JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
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v 1.033. -10" Année
Dimanche, 30 llars 1831.
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Vires acquint eundo.
ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces, 4 francs.
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Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le Journal doit
être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
INTÉRIEUR.
Ypres, 39 mors.
SPÉCIMEN DF. LITTÉRATURE CLÉRICALE.
Nous sommes d'avis que les journaux libé
raux devraient plus souvent reproduire les
incroyables rapsodies des feuilles cléricales. Ces
grotesques élucubralions ne sontpas assez con
nues, et l'on ne peut, dans le but de démasquer
un parti aussi immoral qu'éhonté, leur donner
trop de publicité. C'est ce titre que nous
reproduisons in extenso un article de la feuille
cléricale d'Ypres, jouissant du patronage de
l'évêque et du clergé, n° 3,494. Le lecteur
pourra juger quel degré de dégradation igno
ble certaines feuilles soudoyées par l'épiscopat,
sont arrivées.
A quelles absurdités colossales la cléeo-
phobomanic entraîne certaine presse.
Nos lecteurs se rappellent peut-être que dans notre
m avant-dernier n°, discutant le mandement Sibour, nous
résolvàmes une une les diverses objections dont lePro-
grès avait cru, bien tort, nous embarrasser. Nos repli—
quesdoivent l'avoir satisfait, puisqu'il n'arienà leur op-
poser. A notretour, nous le déliâmes de répondrecaté-
goriquement à'unejquestion bien simple, dont il avait j
constamment éludé la solution. Il s'agissait de nous J
apprendre la voix de quel évèque les fidèles sont tenus
de prêter l'oreille et d'obéir, en cas qu'il s'élevât un
différent entre leur propre évêqueet un prélat étran-
ger quelconque.
Le Progrès, qui là-dessus n'avait sans doute rien de
5. honà répondre, et qui, pour nous servir d'une expression
flamande stond met zynen mond vol tanden, le Pro-
grès n'a guère-osé relever le gant que nous lui jetâmes
la face. Mais voici apparemment pour attirer
ailleurs notre attention et sauver les apparences, voici
qu'il se met en vrai chevalier de la triste figure,
dônncr en plein daris les steppes désertes de la décla-
mation et charger, au grand trot de sa rossinante, les
moulins veut qu'enfanta seul son imagination chica-
nière. Nous n'avons garde de le suivre sur ce terrain,
ii et nous l'y laisserons tout son aise exécuter ses
évolutions et ses cabrioles. Toutefois, afin de procurer
nos lecteurs au moins un léger échantillon du savoir
faire qui distingue la feuille lihéraliste, voici la plus
sérieuse (en apparence s'entend) des allégations que
contienne son dernier n°.
S'il fallait l'en croire, nos propres aveux attesteraient
sans répliqué la collaboration d'un ecclésiastique
a notre rédaction. Déjà, dansle n°3,489 du Propagateur,
nous prouvâmes tout au long la fausseté de cette pré-
a tendue découverte. Aujourd'hui, que notre adversaire,
a sans tenir eompte de l'évidence, repète sa première
a assertion, il nous suffira pour en faire justice de réduire
a la question ses termes les plus simples. La voici
a contenue toute entière dans ce court dialçgue
Le Progrès (N° 1,023).
Eh bien confrère, quelle rude leçon le mandement
recommande son clergé la modération en matière
politique.
Le Propagateur (N° 3,487).
Ventre-saint-gris ces conseils de l'archevêque de
Paris ne me regardent pas. Si je flagelle les doctrines
perverses, si je m'indigne contre M polémique par trop
transparente les feuilles libéralistes, je remplis mon
devoir. La mission de la presse n'est-clle donc plus
d'éclairer le peuple
n Le Progrès (N°* 1,026 et 1,031).
Foi de pédant! ce langage trahit son auteur un
ecclésiastique a seul pu le tenir. Écoute plutôt ce syl
logisme Le prêtre Belge n'a rien voir dans le man
dement de l'archevêque de Paris; tu dis pareillement
n'avoir rien y voir; donc tu es prêtre. Écoute encore:
La mission du clergé est d'instruire le peuple; tu t'ad
juges la môme mission, donc tu portes soutane et
tricorne. C'est infaillible
n Le Propagateur.
