JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Vires acquint eundo. LUS KSIIVEN. INTÉRIEUR. ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. £jiovinces, 4 francs. I Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce quî concerne le journal doit INSERTIONS Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 30 centimes. être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Ypres, 9 Avril. Il est difficile d'être plus diffus et plus ab- surdeque la feuille soudoyée parl'évéché, dans ses tentatives de réfutation des articles du Progrès, concernant la conduite du clergé en matière politique; elle patauge, elle grimace et s'enferre de plus en plus par les répliques les plus grotesques. Nous ne pouvons cependant reproduire tous les articles du Journal des Baziles bien que par leur singularité, ils mériteraient cet hon neur. Dans son dernier n°, après avoir dit que nous ne savions que répondre, il balbutie quelques pitoyables arguments et demande: si un diffé rend existe entre deux évèquesauquel les fidèles doivent-ils obéissance et soumission res pectueuse, aussi longtemps du moins que le souverain pontife n'a pas décidé, il paraît que le casuisle distingué du Propagateur est d'un autre avis que Mgr. Sibour qui s'est contenté de déférer la lettre pastorale de son suffragant au Concile de Paris. Pn outre, il se soulève contre le fameux dis tinguo entre les matières religieuses et les matières politiques 11 nous semble que celle division est si naturelle que le clergé lui-même, l'époque de 1R30, l'a exigée et que tout no tre système politique est basé sur elle. D'ail leurs, est-ce que la feuille jésuitique veut faire de nous des esclaves la dévotion de l évèque, et aurait-elle, par hasard, la prétention de sou tenir que l'on ne peut même examiner, du moment que i'évêque aurait parlé? Nousallons rétablir la discussion que la feuille Malouine embrouille dessein. Nous avons dit que le clergé ne devait pas se mêler des affaires politiques, et Mgr. Sibour, dans un mandement que nos prélats devraient prendre pour modèle, a émis la même opinion Vous nous faites parler <le matière religieuse et de catholicisme, nous n'en avons pas louché un mot, et si la feuille cléricale a vu dans ce que nous avons dit un critique de noire évêque, c'est que sa conduite n est pas la même que celle de Mgr. Sibour, que nous croyons plus conforme au véritable esprit évangélique. (surre.) LE SANCTUAIRE. A près une traversée de dix-sept jours, la flotte du grand prieur de Saint-Jean avait jeté l'anere dans la rade de Plymouth, le dimanche de Pâques; et la reine avait fait son entrée dans la ville le jour mcinc de la défaite de Warwick. Les trois jours qui suivirent celui du débarquement de la reine furent employés par elle reposer son escorte, et correspondre avec le comte de Pembroke qui tenait pour Henri VI dans la principauté de Galles. Les nouvelles impatiemment attendues de Londres n'arrivant pas, la reine fixa son départ pour la capitale au jeudi 18 avril. Dans la matinée de ce jour, Marguerite d'Anjou était dans l'une des salles de l'hôtel d'Exeter, attendant l'heure qu'elle avait elle-même arrêtée pour se mettre en voyage; elle avait ses côtés le prince de Galles, son fils, sa belle- fille, 1rs lords Wenlock et de Saint-John. Jeanne et Mar- garet étaient accoudées une fenêtre, et l'animation de leurs traits, h la vivacitédc leurs regards, on devinait qu'el les étaient heureuses et S'entretenaient de leur bonheur. Nous avons publié, plusieurs fois, des détails relatifs au nommé Van Caeyzeele, prévenu d être l'auteur des vols d'église qui se sont perpétrés l'aide d'escalade, nuitamment et avec effraction, en diverses communes situées sur la frontière belge-française. L'instruction de ces nombreux méfaits paraît terminée et nous trouvons dans Un journal français, I Indi cateur d'ffazebrouckun récit circonstancié qui porte un cachet d'authenticité. Nous nous bâtons de le reproduire