une salle, où le malade aurait pu être traité sans
éprouver le malaise produit par le bruit que
font les élèves. Nous pouvons ajouter en outre.
3ue ce transport a eu lieu avec riutervention
u père et de son consentement.
Il est croire que le Colléjje est assez vaste
et offre assez de salles qui certes auraient pu
fournir un abri aux jeunes gens l'heure de la
souffrance et de la mort, et nous sommes cer
tains que nul prêtre ne sera disposé le nier,
car ce bâtiment a été construit par l'évèque de
Wavrans, pour servir de séminaire; et comme
des séminaristes peuvent être malades, il est
probable qu'il a été arrangé des salles pouvant
tenir lieu d'infirmerie.
Du reste, nous engageons le Journal de
i'Episcopat ne pas tant battre la grosse caisse
en faveur des institutions du clergé. A-l-il
oublié que quand des séminaristes ont été em
poisonnés Brugespresque tous sont morts
chez eux. Nous citons le fait seulement, car
nous ne voulons pas insinuer qu'on les a bru
talement renvoyés mourir chez leurs parents.
A l'occasion de l'anniversaire de la naissance
de S. A. R. le Duc de Brabant, unegrande revue-
parade des troupes de la garnison a eu lieu sur
la Grand'Place.
Tous nos fabricants chauiourniers de l'arrondis
sement d'Ypres, sont mis aujourd'hui une pénible
épreuve, par suite des faveurs que le Gouvernement
accorde successivement aux cultivateurs de toutes
nos communes limitrophes de la France, d'aller
chercher en France, en franchise de droits d'entrée,
la chaux dont ils ont besoin pour la culture de
leurs terres. Déjà les communes de Watou, Dra-
noutre, Kemmel, Locre, Westoutie, Neuve-Église,
Wulverghem, Ploegsteert et Poperiughe, jouissent
de ces faveurs. Nos chaufourniers Belges, qui ne
peuvent lutter avec ceux de France, d'où provient
la pierre calcaire, voient avec amertume leur in
dustrie sacrifiée au proût de l'industrie française,
et sont sur le point de présenter leurs doléances a
la Chambre des représentants.
Cour «assises de la Flavdiie occidevtale.
1*' Trimestre. 2" Série. présidence de s. oniuet.
TRIPLE ASSASSINAT
commis a zuyenk.ekke.
accusés
Charles Keirtbilck et Philippe Pan Trooyen.
Audience du 4 avril.
Le nombre des curieux augmente toujours tel
point que plusieurs doivent stationner sur la place
du Bourg, défaut de pouvoir s'introduire dans
l'auditoire.I.a cour a tenu deux séances, une le ma
tin et l'autre le soir. Trente-huit témoins ont été
entendus et tous ont déposé sur les faits dont l'actr
d'accusatiou fait mention. Van Trooyen continue
toujours son système de dénégation. Nous avons
fait mention de l'émotion que la déposition du père
de la victime, respectable vieillard, a produit sur le
nombreux public. Comme elle est tellement inté
ressante, nous allons la faire suivre ci-après en par
tie. De Bouoereu se présentant devant la cour,
tourne le dos vers les accusés et déclare qu'immé
diatement après avoir eu connaissance du crime, il
a pensé que les accusés étaient les auteurs et prin-
Led uc de Sommerset vint annoncer la reine que son
escorte l'attendait; elle se leva. Au même instant, Mar
garet saisit Jeanne par le bras en lui disant
Ne vois-tu pas la route se couvrir de poussière, là-bas,
derrière ce grand clocher Oui, répondit Jeanne. Heu
reuse fille tes vœux sont plus qu'exaucés; tu demandais
deux cavaliers, et voilà toute une cavalcade.
Les joues de Margaret se colotèrent d'une vive rougeur;
elle attacha ses regards avec persistance sur la route de
Bath, et dit Jeanne
Aide-moi, chère sœur, tu sais bien que mes yeux
ne peuvent rien voir, rien distinguer. Quelle vitesse,
répondit la marquise; ils sont cinq, les voilà qui tournent
)a prairie... je plains leurs chevaux. Que regardez-vous
donc si soigneusement, mes enfants, demanda le lord de
Saint-John, qui, pendant que la reine dictait quelques
derniers ordres, s'était approché de la fenêtre. Mon
père, nous suivons cinq cavaliers qui arrivent là-bas sur
Ja roule de Bath. Oli les curieuses Tenez, regar
dez... Madame, s'écria le vieux lord en se tournant du
côté de la reine, voici des courriers de Warwick.
Toute la compagnie se précipita vers la fenêtre. Dieu
soit loué, murmura Marguerite d'Anjou, qu'on leur donne
audience aussitôt.
