extérieur. FRtlVCE. Paris, 29 Avril. Les tentatives' d'un rapprochement avec le général Changarnier, faites par les agents de l'Elysée, tentatives dontjc vous ai parlé, il y a quelques jours, ont été poussées bien, ainsi que vous pouvez le voir par les révélations et li s indiscrétions des journaux de Paris. Toutefois, ces révélations, vraies au fond, manquent d'exactitude quant aux détails; or, en pareil cas, les détails ont une très-grande importance, j D'après les récits que faisaient circuler des membres connus par leurs liaisons avec le général Changarnier, voici ce qu'on pourrait tenir pour vrai. Les démarches du ministre de l'intérieur n'ayant pas eu de succès, M. de Persigny, le diplomate, s'offrit pour remplir la mission difficile de ramener le général Chan garnier. Il est très-vrai que >1. de Persigny, en entrant dans le petit appartement du général, qui n'avait accordé une entrevue qu'à condition qu'elle aurait lieu chez lui, s'écria qu'il était surpris de voir un grand hosre logé un modeste entresol; il est vrai encore que M. Changar nier répondit: Il fallait sans doute que je fasse dans uti petit cadre pour parabre grand. Ces mois furent dits avec un sourire de politesse, où p rçait un léger dédain. M. de Persigny qui, avant d'arriver jusqu'au général, avait été déjà décontenancé, malgré son aplomb habituel, en apercevant M. Dubois de Salignv, ex-minis- tredeFranceà La Haye, ami très-dévoué M. Changarnier, et qu'on rappela de son poste peu de jours après la destitution du général, M. de Persigny parut fort embarrassé; pour connaître toute la portée qu'avait la réponse du général en face de son interlocuteur, il faut savoir, qu'à l'époque où il était pourvu de son comman dement M. de Persigny répétait chaque instant du jour, qu'il était inconvenant que le général eut les Tuileries pour résidence, tandis que le prince étaiteonGéà l'Elysée, et qu'il fallait l'en faire déguerpir au plus vite pour Tenvoyer se loger l'hôtel. Après ce préambule, M. de Persigny est entré en matiè re. Dans un exorde effet, appris par cœur et débité avec solennité, il a dit au général qu'il comprenait ses ressen timents, mais qu'il le conjurait de les déposer sur l'autel de la patrie. Ici, il a été interrompu par le général, qui lui a répondu, toujours en souriant: Je n'ai pas de ressentiments, par conséquent, je n'ai rien déposer sur l'autel de la patrie. Le diplomate s était remis, et poursuivant son rôle udié, il déclara au général qu'on comptait sur son concours pour obtenir la révision de la constitution, qu'on voulait désormais vivre avec lui dans la plus parfaite intimité; le- hommes influents, l'armée, la population de la plupart des villes, celle des campagnes tout entière, demandaient uvec enthousiasme la proro gation des pouvoirs du président: Mais sf vous avez tout,dit le généial, qu'avez-vous, besoin de moi? Je suis seul, sans influence; je «'ai que mon épée qui, toujours au service de la patrie, sortira du fourreau le jour où la France et l'assemblée en aura besoin. Ces dernières paroles furent dites d'une voix ferme, qui n'admettait pas de réplique et ne laissait aucun espoir. M. dePersigny se retira troublé; le général l'ac compagna jusqu'à l'escalier. Depuis l'insuccès de la démarche de M. Persigny, on dit que sa répudiation d'habileté diplomatique a subi un cruel échec l'Elysée, et son crédit a considérablement baissé. Parmi les offres qu'on voulait faire au général changar nier, figurait celle du gouvernement de l'Algérie, avec un traitement supérieur a celuiqui est alloué actuellement et qu'on aurait obtenu des prédilections de l'assemblée. En vue d'une acceptation qu'on croyait possible, on était décidé saisir tous les prétextes, d'ôter ce gouvernement au général d'Hautpoul, dont les dissenlimeuts avec M. Changarnier ont si