m° 1,034. IO' Année.
Jeudi, 3 Avril 1851.
JOIRYJL D'ÏPîtES ET l)E L'/IRROYDISSEIIEIVT.
Vires acquint eundo.
INTÉRIEUR.
ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces,4 francs. I Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
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Tpbf.s, 1 Avril.
Nousavons publié de nombreux articles con
cernant le remarquable mandement de Mgr
Sibour. Cet écrit émané d'un saint et digne
prélat, était l'appui de la cause de l'indépen
dance du pouvoir civil, une pièce trop impor
tante, pour que nous ne nous fissions un devoir
d'en faire comprendre l'esprit nos lecteurs
Le saint Archevêque est, en effet, pour nous
un auxiliaire puissant Libre nos adversaires
de prétendre qu'il est notre complice. Le man
dement du digne successeur de Mgr. AfiFre.
martyr des barricades de Juin est tombé sur
notre clergé comme un pavé écrasant. Cet écrit
qui restera comme monument indestructible, a
tranché la question entre eux et nous.
Le procès était jugé par l'opinion publique.
La continuation de notre polémique avec le
Propagateur nous paraissait donc inutile et
superflue et nous l'avions déclaré, car la question
de principe et de doctrine était résolue.
Maiste mandement de Mgr de Chartres nous
force revenir sur cette affaire. Cette lettre pas
torale attaque très-vertement les doctrines de
Mgr. de Paris. Nous employons le mot verte
ment-par respect pour les cheveux blancs de Mgr
de Chartres, et laissant de côté la forme pour ne
nous occuper que du fond, nous dirons que quoi-
quelibéraux ou plutôtpareeque libéraux, vou
lant l'indépendance, mais aussi la considération
et honorabilité des deux pouvoirs, nous regret
tons le conflit qui a éclaté entre deux prélats
entré deux dignitaires de l'église, dont l'unité
fait la force, qu'elle puise dans la vérité qui est
une aussi.
Nous nous abstiendrons de toute discussion;
nous ne comparerons pas même les deux man
dements, car celui de Mgr. de Chartres est
déféré par Mgr. de Paris au jugement du Con
cile qui prononcera entre des doctrines toul-à-
fait opposées, et cet arrêt nous l'allendons avec
confiance, puisque le Concile de Paris a déjà
décidé la question par son décret sur la con
duite que doit tenir le clergé dans les affaires
politiques.
Mais nous devons un mot de réponse au
Journal des BAZ1LES qui, se servant d'une ex
pression flamande, dit dat wy staen met onzen
mond vol tanden pareeque nous n'avons pas
daigné nous occuper de la question suivante
LIS ©IKINiraS
SUITE.)
la bataille.
Malgré les ordres sévères du comte de Warwick, le
camp lancastrien s'éveillait bruyamment. Les lieutenants
du grand capitaine formaient leurs bataillons avec impa
tience. Les valets de l'année levaient les tentes, char
geaient les chariots, et gagnaient le poste retranché qui
leuravaitété désigné. Leschefs et les soldats s appelaient
et se parlaient voix basse; mais la précipitation que
chacun mettait s'apprêter et prendre son rang causait
un bourdonnement immense qui devait porter aux Yor-
kistes le salut de guerre, terrible avant-coureur des
mêlées, \yarwick était là, Warwick était partout.
L'armée allait s'ébranler lorsque l'archer Kilderkin
s'approcha du comte de Warwick et lui dit qu'un parle
mentaire demandait l'entrée du camp.
Fais-le venir ici, répondit le comte, puis, ayant
ordonnéaux officiers qu'il avait désignes pour commander
les différents corps de diriger leurs troupes sur les points
qu'il nous pose A quel évèqueles fidèles sont-
ils tenus de prêter ïoreille et d obéir au cas qu il
s'élevât un diffèrent entre leur propre prélat et
un prélat étranger quelconque
Nous demanderons d'abord si notre évêque
s'est prononcé ouvertement et officiellement et
ensuite pourquoi, dans une matière si grave, il
ne s'est pas prononcé. Sur la question du fond,
nous répondons comme fidèles, comme catho
liques x nous sommes tenus d'obéir notre
évêque en matière de religion et de catuolicisme
Comme citoyens belges, en matière civile et poli
tique, nous sommes libres d'avoir une opinion
différente de celle de l'homme, chef de la pro
vince ecclésiastique du diocèse que nous habi
tons car cette liberté nous la tenons de la
Constitution de 18140 faite en partie par leclergé,
et de l'évangile même du Christ, qui a proclamé
que son règne n'ÉTAIT pas de ce monde.
Si nous voulions descendre du sérieux au
comique, il nous serait facile de répondre au
dialogue du Propagateur par un autre colloque;
nous trouverions dans le Dialogue des morts que
nous avons employé dans notre jeunesse, un
canevas tout fait et d'autant mieux approprié
la circonstance, que le parti politique, dont le
Journal des BAZILEA, se 1° rhampiau pos
thume, est bien moil et enterré, sans espoir de
résurrection. Il nous serait peu difficile aussi
d'opposer des personnalités d'autres person
nalités, de répoudre Kinnebaba et Nest par
Snelletje et Snuiftje mais pareille polémique ne
nous va pas. Nos amis, comme nous, pratiquent
le mépris des injures que nos adversaires secon
tentent d'enseigner. Nous produisons des argu
ments; le pays jugeen notre faveur et nous lais
sons nos adversaires que le pays condamne, le
monopole des grossièretés, des expressions tri
viales,des qualifications peu charitables, dont
ils semblent posséder un dictionnaire très-com
plet et tout spécial.
