EXTÉRIEUR.
«■■■■-■esosasl
Le» conséquence» de cet état de choses son évi
demment de nature paralyser, dans une certaine
mesure, la progression ascendante des recettes de
l'exercice courant, et c'est ce dont il importe qu'il
soit tenu compte.
M. Ch. de Brouckere, président de la commission
belge pour l'exposition de Londres, est de retour
de l'excursion qu'il a faite en Angleterre il a été
reçu Londres par le prince Albert.
On écrit de Liège
L'inondation qui, depuis huit jours, couvrait
diverses parties de notre ville, nous a enfin quittés,
non sans laisser des traces désaslreusesde son passage.
D'un autre côté, le mauvais temps semble vou
loir s'éterniser chez nous. Un froid assez vif s'est
fait sentir hier, et il est tombé de la niege dans la
nuit.
Van Trooyen vient de se pourvoir en cassation.
Van Keirsbilck s'est contenté d'adresser au roi une
requête en gi àce, il semble convaincu qu'il obtiendra
une commutation de peine.
Rentrés dans leur cellule, les condamnés, qu'on
continue de tenir séparés l'un de l'autre, paraissant
parfaitement calmes.
M. le prince de Joinville et M. le duc d'Aumale,
venant d'Angleterre, ont passé hier, par la station
de Bruges, vers les huit heures du matin. Ces per
sonnages accompagnés de leurs familles et d'une
suite nombreuse se rendaient Bruxelles, par
convoi spécial.
Les sections centrales chargées de l'examen des
crédits extraordinaires et supplémentaires au
département des travaux publics, et du projet de
loi relatif l'emmagasinage du sel brut dans les
entrepôts publics, se sont réunies hier matin sous
la présidence de M. Delfosse; la première a demandé
de nombreux renseignements h M. le ministre des
travaux publics; la seconde a terminé l'examen du
projet de loi, dont elle propose l'adoption. M.
Vermeire a été nommé rapporteur.
Les troisième et cinquième sections ont examiné
hier matin le budget des travaux publics; elles ont
nommé MM. Lesoinneet Vilain X111I rapporteurs
la section centrale.
Une dépêche télégraphique apprend que les
corlès d'Espagne ont été dissoutes le 7 de ce mois.
Denouvelles élections auront lieu danslroismois.
On lit dans la Feuille de Tournai:
Une personne digue de fui nous rapporte le
Irait suivant
Mercredi dernier, après bien des démarches et
des sollicitations, la comtesse Ida de Bocariné,
arrivée tout récemment de Naples, cù elle a sa
résidence, obtint des rnagisti al s de l'ordre j udiciaire,
l'autorisation de visiter son fils Hyppolite, actuel
lement détenu la prison des Carmes,en noire ville.
L'entrevue eut lieu en présence de .VI. le juge
d'instruction, accompagné deâ gardiens de la
prison, etMm"de Bocariné, femme forte de caractère,
adressa, eutr'autres, des paroles de blâme son fils.
Au moment où elle allait le quitter, c'est-à-dire
après une heure d'entretien haute voix, le comte
Hyppolite, qui en avait obtenu la permission,
s'approcha de sa mère pour l'embrasser; mais bien-
la reine. Qui donc allez-vous voir? Le bon pèlerin,
répondit la marquise en disparaissant avec le page.
Quel est ce pèlerin demanda le chevalier. C'est celui
qui posa le premier appareil sur ta blessure Ainboise,
le bon père Luce; il nous a été d'un grand secours, et nous
le chérissons. Il nous avait prédit bien des malheurs qui
ne se sont que trop réalisés. Lord Wenloek, cet homme
sans foi... Je sais, répondit Henri, Ange m'a tuut
raconté.