Par Aristote! tes prémisses ne m'avaient guère pré
paré ta conclusion. Apparemment les Sganarelles de
la politique nouvelle ont-ils organisé leur usage une
logique nouvelle. N'importe, j'aime beaucoup tes façons
de raisonner; et je prétends sans retard en essayer
mon tour Père Kinnebaba n'aime guère le clérical
Progrès, tu ne l'aimes pas davantage; donc Père Kin
nebaba rédige le Progrès. Je poursuis, me prévalant
de son système On oison est un gros individu Nest
est un gros individu; donc Nest est un oison (sauf res
pect). De par la logique nouvelle, la conclusion est
inattaquable et repose en plein sur ses prémisses
Amis lecteurs, vous avez là $ous les yeux le débat
tout entier. Telle est dans toute son incroyable absur
dité la polémique du journal lihéraliste. Tels sont,
réduits leur plus simple expression, ces prétendus
aveux du Propagateurque l'organe du voltairianisme
n'a pu manquer d'accueillir avec transport, puisqu'elles
lui donnaient l'occasion et le prétexte d'envelopper
dans une haine commune le prêtre, notre feuille et le
parti conservateur. Mais en vain a-t-il épuise toutes
les ressources de la chicane; devant l'exposition claire
'et précise que nous venons de faire de la question, il
n'est personne, croyons-nous, qui ne prenne en pitié
un journal que la faiblesse de sa cause induit recourir
d'aussi misérables expédients.
YILLE D'YPRES. coaseil coMmixu.
Séance publique du Jeudi27 Mare i85i«
Présents: MM. le baron Vanderstichele de Mau-
bns bourgmestre, président; Iweins-Fonteyne
échevin; Théodore Vanden Bogaerde, Pierre Beke,
Charles Vande Brouke, Iloedt-Lucien, Legraverand,
Martin Smaelen, Edouard Cardinael, Ernest Mer-
glielynck, Boedt, avocat, Louis Annoot, conseillers.
Il est donné lecture du procès-verbal de la séance
du i3 Mars dernier; la rédaction en est approuvée.
M. l'échevin Iweins donne communication au
Conseil d'une lettre de remercîments écrite par M.
Delbeke,artiste-peintre, qui l'administrationcom-
de Mgr. Sibour ne vous infligc-t-il pas; alors qu'il munale, en volant un subside de mille francs par
SUITE.)
S
le pèlerin.
Arrivé d'un bond, au milieu de la tente, Ange demeura
immobile et dans l'attitude du respect: il était devant le
comte de Warwick et le seigneur de Kerven. Le grand
duc, interrompu d'une si brusque façon, se retourna vers
l'audacieux enfant; mais l'expression sévère de son regard
sembla s'adoucir sa vue. Le sire de Kerven réprima un
mouvement de surprise, et rabattant le capuchon de sa
robe sur son visage, il se leva Vous pouvez vous
retirer, mon père, dit Warwick.
Le vieillard passa dans un autre compartiment de la
tente. Une lampe éclairait faiblement le lieu où demeu
rèrent en lete-a-tete le page et le général en chef. Qui
etes-vous demanda le comte. Ange de Lamorge
Monseigneurle fidèle serviteur de la reine Marguerite.
Et d'où viens-tu mon ami, demanda Warwick, qui
avait reconnu le bel enfant d'Amboise. J'arrive de
France, et je suis chargé, par notre souveraine, de vous
remettre les dépèches que voici. Et la reine?...
J'ai laissé la reine en pleine mer; cette auguste princesse
voulant vous communiquer quelques instructions, avant
que vous n'attaquiez l'armée d'Yorck m'a confié le soin
de remplir une mission qui doit, dit-elle, ranimer le
courage de vos troupes. De quoi s'agit-il Lisez...
