Le soir huit heures, au moment que les fidèle» se réunissaient dans l'Eglise pour assister au salut et l'office du mois de Marie, le cri «le: Au feu! au feu! se fait entendre. Et en effet une épaisse fnmée entourait le clocher, et du côté sud même la flamme se fesait jour au-des sus du cadran. Le feu avait été mis au clocher par la foudre et avait couvé depuis quatre heures. Heureuse ment que de prompts secours ont pu l'éteindre. Tous les planchers des étages et quelques pou tres ont été consumées, et si les secours étaient arrivés plus tard il u y aurait eu plus moyen d éteindre les flammes. Qn ne peut pas encore évaluer le dommage. La foudre est entrée dans le clocher par une ouverture au-dessus du cadran sud, du moins on le présume parceque le plomb qui y fixe les crampons de fer est fondu. Le même jour la foudre est encore tombée sur un arbre au hameau het Hooyhe et au Gits- hery sur le moulin du sieur Bommelaere; dont elle a endommagé les ailes. La crise ministérielle n'a reçu jusqu'ici au cune espèce de solution. Le bruit courait la Chambre que M. Durnon- Dumortier, président du Sénat, avait été de nouveau appelé au palais. Le fait est exact mais il n'en est pas de même des commentaires auxquels il a donné lieu. Des renseignements certains nous permettent d assurer que I hono rable président du Sénat n'a été appelé une seconde fois que dans le but de déterminer la portée des propositions qui lui avaient été fai tes dans sa première entrevue avec le Roi. On avait répandu dans le public le bruit que M. Dumon-Dumorlier n'aurait pas été chargé, comme l'avait été M. le président de la Cham bre des représentants, de constituer un minis tère, mais aurait été simplement invité entrer dans une combinaison ministérielle. Nous pouvons affirmer que le roi a chargé M. Dumon-Dumorlier de constituer un minis tère. Afin qu'aucun doute ne subsiste sur ce point, M. Dumon-Dumortier aura décider de nouveau s'il accepte ou s il n'accepte pas cette mission. L honorable président du Sénat n'est pas disposé, nous assure-t-on. accepter. On a parlé de dissolution des Chambres. Ce sont les représentants de la droite qui tâchent d'accréditer ce bruit ils espèrêht arrivera ce résultat. C'est une manœuvre, rien de plus. Nous sommes même d'assurer qu'il n'a pas été le moins du monde question de dissoudre les Chambres. La section centrale chargée de l'examen du budget de l'intérieur s'est encore réunie hier sous la présidence de M. Verhaegen. M. le ministre présent la séance, a person nellement témoigné le désir que la section cen trale exprimât son opinion sur les négociations qui ont eu lieu avec \1\1. les évêques, au sujet de l'exécution de l'article 8 de la loi sur l'en seignement moyen et que la correspondance qu'il a transmise la section fût publiée. Pauvre femme! Oui, pauvre femme! répéta Kildcrkin, et il essuya deux larmes qui coulaient sur ses joues. Et nos sœurs, demanda le page d'une voix tremblante l'archer ne répondit pas. Tu nous caches quelque malheur, s'écria le che valier; au nom du ciel, explique-toi? De qui est ce billet En le lisant vous saurez tout. Mais où sont-elles? Elles sont libres, répondit l'archer avec embarras. Et tu ne nous le disais pas s'écria le page. Libres répéta le chevalier en joignant les mains. 0 grand Dieu? que vous êtes bon et puissant Saisissant alors son frère par la main, Henri l'attira sur son cœur et le couvrit de caresses. Elles sont libres lu ne nous trompes pas Si lu savais tout le bien que tu me fais. Chère Margaret, je vais pouvoir l'écrire. Ami, tu feras parvenir mes pensées, n'est-ce pas Ce sera bien difficile, mais j'essaierai. Difficile, et pourquoi Ah Mais qui les a délivrées kildcrkin ne put résister son émotion, il passa le revers de ses mains sur ses paupières, et détourna la La section centrale, sans rien préjuger, a décidé de suspendre toute