industrie quelconque, ne peuvent être troublés dans
l'exercice d'un droit acquis.
Art. 10. Tons les détails concernant l'exécution
de la présente loi, qui abroge l'ancienne, seront
réglés par arrêtés ministériels.
Décidément notre évêque peut être dans les meil-
leu.s termes avec Saint-Ignace, maison n'ôtera pi-
de l'esprit de nos populations qu'il soit au plus mal
avec Saint-Médardles preuves de leur mésintelli
gence sont palpables, dit-on, et le saint se venge sa
manière en ouvrant Toutes les cataractes du ciel
chaque fuis que le prélat compte étaler au soleil ses
riches vêlements épiscopanx. Depuis le jour, de
diluvienne mémoire, où M. Mulou fit sou entrée
solennelle Bruges,aucune cérémonie religieuse n'a
joui d'un temps seulement passable, toutes ont ele
contrariées par la pluie; notre beau jubile lui-meme
n'a pu obtenir grâce. La fête du Saiut—Sang, d hier,
ne pouvait échapper cette influence aussi la pro
cession n'a-t-elle pu sortir. Dès le matin, de bonne
heure, on n'avait même pu conserver aucune espé
rance sur un changement de temps la pluie, li
grêle, la neige se succédaient sans interruption, et
cependant le clei gé espérant, lui, jusqu'au dernier
moment, n'avait point donné contre-ordre et a laissé
stationner les troupes de ligne pendant une demi
heureen face de l'église, par un temps épouvantable.
Quant aux cuirassiers, ils étaient déjà dans la rue
des Pierres,et parconséquent trempés,quand l'ordre
de retourner la caserne est arrivé. Perdant deux
ou trois journées de travail qu'il emploiera sécher
ses vêtements, i nettoyer ses armes et son équipe
ment, le soldat, trop heureux s'il n'a pas gagné la
fièvre, fera des réflexions très-peu l'avantage de
la religion, que malheureusement il confondra dans
son esprit avec ceux qui lui ont imposé cette station
désagréable, par un temps si affreux.
Il nous paraît que lorsque le temps est aussi dou
teux qu'il l'était hier, il suffirait de laisser stationner
deux cavaliers la porte de l'église, afin de donner
avis de la sortie de la procession aux troupes qui se
tiendraient prêtes dans les casernes et qui, en quel
ques minutes se trouveraient sur les lieux.
Les sentiments de bienveillance que le clergé pro
fesse en faveur de l'année ne se sont point révélés en
cette circonstance.
Le nonce du pape, les évêques de Cambray et de
Gand s'étaient rendus Bruges pour la procession.
Il y avait peu d'étrangers en ville hier; le tort que
leurabsencea fait aux lieux publics est considérable.
Journal de Bruges.)
Le célèbre Soyer, le Carême del'Angleterre, vient
d'adresser la circulaire suivante aux rédacteurs en
chef de tous les journaux de l'Europe
Gore-Housr, Keusiiig'.ou (aucieu liôtel de M11" la
oomle&se de Btessiuglou
Monsieur
Au moment où chaque nation envoie la grande ex
position universelle de Londres les produits de son in
dustrie, vous y serez sans doute amené [vour en rendre
compte. J'ai conçu, cette occasion, l'idée d'offrir la presse
en général un banquet d'inauguration dans le grand éta
blissement que je m'occupe, en ce moment, d'organiser
sous le titre de Symposium universeloù pourront se
réunir la fois cinq ou six mille personnes ce sera, pour
moi, une heureuse occasion pour un hommage bien
6incèrc de ma reconnaissance la presse de l'univers,
qui m'a si souvent traité avec une bienveillance extrême,
et de la mettre mèmed'appréeier, parcelle occasion, les
progrès de l'art culinaire en Europe.
i> Je serai très- honoré, monsieur, si vous voul iez bien
accepter mon invitation ou, défaut, m'adresscr votre
correspondant Londres.
i> Au Symposium universel on se réunira le 15 mai,
5 heures du soir.
Agréez, monsieur, l'assuranfce de ma parfaite consi
dération. A. Soyeii.
Nousapprenousd'utie manière peu près positive
que la reine Marie-Amélie arrivera aujourd'hui
Laeken pour y passer environ un mois. L'auguste
veuve du roi Louis-Philippe sera accompagnée du
prince de Joiuville; mais celui-ci ne restera que
quelques jours en Belgique. Après son retour eu
Angleterre, M. leduc et M1*0 la duchesse de Nemours
viendront aussi passer quelques jours Laekeu.
