EXTÉRIEUR.
qu'une somme de 62,000 fr., sans remarquerqn'elles
11e prennent pas la moindre part dans les Irais de la
partie commune du soi-disant travail d'ensemble.
La commission, parl'organe de M. Roedt,a estimé
qu'on ne pouvait s'arrêtera cette intervention dont
le but est facile saisir. En effet, il est impossible
que l'État et la province fassent d'aussi grands
sacrifices pour l'utilité présumée (fr quelques com
munes, sans qu'aucun intérêt général puisse être
invoqué. E11 outre, la ville de Poperinglie jouit déjà,
ou est sur le point de jouir, d'uue communication
empierrée vers Bailleul.
D'un autre côté, une route pavée entre la ville
d'Yprès et celle de Bailleul met la Belgique en com
munication directe avec le chemin de fer du Nord
■et les côtes de la Manche, sans compter que c'est le
chemiu le plus direct pour se rendre dans le dépar
tement du Pas-de-Calais. Autrefois il y avait des
relations commerciales fréquentes entre Ypres et
Bailleul et la difficulté des communications a été la
cause principale de leur diminution.
Pour tous ces motifs, le Conseil, après un long
examen du projet et du détail estimatif, est d'avis
d'intervenir dans la construction de la route de
Bailleul Y'pres, pour une sixième part dans la
dépense. Les communes de Locreet de Dickebusch,
intervenant pour une soinmede 16,000 fr., l'autorité
supérieure sera priée de vouloir imposer d'office,
aux termes de l'art. 2+ de la loi sur les chemins
vicinaux et de l'art. 79 de la loi provinciale, les
communes dont le territoire sera traversé par le
projet de route d'Ypres Bailleul, dressé par M.
l'ingénieur Laurensius, pour le restant de la somme
qui doit parfaire le second dixième de la dépense.
L'intervention de l'État et de la province sera solli
citée pour les deux autres tiers. Enfin le Con
seil prie le collège de faire dresser la délibération
de suite,afmqu'il puisse en prendre communication
dans une réunion qui aura lieu samedi, pour épuiser
l'ordre du jour.
Un règlement organique de l'institution du Mont-
de-piété avait été approuvé par le Conseil et envoyé
h l'approbation du Ministre de la justice. Ce haut
fonctionnaire a cru utile de présenter quelques
observations sur plusieurs articles de ce projet. Elles
ont été éomtnuniquées la commission qui dirige
le Mont-de-piélé ,-qui a présenté une nouvelle
rédaction des dispositions non approuvées par M. le
Ministre de la justice. C'est ainsi que le Cons- il,
aux termes de la loi, a admis la suppression des
commissionnaires-jurés endéans le délai de deux
ans, d'accord avec la commission, le cautionnement
de quelques employés a été modifié, l'ouverture du
Mont-de-piélé, le dimanche, a été fixée de 8 heures
11, par 10 voix, contre 3 qui croyaient qu'il était
peut-être trop tentant les jours fériés, de donner
trop de facilité ceux qui veulent engager des
effets au Mont-de-piété. Enfin, après la mort du
titulaire, il est décidé qu'il n'y aura plus d'orfèvre
expert-juré pour les matières d'or et d'argent. Une
seule disposition n'a pas été admise conformément
aux observations du Ministre, c'est celle qui auto
risait de prêter jusqu'à concurrence des quatre
cinquièmesde la valeur des objets; le Conseil a jugé,
par 9 voix contre 4, qua les avances ne pouvaient
dépasser les deux tiers, car les objets engagés per
dent souvent leur valeur ou se vendent difficilement
et rarement leur valeur réelle. La responsabilité
qui aurait incombé de ce chef aux employés du
Mont-de-piété, eut été trop grave et sujette pro
duire de pénibles mécomptes.
Le Constil décide qu'elle proroge la séance
samedi prochain, pour l'examen des autres articles
de l'ordre du jour public et se constitue en comité
secret.
Présents: MVI. lweins-Fontevne, échevin, pré
sident Théodore Vanden Bogaerde, Pierre Beke,
Charles Vande Brouke, Boedl-Lucien, Legra verand,
Martin Smaelen, Ernest Merghelyuck, Boedt, avo-
.cat, Louis Annoot, conseillers.
Le Conseil estr arrivé l'examen de l'art. 11, de
l'ordre du jour. Il s'agit de demandes pour 'obtenir
des fonds, sans intérêt, affeçtés la reconstruction
des façades en bois. En premier lieu, il est donné
lecture d'une requête du sieur Wallaert-De Breyne,
boucher, dans la rue de Dixmude, qui se propose de
rebâtir la façade en bois de sa maison. II demande
une avance de 1,000 fr.; elle lui est accordée et il
recevra cette somme en deux termes, le premier
après la démolition,et le second après le plafonnage
de la façade.
