Faits divers.
S. M. diverses eonsidéralionsqui lui semblaient
•'opposer une combinaison de cette nature.
On assure également qu'à la suite de cette
entrevue, S. M. aurait appelé M. Dumon-
Dumortier, président du sénat.
Différents bruits ont couru relativement la
formation d'un cabinet catholique. Ces bruits
sont tout simplement absurdes. Ce n'est pas
aujourd'hui que l'on pourrait remplacer M
Frère par M. Malou, et M. Rogier par M. de
Theux. Un ministère mixte est non moins impos
sible, toute combinaison clérico-libérale serait
sifflée et mériterait de l'être, hn présence des
embarras réels de la situation nous ne croyons
pas que la retraite du cabinet soit définitive,
l'exception peut-être de M. Frère, qui se trou
ve plus directement engagé que ses collègues
et qui refuse, dit-on, absolument de conserver
son portefeuille, l'exception aussi de M. Tesch
qui aurait manifesté l'intention formelle de se
retirer les autres membres du cabinet nous
resteraient. M. Verhaegen, président de la
Chambre, a été appelé au Palais, lia, paraît-il,
refusé de composer un nouveau cabinet et a
exposé S. M. les considérations qui lui sem
blaient s'opposer une nouvelle combinaison.
On parle beaucoup de M Delebaye, pour
l'un des portefeuilles vacants.{Gazette de Mont.)
Le receveur descontributions directes de la ville,
prie les contribuables qui, jusqu'à ce jour, n'ont
pas encore payé les termes échus, de vouloir bien le
faire dans le courant de ce mois, an plut tard, en
les prévenant que passé ce délai, ils y seront sommés
officiellement par les voies ordinaires.
On lit dans le Journal de Liège
Nous n'avons rien appris de nouveau sur la
crise ministérielle; seulement, nous croyons
pouvoir démentir le bruit qu'on avait fait cir
culer hier eu ville, la formation d'un cabinet
clérical, agréé par le Roi et armé du droit de
dissolution des chambres.
Cette nouvelle est trop invraisemblable pour
que nous y ajoutions la moindre foi.
S'il était question, dans la pensée de la
Couronne, de recourir une dissolution des
chambres, il est probable qu'elle chargerait le
ministère actuel, qui a jusqu'à présent justifié
sa confiance, du soin de présider cette mesu
re extraordinaire.
Le ministère, qui vient de tomber en disso
lution a été au pouvoir depuis le 12 août
1847 il a donc géré les affaires de l'Elàt
pendant trois ans, neuf mois et cinq jours
mais dans ce laps de temps, il a subi de nom
breuses modifications. M. Veydt a d'abord
quitté le ministère des finances, où M. Frère,
qui était la tête du déparlement des travaux
publics, l'a remplacé. M. Roiin a succédé M.
Frère, puis est venu M. Van Hoorebeke, de
sorte que ce déparlement a eu trois ministres
en trois ans et neuf mois.
Il en est de même du ministère de la guerre
MM. Chazal, Brialmont et Rogier l'ont successi
vement géré.
M. Tesch a remplacé M. De Haussy au mi
nistère de la justice, de sorte que des ministres
nommés le 12 août, il n'y avait plus que MM.
Rogier, Frère et d'Hoffschmidl au pouvoir.
Le ministère ne s'est pas retiré parce que la
Chambre avait rejeté le serment, mais parce
qu'un ensemble des voles mettait le ministère
dans l'impossibilité de poursuivre sa marche.
(Observateur.)
On lit dans un journal de Bruxelles
Deux membres des chambres seraient
d'après les bruits parlementaires d'hier soir,
particulièrement agréables au Roi, s il s'agissait
sérieusement de remplacer le ministère Rogier.
Ce sont, MM. Delebaye et Dumon-Dumôrlier
le premier, vice-président de la Chambre, le
second, président du Sénat.
On écrit de Pâturages
C'était gala dans la famille N... qui n'atten-
daitquelc moment où la ménagèreannoncerait
son dîner cuilà point.Tout coup, un bruit épou
vantable se fait entendre dans la cheminée
marmites, casseroles et contenu volent eir éclats
au beau milieu de la chambre et là jonchent
des débris de briques, de tuiles, etc. Les R P.
avaient fait la veille une effroyable peinture de
l'enfer, et cette pensée, revenant l'esprit de
chacun, crut que le diable descendait par la
cheminée et cette frayeur augmenta quand on
le vit étendi e deux ailes rayon liantes, mais salies
par la suie qui l'avait accompagné en opérant
sa descente... sans parachute c'était tout bon
nement le paon de M. Dubois, qui s'était
amusé a faire dégringoler une partie de la
cheminée et avait forcé la crédule famille fuir
de tous côtés eu implorant les 365 saints du
calendrier.