La situation des eaux de l'Escaut présente quelque
chose d'effrayant pour toute la magnifique vallée de
ce fleuve, depuis Tournay jusqu'à Gaud, c'est-à dire
aur un parcours de vingt-cinq lieues. Les eaux, loin
de diminuer, augmentent encore chaque jour,-et
maintenant l'échelle du pont Notre-Dame en cette
ville marque dix-huit pieds d'eau de hauteur. Dans
les villages eu aval de Tournay, toutes les terres
basses sont inondées comme lors de la grande inon
dation du mois d'août dernier; et, sur le cours du
leuve cette inondation s'étend souvent plus d'un
jnarl de lieue de largeur. Cet état de choses si affli
geant est dû aux tenues d'eaux qui se font dans la
ville de Gaud l'usage des usines, etc., tenues qui
■mpèchant l'écoulement des eaux supérieures, pro
duiseut ces désastreux débordements-
D'nprè9 les nouvelles que nous recevons d'Aude-
oarde, il faudrait plus d'un mois pour écouler les
eaux or, nous sommes en mai, c'est-à-dire l'é
poque où les prairies ont besoin de végéter et où leur
séjour prolongé en fera du fumier. La perte résul
tant de ce désastre est évaluée plusieurs millions,
car on peut dès maintenant prédire que la récolte
des foins de la magnifique vallée de l'Escaut est en
grande partie perdue pour cette année.
Nous appelons l'attention la [dus sérieuse du gou
vernement sur les faits qui précèdent.
(Courrier de l'Escaut
Mons. Ainsi que nous l'avons annoncé hier,
.VI. de Bocarmé est arrivé ce matin, i i heures i5
minutes, la prison de Mons. Parti quatre heures
de lournai, dans une voiture de place, il a suivi la
route de celte dernière ville Mous qui passe par
AtIiIl occupait dans la voiture la dernière place
deux gendarmes se trouvaient sur la banquette du
lond, uri autre était placé côté de lui sur l'autre
banquette.
Trois gendarmes cheval entouraient la voi
ture. M. de Bocarmé a le physique mâle et énergique;
les moustaches, la barbe et les cheveux très-épais.
En descendant de voiuire, il s'est élancé d'un pas
fermesur lesdegrésde la prison, où deux gendarmes
qui l'avaient précédé, l'ont pi is l'un parla main,
l'autre par le bras; ce moment, \1. de Bocarmé a
rejeté la tête en arrière comme pour secouer ses
cheveux. Il était coiffé d'une casquette en peau de
loutre et portait une petite redingote brune.
Mm" de Bocarmé, partie aujourd'hui midi de
Tournai, a suivi la route de Sairtt-Ghislain et est
arrivée Mons vers sept heures. Elle occupait dans
la voiture une place sur la banquette du fond; côté
d'elle se trouvait' un gendarme, deux autres occu
paient la banquette de devant. .Vlnie de Bocarmé était
vêtue en deuil.
L'affaire de Bocarmé occupe sérieusement
paraît-il, le parquet du tribunal de notre ville. Nous
apprenons que M. le conseiller Lion et M. Demar-
liaix, procureur du roi,accompagnés d'un greffier, se
sont rendus au château de Bury'pour inspecter les
lieux où s'est perpétré l'assassinat de M. Eougnies.<>
1
Nécrologie. M. Frédéric Quanonrie,d'Antoiug.
architecte, vient d'être enlevé,Tournay, en moins
de huit jours, des suites d'un bouton, dit charbon
ardentqui lui est venu sur la lèvre, le lundi de
Pâques. 11 y a trois mois, un M. Michel Borremans,
négociant Bruxelles, sentit un boulon dit même
genre sur sa lèvre au moment où 11 se faisait raser, et
trois jours après il était décédé. L'Histoire de
Tournay rapporte qu'en loqz, ce mal a enlevé
tellement de monde,que des pi ocessions ont eu lieu
et que la cathédrale ne pouvait contenir la toule des
fidèles qui venait pi ier pour an êter ce fléau.
KKlUtfM»
Exposition universelle de Londres.
A l'occasion de l'exposition universellede Londres,
les dispositions suivantes sont arrêtées
Art. i*r. Les exposants belges et étrangers seront
admis, l'aller et au retour, dans les voitures de
première classe avec des coupons de deuxième classe,
et dans les voitures de deuxième classe avec des
coupons de troisième.
Art. i. Pour avoir droit celle faveur, ils devront
présenter, au bureau de départ, une déclaration
délivrée par le comité d'exposition de leur localité,
sur imprimés talon; ces imprimés seront envoyés
aux comités, sur leur demande, par les soins du
directeur de l'exposition.
Art. 3. Sur l'exhibition de cette déclaration, le
bureau de départ délivrera un coupon de la clas'àé
dont le voyageur payera le prix, après avoir appliqué,
au inoyeu d'un composteur, les mots valable pour
la première ou la deuxième classeselon le cas, en
ayant soin d'indiquer la classe de voiture que le
voyageuresl autorisé occu per. Le bureau de départ
justifiera la délivrance des coupons de l'espèce, par
la production du talon qu'il détachera de la déclara
tion.
