1.Q39 10e Année.
Dimanche, ?0 Avril 1851.
JOlltYAL DYPRES ET DE L AUBO.MDISSEIIENT.
Vires acqumt eundo.
ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50c. Provinces,4francs.
INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes.
Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
INTÉRIEUR.
Tpres, 19 Avril.
Depuis quelques semaines la presse cléricale
fait feu des quatre pied», toujours sous prétexte
de charité. M. Tesch comme M. De Haussy est
devenu la bête noire du parti du recul, et unique
ment pour ce seul motif, qu'il a le malheur de
s'aviser de faireexécutrr la loi. Il est impossible
aux scribes catholiques de s'imaginer, qu'un
ministre de la justice doive tenir àl exéculion de
la loi. Du temps de pieuse mémoire, où
florissaient des cabinets cherchant le mot
d'ordre au synode des évêques, on se moquait
pas mal de la loi 4 il arrivait même qu'on
formulait des arrêtés pour avoir le plaisir de les
violer. Enfin, nos braves clér icaux étaient telle
ment coulumiers du fait, que la fin de ce régime
les jette dans un ébahissemenl si profond, qu'ils
n'en sortentqu'en hurlant avec violence, que la
charité est perdue.
Il y a beaucoup rabattre de toutes les décla
mations des feuilles jésuitiques et même des
journaux libéraux qui, pour des motifs qu'on
n'avoue pas, font chorus avec les premières.
La question telle qu'elle est posée, est celle-ci:
une loi existe, elle n'est fias rapportée, faut il
l'appliquer, oui ou non Si l'on Pépond oui,
pourquoi tout ce tintamarre Si l'on dit non,
c'est l'anarchie que vous établissez. Du moment
qu'un ministre peut son gré appliquer la loi
ou la passer sous silence, ce régime s'appelle
le règne de l'arbitraire, que le parti clérical
aime beaucoup quand il est omnipotent, mais
qu'il déteste comme minorité.
Voici un article de l'Éclaireur de Namur qui
nous semble très-bien exposer la question
ce litre nous le reproduisons:
Le Broederminjournal libéral-démocratique
de Gand, pieud, avec une noble indépendance, la
défense d'un acte que M. Tesch a été obligé de poser
dans l'état présent de la législation et qui d'ailleurs
n'a pu avoir pour but que de soutenir les intérêts
des pauvres.
u Voici de quoi il s'agit
M" Van Saceghem, de Gand, a naguère légué
LIS DgRNlËllS IKËIRVEN.
(suite.)
la rose blanche.
Édouard était rentré dans Londres en grande pompe.
La foule avait partout salué sa royauté, et nulle pitié
n'était descendue sur la victime qu'il traînait sa suite,
Henri VI, captif et résigné. L'usurpateur, avant de mon
ter au palais des Laucastre, avait fait conduire la Tour
le chef de cette malheureuse famille, et le roi détrôné
avait repris ses fers sans murmurer.
Cependant, la Rose rouge avait encore des partisans
dévoués et infatigables: la reine était en Angleterre
les Galles lui offraient un asile sûr, les défenseurs redou
tables, et son jeune fils paraissait avoir hérité de sa mâle
énergie, plutôt que de la résignation de son père il
devenait important d'arrêter la marehc de la reine Mar
guerite et de lui couper le chemin des Galles Édouard,
revenu son activité première, était donc sorti de
Londres la tête de son armée, cinq jours après la
bataille de Barnet, se dirigeant sur Glocester. Le duc de
Clarence, profitant de ses intelligences avec le lord Wen-
lock, lui avait dépêché des estafettes et ordonné d'en
traver les opérations des Laucastriens, ordre qui fut
cause du soulèvement de la population de Plymouth,
ainsi que nous l'avons vu.
Néanmoius la reine, depuis sa fuite de Beaulieu, avait
ncontré de touchantes sympathies dans le Davon et le
en mourant tousses biens son mari, charge de
fonder quatre lits pour vieillards l'hospice d'Ert-
velde.en Flandre.
