EXTÉRIEUR. provinces sont troublées, les clubs délibèrent, les affiliations s'organisent, la menace s'enhardit; partout des indices d'orages; les affaires sont arrê tées, la propriété est épuisée, le commerce est mort; pas un homme qui croit un lendemain; pas une entreprise en sécurité; l'alarme est grossie, mais le péril est réel; tout est cru possible et rien ne semble l'être c'est le signe le plus visible d'un état de révoluliou. On nous assure que le voyage de Mgr l'évêque de Liège Rome serallacheà des discussions survenues entre ce prélat et le clergé de son diocèse. Il paraît que Mgr Van Bommel a éprouvé le besoin de se justifier en personneauprès du Saint-Siège, la suite de réclamations qui auraient été faites sur une affaire assez grave par le chapitre de la cathédrale de Liège. Mercredi, un incendie qui aurait pu avoir les suites les pins graves, a éclaté dans un magasin de la station du chemin de fer Tournai. Le feu avait prisaux approvisionnements d'huile, dégraissé et de térébenthine et en un instant le bâtiment ne présen tait plus qu'un immense brasier. Grâce ta présence d'esprit de MM.G. Lefrancq jl d'Huivetter, aidés des ouvriers de la station, et au concours de tout le corps de volontaires pompiers,on est promptement parvenu se rendre maître du feu. Les dommages sont de peu d'importance. La plupart des autorités civiles et militaires se trouvaient sur le lieu du sinistre. Ostende. La commission instituée pour re chercher les moyens d'améliorer le porld'Ostende, a tenu celte semaine une seconde séance. Le mystè re continue couvrirlesdélibérations et les résolu tions de cette commission: on nous a cependant assuré qu'il a été décidé que deux ou trois membres se rendraient dans les principaux ports de France et d'Angleterre poury étudier les travaux exécutés. Un triste accident a frappé, avant-hier, une des plus honorables familles de Gaud. Le fils de M. Van Huobroeck-de-Fiennes a fait une chute dangereuse de cheval, près du Pont aux Clef»; il est grièvement blessé. M. Vincent De Smel, vicaire Svveveghem depuis une dizaine d'années, vient de faire don au bureau de bienfaisance de celte commune, d'une somme de 2.500 francs, condition que le revenu en soit affeclé pour habiller annuel lement les enfants pauvres de cette commune. Honneur ce prêtre philanthrope Chronique de Courlrai) IRiXCE. Paris, 22 Mars. Nous ne sommes pas alarmistes si nous croyons qu'en présence des passions déchaînées depuis trois ans contre la société, une aveugle confiance serait désastreuse. Nous neconcevonscepcndant une inquiétude excessive; nous ne nous exagérons pas les dangers dont le pays est menacé par les odieux projets des républicains rouges. Mais pour triompher d'un péril, il faut le reconnaître de sangfroid et l'exa miner dans toute son étendue. C'est faire acte depruden- ce et non de pusillanimité, que de dire hautement: Prenez garde au mal! Le mal, il consiste en ce moment dans la recrudescence des complots montagnards, dans l'activité des menées démagogiques,dans l'audace désespérances de l'anarchie. 1 toujours sa première attitude; nous prenons un renard qui se promène pour des Yorkistes, et c'est trop d'honneur que nous leur faisons. Kitdcrkin dédaigna de répondre cette plaisanterie. Continuons, reprit l'enfant je ne prétends pas gagner mes éperons ce métier... L'archer saisit brusquement le petit bavard par le bras, et sans prononcer un seul mot, il le serra si violemment, que ses ongles durent pénétrer dans les chairs. Ange comprit le sens de cet le pautomineel l'endura sans bouger. Au même instant, on entendit distinctement le son de plusieurs voix, et peu après le froissement de quelques armures contre les balliers. Les voilà, dit tout bas le page. Avais-je tort, répondit de même le soldat ils sont une vingtaine, au moins, et je les suivais de l'oreille depuis longtemps. Vous avez le diable au corps, reprit le page, avec une profonde admiration. Qu'allons-nous faire? il faut nous défendre.Autant vaudrait nous égorger nous-mêmes, ce serait aussitôt terminé. Chut ils viennent nous, les damnés Allons vile, alerte, montez sur cet arbre, cachez-vous bien d»ds les branches, j'espère qu'ils ne trouveront que moi, et que charmés de la prise, ils ne songeront pas vous. Jamais Eh qui diable vous prie de discuter si longtemps, songez au message de la reine, dépêchons, dépéchons; regardez bien dans cette direction, si vous voyez des panaches blancs, ce sera bon On sait les coupables scènes qui ont attristé le dernier carnaval en plusieurs localités du Midi. On connaît les coupables manifestations, les scandales sinistres auxquels a donné lieu la licence des jours gras:' Les rouges sont partout en mouvement. En vain leurs organes officiels montrent-ils une modération trom peuse; en vain la fraction la plus avancée du parlement affeelc-t-elle une sorte de tranquillité relative, les mots d'ordre courent, les instructions se donnent, les combi naisons se dressent. Peut-être l'impatience