1,048 11* Année Jeudi, t2 Mai 1851. JOÏMAL D'YPBES ET DE L'ARRONDlSSEMEiYT. Vire! acquirit eunk INTÉRIEUR. ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50c.Provinces,4francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 30 centimes. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Ypbes, 21 Mai. DÉMISSION DU. MINISTÈRE. Ainsi qu'on pouvait le prévoir, d'après ia tournure que prenait la discussion du projet de loi modifiant l'impôt sur les successions, le mi nistère, après avoir vu l'a^icle déférant le ser ment l'héritier, rejeté par la Chambre, a déposé sa démission entre les mains du Roi. C'est un événement déplorable et d autant plus regretter, qu il sera fort difficile de sortir honorablement de I impasse dans laquelle opi nion libérale se trouve placée. La crise ministé rielle sera laborieuse, car les ministres qui abondonnent leur portefeuille, représentent, en dernière analyse, toutes les nuances du parti libéral. La question qui a amené la scission de la majorité libérale n'a rien de politique et, dans celle majorité de hasard qui a rejeté le serinent, il n'y a aucun moyen, croyons-nous, de trouver les éléments d'une nouvelle combinaison minis térielle. Nous donnons plus bas les opinions de quel ques journaux libéraux unanimes déplorer la détermination du ministère libéral, qui sem ble ne vouloir plus rester aux affaires. Les feuilles catholiques se réjouissent de la position difficile dans laquelle la Belgique va se trouver et cela, dans des circonstances qui peu vent devenir critiques d un moment I autre. Le parti clérical qui se dit conservateur, prend lâcbe de prouver de jour en jour davantage, est un produit mixte, et le mixte le pays le répudie, le hait et il ferait promptement justice, s'il tentait encore de gouverner. Ce n'est pas tout d abattre, il faut réé.Jifier: Ou prendra-t-on les éléments d une adminis tration nouvelle Serait-ce dans les deux nuances qui se sont coalisées, c esl-à-dire moitié dans les rangs d'un parti légalement vaincu, et moitié dans ceux des libéiaux scissiouuaires? Mais ce serait du mixte de la plus pire espèce, et une telle administration tomberait, nous le répétons, sous les sifflets de l'opinion publique. Puise- rait-on les éléments d'une administration nouvelle dans la théocratie pure, mais ce serait un anachronisme, un défi impossibles. Les ministres, en se retirant, ont obéi un sentiment de dignité que nous sommes loin de leur reprocher, bien que nous voyions leur retraite avec beaucoup de peine, parce qu elle peut avoir des suites très-graves. Cest au Koi maintenant aviser, il le fera avec la sagesse qu on lui connaît; peut-être, avant da se passer des services d hommes qui ont les sympathies générales, tiouvera-l-il bon de consulter le pays. Ce ne serait pas trop de 1 avis de tous pour connaître la vérité dont I expression ne se rencontre pas. coup sûr dans les derniers votes de ia Chambre. Journal de Bruges.) Sous la rubrique Opinion de la presse scr la crise ministérielle, les journaux remplissent leurs colonnes d extraits de toutes les feuilles du pays. Cela est long, fastidieux, ennuyeux. Nous uous au il est organise spéciale neut pour la derno- t. u i - i bornerons résumer ainsi I opinion de a presse: htion, quitte a abandonner a lui-meme, peu- UUI "eiu"1"1 lcau r r dant la lourmeule, le pays qu'il a mis eu révo lution. Le ministère se retire. La défection de quelques membres de la gauche, dupes d'une tactique du parti clérical, met le pays dans une situation des plus graves Trois grandes questions, dont il importail l'opposition de retarder la solution, allaient être tranchées: Ces questions sont La mise exécution de la loi sur l'enseigne ment moyen La question de l'armée La question des donations. Si la majorité était lestée compacte, unie, ces questions auraieul été résolues daus le sens libéral c'est ce qu'il fallait empêcher tout prix. Comment faire? Diviser pour régner de nouveau, ou tout au moins pour suspendre, relarder une solution, fut-ce même aux dépens de la tranquillité du paP- Le ministère était le représentant de celte grande opinion qui a triomphé en tB47 et qui n a fait que se fortifier depuis lors il a admi nistré sagement et sans passion; il a aidé le pays traverser sans encombre la grande crise de 1848, et c'est quand il organisait les moyens de prévoyance qui devaieut assurer la trau- quillité publique pendant ia crise probable de 1852, qu'une coalision s'est formée contre lui. Le ministère tombe avec l'estime publique vient de se retirer. Les journaux cléricaux chantent victoire, M. Frère, le communiste, qui avait lauJace de