Une seconde requête dont il est donné lecture,
«si celle du sieur Lié vin Boudry, qui possède une
maison sise rue de Lille, dont la façade en briques
doit être reconstruite par ordre supérieur, pour
cause de vétusté. La somme sollicitée s'élève 5oo
fr., mais comme la maison attenante se trouve dans
le même cas et qu'il sera demandé aussi une avance
pour cette reconstruction, l'assemblée est d'avis de
remettre toute décision jusqu'à ce que la requête du
propriétaire de la seconde maison soit parvenue au
Conseil.
La troisième demande est faite par le sieur Lie-
baert, brasseur,en cette ville, propriétairedu cabaret
dit la Tète d'argent. Cette maison, formant le coin
de la rue de Lille et celle des Fripiers, doit être re
bâtie par ordre supérieur, pareeque le mauvais état
dans lequel elle se trouve menace la sûreté publique.
L'avance sollicitée s'élève la somme de i5,ooo fr.,
le quart du capital de la caisse. E11 outre, cette re
quête ne rentre point dans les termes du règlement
organisant un fonds d'encouragement pour la re
construction des façades en bois.Cependant eri con
sidération de l'embellissement que cette bâtisse
procurera la ville, deux propositions sont faites
d'accorder la première une avance de 6,000 fr.,
l'autre une de 5,000 fr.; la première est volée par
7 voix contre 3.
Le Conseil discute, avec attention, le libellé de la
délibération concernant la route construire d'Y près
Bailleul, et décide qu'un mémoire, l'appui des
considérations émises dans la résolution, sera an
nexé et envoyé l'autorité supérieure.
L'administration des Hospices civils demande
l'autorisation de pouvoir acquérir une maison sise
dans l'impasse de la rue de Thourout, avec 7 ares
85 centiares de terrain, achetée, sauf rat ificatiou,en
vente publique de la dame Delbeke, V° Ferricx.
Cette acquisition serait destinée agrandir le quar
lier des femmes de la Maison des aliénés. L'autori
sation est accordée, vu la parfaite convenance, mais
condition qu'elle sera payée sur le produit des
ventes d'arbres tenues sur les propriétés qui appar
tiennent cette administration charitable. Enfin le
Conseil, saisi de la demande de la même commission
des Hospices civils, tendant pouvoir renoncer pu
rement et simplement au legs qui lui est fait par le
sieur Louis De Souter, renvoie l'examen de cette
question la commission du contentieux, qui avait
émis un avis favorableà l'acceptation,conformément
la requête de l'administration des Hospices. Mais
de nouveaux incidents s'élant produits, qui font
craindre que l'acceptation de ce legs pourrait en
traîner cette institution charitable dans un procès
inextricable, sans qu'il puisse lui en revenir aucun
profit, et qu'elle pourrait, au contraire, être exposée
devoir encore payer les frais de procédure, un
nouvel examen de celte affaire est devenu indispen
sable. La commission du contentieux fera son rap
port une prochaine séance.
Rien n'étant plus l'ordre du jour, la séance est
levée.
mmm» n n
Mardi soir, un individu de Roulers, nommé
Deley, probablement atteint d'aliénation men
tale, a été arrêté son arrivée Courlrai par le
convoi de Bruges, et conduit la prison de
notre ville, par quelques soldats de garde
lastation. Cet hommeélaït prévenu de tentative
de meurtre sur la personne d un garde-convoi.
Il était parti de Courlrai pour Bruges par le
convoi de six heures do soir, mais, dépourvu
d'un coupon, les gardes I ont fait descendre
Lendelede, non sans quelques difficultés. Il
attendit alors Lendelede le convoi de Bruges
arrivant Courtrai vers les 8 heures du soir.
Dès l'arrivée du convoi Lendelede. il sauta
la dérobée dans un des waggons Le train ne
tarda pas se mettre en marche et aussitôt un
des gardes-convoi se mil en devoir de recueillir
les coupons. Quant il demanda ce drôle son
coupon, celui-ci sortit aussitôt en iuveclives
contre le garde, et tout en braquant sur sa poi
trine une espèce de petite machine infernale
la Fieschi, en forme de pistolet, il le menaça de
l'étendre raide mort s'il parlait encore un mot.
Les voyageurs intervinrent et s'emparèrent de
l'arme. Arrivé Courtrai, il fut conduit la
prison. L'arme dont ce forcéné était pourvu est
en forme d'un grand pistolet douze canons
appliqués les uns sur les autres, dont les douze
coups partent alternativement d une seule dé
tente. Vérification faite de celtearme dangereuse,
on put se convaincre qu'elle n'était pas chargée.
(Chronique de Courtrai
FRANCE. Paris, 19 Mars. H52? Échéance
fatale, attendue avec anxiété et terreur par les uns; par
les autres, avec une impatience fiévreuse qui trahit des
espérances coupables et des desseins anarchiques. On
peut, bon droit, considérer la Voix du Proscrit comme
le meilleur thermomètre consulter au sujet de la dé
magogie, et le parti de 1 ordre aurait grand profit le
consulter souvent.
