Un de nos plus honorables concitoyens
Mr B. Terlzweil, vient d'être douioureuseinenl
fr appé dans ses affections de père. Son fils uni
que, âgé de 17 ans et pensionnaire au collège
communal, lui a été inopinément enlevé la
suite d'une courte maladie. Les professeurs et
élèves du collège se sont empressés de remplir
un dernier et triste devoir et ont tous assisté
l'enterrement de ce malheureux jeune homme,]
ce matin 9 heures. Arrivé au cimetière, un
des condisciples du défunt, Léopold Van Single,
a prononcé quelques paroles d'adieu
1 L'amitié m'impose, en ces tristes lieux, un bien
péuibledevuir. Dieu, dont les desseins sont impéné
trables, vient de lions enlever le compagnon de nos
travaux, l'ami de notre enfance, le condisciple au
quel une sympathie réciproque de caractère, un
«change mutuel de services rendus m'avait attaché
comme il un frère. Et c'est au moment où il avait
franchi les pas les plus difficiles de la vie, qu'il
touchait cet âge où l'on est prêt choisir une
carrière,qu'il nous a fallu le voir ravir notre atta
chement fraternel, et aux embrassemenls tendres
d'un père qui faisait de ce fils chéri l'objet de ses
plus Irelles espérances. Hélas! noble fleur de jeu
nesse elle a été moissonnée lorsqu'elle ne com
mençait qu'à s'ouvrir Victime d'une mort pré
maturée, que son trépas nous serve d'instruction et
d'exemple; que la vue de cette fragilité d'ici bas nous
corrige de nos penchants naturels une trop grande
légèreté f que celle fin chrétienne, et si pleine de
confiance en la bonté divine, nous apprenne pem-
plir dignement nos devoirs envers nous-mêmes et
envers Dieu.
Adieu Florimond, le vide que la perte cruelle
laissera au milieu de nous ne sera jamais comblé
pendant le cours de nos éludes; l'absence de ce
caractère serviableet dececceurgénéieux sefera plus
d'une fois sentir. Que l'expansion de nos sincères
regrets arrive donc jusqu'à toi, que le Toul-puis-
saut daigne écouter nos prières et t'accorder la
récompense des bienheureux! Adieu, mon ami!
Adieu, frère, adieu
IXCEXBIE ne L.« HIESO.V DE 91. BIIIVFICT.
Un affreux malheur vient de jeter dans la con
sternation les habitants de notre cité et frapper une
famille d'honorables négociants Un incendie qui
menaçait de prendre des proportions effrayantes, a
éclaté dans une belle maison, rue de Lille, et d'une
façon si inopinée, que, quand les habitants s'en sont
aperçu, un immense dégât était déjà accompli.
Vers trois heures du matin du Dimanche, 3<>
Mars, M. Brutiiaut, entendant continuellement
pleurer son plus jeune enfant,se léveilleet demande
les motifs de ce malaise. Mais tout coup, il
sent mie odeur de brûlé et regardant autour de lui,
ne voit nulle trace de feu. Inquiet, il se lève,ouvre la
porte de la chambre et s'aperçoit que l'escalier est
rempli de fumée. 11 descend, effectivement le feu
était aux appartements du rez-de-chaussée. Il
remoule immédiatement, fait lever sa femme,
prend quelques habillements, descend de nouveau
et voyant que les progrès de l'incendie étaient rapi
des, il lâche d'éveiller quelques voisins. Le feu pa
raissait exercer ses ravages dans la salle de devant
du rez-de-chaussée, au magasin et dans le salon.
Seul, sans aide et sans eau, il a dû attendre quelque
temps avant de pouvoir pénétrer jusqu'au foyer de
l'incendie, lorsque quelques voisins réveillés par
M™' Brunfaut sont accourus, mais les progrés du
feu avaient été si extraordinairement rapides, que
murmure d'admiration, et Ange dit tout bas son frère
Ce n'est point un homme, c'est un dieu
A vos postes, seigneurs et mylords, dit le comte;
souvenez-vous qu'au cas où je succomberais tout d'abord,
le commandement de l'armée revient au marquis de
Montagne, puis au comte d'Oxford, enfin au duc d'Exetcr.