Art. 4- Les bureaux d'Ostende, Mouscron, Quié-
vrain ou Anvers retireront aux exposants revenant
de Londres, en échange du coupon qu'ils leur déli
vreront, la déclaration dont ils sont porteurs, et
l'annexeront leurs relevés journaliers.
Art. 5. Les exposants arrivant d'Allemagne seront
porteurs de coupons de service belges-l'hénaus éga
lement timbrésaucomposteur comme valables pour
la classe de voilures supérieures, soit qu'ils aillent
s'embarquer Oslende, soit qu'ils se rendent en
Angleterre par Mouscron.
Art. 6. Il n'est porté aucune exception aux condi
tions ordinaires du transport des bagages.
L ouverture de la grande exposition de Londres a
eu lieu hier, au milieu d'une foule iminensa de
spectateurs de toutes les nations. Au moment où S.
M. fa reine Victoria a prononcé ces mots: L'exposi
tion est ouverteune salve d'artillerie tirée d'une
batterie placée près de la petite rivière Serpentine, a
retenti sur la ville. L'ordre n'a été troublé suraucun
point.
Le montant des souscriptions jusqu'au 22 avril
s élevait environ a i,boo,ooo fr., et les dépenses du
palais de cristal 3,«00,000. Il reste ajouter le
produit des recettes provenant de l'admission du
public.
On estime qu'il est arrivé Londres, le 3o avril,
5o mille étrangers.
EXTÉRIEUR.
FRANCE. P.tnis, 3 Mai. Voici le texte du
11* bulletin saisi hier par la police au moment où il allait
voir le jour:
aux départements.
Citoyens
La république est en danger!
En présence des menées des royalistes, en présence
du travail souterrain des associations religieuses, en
présence de l'insolent défi de Louis-Napoléon et des pré
paratifs exterminateurs du pouvoir en présence de
la lâcheté criminelle d'une grande partie des commis du
peuple; en présence de l'esclavage dans lequel est tombée
la presse républicaine en prés -nce de la persécution qui
pèse sur les démocrates, et du pacte qui est juré et pour
suivi avec acharnement contre les travailleurs,
Peuple des ateliers peuple des campagnes que
dois-tu faire?
Les uns te disent
Souffre tout jusqu'au bout et laisse passer.
Les autres le disent
Préparc ta faulx et ta carabine; le moment est venu
de relever la tête
Lequel de ces deux conseils dois-tu suivre?
Attendre davantage, c'est tomber dans le piège que
nous tendent nos ennemis, c'est leur donner le temps de
nous forger de nouveaux fers, c'est laisser opérer la fu
sion, c'est laisser la'démocratie s'épuiser dans le marasme
et fénerveinent.
Non, non, plus d'attente! Assez de lâchetés et de
trâhisons
Il est de ces jours de fêtes marqués par la providence
pour être aussi des jours d'émancipation et de justice.
Nous louchons ce jour où, d'un bout de la France
l'autre, une seule volonté doit nous unir, un seul cri
doit êire jeté.
Restitution immédiate des droits du peuple.
Anéantissement complet de la loi libcrticide du
31 mai.
Que la voix du peuple se fasse donc entendre impo
sante et énergique dans chaque localité.
Et qu'au cri universel de
A bas la loi du 31 mail
Se mêle le cri de
Vive la république démocratique et sociale!
Saiut et fraternité.
u Le Comité central de résistance.
Hier, dans la soirép, un conseil des m'nistres a ru lieu
l'Elysée, 011 s'est occupé de la saisie faite aux Butignolles
d'une presse clandestine. M. le procureur de la républi
que et M. Carlier, préfet lie police, ont été appelés celle
séance. M. Carlier a, dit-on, fait au conseil d'autres com
munications importantes, In suite, desquelles plusieurs
arrestations ont été ordonnées en province par le télé
graphe.
ANGLETERRE. Lovons:», 1" Mai. Les
journaux ne renferment pas de nouvelles politiques im
portantes.
L'exposition absorbe l'attention.
On lit dans l'Express, du 1" mai L'histoire du l"mai
commence au départ de la reine de Buckinghatn Palace
pour se rendre au palais de la grande exposition.
Le jour s'est levé admirable l'atmosphère était belle
et fraîche le soleil était brillant tout annonçait qu'eu
égard sou climat, l'Angleterre se montrerait bien ce
jour là.
Le temps dura ainsi jusqu'à f l heures; le ciel se cou
vrit légèrement, des nuages se formèrent, mai se ressentit
d'avril, et vers 11 heures 1/2 la pluie inondait le Pare.
Cette ondée fut malheureusement courte, et cessa juste
au moment où le cortège allait se inettreenmarche.S. M.
put parcourir les rangs de ses Gdèles sujets, favorisée par
un vrai soleil anglais.
Tout Londres s'était donné rendez-vous dans le Parc.
Dès6 heures du malin, la population de Surrey traversait
les pouls en foule; les hordes du Far Est se précipitaient
dans Holboru et le Straud; de 8 1), Piccadilly, Oxford,