Si jamais le socialisme devait régner en France, en
Europe, on ne pourra pas dire au moins que les avertis
sements auront manqué chaque jour en apporte de
nouveaux, et les partis seront mal venus ensuite se
plaindre d'une situation qu'ils auront appelée directement,
sinon de leurs vœuf, du moins par leur intelligenee et
leurs passions.
Écoutez, en effet, le langage des socialistes de toute
nuance et de tout pays; ils ne se donnent même plus la
peine de cacher leurs pensées les plus intimes, leurs
desseins les plus obscurs. Voilà ce qu'écrit d'abord M.
Dupont dans le n° de la Voix du Proscrit paru aujour
d'hui
Quant nous, qui avons accepté toutes les consé-
quenees de la lutte que nous soutenons contre les
n hommes de la contre-révolution, nous ne nous plai-
gnons pas, nous nous souviendrons
Ils se souviendront! Paroles sinistres qui trahissent
clairement les pensées sanglantes que nourrit la haine do
ces apôtres hypoerites de la fraternité. Mais, objeclera-
t-on, ces rêves de vengeance n'ont d'existence que dans
le cerveau malade de quelques enfants perdus du parti
Écoutez MM. Mazzini et Ledru-Rollin, Darasz etRuge,
qui parlent au nom du comité central démocratique
européen. C'est dans le même numéro de la Voix du
Proscrit qu'ils terminent, ainsi qu'il suit, une adresse olfi-'
cielle aux patriotes de Lombarde-Vénétie et de Vienne:
Enfants de deux racés trop longtemps ennemies,
vous vous lèverez en frères, vous vaincrez en frères,
ensemble vous accomplirez une mission grande comme
le monde et qui a besoin de vos forces réunies. Vous
effacerez l'Europecette tyrannie qui se bifurque en
u deqx, l'une saisissant le corps et l'autre l'âme. A vous,
Italiens, le Pape; vous, Viennois, tEmpereur
Voilà donc une nouvelle édition des prédications misé
ricordieuses du père Gavazzi, qui réclamait dernièrement
de nouvelles vêpres siciliennes. A bas le Pape mort
l'empereur Voilà l'unique et philanthropique procédé
des apôtres de l'humanité.
ANGLETERRE. Loxdres, 17 Mars. Le
gouvernement a fait distribuer hier, aux membres du
parlement, le rapport sur les chemins de fer. 11 résulte
de ce rapport qu'il y a, dans le royaume-uni, 159,784
personnes employées aux voies ferrées dont la longueur
s'élevait, au^29 juin dernier, 3,447 milles.Il y a encore
en construction maintenant 1,504 milles de chemins
de fer.
Quatre orgues de très-fortes dimensions seront élevés
dans les galeries du palais de l'exposition. L'un d'eux,
d'un poids énorme, surpassera, dit-on, en puissance et
en grandeur, l'orgue de Harlem.
L'activité croît mesure qu'on approche de la date de
l'ouverture. Dix milles ouvriers seront employés la se
maine prochaine aux opérations qui doivent compléter
les travaux.
On vient d'ouvrir déjà des salons de rafraîchissement
pour les personnes dont la présence est nécessaire dans
l'intérieur du palais.
ALLEMAGNE. Le prince de Schwartzenberg a
répondu la lettre que lui avait adressé le Foi de Wur
temberg pour lui exprimer le désir de voir établir une
représentation nationale auprès de la Confédération Ger
manique le prince ne combat point les vues du roi, mais
il prétend que le moment n'est pas encore venu de les
réaliser.
Le prince doit, dit-on, se rendre Dresde pour y avoir
une conférence personnelle avec M. de Manteuffel. La
note adressée par le gouvernement Britannique au cabinet
de-Vienne contre l'entrée de toute l'Autriche dans la
Confédération Germanique, ne contient pas une protes
tation formelle contre ce projet.
Lord Palmerston se réserve de s'expliquer quand on
lui demandera son avis. Il conseille au cabinet autrichien
de consulter préalablement les puissances qui ont garanti
les traités de 1815.
La Porte ottomane vient de recevoir du cabinet autri
chien une note qui l'invite pacifier l'Heygovine et la
Bosnie. Dans cette note l'Autriche proteste aussi contre
le projet du divan d'établir un port franc Scutari.
ITALIE. On fit dans le Journal de Rome, du 10 da
ce mois
Le 8 de ce mois, la police a saisi légalement 50
coupons portant le titre d'Emprunt National Italien
originairement signés par Mazzini, Sitori, Moutecchi,
Salicctti et Saffi chacun de ces coupons est de 25 fr.
Ils ont été trouvés sur un individu, ancien tirailleur sous
1e gouvernement de la république. Le détenteur de ces
coupons, qui a été aussi trouvé porteur de diverses gra
vures politiques, est au pouvoir de la justice. Le tribunal
criminel informe aux termes de la loi.
(Conservateur Constitutionnel du 12 mars.)