EXTÉRIEUR.
FRANCE. Paris, 17 Mai. On disait ce
matin, au miriislèiede la guerre, que l'on allait être
obligéd'envoyer de nouvelles troupes en Algérie
pour augmenter l'effectif des troupes expédition
naires, envoyées contre les Kabyles. Les Kabyles ont
eu le temps de prendre des mesures depuis six mois
qu'il est question d'aller les attaquer, et ils se sont
organisés«lit-on d'une manière si complète, que
les troupes dont M. le général Saint-Arnaud peut
disposer, ne seront pas suffisantes,ou du moins qu'il
faudra traîner la guerre eu longueur au risque d'un
soulèvement dans les autres tribus arabes. 11 parait
néanmoins que cet envoi de nouvelles troupes ren
contre des objections dans le sein du cabinet. 11 né
cessitera une demande de crédits extraordinaires et
l'on craint que (a majorité ne soit pas disposée
l'accorder.
Dans les réunions parlementaires légitimistes, M.
Berryer a soutenu hier la révision de la constitution,
en déclarant qu'il fallait que la légitimité arboiât
bien haut son drapeau M. Berryer a été, de l'aveu
même de ses adversaires, beau d'éloquence et d'en-
trainement^ t jj
Le Journal des Débatt présente les aperçus sui
vants sur la conduite de Saidanha
Maître de la situation, pour quelques jours au
moins, le maréchal, malgré ses protestatiousdelidé-
lilé, et contrairement aux promesses qu'il fait la
reine danssa correspondance, s'obstine a ne pas bou
ger d'Uporto. Nommé président du conseil, il n'a
pas accepté, bien que l'honneur lui fît une loi de
prendre le fardeau des affaires après les avoir mises
dans une situation si déplorable appelé Lisbonne
par la reine, il affecte de croire des périls, des
perfidies qu'il ne peut réellement pas soupçonner,
puisque les moyens de transport misà sa disposition
par le gouvernement et par le commodore anglais
Martin lui permettraient d'amener avec lui daus la
capitale un corps de troupes supérieur en nombre
la garnison de Lisbonne, qu'on offre d'ailleui sd'éloi-
guer si elle pouvait lui causer quelque ombrage.
Au lieu de se rendre au poste où le devoir l'ap
pelle, il s'occupe repartir entre ses courtisans la
curée desemplois et des (onctions publiques;a créer,
toujours au nom de la reine, il est vrai, des vicomtes
et des barons, ce qui ne l'empêchera peut-être pas
d'être représenté dans quelques jours comme un
héros de la cause démocratique; et, en attendant, il
ne fait rien de ce qu'il devrait pour essayer de tirer
son pays des périls de l'anarchie qu'il a lui-même
appelés.
Après ce qu'il a fait, si nous devions croire eu-
coreà la naïveté du:maréchal nous penserions peut-
être qu'il s'ainuse maladroitement, mais innocem
ment, jouir de sa déplorable victoire, sans Songer
au lendemain. Mais cette illusion n'est guere per
mise aujourd'hui l'on peut malheureusement
craindre que le maréchal Saidanha, en perdant si
inutilement des heures si précieuses, ne se propose
de laisser aux partis extrêmes le temps de renverser
Lisbonne le tiôue de la reine.
11 s'emble vouloir s'arranger pour arriver trop
tard et pour avoir quelque apparence de dire Je
le regrette, j'aurais bien voulu l'empêcher, mais cela
n'a pas été eu mon pouvoir.
Une scène d'apparence fort tragique, mais qui
s'est dénouée d'une façon comique, a eu lieu ces
jours derniers dans la cour d'une maison de la rue
de Paris Belleville, où se trouve un puits profond,
A l'entrée de la nuit, divers locataires de la mai
son causaient non loin de ce puits, lorsqu'ils enten
dirent une voix lamentable demandant du secours.
Vile chacun en mouvement l'un alla chercher un
falot, l'autre des cordes; pendant ce temps, d'autres
dialoguaient avec le malheureux tombé dans le
puits, cherchant se faire expliquer sa position
pour mieux lui venir en aide.