M. Van Saceghem, pour remplir la condition
prescrite, offre une somme de 3o,ooo fr., tout en
demandant le droit de présentation des individus
appelés profiter du legs.
Qu'a fait le gouvernement? 11 a cru devoir
respecter et suivre la législation en vigueur.
Il a fait observer M. Van Saceghem, qu'aux
termes de l'arrêté du 16 fructidor an XI, la dotation
devrait être portée 40,000 fr., pour qu'il fut loi
sible au gouvernement d'accorder le droit de dési
gnation.
u Le tort de M. Tesch, consiste donc ne pas
s'être écarté de la légalité et avoir plaidé la cause des
pauvres en majorant d'un quart l'évaluation d'un
legt acquit.
u Est-ce là un grand crime
La presse cléricale elle-même n'oserait le sou
tenir.
Aussi s'attache-t-elle simplement envenimer
le différend.
D'un côté elle cherche agir sur l'esprit de M
Van Saceghem, grand propriétaire, sans enfants,
connu depuis trente ans par la charité chrétienne la
plus exemplaire et qui n'avait accepté la place de
sénateur pour l'arrondissement de Gand, qu'en vue
de servir la cause cléricale par un motif de piété
aussi mal entendu que sincère.
De l'autre, celle même pre'sse déblatère contre
le ministre de la justice, en argumentant des libé
ralités qu'il eut été permis d'attendre de M. Van
Saceghem, lui-même, sans les difficultés pendantes.
M. Van Saceghem,dit-on, vientde vendre 100,000
fr. son cabinet de tableaux et la somme était des
tinée aux pauvres, mais ceux-ci en seront frustrés,
parce que M. Tesch n'a pas admis aveuglément, sans
observations, les offres faites en exécution d'une
obligation non-seulement morale maisencore civile
Telles sont les incriminations s'appuyant sur
un futur contingent
Encore une fois, M. Tesch devait-il, pouvait-il
prendre le parti qu'on lui conseille?
D'ailleurs qu'y avait-il de blessant solliciter
une majoration de la somme censée indispensable
l'entretien de quatre vieillards, alors surtout que le
légataire universel, possesseur d'une immense for
tune, est renommé juste titre pour sa générosité
eu vers les pauvres
Sommerset. Un courrier du comte de Pembroke lui
annonça Bath que ce chef s'apprêtait descendre dans
lecomléd'Herford,etlu pressa de s'avancer sur la Severn.
Le duc de Sommerset et le lord de Saint-John étaient
parvenus rassembler un grand nombre de partisans qui
préféraient la mort dans une bataille, la honte de monter
sur les échafauds de la faction d'York^ Dans la nuit du
5 au 4 mai, l'armée royale prit position sur les hauteurs
de Tewksbury, l'embranchement de la Severn et de
l'Avon, petite rivière qui a sa source dans le comté de
Warwick. Édouard était déjà posté sur le fleuve, barrant
l'entrée d'Herford, et déployant sa uombreuse cavalerie
dans les plaines qui avoisinent les montagnes de Newent.
Les Lancasli'icns étaient de beaucoup inférieurs en nom
bre; mais, comme le sanglier blessé, ils avaient la fureur
du désespoir. Le lendemain il était jour peine lorsque
Édouard, pressé d'en finir avec ses derniers ennemis,
avait fait avancer ses troupes légères et ordonné l'assaut
des lignes lancastriennes; mais les chefs de la Rose rouge
avaieut déployé tant d'activité pendant la nuit, que leur
camp était entouré de retranchements formidables. Des
fossés profonds défendaient l'approche des terrains dé
couverts, et de hautes palîssades garnissaient les fronts
les plus accessibles. Le duc de Sommerset, dont la valeur
et l'impétuosité étaient en grand renom, s'était chargé
de la garde des premières barrières; il avait près de lui
le chevalier de Kerven et le lord Wenlock, qu'il n'em
ployait qu'à regret et par ordre de la reine. Le lord de
Saint-John, secondé des gentilshommes français, com-
Nous ne saurions le découvrir, mais nou9 com
prenons sans peine que les couvens aimeraient assez
de bénéficier et d'hériter de M. Van Saceghem.
