extérieur. FRANCE. Paris, i.3 Mai. M. le maréchal JLirvaez a reçu une longue lettre du comte de Tho- ninr, dans laquelle ce dernier lui donne les plus grands détails sur les événements dont le Portugal vient d'être le théâtre. Uuenouvelleassezgrave est parvenue aujourd'hui l'assemlilée, où elle jette quelque animation avant la séance. On assure que M. Delacour, notre minis tre Vienne, aurait fait, Dresde, une démarche conseillée par M. de Schwarzenberg et qui n'avait pas été convenue d'avance avec le cabinet. On remarquait que si le scrutin pour le vice- président n'avait pasabouli hier, ce qui a failli arriver, puisque M. Bedeau seul a été nommé, l'assemblée n'aurait eu personne pour la présider aujourd'hui, M. Dupin étant absent. On dit que les termes de la dépêche télégraphique, sur laquelle M. Em. de Girardin voulait interpeller M. le ministre de l'intérieur, et qui aurait été expédiée daus les Landes ,ne sont aulresque ceux-ci: Devant les manoeuvres de l'oppo-ition contre la loi du3i mai, le candidat du gouvernement sera celui qui maintiendra cette loi. Les journaux offrent, en général, peu d'intérêt aujourd'hui les questions politiques sont épuisées, les séances de l'assemblée n'ont pas d'incidents chacun semble attendre avec une sorte de recueil lement, l'heure bien proche où le pouvoir législatil va avoir se prononcer Sur la révision. Ou s'est beaucoup entretenu aujourd'hui dans les couloirs de l'assemblée d'un bruit qui courait de la mise en état de siège de cinq départements du centre,où les démagogues font, il ce qu'il paraît, une propagande des plus actives. Les centres de cette agitation, dit-on, sont surtout Tulles, briveset Limoges. Il est question de deux candidats pour remplacer M. le général d'Hautpoul comme gouverneur géné ral de l'Algérie Ce sont M. le général de la Hitte et M. le général Bouijolly. Mais M. le général de la llitte serait obligé d'attendre que le délai constitu tionnel de six tnoîs,imposé lotit représentant pour accepter un emploi, soit expiré, et la situation ac tuelle de l'Algérie réclame un choix immédiat et définitif. ANGLETERRE. Londres,/*» i3 Mai. Hier soir il y a eu grand concert au palais Buckingham. Le nombre des invités était de 35o. On y remar quait les princes étrangers qui se trouvent en ce moment Londres, lecorps diplomatique, plusieurs étrangers de distinction eL l'élite de la haute société de la capitale. Les principaux artistes du théâtre de S. M. et du théâtre royal italien, M"" Grisi, Castel- lan, M11" Dupiez, Gardotii, Mario, Formes, Lablan- che se sont fait entendre dans ce concert. A n heures, le souper a été servi dans la graude salle manger du palais. Hier, dans l'après-midi, la duchesse de Kent et la princesse de Prusse ont rendu visite la duchesse d'Orléans et a la duchesse de Nemours, Glaremont. Hier soir a eu lieu dans le local de Willis Rooms, Londres, le banquet offert par la Société des Arts aux artistes anglais et étrangers qui ont envoyé des ouvrages l exposition universelle. Le nombre des cou vives était de cent parmi lesquels on remarquait quelques artistes fiançai», allemands, italiens, mais aucun artiste belge aucun a. liste de cette nation ne se trouvant Londres en ce moment. La corporation de Londres a décidé samedi qu'elle offrirait un banquet aux étrangers de distinction venus a Lundi es h 1 occasion de 1 exposition univer selle. Le banquet aura lieu Guildhall. La compagnie des drapiers dont le lord-maire est membredoit traiter aussi au premier jour les étrangers de distinction que-l'exposition a appelés dans la capitale de 1 Angleterre. Ou dit que la plu part des autres compagnies de la cité se proposent d imiter cet exemple et qu'il y aura rivalité entre ces corporations bourgeoises pour remplir, d'une manière aplendide, les devoirs de l'hospitalité en vers les étrangers. Le nombre des colis reçus l'exposition univer- s elle jusqu'au o mai s'élevait io,o55 pour l'étran- S*G et i ,3 i y pour les colonies britanniques. Daus le levé des colis reçus de 1 étranger la i'rauce ligure pour 3,54o, la Prusse pour 1,099,la Belgique i,o56, les Etats-Unis g3o,l'Autriche 686, la Hollande 216. ESPAGNE. Madrid. 