EXTÉRIEUR.
Faits divers.
Cdim d'amidea de l* Flandrr occidentale.
1" Trimestre. -- 2* Série. -- présidence de a. onrakt.
TRIPLE ASSASSINAT
commis a lïïtbmkjbrxb,
accusés
Charles Keirsbilck et Philippe Van Trooyen
Audience du I* Avril.
La cause intentée charge des nommés Philippe
VanTrooyen et Charles Keirsbilck, accusés d'avoir
commis un triple assassinat Znyenkerke, a été
appelée l'audience de ce jour, longtemps avant
l'ouverture de la séance une foule nombreuse de
curieux stationnait devant le palais de justice pour
attendre l'arrivée des accusés.
A neuf heures et demie la cour entre en séance.
Elle est composée de MM. Onraet, conseiller la
cour d'appel de Gand, président; Van Severen, pré
sident du tribunal, et Jooris, juge, faisant fonctions
de vice-président; Maertens, procureur criminel,
et Van Troys, grellier. L'auditoire est rempli au
point que plusieurs curieux sont forcés de stationner
sur la place du Bourg.
Les deux accusés sont introduits et sont assistés
par leurs conseils-maîtres de K.eu\yer«t Lanwers,
avocats, Bruges.
Sur te réquisitoire du ministère public, la cour
ordonne que deux jurés suppléants assisteront aux
débats. Ou procède la formation du jury de juge
ment. Il est composé comme suit MM. Goddyn De
Vaux, chef De Coninck, Grosse, Louis, Arents,
Guido, Vander Plancke, Slaes, Vauden Bulcke, No-
tcbaert, Allewaerdt. De Brabander, comte de la
Serna, et Nuyttens-De Sloovere. Jurés suppléants
MM. Goorinagtigh et de Faux.
Après la prestation de serment des jurés, le gref
fier donne lecture de l'acte d'accusation, lecture qui
a durée une heure. On procède l'appel nominal
des témoins qui sont au nombre de cinquante. M. le
président procède ensuite l'interrogatoire de Keirs
bilck. Celui-ci qui, lors de l'instruction, avait avoué
avoir commis ce crime avec son beau-père, Philippe
Van Trooyen, cherche rétracter son aveu eu ce qui
concerne la coopération de ce dernier. Il déclare
maintenant qu'il a commis seul le crime. M. le pré
sident donne lecture de son interrogatoire si.bi
devant \1. le juge d'instruction et dans lequel il avait
s rapporté toutes les circonstances du crime avec ses
moindres détails. Après avoir entendu silencieuse
ment la lecture de celte pièce, Keirsbilck, sur l'in
terpellation que lui fit M. le président, a de nouveau
reconnu et avoué qu'il avait commis ce triple assas
sinat ensemble avec son beau-père. Philippe Van
Trooyen, interrogé son tour, continue nier sa
complicité. Les instruments qui ont servi perpé
trer le crime ont été reconnus par l'accusé Keirs
bilck. L'interrogatoire étant terminé, M. le président
a levé la séance et renvoyé la continuation de la cause
A demain, ueuf heures du matin.
Audience du 2 Avril.
Les curieux qui stationnaient ce matin sur la place
du Bourg, devant le palais de Justice, étaient encore
plus considérables qu'hier.
A l'ouverture des portes, la salle est envahie par
un nombreux public.
A neuf heuies, la cour entre en séance, et M. le
président continue l'interrogatoire de l'accusé Van
A moi, Faudoas s'écria de l'Aigle, qui, après avoir
renversé deux chevaliers d'York, était parvenu jusqu'au
prince. A moi, mon frère dit son tour Ange de
Lamorge, en se précipitant au milieu des épées.
