burent le vin qu'on leur offrit. Bientôt H... amena la conversation sur le chapitre de la politique, puis il pro posa aux soldats de les affilier une société secrète dont il faisait partie, offrant de leur faire obtenir par ses amis de l'argent, et leur promettant un rapide avancement au jour du triomphe de la cause qu'ils serviraient; puis il se mita tenir les plus odieux propos contre le Président de la République. Les dragons, voyant alors qui ils avaient affaire, invitèrent II... les accompagner pour discuter et causer plus librement. Celui-ci les suivit. Bientôt on arriva non loin de la demeure du commissaire de police. Alors les militaires saisissant, le bouclier, le contraignirent entrer avec eux chez le magistrat, auquel ils racontèrent ce qui venait de se passer. Après en avoir dressé procès- verbal, le commissaire fil conduire II... la préfecture de police, pour y rester la disposition du procureur de la République, comme inculpé detentative d'embauchage politique. Quelques jours avant, un nommé P..., se disant élève en pharmacie, et le nommé B..., charpentier, avaient été arrêtés par des militaires qu'ils avaient voulu, l'aide des mômes moyens, détourner de leur devoir, le premier I Vincennes et le second Villelte. La petite ville deStockport, ou une centaine de per sonnes périrent, l'été dernier, par suite de l'écroulement d'une fabrique, vient d'être le théâtre d'un nouvel acci dent non moins terrible. Une chaudière a fait explosion dans les ateliers de M. Marsland,au moment où tous les ouvriers se trouvaient au travail. Cette explosion a amené l'écroulemrnt d'une partie du bâtiment et l'incen die du reste. On ne sait pas encore même approximative ment le nombre des victimes de ce grand désastre. On lit dans le Journal de la Haute-Saône, du 17 mars Une machination préparée pour une atroce pen sée de vengeance, et qui aurait pu avoir les plus déplorableseoiiséquences, est venue,samedi dernier, épouvanter la population d'Orinor,canton deJussey, A la pointe'du jour, deux vignerons du village Syl vestre et Rondot,avaient trouvésur la voie publique, le premier devant sa propre demeura, le second devant la maison de M. Henriot, maire de la commune, deux bûches de hêtre, et avaient jugé propos de les ramasser comme bois brûler bon h recueillir, surtout dans cette saison. Quelques minutes après, ils mettaienldans leurs poêles, a peu près en même temps, et pourtant sans s'être con certés, les morceaux de bois par eux trouvés .dans la rue. Mais bientôt avait lieu,dans l'intérieur des deux domiciles, une double et violente explosion qui faisait sauter eri débris les deux fourneaux et eu lançait les fragments, avec du feu, contre les meu bles, les lits, etc. A quoi devait-on attribuer un accident si étrange, et si soudain? Inspection faite des d mx bûches demi carbonisées, on a reconnu qu'elles avaient été forées au moyeu d'une tarière, qu'on avait logé dans le vide des tronçons de canon de fusil bourrés de poudre, et que, par des chevilles enfoncées avec force, on avait caché l'orifice du trou lait par la tarière. On ne pense qu'avec effroi au nombre des vic times qu'auraient pu faire ces deux machines infer riales. Nous sommes heureux de dire qu'elles n'ont blessé personne, et que leur fabricateur a manqué sou but quantaux familles que sa vengeance avait en vue. L'explosion a détruit ou dédummagé des meubles, mais personne, nous le répétons, n'a été atteint. Perquisition faite chez un habitant de la commune sur lequel se sont portés les soupçons, on a trouvé une tarière et plusieurs autres indices de nature le compromettre gravement. C'est par erreur que le Nouvelliste de Mar seille annonçait, d'après une note communiquée par le consigne, l'arrivée du général Aupick, bord du Mentor. Le personnage qui a donné lieu celte méprise, est le générai Dembinski, un des plus cé lèbres généraux polonais de la guerre de 18I1. Ayant pris une part active la dernière insurrection de Hongrie, le général avait dû se réfugier en Tur quie. lia obtenu du sultan l'autorisation de se rendre en France. Ce général paraît être âgé de 60 ans il a une figure expressive et une belle tenue militaire. Ceux qui ont pu causer avec lui disent qu'il ne tarit pas en éloges du sultan et de sa conduite hospitalière envers les réfugiés, et particulièrement envers lui- même. Le général s'est dirigé immédiatement sur Paris. Voici