vivement préoccupé la presse cl le public pendant les mois de septembre et octobre de l'année dernière. On espérait que le général Cbangarnier verrait là un acte de. condescendance, de nature lui faire oublier ses griefs. surprise, le carreau tournant sur lui-même, me laissa voir un ressort... Le voilà, je le poussais: une petite porte tourna lentement sur ses glonds, et je vis un escalier sombre, étroit, sans issue apparente. Montrez, mon trez, dit vivement la reine. Le prisonnier pressa le ressort, et la porte s'ouvrit sans bruit Marguerite mit aussitôt un pied sur l'escalier et attirant le roi, lui dit: Fuyons, fuyons, sire... Imprudente, arrêtez! savez-vous où mènent ces marches? Et si c'était un piège que la mauvaise foi de nos ennemis m'a tendu pour avoir le prétexte d'en Cnir avec un pauvre captif qui les gêne La reine réfléchit un instant, puis reprit avec feu N'importe, sire, fuyons... La mort n'est-elle pas préfé rable cette odieuse captivité Non, mon enfant; fuir n'est jamais digne d'un roi. S'ils veulent m'assassincr, qu'ils viennent les meurtriers et la victime seront alors chacun dans leur rôle; s'évader comme un malfaiteur ne serait ni d'un chrétien ni d'un Laneastre. Ma.s on peut entrer chez vous par cette issue... Oh Monseigneur, je tremble. Ils en rendront compte au juge suprême, répondit le roi avec noblesse, et il referma la porte secrète. Au même moment, les verrou* de la prison tombèrent avec fracas, un geôlier eutra dans la cellule, et dit la reine Son altesse le duc de Glocestcr vous attend, Madame; veuillez me suivre. Adieu, Marguerite, ajouta le roi votre vue m'a fait du bien je remercie Dieu de m avoir accordé cette Compensation bien des jours de M. Léon Faucher, a, dit-on, renonef présenter aucun projet de loi politique jusqu'à ce que l'asscmbléeait décidé si elle doit s'occuper immédiatement de la question de révision de la Constitution. Il paraît qu'on n'est pas sans inquiétude l'Élysée sur le résultat des premières tentatives faites dans les dépar tements, pour obtenir des petit ions en faveur de la prorogation des pouvoirs du président. Les projets de pétitions sont généralement accueillis avec froideur par les habitants des villes et l'on trouvera seulement quel ques signatures dans le fond des campagnes. Des tiraillements très-vifs semblent menacer le minis tère de dislocation partielle. Le ministre de l'intérieur, M. Léon Faucher, voudrait opérer de larges remanie ments dans le personnel administratif, qu'il souhaiterait renforcer par des hommes capables et considérés. Or, la plupart des fonctionnaires de l'ordreadininislratif ont été maintenus ou plaeés par M. Ilaroche, et le uouveau ministre des affaires étrangère regarde toute révocation comme une atteinte portée son influence comme un blême indirect ses actes pendant qu'il avait le porte feuille de l'intérieur. Les postes ont été doublés ce matin, dans Paris et l'assemblée. Louis-Napoléon a été comme abasourdi de l'équipée de M. Persigny vis-à-vis du général Changarnier. Quand on lui en parle, il lève tristement les épaules. ANGLETERRE. Lovords, 29 Avril. Rien ne saurait donner une idée de l'activité du mouvement qui ont régné tonte la journée dans l'intérieur du bâti ment de l'exposition et au dehors. Jamais pareil spectacle n'aura donné une plus haute idée de l'intérêt qui s'attache ce grand événement industriel. La reine a voulu jouir de ee spectacle. Elle est venue de très-bonne heure l'exposition et y est restée une très-grande partie de la rtialinée. Des milliers de cartes de saison ont été encore délivrées dans la matinée. A midi, on a cessé d'en distribuer, ce qui a fort désappointé la foule des personnes qui se pres saient auprès des trois bureaux où se feu il la distribu tion et qui n'ont pas été assez heureuses par venir temps. La