Les cavaliers prirent la pelouse qui conduisait l'hôtel
d'Excter; ifs étaient encore assez éloignés pour qu'il fut
cipalement Van Trooyen die altyd eentn koppigen
denjeniet it geioeest en die ooorzeker den moordenaer
van zyne dochter it, al zoo waer en reytoeerdiyzegt
hy, al* dut GodGod it. Q.ie Van Trooyen était un
très-mauvais sujet, que chez lui il jurait, (empestait
constamment et même qu'il menaçait sa femme au
point qu'un jour, d'après ce que le fils de Vau
fmoyeu a dit, il a vu sou père mettre le couteau
sur la gorge de sa mère. Il ajoute Vau Trooyen
it eeaen deuyeniet en eenen dubbelen Judas. Le té
moin déclare encore que Vau Trooyen a voulu se
suicider de désespoir [mais c'était par comédie, dit-il
que le curé, qui eu a eu connaissance, lui a acheté
son pistolet. Le témoin dit aussi qu'une seule per
sonne n'aurait pu tuer sa fille parce qu'elle était
trop forte. Sur l'interpellation de M. le président,
Van Trooyen répond, il n'eu est rien et ce^ie sera'
jamais vrai.
Après l'audition des témoins, M. le président a
levé la séance sept heures et demie du soir et a
renvoyé la cause demain neut heures précises.
Dans cette séance les trois derniers témoins seront
entendus et probablement l'affaire se terminera ce
jour.
Audience du 5 Avril.
La séance s'ouvre neuf heures. L'enceinte réser
vée au public est remplie de curieux. Les deux
témoins qui n'ont pas encore déposé, donnent leur
déclaration. Après leur audition M. le présiden".
adresse Vau Trooyen une allocution pathétique
pour le déterminer faire des aveux. Celui-ci ré
pond qu'il n'a rien a avouer, qu'il n'est pas coupable.
Le procureur criminel est entendu eu son réqui
sitoire, et \1* Lauwers, avocat de Keirsbilck, obtient
la parole pour présenter sa défense. Cet avocat, dans
une allocution courte, mais aussi bien .dite que
pensée, s'est attaché uniquement implorer pour
l'accusé Keirsbilck le pardon de la cour, des jurés et
de la société entière pour l'horrible crime qu'il a
commis. Il n'a pas seulement imploré Louis Vande
Pilte, mari de la victime, de lui pardonner les mal
heurs qu'il avait causés, mais il l'a supplié de se
souvenir de lui dans ses prières afin d'adoucir ses
remords et lui rendre ainsi su réconciliation plus
facile avec Dieu. Ce plaidoyer qui est reproduit ici
très imparfaitement,a ému tous ceux qui assistaient
aux débats. La cour, les jurés et tout l'auditoire
fondent eu larmes. Vau Trooyen seul est impassible.
M* De Keuwer est tellement ému que la cour est
obligée de suspendre l'audience pendant une demie
heure.
M" De Keuwer avait présenter la défense de Van
Trooyen. Celle tâche était ingrate et pénible. Le
défenseur avait lutter contre les préventions du
public et du jury, préventions qui avaient eu le
temps de se produire, de se développer, l'acte d'ac
cusation ayant été publié longtemps avant l'ouver
ture des débats, et que le cynisme et la brutalité de
l'accusé n'avaient fait qu'accroître.
M* De Keuwer ne se dissimulait point les diffi
cultés de la défense, il les a heureusement surmon
tées. Après les paroles passionnées du ministère
public, il fera entendre, a-t-il dit, le langage calme
et digne de fa raison. Son plaidoyer a été des plus
éloquents, et ce qui vaut mieux encore, loyal et
honnête, il a blâmé avec énergie, la publication
anticipé» de l'acte d'accusation, et a supplié les jurés
de se dépouiller de toute prévention, de s'isoler
chacun dans leur conscience. Puis, il s'est livré un
examen scrupuleux, approfondi de tous les faits, et
pendant deux longues heures qu'a duré cette analyse,
il n'a pas fatigué un seul instant l'attention de la
difficile de les reconnaître, mais chaque seconde les rap
prochait avec une merveilleuse rapidité. Deux d'entre
eux étaient en tête et bonne distance des trois autres
on eût dit que les cinq coureurs se disputaient un prix de
vitesse. Tout-à-coup, Jeanne saisit Margaret par le bras,
et se tournant, elle vit la comtesse pâle et défaillante.
Je l'ai vu, je les ai vus murmura faiblement ma
demoiselle de Rosières, en se jetant dans les bras de son
amie.
Et c'est ce qui te fait pleurer? Le bonheur
n'a-t-il pas ses larmes, ma sœur répondit Margaret en
relevant son front radieux.
On entendit des pas précipités dans les salons voisins;
la porte de l'appartement où se trouvait la reine s'ouvrit
deux battants. Chacun des assistants lit un mouvement
d'impatience. Le chevalier de Karven entra brusquement
accompagné d'Ange de Lamorge, du comte de Torcy et
de l'archer Kildcrkin.