Une clameur soudaine monta dans les airs, et des eris
confus arrivèrent jusqu'à l'hôtel d'Exeter. La reine qui
était revenue de son abattement, et qui consultait ses
intimes conseillers sur le parti qu'elle devait prendre,
demanda ce qui pouvait causer tant de tumulte. Le che
valier de Kerven se penchant la fenêtre, répondit que
le peuple était assemblé sur la place publique et dans les
rues aboutissant la demeure royale.
Au même instant, un officier de l'escorte entra, et
annonça que les agents du duc. de Clarcncc parcouraient
la ville, en proclamant la victoire de Barnel, la nouvelle
détention d'Henri VI, la souveraineté d'Èdouard, et en
excitant les bourgeois se soulever contre la reine. Ces
nouvelles affligeantes furent accompagnées de cris for
midables poussés par la populace; et la reine, serrant son
fils dans ses bras, s'écria comme en démence
Messeigncurs, sauvez votre roi
Le jeune Edouard mit l'épée la main; tous les gcnlils-
tôt les gardiens s'a perçât rent qu'il essayait de glisser
un billet dans le corsage de la robe de la comtesse
et une lutte s'engagea sur-le-champ pour s'empa
rer de cet écrit; ce fut en vain, car après s'être
adroitement débattu pendant quelques instants, le
prévenu avala son billet avec une dextérité qui
rendit inutile tous les efforts des gardiens.
Le théâtre royal d'Anvers, faute d'argentencaisse,
est en déconfiture. On sait que nos artistes exploi
tent le théâtre sous le régime social, au prorata,
sauf les choristes, l'orchestre et quelques premiers
emplois, garantis sur le produit des recettes nettes.
La fin du mois ayant trouvé la caisse vide ou peu
près, et la recelte de dimanche n'ayant pas répondu
il l'ai lente, la grève a été déclarée. M. Mathieu a
envoyé, hier, sa démission au collège. Des manile»-
latious menaçantes ont eu lieu dans l'après-midi
devant sa demeure, manifestations très-blâmables,
suivant nous.
Un terrible accident est arrivé dimanche, vers
huit heures et demie du soir, au convoi de Tournai
.lui bise.
Par uriecause que nous ignorons encore, le convoi
a déraillé au-dessus d'Havinnes, mais avec une telle
violence que la locomotive fut renversée sans dessus
dessous et le machiniste lancé plusieurs mèltes
de li.
Plusieurs voitures ont été brisées, mais sans occa
sionner de malheur.
La nouvelle de celte catastrophe est arrivée vers
neuf'heures la station de Tournai, où l'on s'em
pressa d'envoyer des voitures pour recueillir les
voyageurs.
Quant au machiniste, ce n'est que deux heures
après l'accident qu'il fut trouvé. 11 était blessé a la
jambe.
FRANCE. Pxnis, 9 Avril. Les journaux pu
blient ce matin, des lettres qui ont produit une grande
sensation. L'une est de M. Vane Londonderry, neveu du
fameux lord Carcaslelgh, et elle est adressée au président
de la république elle a pour objet de lui demander la
mise en liberté d'Abd-cl-Kadcr. En réponse cette lettre
Louis-Napoléon a écrit M. Vane Londonderry que
l'ambassadeur de France Constantinoole est chargé de
traiter avec la Sublime-Porte, la question delà liberté
de l'ex-émir. Vient une seconde lettre de M. Londonder
ry, qui félicite le président de ses sentiments d'humani
té, et qui l'exhorte de rechef mettre en liberté celui
qui s'est montré en Afrique, l'implacable et redoutable
ennemi de la France.
Ces lettres ont été lues avec autant de curiosité que de
surprise. On se demandait quel intérêt si vifs les Anglais
peuvent prendre Abd-cl-Kadcr. On ajoutait que M.
Londonderry n'était sans doute que l'agent officieux de
lord Palmcrston, dont la bienveillance pour la France
est connue, et que le ministre s'est l'ait une singulière idée
du patriotisme de Louis-Napoléon, s'il croit que le prési
dent va sacrifier les plus chers intérêts de sou pays au
désir d'être agréable l'Angleterre.
