JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
LE PARTI CLÉRICAL
M01.Q51. 11e Année.
Dimanche, Ier Juin l§51.
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INTÉRIEUR.
Ypre», 31 mai.
A911 DES AVENTURES.
La crise ministérielle nous a dévoilé le parli
soi-disant catholiquesous un aspect peu
connu, mais qui donne la mesure de son pro
fond égoïsme et de son insatiable ambition.
Bien que la composition de la législature ne
lui laisse aucun espoir de se fourrer au pou
voir, eh bien tout en ayant l'air de faire fi,
de ce qu'il ne peut atteindre maintenant, tout
dénoté, dans sa tactique, qu'il ne demanderait
pas mieux que d'en lâter. Tous les journaux
de l'épiscopat ne cessent de dire que l'opinion
catholique est la plus nombreuse en fidèles,
qu'elle est en progrès et destinée aplatir les
libéralisiez. Depuis quinze ans, c'est le même
langage.
Après la révolution de 1830, le parli catho
lique s'est joué des libéraux et a visé une
dominaliou sans contrepoids. La hiérarchie ca-
scrutin consultée, une défaite le rendait sage et
désillusionné pour quelque temps, mais sans
(jamais lui faire perdre l'arrière-pensée d'arriver
ses fins, celles d'implanter la domination clé
ricale ou la théocratie déguisée en Belgique
On sait ce qui est arrivé en 1848. Les adhé
rents du parti clérical ont disparu momentané
ment. Le prêtre se renfermait dans son église
et, pour ses partisans laïcs, il n'en était plus
question, Ils étaient devenus plus libéraux que
ceuk qui avaient lutté contre eux pendant dix-
sept ans. Nouvelle preuve de ce que nousavous
dit si souvent que sans la hiérarchie ecclésias
tique le parli clérical ne pourrait exister.
Cependant, tout doucettement, l'audace lui
est revenue. Il a de nouveau dressé ses batte
ries et, ne pouvant lutter de front, il s'est sou
venu du divide et impera. Et ce travail de
dissolution a été aidé d'une espèce de fantas
magorie dont les adeptes savent tirer parti. De
plus belle, les huit jourmux de l'épiscopat
avefc les petites feuilles dfs congrégations et
des collèges ecclésiastiques ont poussé l'unis
son leur cri de défi et ont prétendu que la ma
Malines, Tir-
Thoui'out. ne
lérical ont ouvert
e beaucoup, c'est
tholique voulait réduire la Belgique au rôle de
province romaine, sous le procoosulat des évê- jorité du pays leur était acquise. Ces belles
ques. Mais, du moment que le pays, surpris 1 assertions, si elles peuvent éblouir quelques
et leurré, s'est pu rendre compte des projets et1
des intentions des 8nmiuat»ur« mîtc.Sc qui
voulaient s'imposer l'opinion libérale s'est
organisée pour combattre les empiétements du
clergé, et par les élections, la Belgique a fait sa
révolution légale et pacifique.
Au pouvoir, par surprise et fraude, le parti
clérical, mesure qu'il perdait du terrain ne
cessait de proclamer qu'il était sympathique au
pays et publiait, par ses journaux qu'il était
toujours certain du triomphe. Pendant quinze
ans, nous l'avons entendu ici, Ypres, chaque
élection communale, soutenir qu il allait 1 em
porter, que ses candidats devaient réussir et
invariablement il recevait un échec, et les can
didats qui se présentaient sous sa bannière,
étaient répudiés par la majorité du collège
électoral. On aurait pu croire que, fatigué,
feinté par ces désastres multipliés, il allait se
modifier, cesser la lutte, car pourquoi vouloir
s'imposer, si les électeurs ne veulent pas de vos
principes et craignent votre domination, quoi
bon s'opiniâtrer. si vos ruses et vos roueries
•ont percées jour, surtout après que les élec
teurs ont pu se convaincre, que les hommes
par vous patronés ne seront jamais les manda
taires de leurs commettants mais les gérants
exclusifs de vos intérêts, de vos passions, et
de vos calculs
Rien n'y a fait, ni les lourdes chutes ni le
liminationsuccessivedetousceux qui semblaient
ménager la chèvre libérale et le chou catholique,
le parli clérical affrontait les chances de l'élec
tion semblait se complaire la recherche des
aventures. Une opinion qui n'aurait pas l'ex
ploitation d'un pays pour but, ne voudrait pas
s'imposer par voie d'aulprité et lui prostituait
la religion l'exécution de ses idées de domi
nation. A chaque élection, avec une nouvelle
ardeur il descendait dans l'arène, plein d'es
poir, proclamant d'avance sa victoire, se par
tageant les fonctions, les émoluments, enfin on
pouvait dire réellement que ce parti aveuglé,
existait ea dehors de la société actuelle, tout
en ayant la prétention de la diriger. L'urne du
mis en état d arrestation; c'est un nommé Lom-
baert, Louis, garçon meunier, qui avait épousé,
depuis trois semaines peine, une femme avec
laquelle il vivait eri mauvaise intelligence; par
suite, il résolut de s'en défaire et mélangea de
l'arsenic avec la farine déjà réduite l'état de
pâte, qu'il envoya son boulanger. Malheureu
sement le boulanger la confondit avec d'autre
farine et, par suite de ce mélange, la femme
Lombaerl et six autres personnes qui ont mangé
de ce pain ont éprouvé des symptômes graves
d'empoisonnement.