Le comte brisa les cachets, et répondit au gracieux
ambassadeur. La reine me fait savoir qu'elle abordera
Plymouth aussitôt que les vents le permettront; sa
lettre est du 28 du mois dernier, comment se fait-il que
tu me la remettes seize jours après sa date
Ange raconta son voyage avec tant de clarté et de
précision, que le comte en demeura surpris. Je vois le
doigt de la fatalité dans tout ceci, murmura-t-il Ne
voyez-vous pas plutôt une faveur de la Providence dans
mon heureuse rencontre du chevalier de Kerven dit le
page, de cette petite voix timide qui lui gagnait tous les
cœurs.
an pendant quatre ans, a fourni les moyens de con
tinuer ses études Rome. Ce jeune homme qui dans
toute sa carrière d'artiste a fourni des preuves non
équivoques de capacité et d'amour pour son art,
énonce l'espoir de pouvoir un jour récompenser la
ville d'Ypres de ses sacrifices, en lui offrant une
œuvre artistique que sera digne de sa généreuse et
libérale conduite sou égard.
La main levée d'une inscription prise en garantie
d'une somme de 6,000 francs, avancée sur les fonds
institués pour la reconstruction des maisons façade
en bois, est accordée et les propriétés formant le
coin sud-ouest du Marché.-au-Beurre, seront entiè
rement dégrèvées de ce chef.
L'avis émettre sur l'érection d'une fabrique de
chandelles est discuté huis-clos.
M. le conseiller Beke, comme.organe de la com
mission des finances, donue lecture du rapport sur
la requête de M. Lebbe, marchand de cuir en cette
ville. 11 conclut une restitution de cinquante
pour cent du droit d'octroi l'exportation sur des
quantités dépassant six kilogrammes. Aucune oppo
sition n'est laite et la proposition de la commission
des finances et du collège est adoptée l'unanimité.
M. l'huissier Dumord est locataire du droit de
place sous le Nieuio-werk, l'effet d'y tenir hebdo
madairement une vente publique. Il s'est adressé au
collège pour obtenir une diminution sur la rede-
vancede vingt cinq francs qu'il payait annuellemeut
de ce chef. Le Conseil est d'avis de le décharger
entièrement de l'obligation contractée, mais aussi
de l'engager, ne plus utiliser la galerie pour
étaler les marchandises vendre.
Le Conseil approuve le procès-vèrbal de la loca
tion publique des cantines dans les casernes. Celle
de la caserne d'infanterie a été adjugée au prix de
9H5 fr. au sieur Joseph Van Aerde, et celle de
l'École d equitatiôn au sieur De Caesemaeker, la
somme de 38o francs. L'entrée en jouissance datera
du 1" janvier i85î.
L'assemblée approuvé les procès-verbaux des
ventes d'arbres tenues sur les propriétés des Hospi
ces, la première au Begyne-botch, pour 9,204 fr.
80 c. la seconde sur la ferme occupée par Bazile
Vande Brouke, Ziilebeke, pour 3,047 fr. La vente
du bois-taillis, coupe de i852 a rapporté une
somme de fr, 5,i42-5o.
M. le conseiller Beke, comme organe de la com
mission des finances, donne lecture du rappoit sur
la comptabilité de l'administration des Hospices
civils et fait remarquer au Conseil qu'un crédit est
alloué,au budget de i85a,poui'niulliplieret3grandiL'
les salles des malades l'Hôpital civil. I.a commission
manifestele vœu de voir arrêter un plan d'ensemble
mûrement combiné, avant qu'on mette la main
l'œuvre, et telles sont les intentions de cette admi
nistration, d'après les explications qui ont été don
nées au Conseil.
Le comte qui se promenait pas lents, les bras croisés,
s'arrêta brusquement et regarda l'enfant d'une façon
interrogative Si la fatalité pesait sur vous et la cause
royale, Monseigneur, nous eussions donné dans un parti
yorkistc, et les bonnes nouvelles que je vous ai trans
mises n'auraient pu vous empêcher de livrer bataille
demain. Appelle tes compagnons, interrompit lecointe
sans répondre l'observation du page.
Ange souleva la portière et dit ses deux amis
Venez
Puis il ajouta en regardant les deux arquebusiers
Par ordre de mylord, mes braves.
Ilenri, Kilderkin et le page attendirent en silence que
le comte leur adressât la parole; celui-ci était tellement
absorbé par ses réflexions qu'il ne remarquait pas la pré
sence de ceux qu'il avait fait appeler. Chevalier, dit-il
enfin, qu'avez-vous remarqué dans votre découverte
Tout était calme et tranquille, monseigneur, j'ai battu le
pays dans toutes les directions, et je ne pense pas que
i'enuemi puisse arriver par notre arrière-garde. - C'est