Edouard, assailli par les quatre chevaliers, recula pour
prendre champ; mais prompt comme la foudre, Ilcnri de
Kerven déchargea un coup de masse d'armes sur son
easque, et brisa sa couronne. Au môme instant, le cheval
d'Edouard fit un bond prodigieux cl s'abattit. Ange avait
mis pied terre et s'était glisse en rampant, jusque sôiis
les pieds du coursier qu'il avait évenlré. Les lords Sav,
Bernes et Cromwcl se jetèrent entre le prince et les
assaillants. Vingt bras menacèrent la tète du valeureux
enfant. Le chevalier de Kerven le prit par la main et
l'enleva de la mêlée, pendant que de l'Aigle et Faudoas
garantissaient sa retraite. Si tu fais encore de ces
prouesses, je me fais tuer, dit le chevalier, pendant qu'il
ajustait l'arinure du page et le remettait en selle. Je
voulais gagner le pari, répondit le bel enfantmain
tenant je l'obéirai.
Ils retournèrent au combat, et trouvèrent le comte de
Warwick, le due d'Exeter, le marquis de Montague et le
comte de Torcy aux prises avec les chevaliers d'York.
Une lutte terrible s'était engagée sur les corps des barons
de l'Aigle et de Faudoas, tombés bravement la face
l'ennemi.
A la vue de ces deux cadavres couverts de blessures,
Ange sentit ses yeux se mouiller de larmes et son cœur
faiblir; il dit au chevalier Ami, j'ai peur
Henri tendit la main et répondit pauvre enfaitt, cou-
Trooyen. Celui-ci persiste se renfermer dans un
système de dénégation absolu.
Sou interrogatoire terminé, quatre témoins ont
été entendus, savoir le mari de la victime, le fer
mier Varide Pilte, les médecin» légistes, MM. Delà
Haye et Verlé, ainsi que le beau-père de Vande
Pilte, le cultivateur De Bouver.
Les médecins ont donné des explications très-
étendues sur la manière et au moyen de quels
instruments ces crimes horribles avaient été com
mis. Ils ont également déclaré que les blessures
que portait le cadavre de la femine Vande Pilte,
étaient nu nombre de six. que la plupart étaient
mortelles, et que la petite Rosalie Vande Pitley âgée
de neuf moi», avait la tête séparée du tronc.
Les déclarations données par Vande Pitte et De
Bouver sont les raêinçs relatées dans l'acte d'accu
sation.
Pendant la déposition de ces deuxderniers témoins,
plusieurs fois il y a eu des fréinitiementtAuns l'audi
toire,et principalement lorsque De Bouver, ce véné
rable septuagénaire racontait avec une naïveté
sans exemple tous les faits qui étaient sa connais
sance. Son témoignage a produit un tel elf t sur
le nombreux public, que plusieurs personnes en
ont été émues jusqu'aux larmes.
Malgré les charges accablantes qui pèsent sur lui,
Van Trooyen montre toujours la même assurance
et le même emportement comme au connnence-
ment des débats.
A deux heures, M. le président lève la séance, et
renvoie la continuation de la cause demain, neuf
heures du malin.
FRANCE. P.inis, 1er Avril. L'accident arrivé
hier M. Ducoux n'a pas la gravité qu'on avait redouté
d'abord. L'honorable représentant n'a pas été atteint
comme quelques joui naux l'ont annoncé, d'un coup de
sang, mais d'un accès de suffocation nerveuse qui ne
présente aucun danger.
M. Dupin, aîné, n'est pas malade, comme on l'a dit,
c'est M"" Dupin qui depuis quelques jours est indisposée.
Le président de l'assemblée est sorti ce matin pied, il a
demandé un congé d'un mois pour se r poser de ses
fatigues il doit partir le 10 du courant pour le dépar
tement de la Nièvre.
On a imputé un trait d'escroquerie un agent diplo
matique au moyen de caries bizeautees. Voici les expli
cations publiées par le ministre des affaires étrangères
Plusieurs journaux ont reproduit un article dans
lequel on raconte en détail un fait d'escroquerie dont se
serait rendu coupable un diplomate étranger, pendant
une partie de jeu chez un riche propriétaire, M. R... Il
a été constaté que l'auteur de ce délit n'est point membre
du corps diplomatique, et qu'en se présentant M. R...
en cette qualité, il a usurpé un caractère qui ne lui ap
partient pas.