belle statue de la reine sortie des ateliers de la Vieille Montagne, est arrivée cl a été placée dans la grande nef. On assure que les ouvriers travailleront une partie de la nuit pour hâter le plus possible l"achèvcmcnt des travaux. C'est ce soir qu'a lieu, authéâlre Druly Lanele grand meeting protectionniste; lord Stanley présidera. La deman de de billets a clé telle, que le comité a du louer la salle S* Martin pour un meeting supplémentaire. Les résolutions qui seront proposées aux deux réunions sont identiques. PRUSSE. ■Iiiiiiy, 28 Avril. La correspon dance constitutionnelle apporte la nouvelle de la nomina tion de M. Rochor en qualité d'envoyé prussien la diète.. Le docteur Oelsner Monmarque, correspondant du Journal îles Débats, a été expulsé par la police mais il a demandé que cet ordre fût retiré, et c'est probable que, en sa qualité de sujet français, il l'obtiendra. ESPAGNE. Marri», 24 Avril. On dit que la première loi qui sera présenté aux Cortés, sera celle du règlement de la Dette, afin d'offrir une compensation aux porteurs et détenteurs de bons qui ont été déçus dans leur atteinte et leurs espérances, par suite de la brusque dissolution du corps législatif. Le gouvernement espère bien qu'au mois de juillet, ce projet de règlement sera devenu loi de l'état. douleur. Courage! quand ils vous feront par tropsouffrir, songez moine m'oubliez jamais dans vos prières. Adieu, sire, adieu, le plus vertueux des hommes oh! donnez-moi encore voire bénédiction royale. Je baise votre beau front, ma tendre compagne, et vous fais hommage du bonheur éphémère que j'ai pu rencontrer ici-bas. Voici votre portrait que je garde en mémoire de vous; gardez celui de notre enfant, pauvre mère, jusqu'au jour où Dieu vous rendra près de lui celte idole de votre amour. Merci, merci, Monseigneur... On entendit résonner l'armure de Richard dans le corridor; il frappait les dalles du talon avec impatience, et s'écria lout-à-e.oup Black as-tu bientôt Gni Sortez, Madame, sjrtez, dit le geôlier avec frayeur. Henri Vf conduisit la reine jusqu'à la première pièce, et lui baisant la main, il se rejeta brusquement en arrière pour cacher les pleurs qui s'amassaient dans ses yeux. Vous il'aurez pas eu vous plaindre, ma chère cousine, dit le duc en souriant; je vous ai laissée eu doux il long léte-à-léte; il est vrai que ne vous étant pas vu depuis bientôt huit ans vous pouviez avoir bien des choses vous dire... pour le passé et... l'avenir. La reine, qui'avait détourné la tête avec mépris, regarda le duc en l'ace, et répéta ce dernier mot avec trouble L'avenir! Mais, reprit Richard, est-on jamais sùr du lendemain Que voulez-vous prédire par ces paroles sinistresEh 1 vous voyez du sinistre partout... Je crains fort que lo roi, mon auguste frère,' ne vous accorde Faits illvcrs. On lit dans un journal de Thielt Les membres de la sociéiéde Rhétorique de notre lille, dont le nombre est si considérable, n'ont pal t-çu. Cette année encore, l'absolution Pâques. On s.iilque le clergé a mis au ban de l'église notre antique société de Rhétorique l'occasion de la représentation de Siegfried Pan Hohenwarl, autre ment dit Ge'neeiioe de Brahant; la même pièce qui i représentée de tout temps drnges, Courtrai, etc. -uns l'administration religieuse de Mgr Bousseu, et plus souvent sous celle de Mgr Malou, sans jamais ivoir donné lieu ta moindre censure. La voie publique de Paris est actuellement éclairée par 8,7-43 becs de gaz, conduit par 280,000 mètres île tuyaux. Il reste encore 2,608 réverbères qui portent 5,H8o becs. Les particuliers ont 64,767 Lecs - de gaz. Total 79,380 becs. État-ci vit, b'Yprfs, du 27 Avril au 3 Mai inclut. Naissances: sexe masculin, 8; idem féminin, 3; total, 13. Un mort-né du sexe féminin. Mariages Podevyn. Pierre-Jacques, âgé de 53 ans, marchand de