Un général d'Afrique n'a pu retenir un mouvement
d'iudiguation, en voyant la singulière demande de
M. Londonderry; il s'est écrié: qu'a-t-011 besoin de
négocier avec la Porte, au sujet d'un homme qui est
notre prisonnier? Veut-on entretenir les singulières
prétentions du gouvernement ottoman, qui n'a pas re
noncé sa suzeraineté sur le territoire de l'Algérie, et
qui est ouvertement hostile au bey de Tunis, notre pro
tégé. Quant aux Anglais, qui étaient de fort belles
maximes d'humanité et de philanthropie, que diraient-
hommes l'imitèrent, et, précédant la reine qu'entouraient
ses daines d'honneur, les derniers Lancastriens, renforcés
d'une poignée de cavaliers français, descendirent le grand
escalier d'Exeter, et traversèrent les rues encombrées de
Plymouth, se dirigeant vers le sanctuaire de Bcaulieu, où
leur souveraine infortunée voulait se réfugier.
En passant sur une place étroite où les révoltés étaient
en nombre, le lord Wenloek leva son épée, et s'écria
Chargeons celte pédaille Un pas de plus et vous
êtes mort, lui dit tout lias le chevalier de Kerven son
gez que nous avons quelques mots nous dire... croyez-
inoi, le moment n'est pas venu de trahir ouvertement et
de passer l'ennemi... Nous verrons jusqu'où va votre
courage, mon beau fuyard répondit Wenloek, la rage
au cœur. Marchez, traître nous verrons jusqu'où va
votre lâcheté
Les bourgeois insurges par les émissaires du duc de
Clareoce, n'osèrent pas attaquer la vaillante escorte de la
reine, et les cris de cette multitude forcenée, vinrent seuls
se briser aux épées des champions de la Rose Houge.
La reine s'arrêta sur le seuil du temple, et se retour
nant vers Plymouth, clic s'écris d'un ton où le sublime
de la douleur s'alliait la charité sublime
Ville ingrate peuple inconstant et cruel de son
dernier asile, i'buinble .Marguerite vous pardonne
Dès qu'elle se vit sous la voûte du sanctuaire, la reine
se jeta au pied de l'autel, et tous les proscrits qui l'avaient
ils si le président leur répondait: Avant de vous occu
per d'Abd-el-Kader. qui est traité avec humanité, avec
toutes sortes d'égards, dans un pays qui est réputé le
jardin de la France vous devriez bien donner l'exemple
en mettant en liberté les émirs du Seinde, les princes
de Lr.bore et du Punjaal, qui. n'ont eu d'autre tort que
de défendre l'indépendance de leur patrie, et qui gémis
sent, enfermés dans les forteresses inacessibles où on
leur refuse les consolations de l'amitié et même la dou
ceur de la vie.
On causait beaucoup hier soir, dans certains salons
politiques, d'une nouvelle assez grave M. Mole, ce
qu'il parait, se serait décidé soutenir, en dehors comme
au sein de rassemblée, par son influence et sa parole, la
question de prorogation de pouvoir du président.
Voici quelques nouveaux détails relatifs au prétendu
consul de Grenade, surpris filoutant au jeu chez M de
R....
Une fois démasqué, notre homme voulut payer d'au
dace. Il avait gagné 8,060 francs dans sa soirée. On
voulut d'abord le livrer au procureur de la république
mais la réflexion, on pensa qu'il valait mieux ne pas
faire naître un scandale judiciaire, dans lequel devaient
intervenir des noms des plus honorables, peu soucieux
de cet éclat. Parmi ses victimes se trouvaient M. W.. de
Rriche israélite, et M. G..., journaliste anglais. Le
lendemain du scandale qui avait eu lieu, ces deux mes
sieurs se présentèrent chez l'escroc pour réclamer leurs
sommes.