Le Journal des Débats ajoute ces explications
Nous croyons savoir que le coupable est un Améri
cain du Sud qui en effet se faisait passer pour consul
général de la Nouvelle-Grenade.
Le journal l'Union, "vient d'envoyer ses abonnés,
une lettre imprimée, pour déclarer qu'elle devient le
journal officiel du comte de Chambord elle est jointe
un fac-similé de la lettre du prince, datée de Venise, et
rage songe ton père tiens ferme, n'attaque pas,
ne me quitte pas. Mais c'est pour toi que j'ai peur,
cher frère, pour toi seul.
Henri s'élança au même moment sur le lord Cromwcl^
qui tenait l'épée haute en menaçant le page d'un coup
qui l'eût renversé. Le chevalier frappa le lord en pleine
poitrine, et avec tant de vigueur, qu'il tomba sur la coupe
de son cheval. Un second coup l'acheva.
Le comte de Warwick faisait des efforts héroïques pour
parvenir jusqu'au prince et jusqu'au duc de Clarcnce. Il
ne s'attachait qu'à l'espoir de tarir dans le sang du chef
de la maison d'York la source d'une guerre qui coûtait au
pays tant de larmes. Mais Edouard et son frère connais
saient trop la valeur et le bras du comte pour accepter
les défis qu'il leur jetait; assurés de leur triomphe, ils se
retirèrent du champ de bataille, laissant leurs lieute
nants le soin d'organiser la poursuite des vaincus. Tout-
à-coup le comte s'arrêta, joignit les mains, et laissant
échapper son épee, il s'affaissa sur ses genoux... sa
bouche ouverte pour parler se remplit de sang, il tomba,
leva les veux au ciel et expira une flèche, lancée par une
main obscure, avait frappé son grand cœur.
Montague mit le pied sur la blessure de son frère et
combaltitdanscelle position sans reculer d'un pas, jusqu'à
ce qu'il eût subi le méine sort.
L'Angleterre venait de perdre les deux gloires de ses
armées
La mort de Warwick et de Montague avait fait cesser
le combat qui n'était plus qu'une boucherie. Les troupes
d'York, obéissant la volonté de leur souverain, ne fai-
quetous les journaux ont publié récemment. Cette lettr»
a causé une grande fermentation parmi les partisans de
la Gazelle de France et de l'Opinion publique. Ils pré
tendaient qu'en insinuant qu'elle est le journal de M. de
Chambord, l'Onion ne dit pas la vérité; et que M. Berryer
veut, par tous les moyens possibles, faire prévaloir son
influence personnelle sous le manteau de M. le comte de
Chambord.
M. le comte de Chambord vient d'adresser MM. Ber
ryer et de S'-Priest une lettre qui contient l'expression de
son vif mécontentement des insinuations faites par les
feuilles Élyséenncs, au sujet d'un rapprochement des
légitimistes et des partisans de la prorogation des pou
voirs du président. Cette lettre n'est pas destinée être
rendue publique.
ITALIE. Naples, 21 Mars. Après deux jours
d'exposition des dépouilles mortelles de S. A. R. le
prince de Salerme, cii son palais, le corps a été transféré
solennellement la Basilique de Sle-Clairc, avec tous les
honneurs ordonnés par le roi, au milieu d'une foule
immense qui accompagnait le convoi funèbre.
SUISSE. On a reçu de Suisse des nouvelles qui
ne manquent pas de gravité. Un coup de main a été tenté
pour renverser le gouvernement de Fribourg et le sang
a coulé dans cette ville. La Gazette de Fribourg, le Nou
velliste Vaudois et le Confédéré contiennent des détails
sur ce qui s'est passé, le 22 courant, Fribourg. Vers
les huit heures du indlln, au moment où les populations
des campagnes affluaient Fribourg pour le marché, une
centaine de paysans, conduits par un nommé Carrard et
armés de carabines et de fusils, entrèrent dans la ville
par la porte de Romont, dont ils se saisirent aussitôt.