Quoiqu'il en soit, si M. Tesch avait manqué
d'égards,ou si ses subordonnés n'avaient pas eu soin
de ménager les justes susceptibilités d'un homme
respectable raison de ses vertus privées et de son
bon cœur, il mériterait sans nul doute d'être blâmé
11011 pour le fonds, mais quant la forme, pour l'in
délicatesse des procédés.
Nous voudrions toutefois que la presse cléricale
commençât par en fournir la preuve.
En attendant, nous dirons avec le Broedermin
qu'aucune feuille sincèrement libérale ne devait se
rendre l'écho des déclamations cléricales, que M.
Tesch n'a lait que ce qu'il était tenu de faire, et que
si le projet qu'il prépare est conforme aux vues si
bien développées parle ministre lors de la discussion
de la proposition Du mortier, il sera du devoir de
tout homme qui s'intéresse au sort des pauvres de
déjouer les intrigues l'aide desquelles on espère
sans doute entraver l'adoption de ce projet.
Nous espérons que M. Tesch profitera des va
cances de Pâques, pour achever un projet de loi dont
la discussion est de la plus incontestable urgence.
Il faut qu'une décision intervienne sur ce point
avant la fin de la session.
Nous lerminerons en répétant qu'il importe
d'avoir le courage d'approuver des actes louables,
ces actes fussent-ils l'œuvre d'un ministre dont on
n'accepte les tendances générales que sous bénéfice
d'inventaire.
La presse qui se respecte ne doit jamais fléchie
sous l'intimidation des imputations calomnieuses.
L honneur et la force de la presse, c'est le sen
timent du devoir, c'est le dé vouement aux principes.»
mm u 1111 m
Dans notre dernier numéro, nous avons seu
lement eu le temps de donner le résultat du
concours communal de bestiaux. Il nous a été
impossible de faire des réflexions sur ce con
cours, dont les prix sont d'année en année dis
putés avec une animosité croissante. Bien qu'un
petit nombre de concurrents soient entrés en
lice, la qualité et la belle conformation des
sujets, présentés au concours, étaient remar
quables. C était véritablement du bétail choisi
qui a concouru et chaque lutte la décision
du jury devient de plus en plus difficile par suite
mandait les lignes opposées chaque soldat était son
poste, animé de ce froid courage qui caractérise le vétéran,
et qui est le fait de la plus énergique résolution. Les
orkistes s'avancèrent d'abord en poussant des cris triom
phants, sous les bannières du duc de Clarence; Tewksbury
futattaquédedeux côlés avec vigueur, et les Lancastriens
attendirent en silence leurs bruyants adversaires. Les
troupes d Y'ork arrivèrent, sans trouver de résistance
au pied des palissades de Sommerset, jusqu'aux fossés
gardés par le lord de Saint-John; et comme elles s'ap
prêtaient l'escalade, l'artillerie du camp retranché les
foudroya, et couvrit le terrain de leurs cadavres. Les
assaillants soutenus par la. réserve d'Edouard ne
lâchèrent pas pied cette formidable défenseet se pré
cipitèrent sur les embràsures des canons aussitôt que le
nuage de fumée qui les enveloppait se fut dissipé. Cette
nouvelle attaque vint encore échouer contre le calme des
guerriers de la reine, qui, ayaut eu le temps de recharger
leurs pièces, les firent tonner une seconde fois, et de s[
près que les panaches et les casaques d'York prirent feu.
Alors, profitant du trouble et de l'effroi qu'ils avaient
causés, Sommerset, Kervcn et Saint-John sortirent brus
quement du camp et se jetèrent, l epée la main, au
milieu des raugs ennemis qu ils chassèrent devant eux,
aux cris vainqueurs de Laucastre et Marguerite
Les troupes de Clarence et de Glocester se rompirent,
et les chefs de la Rose rouge vengèrent vaillamment les
victimes de Barnet.
Marguerite d'Anjou n'avait pas voulu se retirer dans