JOIRiYAL D'YPRES ET DE L'ARROiYDISSEMENT.
M° 1,039. lO* Année.
Jeudi, 27 Maris 1851.
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Vires acquint tundo.
INTÉRIEUR.
ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 30c. —Provinces,4francs.
INSERTIONS: Annonces, !a ligne 13 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes.
Le Prociiès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On né reçoit que les lettres affranchies.
Ypres, 26 Mars.
Il paraît que le journal clérical a affecté
d'être indigné de ce que dans un article du
Journal de Bruges, reproduit parle Progrès
on ait osé imprimer l'aphorisme suivant Qui
traite avec Romeabdique. Tout doux, mon
béat folliculaire, pas tant de passion ce n'est
pas la première fois que les puissances, les pou
voirs, les peuples se sont mal trouvés d'avoir
traité avec Rome ou la puissance cléricale,
génie malfaisant, s'il en existe, car jamais il n'a
eu pour but que l'oppression et l'exploitation de
l'humanité. Qu'on le remarque bien, nous ne
disons pas la puissance catholique, ce qui est
tout autre chose. Mais sous le nom de clérical,
nous désignons ce pouvoir occulte, délétère,
empoisonnant tous les pays cù il pénétré, divi
sant, brouillant, calomniant, diffamant tour
de bras, soi-disant la plus grande gloire de
Dieu, mais réellement dans le but de satisfaire
les viles passions et les appétits mondains des
initiés.
Maintenant devons-nous le dire que jamais
dans aucun pays, chez aucune nation, Rome
n'a été arrêtée dans ses empiétements par
les engagements les plus sacrés. Toujours elle
a su trouver des biais pour faire tourner con
tre celui qui avait eu la bonhomie de se lier
envers elle, les stipulations contenues dans les
traités. La foi cléricale est appréciée au même
degré que l'ancienne foi punique et mise sur la
même ligne. Aussi blâmons-nous le gouverne
ment d'avoir entamé une négociation avec le
clergé. La loi est faite pour tous les citoyens
et puisque le prêtre se largue d'être citoyen,
ipi uid cette qualité lui profite, il tâchera de
l'être, quand il aura un devoir remplir, sinon
il se mettra en opposition avec le véritable
esprit de évangile, et malgré son empire sur
les consciences, il lui sera fort difficile de pal
lier ce que cette tactique aurait d'odieux et de
révoltant.
Nous aimons beaucoup le journal de la sa
cristie criant au cynisme. En vérité, parlez-
moi de l'audace dans le mensonge, de la per
sistance dans l'intriguede la persévérance
dans la calomnie, des honnêtes feuilles et des
meneurs du parti clérical. Il est de toute im
possibilité qu'un rédacteur officiel ou officieux
couche une ligne sur le papier, pour la défense
du système clérical, sans qu'elle ne sue la mau
vaise foi, "et ces curieux saltimbanques osent
proférer le mot de cynisme! Les voleurs quand
ils sont pris en flagrant délit, pour dérouler la
surveillance crient eux-mêmes au vol.
Les voleurs doivent être du parti clérical,
puisqu'ils agissent comme lui et ceux qui se
laissent tromper par cette tactique, sont des
hommes qui méritent d'être volés.
LUS
«urre.)
la découverte.
C'est demain jour de Pâques, maître Kilderkin, et
Dieu ne permettra pas que les méchants triomphent au
moment de cette belle fête. - Certes, mon enfant, je
suis et j'ai toujours passé pour bon chrétien, mais trop
souvent on a vu le diable réussir dans ses noires entre
prises, pour que je me contente, celte heure, d'égréner
mon chapelet vous m'obligerez donc en baissant cette
voix qui ressemble un chant de tourterelle, ear nous
sommes entourés de vautours. Que votre prudence
me taquitie, inessirc Vous êtes un enragé sans
cervelle, monsieur le page. Contentez-vous d'avoir des
mains blanches faire damner les jolies femmes, et un
visage les rendre folles, mais ne prétendez pas m'ap-
prendre mon métier. Vous êtes sous mes ordres jusqu'à
destination; aussitôt arrivés, je memettrai sous les vôtres.
