvoir dire plus tard C'est la faute de la régence? Ces questions, afin qu'on ne puisse se mépren dre, ne touchent que trois personnes qui fout partie de la Chambre de commerce. VILLE D'ÏPRES. conseil cohmiiial. Suite du compte-rendu de la séance du Jeudi i3 Mars i851. Une affaire d'une importance majeure est soumise aux délibérations du Conseil, il s'agit du projet de pour une somme de 1,000 fr., et celle de Renin ghelst de voter un subside de 8,000 fr., ensemble avec les subsides de Locre et de Dickebusch, une somme de a5,ooo fr. Le devis estimatif de la route est, comme il a été dit, de 175,000 fr. mais dans cette somme il est porté 1 1,000 fr. pour la moitié des frais d'exécution de la partie mitoyenne, que ia ville de Bailleul, par une décision de la municipalité, prend en totalité sa charge. Reste donc pour les dépenses charge de la Belgique, une somme de 164,000 fr. La province est toujours disposée intervenir pour un tiers de la dépense réelle. L'État ne pourrait se refuser prendre sa charge un second tiers. C'est, en effet, une communication d'un intérêt gé- néiaf, reliant deux villes importantes et une voie pavée directe entre la Belgique et une partie très- industrieuse du territoire français. Le dernier tiers, soit fr. 54,666-66, serait comblé par les subsides des communes intéressées. La question se trouvait ainsi posée, quand la ville de Poperinghe est intervenue et a demandé ce qu'on fît uu avant-projet d'une communication pavée nouvelle, partant de cet le ville par Reninghelst et Westoutre et aboutissant la roule internationale de la ville d'Ypres Bailleul; elle a voté pour la construction de cette chaussée nouvelle,une somme de 3o,ooo fr. Les communes de Reninghelst et de VVesloutre, qui avaient déclaré qu'elles n'avaient fias les ressources nécessaires pour intervenir dans a construction de l'artère principale, ont tout-à-coup offert, l'une un subside de 12,000 fr., l'autre celui de 20,000 fr. Elles demandent toutes trois, ce qu'on fasse un travail d'ensemble et qu'on mette sur la même ligue une communication d'un intérêt géuéial et un chemin pavé d'un intérêt purement agricole. En outre, ce projet d'ensemble exigi-rait une dépense de <+07,000 fr. Pour la partie demandée par les communes de Poperinghe, de Westoutre et de Reninghelst, il faudrait uue'somme de 23a,ooo fr. L'accessoire exigerait donc bien plus de sacrifices que l'artère principale. Eu supposant que le gou vernement intervienne dans cette construction pu rement locale, pour un tiers, et la province pour un second tiers, il y aurait encore un déficit de fr. i5,333-33. La ville de Poperinghe, avec les deux autres communes, n'ayant offert gracieusement

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 1