Le Propagateur s'indigne en présence de
l'assertion que des prêtres font partie de sa ré
daction ordinaire. Pourquoi cette indignation
Cette feuille craindrait-elle de trop salir, par
son contact, le ministre de la religion soup
çonné de ce fait? Elle a donc bien mauvaise
opinion d'elle-même? C'est là, du reste, une
question de personne qui nous touche peu, et
puis, si nous citions des noms que l'opinion
publique ne désigne que trop, on répond par
indiques et de le rejoindre promptement, il attendit leur
retour et l'arrivée du parlementaire.
On entendit bientôt rouler l'artillerie de deux côtés
différents, et le cliquetis des armures annonça que les
troupes étaient en marche. Les lords et chevaliers revin
rent rendre compte leur chef, et, au même instant,
Kilderkin apparut, suivi d'un cavalier armé de toutes
pièces, qui, s'adressant Warwick, lui dit
Je viens, mylord, par ordre du duc de Clarcnce,
vous entretenir en particulier; nos moments sont comptés,
Votre Seigneuriedaignera-t-ellc m entendre? Qui que
vous soyez, inessîre, et quel que soit votre message, parlez
haut devant tous mes nobles amis; au moment d'en venir
aux mains, je ferme l'oreille aux confidences... Nous
écoutons, parlez. Venant de la part du prince, mon
message n'importe qu'à vousscul. Parlez, vous dis-je...
ou repartez, répondit le comte avec noblesse. Le duc
de Clarcncç, en vous montrant la ruine ou vous courez,
mylord, en vous prédisant que la bataille qui se. prépare
n'aura pour vous qu'un inévitable résultat, la défaite,
vous rappelle qu'il vous est allié p^r le sang, et que son
crédit sur son frère et roi Edouard, peut vous laire trouver
un démentic'est-à-dire, par un mensonge
sanctifié, parune restriction mentale.
D'après le Propagateurles fidèles sont te
nus de prêter l'oreille et de se soumettre cil
tout et pour tout leur évêque. Que pense ce
journal de Mgr. de Chartres, qui non-seule
ment ne se soumet pas l'Archevêque de Paris,
dont il est le suffragant, mais qui publie contre
son chef hiérarchique un mandement dont le
style est inqualifiable et qui, dans le monde
catholique, a produTl un bien triste effet, une
sensation des plus pénibles.
Un évêque ne doit-il pas se soumettre son
archevêque? Si, en 'foulé matière, les fidèles
sont tenus de se soumettre leur évêque-, qui
est leur chef ecclésiastique, ne doit-il pas, lui
évèque. prêcher d'exemple, en prêtant l'oreille
son supérieur qui est l'archevêque?
Nous attendons la réponse du Journal des
BAZ1LES?
i.i a o
Nous avons dit dans notre dernier N°, que
la compagnie concessionnaire du chemin de
fer dè la Flandre occidentale avait faitau
gouvernement, des propositions tendantes
-modifier les clause» de la concession primitive
et d'amener la construction de la ligne d Ypres
Courtray.
Nous apprenons que la chambre de com
merce de noire rassort, appelée examiner
celle proposition, a émis un avis favorable, tou-
tefoi s sous certaines réserves ayant pour objet
d assurer l'exécution du railway dans un délai
moins long que celui pétitionné par la compa
gnie. La chambre de commerce était au grand
complet. M Ooevoet, représentant de Poperin-
ghe, et M. le sénateur Van Woumen, repré
sentant de Dixmude, assistaient la séance.
Ces MM. ont compris qu'on ne peut vouloir
l'impossible et que lorsqu'on ne peut espérer
l'instant même un bien pour soi, il est juste de
n'en pas priver autrui.
On nous assure que les chambres de com
merce de Bruges et d'Oslende ont avisé dans le
même sens que celle d'Ypres et sous les mêmes
réserves. Nous attendons avec confiance la dé
cision de la chambre de commerce de Courtray.
Celte ville a trop d'intérêt être reliée Ypres,
pour que sês mandataires n'appuient pas des
propositions favorables aux deux localités.
grâce devant le vainqueur. II vous exhorte donc recon
naître la souveraineté que vous tentez en vain de com
battre; il vous conjure d'arborer la Rose Blanche, et do
joindre vos troupes royales, vous promettant un retour
de faveur digne de votre grand nom.
Le cointe écoula ces propositions d'un air câline en
apparence les guerriers qui l'enlouraicnt éprouvaient
une émotion saisissante; on avait vu tant de fois, dans ce
siècle, les chefs de parti sacrifier leur gloire leurs inté
rêts, que chacun pouvait douter de ce qu'allait répondre
l'ancien général d'Edouard et fe beau-père de Clarence.
Enfin l'orage qui grondait dans le sein de Warwick éclata:
il poussa son cheval contre celui du cavalier d'York et lui
dit avec une colère froide et digne Insolent va dire
ton maître que Warwick, fidclc sa parole, est un
autre homme que le faux, le traître et parjure Clarence;
dis-lui que mon épée est le seul arbitre que j'invoque entre
mes ennemis et moi... Retire-toi... Qu'on le reconduise,
»jouta-t-il froidementen s'adressant Kilderk
A ces nobles paroles, les assistants firent entendre un
(1\ Le duo de Clarence, en arrivant en Angleterre, avait aban
donné U reine, et était parsé arec ici troupes au serrita d'Edouard.