bois, et Hollevoet, Sophie-Colette, âgée de 41 ans, sans profession. Mortier, André-Louis, âgé de 50 ans, barbier, et Mortier, Adèle-Françoise, âgée de 45 ans, btfutiquière. Fagel, Pierre-Louis-François, âgé de 22 ans, et Descamp, Justinc-Cornelie, âgée de 24 ans, modiste. Houppe, Pierre-François, âgé de 44 ans, domestique, et De Witte, Marie-Louise, âgée de 35 ans, domestique.Van Peperstraete, Pierre-Jacques, âgé de 33 ans, jardinier, et Baelen, Horlense-Clémence, âgée de 30 ans, dentellière. Vande PiltePierre-Louis, âgé de 40 ans,cabnrelier, et Hollebeke, Natalie-Virginie, âgée de 31 ans,jardinière. CeuninckFrançois-Jacques, âgé de 20 ans, journalier, et Lalous, Constance-Amélie, âgée de 23 ans, dentellière.Dael, Louis-Joseph, âgé de 2G ans, charpentier,' et AllaerSophie-Antoinette âgée de 21 ans, couturière. Fan Biesbrouck, Charles, âgé de 27 ans, instituteur, et Geloen, Florcnce-Émérence, âgée de 22 ans, marchande de dentelles. Durnez, Pierre- Jean, âgé de 54 ans, journalier, et Pinson, Jeannette- Thérèse, âgée de 31 ans. journalière. Décès Vanden Bussche, Félix-Constantin, àgé-dc 82 ans, journalier, veuf de Reine-Thérèse Vilin, rue de Menin. Uytcnlwve, Charles-Louis, âgé de 56 ans jardinier, veuf d'Anloincltc-Scliolaslique Petillion, rue de Menin. Lapiere, François-Joseph, âgé de 53 ans cordonnier, époux de Catherine-Thérèse D'ooglie, rue de Menin. Courtenf, Colombe, âgée de 79 ans, journalière veuve de Pierre Becuwe, et de Jean Cnockaert, rue do Menin. Enfants au-dessous de 7 ans sexe masculin, 2; idem féminin, 2; total, 4. Marché d'Yphes, du 3 Mai 1851. Les prix du froment ont monté de 30 centimes par hectolitre. 594 hectolitres se sont écoulés aux prix de fr. 14-40 16-20; prix moyen fr. 15-30 l'hectolitre. Les prix du seigle ont également monte de 20 centimes l'hectolitre. 30 hectolitres se sont vendus de fr. 11-60 12-40; en moyenne 12 fr. l'hectolitre. 11 y a eu lieu 12 centimes de hausse sur les prix de l'avoine. 34 hectolitres se sont écoulés aux prix de fr. 7-75 8-50; prix moyen fr. 8-12 l'hectolitre. Les prix des fèves sont descendus de 20 centimes l'hectolitre. 89 hectolitres se sont vendus en moyenne 13 fr. l'hectolitre. Les prix des pommes de terres sont montés de 30 centimes par 100 kilogrammes. 3,000 kilogrammes se sont vendus raison de 8 fr. les 100 kilogrammes. plus désormais ces douces entrevues; il en pourrait ré sulter... qui sait Vous me comprenez... un Laneastre au berceau... -- Tu me fais horreur, cynique infâme l'usurpateur Edouard ne doit plus craindre le sang des Laneastre, depuis qu'il sait employer la vaillante épée de meurtrier. Je suis passionné pour vos injures, belle cousine, et si le corridor était un peu plus long je vous aurais parlé d'amour avant d'être arrivé vos appar tements que voici. Deux soldais étaient postés la porte de la cellule destinée la reine, l'un armé d'une pique, l'autre d'une masse. La reine, en approchant, s'arrêta devant l'un d'eux avec surprise, et fit un nouveau pas vers luimais le soldat recula en lui jetant un rapide regard qu'elle sembla comprendre, car elle détourna la lëte aussitôt. La porte de fer ouverte pour Marguerite d'Anjou se referma surelleavec bruit; et le duc du Glocester regagna l'escalier d'honneur. La femme du Laneastre t'a regardé sous le nez Kilderkin, dit l'un des soldats, est-ce qu'elle aimerait les barbes grises Elle se souvenait peut-être de m'avoir vu Tewksbury -- Ah c'est pardieu vrai... J'oubliais que tu viens de la Rose rouge... Eh bien, c'est égal, elle est Gèrement malheureuse Tu crois? Dam c'est mon idée... après ça, tant qu'on ne lui coupera pas he cou... -- Elle pourra se c«usoler... Je pense comme toi. [L* suite au pro»k*wi JV'.j

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Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 3