Ainsidonc, obéissez,s'il vous plaît; et, d'abord, reposons-
nous, vous devez être fatigué; aussi bien, je ne me recon
nais plus dans ces broussailles. Voilà une nuit
D'après des nouvelles que nous avons reçues,
il paraît qu'un accord entre le Gouvernement
et la Société des chemins de fer de la Flandre
occidentale, est sur le point d'être conclu, sauf
la ratification des Chambres. Celle convention
nouvelle, dont nous ne connaissons pas au
juste les bases, permettrait de faire espérer
l'arrondissement d Ypres, lexéculion de son
chemin de fer. Nous faisons des vœux pour que
celle convention aboutisse doter notre ville
d'un railway, car c'est pour elle une question
d'existence.
iiiuull
VILLE D'fPRES. conseil (OMUIVAL.
Séance publique fixée an Jeudi27 Mars i85i,
trois heures précises de relevée.
ordre do jour
Communication de pièces.
2" Accorder main levée d'une inscription prise
pour sûreté d'une avance de 6,000 francs, faite sur
les fonds institués' pour la reconstruction des mai
sons façade en bois.
3" Aviser sur la demande relative l'érection d'une
fabrique de chandelles rue de Lille.
4° Délibérer sur la requête d'un marchand decuir
tendant obtenir la restitution des droits d'octroi
sur les marchandises qu'il exporte.
5° S aluer sur une demande de remise réclamée
par un locataire de la galerie sous le Nieuui-ioerk.
6° Approuver, s'il y a lieu, le procès-verbal de la
location publique des cantines dans les casernes.
70 Emettre un avis
a. Sur deux procès-verbaux de ventes d'arbres
tenues sur les propriétés des Hospices.
b. Sur le procès-verbal de la vente de taillis, coupe
de 1831, daus'ïes bois de la dite administration.
8° Entendre le rapport de la commission des
finances sur la comptabilité des Hospices et de là
Salle syphilitique, et approuver, s'il y a lieu, les
cortiples de 1849 et le budget pour i85i de cesdeux
administrations,
y" Emettre un avis sur la demande du Conseil
communal de Neuve-Église tendant pouvoir ajou
ter un marché hebdomadaire au grain a son marché
aux légumes et aux fruits qui se tient le vendredi.
io°Slatuer sur unedemande de fonds pour recou-r
struction d'une façade rue de Lille.
11® Continuer la discussion sur le projet de roule
d'Ypres vers Bailleul.
12® Entamer celle du projet de route d'Ypres
la commune deReninghe par Luzerne et Zuydschote.
Le budget de l'intérieur, pour l'exercice i8î>2,s'é
lève au chiffre de 6,302,802 fr. avec une différence
de 3 f2,480 en plus sur celui de l'exercice coût ant.
Les changements introduits sont peu nombreux.
L'allocation du matériel de l'administration centra
le est augmentée de 10,000 fr. Dans ce chiffre est
comprise une somme de 2,800 fr. pour une partie
des frais de location de la maison de la rue Royale
qui sert de succursale au ministère de L'intérieur.
Le chiffre relatif l'agriculture est augmenté de
40,000 fr. (charges temporaires et extraordinaires)
destinés surtout l'achat d'étalons pour les haras de
l'État. Une somme de 4,000 fr. est demandée pour
subvenir aux dépenses du conseil de perfectionne
ment de l'enseignement supérieur; une somme de
353,ooo francs pour organiser le conseil de perfec
tionnement de l'enseignement moyen, l'inspection
des collèges, et les dotations des Athénées royaux
et écoles moyennes. Cette dernière augmentation se
réduit en réalité 287,680 fr. parsuite d'une réduc
tion de 65,320 fr. que des réformes administratives
apportent au chapitre de l'enseignement primaire.