un decesacles de dévouement que la presse ne peut signaler avec trop d'éloges. Depuis quelques jours, le patron d'un bateau stationné h Morenchies. France), était étendu sur uu lit de douleur. Sa femme, accouchée depuis huit jours peine, se proposait de faire appeler le méde cin, lorsque de son bateau elle vit passer sur la digue le docteur Del porte, aîué, qui se rendait, en cabrio let, dans un village voisin. Elle l'appelle, et détai llant piomptemenl la barque, elle y descend, la pousse au large; mais dans sa précipitation, elle perd l'équilibre et tombe dans le canal. Déjà le courant l'emportait vers l'écluse, lorsque M. Delporte, 11e prenant conseil que de son courage, se jette pas de sa voiture, et ne calculant ni le danger, ni le froid il su précipite dans le canal, saisit la femme du bate lier et la ramène heureusement sur la berge saine et sauve. Puisse celle pauvre femme échapper aux suites quelquefois funestes d'un pareil accident. On lit dans le Journal du Havre Des correspondances des Antilles donnent quel ques détails sur la conspiration découverte Haïti. Un événement assez singulier a mis sur la trace du complot voici comment Des voleurs s'étaient introduits dans une maison et y avaient enlevé une malle contenant 25,oon piastres en papier-monnaie. Au moment où ils emportaient leur butin ils rencontrèrent un officier de l'armée de Souloupe, qui flairant un vol, leur demanda d'où ils venaient et ce qu'ils portaient. Après avoir balbutié quelques réponses embarras sées, les voleurs finirent par faire des aïeux com plets, et offrirent l'officier, dans le cas où il consentirait 11e pas les dénoncer, de lui compter sur le produit de leur expédition, une somme de 10,000 piastres. Cet honnête marché fut conclu et exécuté sur l'heure; mais les voleurs ayant rencontré plus loin une patrouille moins accomodaiite, furent arrêtés et conduits en prison. L'affaire s'instruisit la victime du vol entendue, déclara que la malle contenait ï5 mille piastres. Qu'étaient devenues les 10,000 pias tres qui manquaient Pressés de questions 11 ce sujet, les voleurs fini rent par dénoncer l'officier qui avait partagé leur vol. Une descente judiciaire fut fa itechezcel individu. On y trouva une partie des fonds volés, dont la plus notable portion avait déjà été dissipée en orgies, maiscc ne fut pas tout parmi ses papiers qui furent également saisis, on mil la main sur une proclamation au peupleJiaïlieti, et divers documens contenaient les renseignements les plus circonstau- ciéS"suTte complot. Aux dernières dates, l'Instruction suivait son cours de nombreuses arrestations avaient été opé rées mais aucune exécution n'avait encore eu lieu on pensait qu'elles seraient différées jusqu'à la fêle de Souloupe, pour ajouter un élément nouveau au programme de la cérémonie. Bien que les orne ments impériaux, exécutés par M. Fourdinois, fus sent arrivés bon port, la cérémonie du sacre se trouvait différée jusqu'au inoisde mai cet ajourne ment est moti vé sur l'état de délabrement de l'égli se qui réclamait des réparations urgentes. Nous avons dit que M™* L. a donné le jour quatre garçons; deux de ceux-ci, le et le a* nés, sont morts successivement. Il y a en, dit-on, Bruxelles, au seizième siècle, un cas de fécondité encore plus extraordinaire il s'agissait alors de cinq garçous nés en même temps. Ou sait que l'empereur de Russie a envoyé un énorme et magnifique bloc de porphyre de Finlan de, destiné h recouvrir le loinbeau de Napoléon aux Invalides. Ce bloc a de telles proportions qu'on a été obligé, pour le polir, de monter dans une des cours de l'hôtel ou il est déposé, 1111emachine vapeur d'une assez grande puissance. Un remède pour Venrouement. Mistress Bil- linglon, la reine des cantatrices anglaises, se rendait un soir au théâtre de Drudry-Lane, pour jouer le rôle de Mandane, dans -drtaxercès. Elle se sentait prise d'un iel enrouement qu'elle craignait de ne pas pouvoir chanter. Pour comble de perplexité la femme de chambre avait égaré la clé du coffret bijoux de mistress Billington et soutenait que sa maîtresse devait l'a voir. Que puis-je donc en avoir fait dit la syrène. Ah! mon Dieu, j'y pense, je l'ai peut-être avalée sans m'en apercevoir. Tant mieux, madame, répliqua la camériste, elle pourra servir k ouvrir votre poitrine. Un Jocrisse embarrassé. Cooper dit dans un de ses romans que les Indiens