discussion jusqu'à la fin de la crise ministérielle. Rien de nouveau aujourd'hui de la crise mi nistérielle, rien, si ce n'est les bruits répandus par certains organes de l'opposition. Le minis tère restera dit l'un il reste, dit un second un troisième allant plus loin encore, affirme qu'il y a décision prise cet égard, et indique même la date de celte résolution, les condi tions de rentrée, etc. Nous n'avons rien dire des suppositions faites il est évident que toutes sont permises en temps de crise ministérielle, mais nous croyons pouvoir démentir tout ce qui, dans les bruits dont nous parlons, a un caractère posi tif. attendu que rien de semblable ce qu'on rapporte n'a été ni décidé ni résolu. C'est très-sérieusement que les membres du cabinet ont déposé leur démission entre les mains du Roi. On peut se retirer sans hésita tion quand on a si bien le sentiment d'avoir servi et défendu fructueusement les intérêts du pays, quand on reçoit tant de témoignages et tant de preuves qu'on est resté fidèle une politique conforme aux vœux et aux opinions de la majorité du pays, Maintenant les efforts tentés pour former une administration qui con tinue celle politique, aboutiront-ils? Les diffi cultés que celte formation rencontre seront- elles surmontées? Voilà ce que nous ignorons, tout en faisant des vœux sincères pour que ces difficultés disparaissent et que ces efforts abou tissent. On assure ce matin qu'il a été éciil de nou veau M. Dumon-Dumorlier, reparti pour Tournai, afin de tâcher de le faire revenir sur sa première détermination. Indépendance La chambre des représentants a reçu avant- hier deux pétitions intéressantes. L'une émane du conseil communal d Uylkerke, qui sollicite du gouvernement la garantie d'un minimum d'intérêt pour aider la création d un port de refuge Blankenbergbe. L'autre, adressée l'assemblée par des habi tants de Merckem, réclame des travaux destinés garantir des inondations les arrondissements d Ypres et de Furnes. Jeudi dernier, un vol de 606 fr. a été per pétré chez les frères Wyckhuyze Hooghlede pendant que tous étaient sortis les voleurs ont brisé un coffre, enlevé de l'argent et puis ils ont disparu. Le nommé André Vernieuwe, ex-portier du collège épiscopal de Rotilers et membre de la congrégation eu celte ville, a été condamné audience de Vendredi du tribunal correction nel de Bruges, un emprisonnement de trois mois, du chef dalteritat la pudeur. Il avait été poursuivi d'abord pour tentative de vol, et ce chef ayant été écarté, il a été condamné sur sa propre déclaration, en avouant qu'il nevou- téte. Burn, appuyé contre la porte, ne quittait pas des yeux ses prisonniers son visage grossièrement expressif avait pris un air consterné. Henri de Kervcn s'approcha brusquement de l'archer, et l'arrêtant par le bras, il lui renouvela sa question Qui les a délivrées? Vous le saurez par ce billet. On nous cache quelque catastrophe, mon cher Ange!... Où sont-elles? je veux le savoir; où sont-elles? Au palais de Westminster, murmura le soldat avec effort; et il sortit on toute bâte, suivi du geôlier. A Westminster, répéta le chevalier stupéfait mais c'est ud rêve Margaret près d'Edouard Jeanne près de nos bourreaux c'est impossible, mon frère, interrompit le page; hâtons-nous de lire ce billet; viens là dans ce coin, je tiendrai la lanterne... Asseyons-nous... Montre-moi l'écriture. Je ne la connais pas, dit Henri après avoir tourné et retourné le papier qui ne portait que celte suscription: Aux chevaliers français prisonniers. Ni moi. Les caractères sont évidemment côntrc-faits; lisons. Ab le cœur me bat. Le mien aussi, j'ai froid dans tout le corps. 