Depuis quelque temps des vols nombreux se com mettaient dans les églises des localités environnantes le voleur avait été remarqué bien des fois: on l'avait vu, la veille du vol, agenouillé sur les dalles du temple, sem blant prier avec ardeur; on décrivait même son costume; c'était toujours une casquette en drap noir, une blouse en toile bleue et un pantalon noir; on savait qu'il était belge, et cependant malgré toutes les recherches, cet homme était insaisissable il disparaissait comme un fantôme et continuait ailleurs sa coupable industrie. h Ce jeu eut pu durer longtemps encore, sans le vol de l'église d'Estaircs, commis dans la nuit du 9 au 10 jan vier dernier la justice fit les recherches les plus actives et elle parvint enfin recueillir quelques indices. Des personnes déclarèrent avoir rencontré, la veille du vol, un étranger qui était belge; plusieurs autres avaient vu ce même étranger rôdant autour de l'église d'Estaircs. C'était un renseignement, mais bien vague encore. Alors servait chez M. Van Nhcem, de Mcrville, hii nommé Pierre Hennaert, conducteur de la voiture de cette ville Lille, originaire d'Ypres, et répondant assez bien au signalement donné, il fut arrêté le lti janvier et conduit la prison d'Hazebrouck interrogé par M. Qucnson, Hennaert avoua qu'il avait été en relation avec l'individu en question, et qu'ayant l'intention de quitter le service de M. Van Uxcin qui il avait déjà fait ses adieux, il s'était déterminé l'accompagner en Belgi que, et avait quitté Mcrville onze heures et demie du soir; ce n'est qu'à Wulverghem (Belgique,) au cabaret het Hoag-IIofque son compagnon, qui se nommait Van Caeyzeele, lui confia qu'il avait en sa possession des vases d'église et qu'il voulait les aplatir il se servit cet effet d'un marteau de chariot. Arrivé Ypres, Van Caeyzeele s'adressa un revendeur nommé François Assez qui lui en donna une somme de 150 fr. Van Caeyzeele prétendit d'abord avoir partagé cette somme avec Hennaert, mais il se retracta ensuite, et il parait que celui-ci n'en a rien touché. Hennaert, qui revint en France, fut arrêté, mais il établit un alibi, et prouva que, pendant toute la soirée du 9, il était resté dans une auberge Mcrville, où l'avait réjoint Van Caeyzeele; en même temps il dénonça celui-ci cuuimc pouvant être l'auteur des vols d'église qui s'étaient commis dans les environs. Les recherches se simplifièrent alors et l'on se mit la poursuite de Comme le ciel est pur et beau, Jeanne chérie Comme Dieu est bon Mon cœur est tout en joie; pour la première fois de ma vie peut-être, je m'abandonne sans regrets mes espérances, et je jouis de mes rêves sans douter Pauvre enfant, répondit la marquise, que j'aiine le voir ainsi Tu es si belle que si j'étais l'heureux Kerveri, je serais embarrassé pour donner la préférence ton sourire ou tes pleurs, ce teint rose ou ta pâleur rêveuse. Tu m'avais promis d'oublier ces vilains compliments ne me parle jamais de moi. De qui donc interrompit Jeanne avec malice. De lui, de mon bien-aiiné... puis de notre petit ami... notre mignon chérubin. Ah! tu l'aimes, pourquoi rougir? Qui pourrait s'en défendre mais je lui sers de mère. Sais-tu ce qui manque ce ciel bleu, cette route cou verte de lilas, ces campagnes ravissantes, pour me rendre moins jalouse de ces deux tourterelles qui volent sous nos yeux Je ne m'en doute pas, répondit encore en souriant la marquise. II faudrait que deux cavaliers, dont j'ignore les noms, reprit Margaret en rendant un pareil sourire son amie, arrivassent du plus loin de ces campagnes, par cette roule fleurie: il faudrait!... oh nous sommes deux petites folles, parlons d'autre chose, mqn cœur bal trop fort, ses palpitations me font mal Pendant que les deux amies s'entretenaient voix basse, Van Caeyzeele, qui fut arrêté Ypres. Son extradition fut demandée, mais les lois de la Belgique s'y opposaient, parce qu'il était inculpé dans ce pays de vols semblables. Van Caeyzeele a fait