Et pour vous mieux convaincre, ajoula-t-il, de ines réso
lutions et du désir que j'ai de vaincre ou de périr je
mets pied terre et ne veuxcombatlreqn'avecl'infanlerie.
Disant cela, le comte donna son cheval Ange de Lamorge
et ajouta
A toi l'honneur de remplacer ton parrain, gentil
chevalier, ce coursier te portera bonheur
Ange, au comble de la joie, ne trouva pas un mot pour
remercier. Fièrement cambre sur son beau destrier, nul
n'était son égal chacun l'admira et le comte lui-même
ne pot s'empêcher de sourire son charmant orgueil.
L'armée d'Édouard avait déjà fait un mouvement et
comme pour favoriser les plansde Warwick, le prétendant
avait placé son infanterie légère et ses arbalétriers au
centre.
Warwick contemplailavecjoiel'ordrequ'il avait adopté,
et au premier coup-d'œil on devait croire que les deux
armées, confiantes dans leur courage, avaient négligé
taule lactique pour s'aborder corps corps, masse contre
le magasin et les appartements n'étaient pour ainsi
dire plus qu'une fournaise ardente. M. Papillon qui
a réussi s'approcher du magasin de dentelles,
dans l'espérance de pouvoir en sauver, a dû quitter
ta place, sous peine d'être asphyxié.
A ce moment la perle la plus considérable devait
être considérée comme consommée, quand tont
à-coup le père songe son fils qui n'a pas été évtillé
et monte les escaliers, trouve sou enfant, l'enlève,
mais, en descendant les dernières marches, elles
fléchissent sous lui et la flamme traversant la porte
du salon lui lèche la figure. Jusqu'aloi s l'alarme
n'avait été donnée que dans le quartier, mais les
pompiers sont immédiatement arrivés, et vers le
quart avant quatre heures le tocsin a lugubrement
éveillé les habitants. Tout le monde a été immédia
tement sur pied; les pompes sont arrivées sur 1-s
lieux; lachaîneaété formée, l'eau est arrivée de tons
côtés et le service, après un moment de désordre, a
été très-régulièrement organisé.
Mais sur ces entrefaites le feu n'avait fait
qu'augmenter d'intensité, les deux chambres du
rez-de-chaussée étaient carbonisées et une partie du
plancher s'était effondrée. L'incendie gagnait le toit
par la cage de l'escalier et, vers quatre heures et
demie, les flammes traversaient le toit de la maison
incendiée. C'était le moment critique, un instant
011 a cru qu'il ne restait plus qu'à abattre la maison
et étouffer le leu sous les ruines, mais grâce l'acti
vité et au zèle des pompiers, leurs manoeuvres
bien exécutées,avec leconcours de tous les assistants
et au jugement net et calme de leur commandant,
le lieutenant Bainoen,et des excellentes dispositions
qu'il avait prises, on a vu diminuer les flammes et
descendre l'incendie poursuivi d'étage en étage jus
qu'à ce que, vers cinq heures et demie, le feu a été
entièrement comprimé.
Pendant longues années nous n'avions paseu d'in-
cendie, mais depuis quelque temps, nous avons été
assez fortement éprouvés. Cet incendie nous le
répétons, menaçait de prendre des proportions ef
frayantes, et ceux qui ont vu les lieux sont étonnés
qu'on soit arrivé éteindre le feu sans abattre la
maison. On peut considérer, en effet, le fait comme
extraordinaire, car le dégât commis l'immeuble
ne doit être estimé qu'à environ cinq mille francs.