Au chapitre des beaux-arts, M. le ministre de
mande 800 fr. d'augmentation pour le personnel du
M usée royal, et 20,000 fr. pour la colon ne du Congrès.
Le projet de budget des affaires étrangères, infé
rieur de 49,000 francs celui de i85i, s'élève
2,108,738 fr. L'article 3i, relatif aux primes pour
construction de navires, est réduit de 75,000 fr.
Mais l'article Consulats est augmenté d'une somme
de 26,000 fr. répartie en 20,000 fr. pour un consulat
général Saint-Pétersbourg, 3,000 pour u 11 cousu lat
Sydney et 3,000 pour un consulat en Grèce.
parfaitement obscure. Chut interrompit le soldat, ne
bougez pas, j'ai cru entendre...
Kilderkin s'agenouilla, appliqua l'oreille contre terre,
demeura longtemps dans cette position, et se releva en
disant
Ce n'est rien.
Ange, assis sur une grosse pierre, regardait son com
pagnon avec un sourire incréduie.
C'est votre troisième alerte depuis une heure,
compère.
C'est bon, c'est bon, répondit l'archer en secouant
la tête; et, s'asseyant vis-à-vis du page, il garda le plus
profond silence. Êtes-vous sans soupçon sur la fidélité
du rapport que nous a fait le dernier paysan que nous
avons rencontré demanda l'enfant. A la guerre on ne
saurait trop se défier, mon ami cependant, j'ai la mé
moire du pays, et crois pouvoir assurer que nous sommes
dans les traverses qui conduisent Barnet, au comté de
Midlesex. Cette fois j'ai entendu, dit le page voix
basse... Imitez-moi, reprit Kilderkin, et il se jeta de
nouveau la face contre terre.
Cette scène se passait dans la nuit du 13 au 14 avril,
veille de Pâques, entre les deux messagers que Mar-j
On avait parlé ces jours derniers de la formation
d'un cabinet Odilon-Barrot dans lequel entreraient
aussi MM. Baroche, Rouher, Fould, etc.; cette
combinaison semble abandonnée et le Président s'en
tient au provisoire. Cependant la gravité des circon
stances tant l'intérieur qu'à l'extérieur réclamait
autre chose qu'un fantôme de cabinet. Quant la
situation intérieure, l'Union nous eu fait le tableau
sui vant
Voici les factions qui remuent voici la Monta
gne qui rugit, voici l'orgie qui se montre! les
gueriled Anjou adressait au comte de Warwick. Échappés
par miracle la tempête, les deux braves Lancaslriens
s'étaient mis en route pour Londres, et avaient appris,
en chemin, les progrès du prince Edouard, sans avoir
obtenu les détails qui les intéressaient si fort. Ils savaient
seulement que Warwick avait été au-devant de l'ennemi,
et que les deux armées étaient campées dans les environs
de Barnet. Comme ces renseignements leur venaient de
différentes personnes qui prenaient parti, les uns pour
la rose rouge, les autres pour la rose blanche, ils crai
gnaient, avec raison, de paraître embrasser l'une ou l'autre
cause,etchangeaientdepolitiqucà chaque halte nouvelle.
L'endroit où nous les avons rencontrés était un lieu
sauvage, semé d'épaisses broussailles, de quelques arbres
de haute futaie, et situé dans le Midlesex, quatre milles
de Barnet. Quoique le comté eût été parcouru en tout
sens par les Yorkistes et les Lancaslriens les jours précé
dents et le jour même, la nuit était calme, et le moindre
bruit se répétait dans les gorges qui séparent le comté
d'Hcrtford de celui où nous avons laissé nos deux voya
geur* au guet.
Nous sommes de vrais poltrons, dit le page en rele
vant sa jolie tète, pendant que son compagnon gardait