des enrôlés infimes trompe-t-ellc les calculs de» chefs du parti, peut- être les plus ardents dépassent-ils les intentions les plus habiles, mais malgré la réserve de quelques-uns et la fougue de quelques autres, il est facile de reconnaître le concert de tous pour préparer un vaste plan de campa gne contre la civilisation. Il faut que l'attention publique s'éveille, car l'année 1852, laquelle s'ajourne le dernier conflit, s'approche et nous étreint. Il faut que l'attention publique s'éveille, car la manifestation énergique de l'opinion mettra un terme aux aflligcants dissentiments qui ont rendu la hardiesseaupartirouge.il faut que l'attention publique s'éveille, caria révisùm' d'une con stitution qui autorise les coupables espérances de l'anar chie devient chaque instant plus urgent et c'est la France qu'il appartient de ne pas se laisser enlever ce moyen extrême de salut. Nous sommes informés que des agents parcourent, en ce moment, les villes et les campagnes, pour racheter vil prix, aux souscripteurs des associations tonlinières, les litres qu'ils parviennent se faire abandonner en inspirairt des craintes sur les versements effectués, et en essayant de séduire par l'appât d'une réalisation immédiate. Nous ne saurions trop prémunir les familles contre ces coupables spéculations, et nous nous empres sons de porter leur connaissance, que le gouvernement dans sa sollicitude pour les intérêts nombreux et respec tables engagés dans ses compagnies, a fait examiner par les inspecteurs des finances les livres de chacune d'elles afin de constater les opérations auxquelles elles se sout livrées jusqu'à ce jour. Les résultats de cet important travail vont être soumis, sans délai, une commission que le ministredu commerce a chargée du soin de résoudre les graves questions relatives aux tontines, en même temps qu'elle aura examiner si l'intérêt des familles a toujours été sauve gardé. Mais quel que soit le résultat de cette vérification, rien ne saurait être plus préjudiciable aux souscripteurs que de céder leurs contrats vil prix aux spéculateurs qui en poursuivent le rachat en exploitant les craintes qu'ils répandent. C'est mercredi prochain qu'aura lieu, chez la princesse de Wagram, le grand haï costumé que devait donner la princesse Malhilde. Deux personnages seuls sont auto risés ne pas se costumer, l'un est le maréchal Narvaez, qui paraîtra dans son grand uniforme de cour, et l'autre le président de la République, qui sera en officier supérieur de la garde nationale parisienne. Les ministres, les ambassadeurs, les grands fonctionnaires de l'Etat, seront revêtus de dominos. L'Union publie la lettre adressée au président de l'as semblée nationale par M. Berryer, annonçant le retrait de sa proposition relative au remboursement des 45 centimes. M. Berryer ajoute que celte proposition pourra être reproduite avec plus d'opportunité et sous une meil leure forme, au sein de la commission du budget. On préparc déjà les appartcmenls du château de Saint- Cloud, que le président se propose, dit-on, d'aller habiter au printemps prochain. Une ordonnance de la chambre du conseil du tribunal civil de la Seine, a renvoyé M. Ney de la Moskowa, représentant du peuple, devant le tribunal de police correctionnelle, sous prévention d'outrages par paroles, gestes et menaces envers M. Ramond de la Croisotte, avoué près le tribunal de première instanee de la Seine, l'occasion de l'exercice de ses fonctions. M. Scribe a voulu prouver qu'il était toujours l'écrivain spirituel, habile, surtout l'homme des convenances dra matiques. et il vient de faire représenter la comédie française, une charmante pièce en trois actes et en prose qu'il a appelé Bataille des dames ou un duel en amour. C'est une donnée aussi romanesque que touchante. Deux jeunes femmes, la tante et la nièce, aiment le même homme doublement intéressant par ses qualités, par son titre de proscrit, de condamné politique. C'est une lutte entre elles, qui donnera cet heureux mortel le plus de preuves de dévouement et de tendresse. De pareils ou vrages consolent un peu des succès éphémères que l'on prétend faire des drames tels que Valeria, des comé dies de l'espèce du Moineau de Lesbie, du Cabosse, du Chandelier. La nouvelle comédie dé M. Scribe, a obtenu beaucoup de succès et ce succès promet d'être durable. ANGLETERRE. Londres, 21 Mars. La chambre des communes a encore consacré toute la séance du 20 la discussion sur la 2* lecture du bill des titres ecclésiastiques. Dans celle séance, M. H. Drummond a soulevé un véritable orage dans la partie Irlandaise de l'assemblée, par ses grossières attaques contre le catholi cisme- Nous reproduisons cette partie de la séance: M. H. Drummond La véritable question est de savoir si l'auto rité de la Reine doit tolérer la religion catholique et si la Reine qui est une hérétique pour le pape, doit se soumettre l'autorité de celui-ci. Je ne pense pas que l'on puisse arguer de la faiblesse de la papauté comme