Le cœur de la reine était en proie de si vives agita-
lions, et cette noble femme attendait les nouvelles qu'on
qui apportait avec tant d'inquiétude, qu'en dépit de l'éti
quette et de la dignité royales, elle se leva vivement et
s'écria d'une voix émue
Eh liien
La course impétueuse que venaient de fournir les
cavaliers, l'émotion qu'ils éprouvèrent en paraissant
cour, ni celle du public, qui ont «uivi ce beau plai
doyer avec une bienveillance et un intérêt qui ne sa
sont point lassés un seul instant. C'est que le jeune
défenseur de Van Trooyen parlait avec âme, c'est
quéinu lui-même par la solennité des débats et
sentant qu'il avait défendre la vie d'un homme, il
a lait tout ce qui était humainement possible pour
le sauver. Si la conviction de la culpabilité de Van
Trooyen qui avait pénétré dans tous les esprits avait
pu être ébranlée, elle n'aurait certes pas résisté
cette épreuve.
La défense de Van Trooyen a été présentée avec
un vrai talent, elle a valu h .VI" De Keuwer les félici
tations des magistrats de la cour.
Après les répliques tant du ministère public que
de l'avocat De Keuwer, VI. le président a déclaré les
débats terminés. 11 a ensuite posé au jury 29 ques
tions,lequel après avoir délibéré pendant une heure
et demie, est rentré l'audience; le chef a donné
lecturede la déclaration, d'où il résulte que les deux
accusés sont coupables des faits mis leur charge.
M. le président lait venir les accusés et le greffier
donne lecture delà déclaration du jury. Le procureur
criminel requiert l'application de la loi. La cour se
retire en chambre du conseil et, après quelques
miuutes de délibération, rentre l'audience. M. le
président prononce l'arrêt de la cour en présence
d'un nombreux public,qui en entend la lecture dans
un morue silence il condamne Charles Keirsbilck
et Philippe Pan Trooyen, la peine de mort dont
l'exécution se fera sur une des places publiques de
la ville de Bruges.
Après le prononcé de l'arrêt, M. le président a
averti les condamnés qu'ils avaient trois jours francs
pour se pourvoir en cassation, et a déclaré close la
session c)u i' trimestre de i85i. Pendant cet aver
tissement Keirsbilck est resté calme et immobile, et
Van Trooyen disait en pleurant aux personriesqui se
trouvaient côté de lui: 'Kbenmyn ziel,onschuldigt
'k weet van met.
La commission du crédit foncier s'est réunie
avant-hier, pour examiner les différents amendements
proposésau projet de loi. Elle a rejeté l'amendement
de VI. Thibault, tendant écarter l'intervention du
gouvernement. Les différents amendements de M.
Lelièvre ont été admis par la commission, d'accord
avec le gouvernement. En conséquence, la peine des
travaux forcés temps est substituée la peina
capi ta le coin tninée par le projet de loi contre ceux qui
falsifieraient les lettres de gage des dispositions qui
complètent le système nouveau, relatives l'expro
priation, sont introduites dans le projet de loi.
La commission a, eu outre, adopté quelques mo
difications proposées par M. le ministre des finances.
Tous les amendements de M. de Pouhon, ont été
rejelés.
O11 lit dans le Moniteur:
Le Journal des Flandres et le Messager de Gand,
entretiennent leurs lecteurs de tracasseries qu'au
rait suscité VI. le ministre de la justice, propos
d'offres faites par M. Van S... pour assurer l'exe—
cution d'une fondation de lits dans l'hospice d Ert—
velde. Ces journaux affirment que M. le ministre do
la justice, refuse l'autorisation d'accepter, par le
seul motif que le capital de 3o,ooo fr., offert par M.
Van S..., ne suffirait pas la dotation des lits fondés,
et l'appui de leurs déclarations, ils citent des faits
qu'ils dénaturent complètement. Le Journal des
Flandres croit même pouvoir se permettre de re
produire d'une manière tout fait inexacte des
devant la reine, le désastre qu'ils venaient annoncer,
glacèrent leurs lèvres; nul n'osa répondre. Marguerite
d'Anjou, succombant sous le coup de ses terreurs, n inter
préta que trop justement ce silence et retomba dans son
fauteuil comme foudroyée. Alors on put entendre le cri
d'angoisse qui s'échappa de tous les cœurs. Le chevalier
de Kerven s'approcha de la reine et s'inclina respectueu
sement devant elle. Ses vêtements, ainsi que ceux do ses
compagnons, étaient dans un affreux desordre débar
rassés de leur armures pour ne pas retarder leur fuite,
les fiers vaincus avaient fait près de quatre-vingts lieues
en quatre jours, et affronté, dans ce voyage, p^us de
dangers qu'au jour de leur défaite. Leurs fronts étaient
brûlés par le soleil, leurs corps souillés de poussière, et
leurs pourpoints tachés du sang de Barnet.
Nous arrivons du Midlesex, madame, dit enfin le
chevalier.
La reine leva la tête avec énergie, et, posant sa mata
droite sur l'épaule du prince de Galles, comme pour le
garantir du coup qu'elle attendait, elle prêta l'oreille avec
calme; mademoiselle de Rosières et la marquise de Cour-
tenay vinrent se placer derrière son fauteuil. Pale et
tremblante, les yeux attachés sur ceux de son fiancé, on
eut dit que l'âme de Margaret se suspendait aux lèvres de
son bien-aimé, pour recueillir sou souffle et ses paroles.
Dimanche dernier, jour de Pâques... -s- Jour d# mon