rouges font figurer dans leurs jeux d'échecs un éléphant qu'ils regardent comme un animal deux queues. Celte opinion a été reproduite, ainsi qu'on va le voir, par un Irlandais attaché au service d'une riche maison connue dans la Pensylianie. Une ménagerie traversait la campagne et l'élé phant, chef de la troupe s'était arrêté la porte de la maison en question, comme pour solliciter un morceau. La maîtresse du logis ordonna au domes tique de purler un pain frais l'animal. Le domestique alla pour remplir son message, mais après avoir tourné deux ou trois fois autour de l'éléphant, il revint chargédu mêinejain. Pourquoi, demanda la maîtresse, n'a vez-vous pas donné le pain cette pauvre bête? Eh! madame, je n'ai pas su de quel côté le présenter cet animal qui a deux queues. Un habit qui rapporte. Un paysan des en virons de Saint-Germain, faisant partie d'un déta chement de garde nationale, arrive par le chemin de fer dès le matin du second jour des événements de juin 1848, il s'était trouvé isolé derrière l'Hôtel- de-VilIe, au moment d'un engagement très-vif avec- les insurgés. Ne connaissant pas les rues de Paris et dès lors incapable de sortir du danger où il se trou vait, il fut tout d'un coup attiré dans l'alléo d'une maison au moment même où une balle veuait de lui effleurer l'épaule. Celuiqui venait de le sortir de ce mauvais pas, lui dit aussitôt Vivement, mon brave homme, ôtez votre uniforme et prenez mon paletot. O11 vous a vu entrer et ou viendrait vous dénicher ici. Ce fut bientôt fait, puis, notre paysan traversant cour, portes et couloirs, put s'échapper sain et sauf et rejoindre ses compagnons. Il s'a perçut alors qu'une somme de cent francs environ, i peu près tout sou avoir, dont ii s'était muni en partant de Saint-Ger main, était restée dans son habit de garde national. E11 vain essaya-l-il de le retrouverai! milieu de la perturbation du moment. Il y renonça et s'en revint chez lui avec ses camarades. Mais dernièrement, l'occasion du tirage des jeunes soldats de la classe de i85 1, auquel avait pris part son fils, notre paysan se trouvait Paris pour quelquesdéinarchcs par lesquelles il espérait obtenir la libération du jeune homme. Il était airélé sur la place Bourgogne, quand quelqu'un lui frappa sur l'épaule en lui disant Vous ne me connaissez pas Ma toi non, monsieur. Eh bien, moi, je vous reconnais, on plutôt je reconnais mon paletot que vous avez sur le dos. Ali! c'est donc tous qui avez mon habit de garde national Précisément, et autre chose avec. Venez avec moi. Et, l'emmenant chez lui, ce monsieur lui mit un billet de 5oo francs dans la main en disant Voilà vos cent fiancs, plus ce qu'ils ont rap- portédepuisqueje les ai; car il faut que vous sachiez que votre argent et une petite succession m'ont permis de faire un petit commerce de vin qui a prospéré 11 est juste que chacun ait sa part. Notre homme, ébahi, n'en pouvait croire ses yeux. Cette somme lui a permis d'acheter uu remplaçant pour son fils. État-civil d'Yprks, du 50 Mars au 5 Avril inclus. Naissances sexe masculin, 0; idem féminin, 5; total, 11. Deux mort-nés du sexe féminin. Mahiages Néant. Décès: Prient, Amélie, âgée de 13 ans, rue de Menin. Terlzweil, Florimond-Jacques-Bcrnard, âgé de 17 ans, étudiant, rue de Boesinghe. Tournez, Cathérine, âgée de 56 ans, couturière, veuve de Louis De Coene, rue de Menin. MarseloBruno-Léon, âgé de 21 ans, char pentier, célibataire, rue de Menin. Van Alleynnes, Dominique-Jean, âgé de 00 ans, particulier, veuf de Marie-Anne Dumortier, rue au Beurre. Enfants au-dessous de 7 ans sexe masculin, 2; idem féminin, 1 total, 5. Marché d'Ypres du 5 Avril 1851. Les prix du froment ont monté de 10 centimes l'hec tolitre. 421 hectolitres se sont vendus de 14 fr. 15-60; prix moyen fr. 14-80 l'hectolitre. Les prix du seigle n'ont point changé; 15 hectolitres ont été vendus de fr. 10-40 11 fr. prix moyen fr. 10-70 l'hectolitre. Il n'y a eu aucun changement dans les prix de l'avoine. 19 hectolitres se sont vendus de fr. 7-50 8-50; prix moyen 8 fr. l'hectolitre. Les prix des fèves n'ont pas changé. 133 hectolitres se sont vendus raison de fr„ 12-40 l'hectolitre en moyenne. Les prix des pommes de terre n'ont également pas changé. 2,200 kilogrammes se sont vendus 8 fr. le* 100 kilogrammes.

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Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 3