puissance temporelle pour dédaigner ses agressions. A aucune époque les papes n'ont eu grande force militaire, et cependant la papauté a fait plus de mal que les conqué rants les plus tyramiiqucs. Quant aux couvents, ils ne sont autre chose que des prisons ou des mauvais lieux (brotbels). Le comte d'Aumdel interrompt vivement l'orateur et proteste contre l'usage d'une semblable expression. M. Gratlan avec véhémence: Vous entendrez bientôt parler de moi. M. Drummond continuant, énumère et commente les pratiques de la religion catholique romaine. Il s'élève alors un tumulte indicible an milieu duquel on entend plusieurs membres Irlandais réclamer le rappel l'ordre de l'orateur. Le président déclare, plusieurs reprises, que le repré sentant de Surrey est dans son droit, mais ne pouvant parvenir dominer les cris et les protestations, il somme ia chambre de l'aider rétablir l'ordre. M. Drummond continue et déclare que le bill est inefficace. Il voudrait que l'on adoptât une loi pour défendre tout cardinal de résider en Angleterre et .pour empêcher l'introduction du droit canon. (I devrait y avoir, comme en Bavière, des lois contre les monastères et couvents, et il faudrait que les vœux fussent défendus. Il demande, dit-il, en terminant, que l'on étende le statut de main morte toutes les sectes et que l'on empêchât de profiter de la faiblesse des mourants pour les dépouiller de leurs biens au profit de la religion laquelle ils appartiennent. PRUSSE. Berlin, 20 mars. Le 18, au soir, - jour anniversaire de la révolution de 1848, ont été opé rées, au Friedriekshain, où sont enterrées les victimes de ces événements, environ 58 arrestations, entre autres celles de plusieurs jeunesgens qui avaient jeté des pierres des constables. La plupart des individus arrêtés ont déjà été relâchés. Suivant les nouvelles de Vienne, le prince de Schwnr- zenberg se dispose faire une proposition tendant ce que, en considération de J'urgcnce de cette mesure, il soit formé un pouvoir central provisoire, et que les pré tentions de l'Autriche et de la Prusse soient ensuite ré signe si vous voyez des casques unis, ce sera bon signe encore; si vous voyez des éeharpes, ina foi, inoins d un miracle, nous sommes perdus allez j attends. Ange croisa ses petites jambes autour d'un jeune chêne, l'enlaça de ses deux bras et grimpa jusqu'au fuite avec la légèreté d'un écureuil. Kildcrkin demeura au pied de l'arbre, sans faire le moindre mouvement. On n'entendait plus ni voix ni cliquetis d'armures, mais de temps en temps quelques pierres roulantes, quelques buissons écartés, annonçaient que des hommes en troupe approchaient lentement et avec toute la précaution que prennent des éclaireurs. Le page se laissa glisser jusqu demi-distance de terre, et dit l'archer de manière nôtre entendu que de lui Il y en a vingt, comme vous Laviez dit je.vois' des panaches, mais je ne peux en distinguer la couleur. Sont-ils très-élevés, mon fils? Non. Tant pis tant pis Ont-ils des éeharpes? Je n'en ai pas vu. Dieu soit loué Regardez bien encore. Ange obéit, et redescendit précipitamment. C'est bien, répondit Kildcrkin avec sangfroid; remontez votre poste et n'en bougez, quoiqu il arrive. Puis le brave soldat alla s'asseoir derrière une brous- saille avec une résignation héroïque. A peine le page élait-il établi dans les branchages du chêne, peine Kilderkin était-il assis la place qu'il avait choisie, que lei voix s'entendirent clairoment et que les guerriers redoutés de nos voyageurs, firent résonner, quelques pas de là leurs pertuisanes. Plus dè vingt soldats débouchèrent, l'un après l'autre, de diffé rents sentiers où ils s'ét3ient engagés et s'arrêtèrent pour écouter. L'un d'eux qui paraissait commander aux autres vint s'adosser l'arbre qui servait de refuge au page ses armes ne différaient pas de celles de sa troupe, mais on obéissait tous ses gesies avec respect et empressement. Détachez-vous aux angles de cette clairière, dit-il voix basse, nous sommes bonne distance de l'arrière- garde, et si l'ennemi tente de nous tourner, nous le préviendrons. Les soldats se dispersèrent aussitôt, marchant petits pas et effleurant le terrain. Kildcrkin s'était justement blotti dans un coin vers lequel se dirigeaient trois éclai reurs; ii lca vit arriver et se glissa dans le fourré comme un serpent dans un buisson. Au froissement des épines, les soldats mirent l'épée la main. La fuite devenait impossible; avant même que le vieil archer eut pris le temps de se relever, il était saisi et menacé,.le fer sur la gorge; on le conduisit au chef qui lui demanda, toujours voix basse: Qui es-tu Un traînard de l'armée du roi, ré pondit Kilderkin Sans se troubler. De quel roi reprit le chefquc cette réponse ne satisfaisait pas. D'Edouard IV, mon gentilhomme, s'empressa de dire le prisonnier, qui avait reconnu les insignes de la rose blanche. Ah,

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Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 2