N* 1,048 11' Année Dimanche. 4 Mai 1051 JOIKAAL D YPiîES ET DE L'AItROADISSEMEAT. Vîtes acquirit INTÉRIEUR. LIES ©SmiRS K1ERV1EJ3. ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50 c.Provinces, 4 h-ancs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Phogrês paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. y près, 3 liai. Dans un moment, où les intérêts vitaux de la ville et de l'arrondissement d'Ypres sont iérieusementen jeu, où les populationssémeu vent, où les administrations communales des villes et communes de l'arrondissement, la Chambre de commerce, enfin nosilépulé*. font d'énergiques efforts pour sauvegarder nos droits compromis, un fait déplorable se passe en notre ville. Deux journaux qui se disent Yprois la Commune et le PropnqattUt, enregistrent. dVec complaisance, nousdirions presqueavec amour, les articles que les adversaires delà ville d'Ypres publient contre nous. Nous laissons le public juger une pareille conduite, mais nous disons qu'il faut ne pasavoir une goutte de sang Yprois dans les veines pour oser agir ainsi. Voilà donc ces zélés défenseurs du commerce et de l'industrie t Une question vitale pour l'industrie et le commerce Yprois s'agite et les feuilles soi-disant organes de l'industrie et du commerce sacr i fient contrarient indirectement, combattent sourdement les intérêts de notre commerce et de notre industrie. Que leur importe qn'Ypres soit lésée, qnè- Poperinghe, Wervieq, Gheluwe et Commua es soient ruinées, sacrifiées,que leur importe tout cela, pourvu que Thieit ait un chemin de fer et Roulers deux C'est incroyable! c'est indigne! Ah! si nos intérêts étaient confiés pareilles mains, si les hommes de la Commune et du Propagateur parvenaient un jour s'installer l'hôtel—de—ville, il faut l'avouer, ce jour serait pour Ypres un jour néfaste, car les intérêts Yprois seraient lâchement immolés et l'on pouirait se convaincre alors que l'égoisme et l'esprit de parti ont été le seul mobile de l'opposition vile que fout, par l'organe de la Commune et du Propagateurquelques ambi tieux de bas étage et quelques fanatiques ignorants. Nous avons dit qu'une députation déléguée i par le Conseil communal et formée de MM Alph. Vanden Peereboom, Merghelynck, l'avo cat Boedt et Charles Vamle Broukeallait se rendre Bruxelles. La Chambre de commerce a cru qu'une démarche solennelle était oppor tune et. de commun accord avec l'administration communale, avait décidé que quelques membres se seraient joints la députation du Conseil cornmtrnal afin d'appuyer, de concertles propositions de la Compagnie de la Flandre occidentale, tendant exécuter la ligne d'Ypres Courtray, moyennant certaines conditions. Jeudi dernier, ces membres délégués par le Conseil et la Chambre de commerce, accom pagnés par les trois représeatanls de l'arrondis sement d Ypres, ont été reçus par M. le ministre des travaux publics. A cette députation s étaient joints les trois députés de l'arrondissement de Conrtrai des membres de l'administration de Meniri et quelques commerçants notables de cet l e ville Intiodùits près du miujslre. M. Alph Vanden Peereboom a porté la parole et a rappelé sommairement les diverses vicissitudes qu'avait éprouvées le projet de chemin de f-r de Pope- ringhe sur Courir.li M. le ministre qui semblait au fa il de ta question et qui reconnaît mim l<?» titres de l'arrondissement d Ypres être traversé par un chemin île fer, n'a rien pu dire de positif C'est une affaire dont l'instruction n'est pas terminée et qui pourrait ne pas être résolue avant que la Chambre ne soit appelée discu ter le grand projet de travaux publics dont il s'est agi plusieurs fois. Toutefois en présence de la déclaration de la compagnie qui ne peut accepter que l'exécution de I embranchement de Courtray sur Pop Tingbe moyennant d'établir la lign.: simple voie, et qui ne veutsous aucun rapport, entendre parler de la direction vers Roulers, il est penser que si la compagnie remet la main I œuvre, on ne lui imposera pas la confection d une ligne sur Roulers qui a été répudiée après des études très-approfoudies. LE MARTYR. (tOITC.) La porte de la cellule royale s'était refermée sur Marguerite d'Anjou et les compagnes de cette malheu reuse princesse, conduites par le duc au bout du grand corridor, furent enfermées, Jeanne et Murgaret, dans une méinc cellule, voisine de celle qui attendait la reine et Anne de WarwicV dans une antre où elle entra suivie de Richard. Des sentinelles prirent la garde chacune des portes. La prison qu'occupait Henri VI se composait de deux petites pièces dont l'une formait antichambre et qui communiquaient entre elles par une porlière en tapis serie. L antichambre servait aussi de salle manger et n avait pour tout meuble qu'un bénitier, une table et une chaise. La seconde pièce, un peu plusspacieuse.coutenait un lit fort simple sans rideaux, une bibliothèque rem- p io e livres saints, une table ronde couverte d'un tapis e e papiers, quelques fauteuils, et un prie-dieu en bois d cl'eue, surmonté d'un crucifix en ivoire; le haut chevet du ht était orne d un Christ portant la croix. Sur un petit meuble sculpte, placé l'un des angles, on voyait une couronne a epines posée sur du velours coinino une eouronne de roi. Deux fenêtres embrasures, étroitement barrées par des iers tordus, donnaient cette cellule assez de jour pour y voir, et assez d air pour y vivre. Les dalles, creu sées par les pas des prisonniers, étaient inégales et froides; un mauvais lapis les couvrait moitié. Le roi, assis dans un fauteuil, relisait plusieurs papiers qui garnissaient