On fit descendre le seau au puits après y avoir
attadié des cordes de renfort, et dès qu'il toucha
l'eau, on entendit la voix s'écrier «Je le tiens, bon!
tirez. Tout le monde se mil k tirer la corde et fit des
efforts; mais on fut étrangement surpris de ne sen
tir que le poids ordinaire du seau d'eau si bien
qu'on s'arrêtainterrogeant les profondeurs du
puits. Tirez donc, tirez donc! dit la voix, je suis
dans le seau.
C'était inexplicable, car le seau était aussi léger
que de coutume, et une seule personne eut suffi le
monter. Cependant k mesure qu'il s'élevait, oti
entendit la voix se rapprocheret dire Oh merci
merci me voilà sauvé... C'est bien la première et la
dernière fois que j'attente ma vie... Me voilà me
voilà
En ce moment le seau arrivait au bord du puits;
il était plein d'eau, et voilk tout, il ne supportait
personne. Pourtant la voix semblait en sortir, disant
toujours Me voilà me voilà
Chacun se regardait stupéfait, ne sachant plus
que dire. Une vieille femme présente fit le signe de
la croix et se sauva. Il était temps que la chose
s'expliquât. Après que la voix eut couru -pendant
un instant de droite et de gauche, se faisant enten
dre dans les coins de la cour, elle se fixa enfin sur
les lèvres d'un monsieur présent, locataire, nouvel
lement emménagé, et qui doué de la faculté de
veutriloquie, venait de donner ses voisins un
échantillon de son savoir-faire.
Opinion des journaux.
Indépendance. Le ministère se retire.
Nous l'en félicitons. Si nous fumes heureux de
voir arriver au pouvoir, il y a quatre années, les
hommes qui avaient nos sympathies politiques, if
est une chose laquelle nous tenions peut- être plus
encore: c'était de les en voir bien sortir. Sur ce
point, nous n'avons rien k regretter.
Messager des chambres. C'est mourir huit
jours trop tard: c'est la mort honteuse du fuyard
frappé au dos, au lieu du trépas héroïque du brave
atteint en pleine poitrine.
Nous ne pouvons nous défendre pourtant d'un
sentiment pénible en voyant finir de la sorte la
vie politique de M. Rogier et se terminer ainsi la
première phase de la carrière gouvermeulale de M.
Frèi e.
Ce sont là deux hommes auxquels le pays doit
bien quelque reconnaissance. Tout le monde rend
justice la loyauté, au dévouement, au patriotisme
de M. le ministre de l'intérieur; mais c'est aujourd'hui
un homme complètement usé, un vieux et fidèle
serviteur qu'il faut mettre la retraite avec toute la
déférence, le respect et la reconnnaissance dûs de
bons et longs services.
Chez M. Rogier, le sens politique est émoussé,
éteint ce n'est plus l'homme de l'époque. Non-
seulement il n'a plus l'énergie suffisante pour faire
le bien, mais même sa présence dans le cabinet a dû
être souvant un obstacle pour ses collègues. Qui sait
si ce n'est pas l'influence de M. Rogier que M.
Frère doit son triste décès Heureusement que les
ministres ressuscitent quelquefois.
M. Rogier devait expier le crime de l'ingratitude:
il avait partagé les torts de M. Chazal, il aurait dû
s'associer la disgrâce de son ami.
La Chambre a peut-être bien voulu punir M.
Rogier de l'impertinence avec laquelle il l'avait trai
tée la~ veille.
Quant M. Frère, nous ne dirons pas que nous
sommes attristés de sa chûte; non, M. Frère avait
besoin d'une leçon, il avait besoin, pour se défaire
des mauvaises habitudes contractées au pouvoir, do
rentrer dans l'opposition. L'opposition sera pour cet
homme remarquable k bien des égards, ce qu'était
la terre pour Anthée.
Mais cet homme vers lequel nous attiraient nos
sympathies, nousaurions voulu le voir tomber grand
et fort; la mort des faibles, des lâches, des petits
ambitieux, n'était pas celle que nous souhaitons
pour M. le ministre des finances.
Nous étions réellement ses atnis, ses amis éclairés,
ses vrais amis, quand nous lui disions Posez la ques
tion de cabinet sur le principe large, démocratique,
de l'impôt sur les successions en ligue directe, suc-