Mais la perte en marchandises, en dentelles, est
d'une bien autre importance, on l'évalue environ
cinquante mille francs et cela ne doit pas étonner,
carurie partiedes produits destinés l'exposition de
Londres ont été consumés. Les livres ont été sau
vés, seulement la couverture et les bords étaient
roussis. Malheureusement la maison n'était plus
assurée, l'assurance expirée depuis le i5 Novembre
n'avait paséié renouvelée.
Jusqu'ici on ignore quelle cause l'incendie
doit être attribué on a cru un vice de con
struction de la cheminée du salon. Mais après une
enquête très-minutieuse, on a dû être convaincu
que ce n'était pas là l'origine du sinistre. Quel
ques individus hargneux toujours heureux de
pouvoir nuire autrui, ont répandu en ville, sans
pouvoir citer le moindre fait l'appui, que c'était le
gaz qui était la cause de l'incendie. Ces braves gens
ignorent—ils que ce gaz si inflammable peut être
enfermé dans du taffetas gommé et ne brûle pas par
lui-même, mais qu'il prend feu avec explosion,
quand on entre avec de la lumière dans un apparte
ment où l'air se compose de neuf dixièmes de gaz.
Si le gaz avait été la cause de l'incendie, une explo
sion devait nécessairement le précéder et il est certain
qu'elle aurailassez fortement ébranlé la maison pom
masse, résolution qui annonçait un de ces combats gigan
tesques où le vaincu laisse au vainqueur, avec la vie, un
triomphe jamais assuré.
Ils sont nous s'écria, radieux, le héros de la
Rose Rouge je sens renaître en moi le génie de la vic
toire Approchez, sire de Lamorge, courez toute
bride vers le duc d'Exeter, qui est en première ligne,
ordonnez-lui de se porter en avant, allez... Ange lança
son cheval au galop, et la colonne s'ébranla.
A moi, mes gentilshommes! dit le comte, et, suivi
des auxiliaires, il gagna le corps principal qui se mit cil
mouvement.
Joignez-vous aux francs archers, mes amis, s'écria
Warwick,etapprochezr.es poltrons le plus près qu'il vous
sera possible lorsqu'ils vous chargeront avec confiance,
battez en retraite sans précipitation.
Obéissant l'ordre qu'ils avaient reçu, les chevaliers se
porterentsur le front de l'armée et commencèrent aussitôt
l'esearinouche. Ils furent rudement accueillis par les
arbalétriers d'Édouard qui, après avoir échangé quelques
traits, s'avancèrent résolument. Longtemps les Lancas-
triens tinrent pied, disputant le terrain avec archarnement,
faisant même reculer l'ennemi que cette résistance opini
âtre étonnait. Cette pédaillc tient mieux que je l'aurais
cru, dit Henri de Kçrvcn au comte de Warwick.
qu'il eut été impossible ses habitans d'être brûlés
vifs pour ainsi dire, sans s'en duuter.
Toutes les autorités civiles et militaires étaient
présentes sur le théâtre de l'incendie, peu de temps
après que la cloche d'alarme eut sonné. Un déta
chement du 11régiment a tenu la police et empê
ché que trop de curieux ne vinssent embarrasser
les travailleurs, et il a fait ce service avec tact
et sévérité. Les canonniers de la batterie de siège et
le personnel de l'école d'équitation étaient présents
et se rendaient utiles là où ils étaient requis. Parmi
les bourgeois, beaucoup de monde s'est distingué,
nous ne les connaissons pas tous et nous serions
heureux de prêter nos colonnes faire connaître
les noms des personnes, qui auraient pu être omis.
Nous pouvons toutefois citer MM. Papillon et Vati
Hollebeke, le vérificateur des poids et mesures,
M. Valcke, auquel M. Ramoen a délégué une partie
de son commandement, M. Louis Vanden Berghe,
caporal de la 5* compagnie de la Garde civique,
Louis Aernoudt, maçon, Delahit, garde du génie,
les sapeurs-pompiers Busevne, J >seph, maréchal
des-logis. De Keuninck, Léonard, pompier, Van
Uxem, François-Louis, idem, Bras, Emmanuel,
brigadier. Tels sont les noms des personnes qui, de
notoriété publique, se sont distinguées, mais avant
tout le corps des sapeurs-pompiers en général
mérite des éloges, car il a travaillé avec ordre, zèle,
activité et, Dieu merci, le succès a couronné ses ef
forts, car le feu a été com primé, quand déjà on pou vait
avoir des craintes pour les bâtiments du voisinage.