des aveux complets, il a voulil d'abord incriminer Hennaert, qui a été relâché le 10 Mars. C'est bien Van Cacyzcelequi, au printemps de l'année dernière, enleva une des églises de Bailleul, deux flambeaux en argent et deux chaînes en or 2* A Tliielt, un ciboire 3° A Vlamcrtinghe, deux croix en diamant, dites Charlottes 4° A Quesnoy-sur-Dcûle, un ciboire en vermeil 5° A Hazebrouck, vers la fin de septembre, une lampe en argent, suspendue devant un tableau de la Sainte-Vierge; plus, trois couronnes, un globe en argent et deux crucifix, dont l'un doré et l'autre argenté n 6° A Watou, dans la nuit du 31 octobre au 1er no vembre, un appendium (devant d'autel)estimé pour la richesse du travail 3.000 fr., et que Van Caeyzeele vendit François Assez pour 100 fr.; Et enfin Eslaires, où il enleva l'église deux ci boires en vermeil, dont l'un était d'une valeur de 7 800 fr., et l'autre de 100 fr., de plus un ciboire plus petit et deux médailles estimes 50 fr. La plupart de ces pièces ont été retrouvées chez le revendeur Assez, mais brisées, mutilées et méconnais sables pour Van Caryzeele lui-même. Cet audacieux voleur ne 9'esl jamais laissé renfermer dans les églises son procédé, pour y pénétrer, a toujours été le même il se servait d'une échelle, de pièces de bois, etc. pour atteindre une fenêtre. Il est probable que c'est lui aussi qui a transporté une croix funéraire près des murs-4e l'église de Caestrc, mais qu'il aura été dérangé dans les coupables projets qu'il méditait. Les investigations de notre parquet ont été inces santes, et c'est ces investigations que l'on doit de voir notre pays délivré d'un être aussi dangereux. Nous espé rons que par ia suite elles ne seront plus nécessaires et que MM. les curés sauront soustraire toujours les vases sacrés de sacrilèges entre-prises. Dans Lavant-dernier n°du Jocrnai.des Baziles, un pieux écrivain s'est avisé de déplorer la mort d'un jeune homme élève interne au collège communal de cette ville, mais en ajoutant des détails, pour l'exactitude desquelsil se rapporte la rumeur publiquecar lediffamaleur religieux en rejette loin de lui la responsabilité. Ce jeune élève aurait été transporté dans une maison particulière, ce qui est vrai; mais on insinue que ce serait sur la demande du principal du Collège. Or, d'après des renseignements posi tifs, c'est sur l'ordonnance du docteur Mr F.-X. Dalmote, que ce transport aurait eu lieu, parce que le bâtiment du Collège ne pouvait offrir effleurant tous les sujets, jouant avec les plus doux sen timents et laissant courir leur imagination délicate des promesses du passé aux caresses de l'avenir, la reine confiait son entourage les inquiétudes qui l'assiégeaient malgré elle. Pourquoi toujours douter, madame lui dit le jeune prince de Galles; la joie des habitants de celte ville, ne vous aunonce-t-elle pas que la loyauté de la nation vous attend partout. Dans ce siècle, mon fils, répondit Marguerite, la loyauté des peuples n'est que la loyauté des rois. Le brillant et rapide triomphe de notre cause ne vous enseignc-t-il pas que l'on peut tomber du trône aussi vite qu'on y est monté Sur quelles raisons basez-vous vos alarmes demanda le lord Wenlock. Comment se fait-il que depuis quatre jours nous n'ayons reçu aucune nouvelle de Warwick? Vosdcux messagers n'ont sans doute pas réussi dans leur mission, répondit Wenlock. Ils.seraient donc morts Peut-être Je ne veux même pas croire ce malheur, dit Marguerite, je veux chasser tous ces nuages qui passent et repassent devant mes yeux... Donnez-moi votre front, Édouard, donnez-moi le vôtre, Anne, ma fille... et elle baisa ses deux enfants... Mylords, nous allons donc partir pour Londres! Je vais revoir ce palais qu'un usurpateur voulait souiller Dieu permet enfin que l'épouse, la inèrc, la reine retrouve eu un même jour tout ce qu'elle avait perdu

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Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 1