Avant que personne soupçonnât leur présence «t leurs
desseins, ils se portèrent sur le vieil arsenal, situé près
du pensionnat des jésuiteset s'emparèrent de deux
pièces de canon qui s'y trouvaient. Ils vinrent ensuite
prendre position sur les places, et braquèrent les deux
pièces de canon de manière enfilcr'd'un côté la porto
de Jaqucmard et de l'autre la rue de Lansanne. A la
nouvelle de ce mouvement, le conseil d'État se réunit en
toute hâte, et donna ordre de battre la générale pour
rassembler la milice. La direction de la guerre fit
fermer toutes les portes de la ville, pour empêcher qu'il
n'arrivât du renfort l'insurrection car les paysans
criaient qu'ils n'étaient que l'a'vant-garde de deux mille
hommes qui venaient les soutenir. A mesure que la mi
lice se rassemblaon la dirigea vers les places pour
défendre l'Hôtel-dc-ville et comme il eut été difficile
d'attaquer de front les insurgés en remontant la rue de
Lausanne, on fit prendre aux carabiniers de la milice la
rue des hôpitaux et on les fit pénétrer dans le couvent
des Ursulines, d'où ils purent diriger un feu bien nourri
sur les insurgés. Ceux-ci voyant que ni la population
urbaine ni les paysans venus pour le marché ne prenaient
parti pour eux, et qu'il ne leur arrivait aucun renfort,
commencèrent perdre courage, et après un engagement
assez vif la porte de Jaquemard, ils se dispersèrent.
Comme les portes de la ville étaient fermées, un grand
nombre d'entre eux ont été arrêtés. On a relevé sur le
théâtre de l'action six tués et neuf blessés. Le chef du
mouvement, Carrard, est au nombre des prisonniers.
Hier, deux dragons se trouvaient dans un cabaret de
Boulogne, lorsqu'un garçon boucher, le nommé H...,
s'approcha d'eux et voulut, toute force, leur payer
boire. Je ne suis heureux, disait-il, que lorsque jo
puis être en société avec des militaires. Vive l'année! j'ai
de l'argent, et c'est toujours avec des soldats que je le
dépense, etc. Les dragons ne voulurent pas contrarier
les bonnes dispositions du boucher; ils acceptèrent et
saient quartier qu'aux soldats, et frappaient les nobles
sans pitié. Henri et le page résistaient encore; cependant,
lorsqu'une main vigoureuse saisit le chevalier par le bras.
La reine est Plyinoulh
C'était l'archer Kilderkin qui, couvert de sang, après
avoir soutenu son général et reçu son dernier soupir,
voulait arracher la mort deux nouvelles victimes.
Cinq cavaliers s'élancèrent au galop sur la route de
Plymouth; ils traversèrent le camp lancastricn, les larmes
aux yeux, la rage au cœur. Nos pauvres amis sont
tous morts, dit le comte de Torcy, et la reine est encore
une fois détrônée. Le comte d'Oxford et le marquis de
Courtcnay ont pris la routed'Écosse, répondit Kilderkin;
ce sont les seuls chefs qui aient échappé au désastre
Les fugitifs passèrent en ce moment devant la lente de
Warwick dont les bandcrollcs rouges flottaient avec
grâce et fierté Henri, le cointc et Kilderkin détour
nèrent les yeux. Ange et l'écuyer William furent les
seuls saluer un pèlerin qui, debout près de la portière,
étendit ses mains jointes vers le ciel en reconnaissant
ceux que le glaive avait épargnés.
La poussière soulevée par les cavaliers Iancastrlens
était peine dissipée, que les pillards de l'armée d'Edouard
arrivèrent de tous côtés pour faire main-basse sur le
pavillon de Warwick; mais un tourbillon de fumée les
enveloppa lout-à-coup, et comme ils reculaient, troublés
par cet événement, ils virent apparaître le vieux pèlerin
qui, leur montrant les flammes et la tente embrasée, leur
dit d'une voix solennelle: Le feu du ciel a fait justice.
La suite au prochain N'.)