11 me semble que quelque affreuse nouvelle nous lait point s'emparer de l'argent de la personne qui se trouvait près de lui, mais que c'était pour se livrer a l'action pour laquelle il a été condamné. On lit dans le Modérateur Rien n'égale peut-être le bruit qui a été fait par les journaux du fameux acte d'accusation dans l'affaire de Bocarmé. Cet acte d'accusation, dont la simple lecture devait occuper trois ou quatre audiences, remplissait plusieurs rames de papier, et nous avons vu le moment où il ne faudrait rien moins qu'une machine vapeur de la force de six commis-greffiers pour le his ser l'audience. Nous pouvons cependant affir mer qu'il ne contiendra pas huit feuilles d'im pression caractères compactes, et que vingt minutes suffiront amplement pour en donner lecture. Cet acte du reste n'offre rien de bien curieux et ne contient, pour ainsi dire, aucun document qui ne soit déjà public, grâce aux révélations intempestives de la plupart des journaux. M. Orfila assistera, dit-on, aux débats de l'affaire Bocarmé, où il serait appelé comme expert par les accusés. lin journal de cette ville dans le but d'exa gérer l'importance du procès Bocarmé, prétend qu'il durera quarante jours. Nous croyons être dans la plus stricte vérité en assurant qu'il n'en peut pas durer plus de dix on douze. (Étoile.) L'appareil électrique de la station de Liège a été brisé par la foudre. Il n'y a pas eu d'au tre accident déplorer, il en est seulement résulté une interruption momentanée dans les communications sur la ligne de Verviers. Le roi a dit plusieurs députés, au dîner de la cour qui a eu lien samedi dernier: Le vote d'hier est un malentendu. EXEÉKSEfJll. FRANCE. Paris, ïi> Mai. On prétend qu'un des motifs de l'entente cordiale qui existe entre le czar et Louis-Napoléon, est l'indifférence de la diploinuliefrançaise dans les affaires de l'Alle magne, que l'autocrate de Russie réglerait en maî tre. Les conférence» d'Ollmulz et de Varsovie, entre les trois souverains du Nord, n'ont d'autre but que de régler l'avance les décisions de la diète de Francfort. Ces conférences ne peuvent être contra riées que par la France et l'Angleterre; mais la complaisance du cabinet de l'Elysée, dit-on, laisse cette dernière puissance seule eu face de la question germanique; et par conséquent, le triomphe de la politique russe en Allemagne. Les républicains ont reçu laconsignede rester dans le calme apparent où ils sont restés jusqu'ici, et de s'organiser, en attendant, de manière pou voir être prêt et au courant, en moins d'une heure.de tous les événements parlementaires. A cet effet, on va créer, ce qu'il paraît, des postes dans chaque quartier, où des hommes de bonne vo lonté monteront la garde et se transmettront mu tuellement les nouvelles et les ordres, depuis l'assemblée nationale jusqu'aux faubourgs et la banlieue. attend; n'importe Il rompit le cachet qui fermait la lettre et lut voix haute Mon fils, Votre dernier jour n'est pas encore venu; la volonté divine a permis que vos amis secrets pussent vous être utiles dans l'affreux danger qui vous menace. Souve- nez-vous d'un pauvre moi né qui suivait les armées de n Warwick et qui vous tira de la mêlée Tewksbury souvenez-vous de la Barhe-Blanche, et vous connaîtrez celui qui se dévoue ici pour vous et votre jeune ami. Vous n'êtes enfermé que depuis vingt-quatre heures, etdepuis ce temps, des événements bien graves se sont succédés. Je ne vous parlerai que de ceux qui vous touchent personnellement. La comtesse de Rosiè- rcs et la marquise de Courtenay ont quitté leurs noires cellules de la Tour pour habiter les somptueux appar- tements de Westminster. Elles ont assisté ce matin, en toilettes magnifiques, aux réceptions royales, et ont pris rang selon leurs titres la cour d'Édouard IV, Mensonge et infamie dit le chevalier. Horreur dit tout bas le page. Et il arrêta Henri qui avait froisse le papier et voulait le déchirer: Lisons tout, cher frère; ton coeur peut-il croire la calomnie? {La suite au prochain ,V°.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 2