8 Mai. L'état inté ressant de la reine Isabelle II n'est plus douteux. On dit qu'elle a formellement déclaré ses trois méde cins, les docteurs Gutierrez, Sanchez el Drument, que désormais elle entendait se cotif rmei toutes leurs volontés, et qu'elle ne sortirait qu'autant qu'ils le lui ordonneraient, leur demandant en outre de lui prescrire un régime hygiénique qu'elle suivrait ponctuellement. De cette manière, aurait ajouté la reine Isabelle II, tout le mérite comme toute la res ponsabilité vous appartiendra; c'est ma volonté. L'état de la reine Marie-Christine e9t très-satis faisant. Les médecins n'ont pas même signalé un léger accès de fièvre la suite de l'accident qui lui est arrivé .i Aranjuez. Le roi don François d'Assises s'est rendu aujourd'hui cette résidence royale avec ses jeunes frères. Il paraît qu'il compte s'y établir pendant le mois de mai, et que tous les jours il viendra voir la reine Madrid. POLOGNE. On écrit du grand-duché de Po- sen, la Gazette fie Coloyne: Les correspondances de Varsovie parlent de la salutaire influence exercée sur les fabriques de la Pologne par les nouveauxrapports dotianiersavec la Russie. Toutes reçoivent de l'empire de si fortes commandes qu'elles sont peine en état d'y satis faire. Une grande activité règne surtout dans les fabriques de draps, auxquelles l'abolition des doua nes ouvre les marchés de l'Orient. Odessa leur a fait des commandes très-importantes. Les tisse rands qui n'avaient pas d'occupation depuis quel ques années, en ont retrouvé et cherchent partout des ouvriers étrangers, aux conditionsles plus avan tageuses. Fait» divers. Les dernières nouvellesd'Haiti,reçues par la voie des États-Unis, contiennent quelques détails sur le complot formé pour renverser le gouvernement de l'empereur Soulouque et rétablir la république. Les conspirateurs étaient des noirs et non des mulâtres, le complot a été découvert par l'autorité la'suite de l'arrestation d'un individu accusé de vol en fouillant sa demeure "on a trouvé'des papiars qui ont mis au jour toute la conspiration. Elle avait des ramifications dans l'île toute entière. Plus de 100 personnes ont été arrêtées au Cap Haïtien et un grand nombre en outre au Port-au-Prince parmi elles plusieurs hauts fonctionnaires. Il est probable que de nouvelles exécutions auront lieu, indépen damment de celles qui ont été consommées déjà. Tentative de désordres Lisbonne. Nous recevons, par voie de Madrid, des nouvelles de Lisbonne du 6 mai au matin. Un soulèvement populaire a eu lieu Lisbonne, dans la nuit du 3 au 4. La troupe est sortie de ses quartiers sans rien entreprendre contre le peuple. La garde municipale a seule fait quelques décharges qui ont blessé plu sieurs personnes. Les autorités avaient publié différentes proclama tions exortant la population rester calme. Quelques bataillons ont voulu se joindre au mouvement, mais l'attitude des chefs a prévenu toute défection parmi les troupes qui, au départ du courrier, étaient consignées dans leurs casernes. Les journaux publient des communications des commandants militaires des provinces, qui tous manifestent leur adhésion au maréchal Saldanha. Le roi est arrivé le 5 au soir a Lisbonne, accom pagné de plusieurs officiers supérieurs. La plus grande partie des troupes, qui composaient sa pe tite armée, Tout abandonné et se sont rendues Oporlo. La reine avait fait appeler le comte Das Antas avec lequel elle avait eue une assez longue confé rence. On assure que le comte aurait représenté S. M. que la crise laquelle le Portugal est eu ce moment en proie, ne peut être résolue par le ma réchal Saldanha contre lequel le parti progressiste nourrit de grandes préventions depuis les événe ments de 1847. A la date des dernières nouvelles, le maréchal était Oporto occupé organiser eu quatre briga des les forceg dont il dispose. Le journal officiel du 5 publie le décret qui relire au comte de Thomar les fonctions d'ambassadeur Madrid. La Révolution, dans une seconde édition, assure que le nouveau cabinet portugais, le second depuis celui de Costa-Cabrai, a donné sa démission par suite de la résistance de la reine retirer M. Car ias Mascareuos les hautes fonctions dont il est investi. Une saisie de canons de fusil vient d'avoir lieu