demander un denier pour I Etal ceux dont la fortune s'accroît par uu héritage, M. Rogier, le vollairien, qui voulait séculariser l'enseigne ment, qui se bornait inviter le clergé donner I instruction religieuse daus les établissements de l'état, au lieu de mettre ces établissements sous la direction exclusive de 1 épiscopat, en se prosternant ses pieds, position très-favorable pour avoir les choses un point de vue élevé M Rogier qui n'atlendail que le moment de licencier l armée et qui aurait eu peut-être le courage de supprimer l'impôt du sang la grande contrariété de tant de parents, qui brû lent de se débarrasser de leurs fils; M. Rogier qui a eu la stupide idée d'organiser l'ensei gnement agricole et d établir dans les Flandres des ateliers d'apprentissage; M. l'esch qui con tinuait, sans boute et sans vergogne, le monstru eux.système Dehaussy sur les donations; tout ce ministère, sous l'aile duquel le parti déchu fut si heureux de s'abriter au jour de loi âge et contre lequel, comme la couleuvre de la fable, il s'est acharné, le danger passé, ce ministère enfin ne recueille après sa cbûle qu'un surcroît d'injures du parti clérical. Les journaux auli-inouarchiques se félicitent aussi de la chûte du cabinet, ils espèrent le re tour de la théocratie pure; car une telle insulte au sentiment natioual, si elle pouvait avoir lieu, ferait bien mieux leurs affaires qu une adminis tration sage et progressive, comme celle qui la majorité factice devant laquelle il se relire, ne représente pas l'opinion publique, elle Quant aux journaux vraiment libéraux, ils regrettent tous la retraite d un cabinet qui a rempli toutes les conditions de son programme, qui a poussé très-loin la cure des Flandres, qui enfin a gouverné avee droiture et intelligence. Il est encore une catégorie de feuilles qui attendent pour se prononcer, de voir de quel côté du ciel politique le vent soufflera; l'expec- tati\e leur convient; elles attendent donc, prè les jeter la pierre aux hommes qui se retirent, et brûler un grain d'encens pour ceux qui arrivent. Rendant ce temps, la couronne avise, puisse- t-elle être bien inspirée La situation est grave et 1852 bien près. [Idem.) Démission du Ministère. Une foule considérable encombrait samedi les tribunes de la Chambre des représentants. Le bruit de la démissiou du cabinet s'était ré pandu, et celle résolution était l'objet de toutes les conversations. Ce bruit s'est bientôt confirmé. Après la lecture du procès-verbal et l'analyse des pétitions, M. le ministre de l'intérieur a demandé la parole et a douué lecture de la déclaration suivante u Le projet de loi en discussion aÈait pour but, daus sa rédaction primitive, de procurer au trésor des ressources évaluées plus de trois millions de francs. Ces ressources devaient éire prélevées sur de grandes valeurs immobilières et mobilières qui, eu matière de succession échappent aujourd'hui I impôt. Cu présence de l'opposition qui s'est mani festée dans la majorité de la Chambre contre une disposition principale de ta loi, le cabinet, guidé daus l'intérêt du pays par la pensée de maintenir l'unité et le bon accord au seiu de I opinion libérale, avait retiré celle partie du projet, espérant réunir pour les autres disposi tions de la loi une majorité suffisante il éprouve le regret de u'avoir pu atteindre ce but. Les votes émis par la Chambre, dans la dis cussion actuelle, oui fait counaitre au cabinet qu il ne lui était pas permis de compter sur le concours de la majorité pour le succès des me sures financières, dont la voie lui païaît impor ter essentiellement la bonne marche des afiFaires et aux intérêts du pays. En conséquence, les membres du cabinet ont cru devoir remettre leur démission entre les mains de 8. M. Nous demandons que les débats sur la loi actuelle ne soient pas continués, et nous nous tenons la disposition de la Chambre pour la discussion des autres projets sur lesquels des rapports sont préparés et particulièrement des projets qui présentent un caractère d urgence. La lecture de cette déclaration a été entendue dans un profond silence puis la Chambre s est ajournée lundi. La séance n'a guère duré qu'un quart d heure. Crise ministérielle. On lit dans I Observateur M. le président de la Chambre des représen tants a été appelé au Palais, 11 heures du matin. D'après les bruits qui transpirent sur l'entre vue que M. Yerhaegeiia eue avec S. M., et que uous avons lieu de croire exacts, l'honorable pré sident aurait été ebaigé de constituer une nou- velle administration. M.Yerhaegenaurait soumis

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 1