Celui-ci se récria d'abord, et, comme il passa dans un
cabinet, on crut qu'il allait se brûler la cervelle. Mais il
revint avec une masse de billets de banque, et s'écria.
Comment pouvez-vous croire que je triche au jeu pour
de misérables sommes Tenez voilà quarante mille
francs je vais, pour vous prouver que je tiens peu
l'argent, les brûler devant vous Brûlez tout ee que
vous voudrez, dit M. de R..., mais avant reinboursez-
nous
Le filou les remboursa tout en se récriant, protestant
et provoquant même un de ses deux visiteurs. L'argent
remboursé, il ne brûla point du tout ses billets de ban
que... Quelques heures plus tard, il avait disparu, lais
sant Paris une femme, des enfants, et l'ctal de maison
d'un homme fort l'aise.
ALLEMAGNE. On écrit de Dresde, le 1' avril,
au Nouvelliste de Hambourg
A partir d'aujourd'liui-on peut regarder les conféren
ces de Dresde comme ayant manqué leur but d'arrêter
la constitution de l'Allemagne. La Prusse a renoncé
tout espoir en elles. Le comte d'Alvcnslebcn a commu
niqué aux plénipotentiaires, mais pas officiellement, que
la Prusse a résolu le retour l'ancienne diète que la
situation, l'intérieur comme l'extérieur, exigeant nu
pouvoir fédéral, la Prusse regarde ee moyencom
me le meilleur, mais au moins comme celui qui est
commandé par les circonslanc 'S. On assure que la Prusse
a exprimé le désir de voir la diète en nombre pour le 13
de ce mois.
Mais l'Autriche et la Bavière vont probablement sou
lever quelques difficultés de forme, dans le but de faire
ressortir l'inconséquence de la Prusse, de la discréditer
dans l'opinion publique, et de prendre une revanche de
l'opposition de la Prusse contre le rétablissement de la
diète, par l'Autriche et ses alliés. La Prusse, en faisant
uetle démarche, renonce complètement au projet d'in
troduction de toute l'Autriche dans lu confédération. Ce
plan d'ailleurs a échoué contre les déclarations catégo
riques des envoyés de Franc,c et d'Angleterre, et de lord
Cowley surtout, et l'Autriche ne songe plus qu'à mas
quer sa retraite en traiiianl les négociations.
AUTRICHE. Viewe, 5 Avril. On dit que la
diète fédérale, dès que seront arrivés les membres qui
y vont être envoyés, formera une assemblée plénièrc de
suivie s'agenouillèrent avec elle, pour fléchir la colère
suprême.
Leducde jommerset, le lord de Sait-John, le chevalier
de Kerven, le comte de Torcy et les plus influents parmi
les Lancastriens essayèrent vainement de persuader leur
souveraine qu'il était urgent de prendre un vigoureux
parti, de ne pas s'avouer vaincue avant d'avoir épuisé ses
dernières ressources. Le prince Edouard lui-même rap
pela sa mère que le comte de Pembroke disposait d'une
armée fidèle dans les Galles, que le Devou et le Som-
merset étaient dévoués la Rose Rouge, et qu'une marche
hardie pouvait relever la cause royale. Rien ne put
rassurer cette femme frappée par le malheur; son imagi
nation épouvantée lui montrait lout instant les victimes
de Barnet et les bourreaux du vindicatif Edouard. Aussi
remettant sa couronne au Dieu qui la lui avait donnée,
la reine n'était plus qu'une tendre mère implorant pour
les jours de son fils.
Celte journée qu'un si beau soleil avait éclairée venait
de finir. Les chefs lancastriens étaient sortis de l'église
pour rallier autant que possible leur partisans. Marguerite
d'Anjou, Jeanne et la comtesse de Rosières récitaient les
psaumes de l'Angelus, dans la chapelle de Marie. Les
dernières lueurs du couchant doraient encore les hauts
vitraux du sanctuaire, et le pieux silence de la prière
régnait dans la maison sacrée.
[La suite au prachain JE*.}