S'-Étienne, en France; elle est foudée sur ceque ces fusils, provenant tle fabrication belge, avaient été envoyés S'-Etienne pour y recevoir une prépara tion et y être montés. Nous lisons dans les journaux allemands que naguère la soeur du fameux brigand Schinderlianues, a été condamnée aux travaux forcés par le tribunal criminel d'Aschaffenbourg. Cette femme qui est aujourd'hui âgée de 64 ans, a un grand air de famil le avec son frère; elle a déjà subi 20 années de détention et a commis plus de i5o vols. Gand. Les environs de la station sont l'objet en ce moment de beaucoup de travaux d'embellis sement. Dans la rue de l'Agneau, depuis le pont Marcellis jusqu'à la rue Neuve Saint-Pierre, on construit plusieurs grandes maisons dont deux destinées pour magasins. Dans la rue Charles- Quint, on met la dernière main la porte d'entrée monumentale de la fabrique de M. LOusb.ergs, tan dis que, rue Digue de lirabant, on travaille avec activité au passage couvert de la Polka, Ostende. Le projet pour l'érection dans l'église paroissiale d'Ostende, d'un monument la mémoire de la Reine, a été confié, par l'administra tion communale, M. l'architecte Balai et M. le statuaire Fraikin. Ce projet est en ce moment sou mis au gouvernement. Courtrai. La semaine dernière, un voilurier nommé Bekaert, âgé de 54 ans, demeurant 5 Moor- seele, est tombé sous les roues d'un chariot Ledeehem el a reçu des blessures graves, auxquelles il n'a sut - vécu que quelques heures. Les chevaux avaient pris le mors aux dents et avaient renversé l'infortuné voiturier qui laisse trois enfants en bas âge. C'est demain que M. le procureur général Ganser doit porter la parole en audience solennelle de la cour d'appel de cette ville, dans le procès Pitteurs contre l'Etat belge, qui a été plaidé par MM. Roliu et Hennequin, et qui soulève la grave quesl ion de savoir si l'État est responsable du dommage causé a des voyageurs par la faute de ses employés du che min de fer. La fabrique de soieries, établie Deynze, sous la firme de Ricard Jeune et C», est en faillite. Ricard s'est enfui. Un journal de cette ville assure que le trésor public et des particuliers perdent des som mes considérables celle faillite. ■■■■-- i État-civil du 11 Mai au 17 inclus. Naissances: Sexe masculin, 7 idem féminin, 4; total, H. Un niort-né du sexe féminin. Mariages: Devuux Théophile-François, âgé do 23 ans, serrurier, et Procureur, Clémence-Fidèle, âgée de 26 ans, dentellière. MichielJoseph-Jean, âgé de 24 ans, charpentier, et De Grootc, Virginie-Malhilue, âgée de 23 ans, dentellière. Baratto, Charles-Alphonse, âgé de 24 ans, ébéniste, el De Wihter, Marié-Louise- Conslancc, âgée de 25 ans, dentellière. Clarys Ange-Albert, âgé de 27 ans, cordonnier, et Vlaemynck, Mathildc-Barbe-Jnlie, âgée do 26 ans, domestique. Décès De CorleLouis-Michel, âgé de 7» ans jour nalier, époux de Thérèse-Victoire Van Heeke, rue de Menin. Duliameeuw, Colette-Françoise, âgée de 60 ans, dentellière, célibataire, rue de Lille. Wullems, Cathérine-Cécile, âgée de 70 ans, dentellière, veuve de Théodore-Joseph Bonclle, rue des Chiens. Brault Julien; âgé de 88 ans, journalier, veuve de Rose-Claire Messejynépoux de Pélagie-Rosalie Ifevoracdt, rue de Menin. Enfants au-dessous de 7 ans sexe masculin, f idem féminin, 4; total, 5. niAncnÉ n Vwies. du 17 Mai 1851. Les prix du froment vendus au marché de ce jour sont descendus de 30 centimes par hectolitre. 301 hectolitres se sont vendus de fr. 13-40 17-20; en moyenne fr. 16-60 l'hectolitre. Il ne s'est présenté que 3 hectolitres de seigle; le 'prix moyen a été de fr. 13-20 l'hectolitre; différence en plus avec le marché précédent fr. 1-20 l'hectolitre. Les prix (le l'avoine ont monté de 43 centimes par hectolitre. 20 hectolitres se sont écoulés aux prix de fr. 8-30 8-87; en moyenne fr. 8-68 l'hectolitre. Il y a eu fr. 1-20 de hausse sur les prix des fèves. 12 hectolitres se sont vendus raison defr. 14-60 l'hectolitre en moyenne. Les prix des pommes de terre ont monté de 50 centimes par 100 kilogrammes. 2,200 kilogrammes se sont vendus raison de 9 fr. les 100 kilogrammes.

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Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 3