Par arrêté royal du 27 Mars i85i, le sieur
Messiaen Félix-Fortuné juge d'instruction au
tribunal de Furnes, est nommé procureur du roi
près du même tribunal.
On lit dans le Journal de Liège
M. l'évêque de Liège est parti récemment pour
Rome; d'autre part, quelques feuilles ont annoncé,
d'après une correspondance d'Allemagne, que M.
Nothomb, tiotreaiubassadeur Berlin, avait obtenu
un congé pour se rendre en Italie.
De là conjectures plus ou moins ingénieuses sur
ce double voyage.
Qu'est-ce que M. Van Bommel est allé faire
Rome?Selon IeJournal de Bruxelles, il s'y est rendu
pour soumettre au pape un projet de statuts con
cernant son diocèse. En effet, nos renseignements
nous autorisent croire l'exactitude de ce lait, et
ajouter qu'il s'agit dausces statuts de régler, eutro
autres objets importants, la position des desser
vants.
Mais, comme on dit vulgairement, 011 peut faire
d'une pierredeuxeoups, et nous serions assez tentés
de supposer, avec quelques-uns de nos confrères,
que le prélat liégeois a aussi mission, de la part de
notre épiscopat-, de conférer avec le Vatican sur
notre loid'enseignement. Quant un conflit d'attri
butions qui se serait élevé entre le chef de notre
diocèse et son chapitre, ce fait remonte déjf plu
sieurs années mais nous croyons qu'il a cessé
depuis longtemps, par suite d'une décision du pape,
quia donné satisfaction pour l'avenir aux plainlesdu
chapitre, peut-être y a-t-il eu, sous ce rapport,
contusion dans les renseignements publié* par
l'Obrer valeur.
On écrit de Mons
Mercredi dernier, une famille de cette ville, qui
avait soupé avec du cacao préparé dans une choco
latière en cuivre, ayant ressenti de violentes coliques,
environ deux heures aprèi le repas, fit appeler
Remercions-cn le ciel, chevalier, car Warwick l'amuse
dans ce moment. Monseigneur, dit Ange de Lamorge
au comte, si vous ordonniez la charge, rien ne pourrait
nous arrêter, ce 111c semble Le général regarda l'enfant,
et lui répondit avec bonté Un peu de patience, mon
beau page; puis, se penchant vers le chevalier de Kerven,
il étendit le bras en avant, et lui parla voix basse.
Henri s'élança au premier rang des combattants, son
jeune ami le suivit côte côte au cri de vive Lancaslre,
les défenseurs de la Rose Rouge se précipitèrent sur les
troupes légères d'Edouard.
Warwick s'était arrêté sur une petite éminencc d'où il
découvrait tout le champ de bataille. La visière levée,
l'epée au fourreau, le front calme et le cœur froid, ce
guerrier fameux contemplait la multitude qui s'agitait
autour de lui. 11 s'assura que les commandants des corps
de droite et de gauche étaient bien leur poste il fit
avancer son arrière-garde formée de toute sa cavalerie
réservée, comme celle d'Édouard, dérobant par ce mou
vement l'absence des détachements confiés aux comtes
d'Oxford et de Torcy. Enfin il battit des mains la vue
de la trouée qu'Henri de Kerven, d'Esscx et leurs braves
soldats venaient de faire dans les rangs d'York. Cependant,
son front se chargea tout-à-coup d'un nuage, et il s'écria:
Us voijt trop loin 1 en retraite, en retraite Bravo,