sa table. Le costume du monarque était simple, coininc celui d'un malheureux prisonnier; une longue robe en laine blanche couvrait ses épaules cl retombait sur ses pieds, sans autre ornement qu'une ceinture en laine pareille qui dessinait la taille. Il avait la têle nue et rasée, ainsi que les gens d'église; ses pieds étaient chaussés de courtes poulaines; ses mains, parées de sa seule bague d'alliance, tenaient un chapelet en bois de snndal, qu'elles ne quittaient jamais. Henri VI élait alors dans sa cinquantième année. Quoique miné par les chagrins, par la maladie, par la pénitence, son corps avait conserve assezple vigueur; et la distinction de ses manières, lecalme de son visage, revêtaient ses infortunes d'un tou chant intérêt. Il interrompit sa lecture pour ouvrir un écran en éinail qui était sa portée, et il contempla tristement deux portraits, l'un de la reine, l'autre du prince de Galles, son fils; peu peu ses yeux s'obscur cirent et de grosses larmes vinrent mouiller les verres des médaillons. 0 mon Dieu, dit-d voix haute, ne les abandonnez pas! En ce moment, il entendit ouvrir la porte de fer, et passant son mouchoir sur ses yeux, il attendit en roi et en chrétien la visite qu'on lui faisait. Marguerite d'Anjou écarta les portières sans bruitet s'arrêta devant l'auguste prisonnier. Le visage de la grande reine était éclairé par le feu des noolcs sentiments qui s.e heurtaient dans son âme, et semblait avoir retrouvé tout l'éclat de sa merveilleuse beauté son costume de grand Le Conseil doit avoir été réuni aujourd'hui pour recevoir communication de la situation des négociations entamées par la compagnie avec le gouvernement. Nous nous empressons de publier ce que nous avons appris, persuadé quêtons les habitants de notre arrondissement suivent avec anxiété les diverses phases de cette question si vitale pour nous. Des pétitions relatives au chemin de fer de la Flandre occidentale commencent arriver la Chambre. Nous croyons pouvoir donner l'ex trait de la séance du 30 Avril, qui concerne cet objet Le Conseil communal de Menindemande que la Compagnie concessionnaire du chemin de fer de la Flandre occidentale soit tenue de construire l'em branchement du chemin de fer d'Ypres Courtray par Yleuiii et Wervieq-. Même demande des habitants de Menin et de Cad m ini-tr.ii ion communale d'Ypres. M. Alph. Vomie n Peereboom. Messieurs, le délai accordé la Société Richards pour exécuter un réseau de chemins de fer dans la Flandre occidentale, expire le 18 Mai prochain. La compagnie a fait au gouvernement des propositions nouvelles; après avoir achevé le chemin de fer de Bruges Courtray, elle s'engage exécuter certaines ligàes et demande être déchargée de l'obligation de construire certaines auLrcs lignes. Quelques pétitions dont l'analyse a été faite hier, ont pour objet de faire exécuter toutes les lignes coucédées en 1845. Aux termes de cette loi de concession, la société s'en gagea construire un chemin de fer direct de Popcringhe Courtray par Ypres, Wervieq cl Menin. Il parait qu'au jourd'hui quelques communes de la Flandre occidentale demandent que ce tracé pri nitif soit modifié et que Popcringhe et Ypres soient reliés non pas directement, mais par Roulers. - Les administrations communales d'Ypres et Menin, dont je viens d analyser-les pétitions, demandent, au contraire, que le tracé primitif soit maintenu et que le chemin direct d'Ypres Courtray soit construit. Je ne veux pas examiner le fond de la question, il me serait facile cependant de démontrer que le choix entre ces deux directions n'est pas difficile faire. Je me con tenterai de demander que les pétitions des administra tions locales d'Ypres et de Menin soient renvoyées la commission des pétitions avec prière de faire un prompt rapport et de vouloir, en tous cas, le présenter en mémo deuil donnait sa douleur une expression sévère, qui révélait les horribles souffrances de son cœur déchiré. Le captif, accoutumé la lourde démarche des geôliers, et aux talons de fer des gardes, seuls hôtes de sa prison, n'avait pas entendu la reine, qui avait plutôt effleuré que foulé les dalles. Marguerite d'Anjou se jeta ses pieds en s'écriant Sire, mon noble maître Eh quoi Mar guerite, est-ce vous dit le roi en posant ses deux mains sur la tète de sa malheureuse compagne comme pour la bénir... Comment vous ont-ils permis d'entrer Relevez- vous, ma fille... Puis il ajouta... Mais, vous aussi vous éles dune prisonnière? Et notre enfant gù est-il Grand Dieu s'écria la pauvre mère, les murs dccecachot sont-ils si épais que vous n'ayez rien entendu du dehors? Rien voyez, partout des pierres, partout du fer;- ces fenêtres donnent sur une eour déserte où n'arrivent que 1rs soupirs! Relevez-vous, Marguerite, quejcvou» regarde, que je retrouve en vous l'amie de ma triste des tinée, celle qui partagea mon trône, mon exil... Et qui partage votre captivité dès aujourd'hui Hélas Seigneur, que voire volonic, si terrible qu'elle soit, s'ac complisse; et pourtant je pouvais souffrir sans elle. Vous avez conservé votre beauté, vous ne vous êtes pas flétrie comme moi sous ces verroux... Pauvre femme que Dieu vous garde longtemps sur la terre pour continuer vos soins notre enfant. Mais, monseigneur, mais, sire, interrompit la reine en fou lant en larmes. Serait-il prisonnier comme nous? Pauvre ange, qu'a-t-il donc fait, lui? Que Votre Majesté daigne ra'écouter, j'ai d'affreux malheurs lui apprendre, après la batailla da

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Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 1