Nous apprenons toutefois que, grâce aux
réactifs qui ont été employés temps aucune
d'elles n'a succombée celte tentative d'empoi
sonnement.
Le sieur Ch.-N.-F.-M.-G. De Ghelcke, doc
teur en droit Liège, est nommé juge de paix
du canton de Poperinghe, arrondissement
d Ypres en remplacement du sieur Cornette,
démissionnaire.
personnes, ne sont toulefas, en aucun poiat
fl ûccot'ti e**vo fait.) «t (jii6ic|U6j> élections
qui ont eu lieu, soit poir le sénat, soit pour
le conseil provincial. Ellessont loin d'indiquer
qu'un revirement quelconque se soit opéré
dans les sentiments du pays Les nominations"
de MM. Pecsteen-De Vrièiiî et Forgeur sont
significatives. Les choix fait
lemont, Bruges, Gand
veulent pas indiquer que le parti catholique ait
gagné en influence. Mais ((est égal, lisez les
feuilles cléricales, elles sont
ques, les plus influentes et, si l'argent des ca
tholiques ne servait les subsidier, aucune
n'existerait pendant un trimtstre
La crise ministérielle se prolonge et, pour en
sortir, les organes du parti
un avis qui paraît leur sour
celui de dissoudre la législature. Effectivement
cela pourrait être favorable leurs intérêts de
parli, n'ayant pas chance d« gouverner main
tenant, une dissolution pourrait leur donner
une majorité inespérée et d ailleurs, comme ils
ne doutent jamais du triomphe, ils se posent
déjà en arbitres souverains de nos destinées.
Mais si le parti clérical aime les aventures, nous
douions fort que le pays veuille se lancer dans
celte carrière. Au moment du danger, il verrait
de nouveau le parti catholique rentrer sous
terre et dire la société, en lui donnant sa bé
nédiction, qu'elle doit se tirer d'affaire comme
elle l'entend. Une opinion qui, dans un moment
où la société se trouve menacée de graves dan
gers, fait preuve d'une pareille couardise, ferait
très-bien de ne pas engager le pays dans une
vote dangereuse, d'autant plus qu'elle refuse
rail de veuir son secours pour lâcher de la
délivrer.
Il n'est bruit dans notre ville que d'une ten
tative d'empoisonnement qui a eu lieu dans la
commune d Hooghlede, dans la journée du 29
courant.
Si nos renseignements sont exacts, la justice
s'est rendue sur les lieux et le coupable a été
Demain, Dimanche, si le temps le permet,
la musique du 12e régiment se fera entendre
au jardin d'été de la Société de la concorde,
six heures de relevée.
VILLE D iriSÈS. -^OÏSEIt rSMSltiL.
Séance publique du Mercredi) 28 Mai i85i.
Présents MM. le baron Vanderstichele de
Maubus bourgmestre président Alphonse
Vanden Peereboom, Iweins-Fonleyneéche-
vins Pierre Beke, Charles Vande Brouke,
Boedl-Lucien, Legraverand, Martin Sinaelen,
Edouard Cardinael, Auguste De Ghelcke, Er
nest Merghelynck, Boedl,avocat, Louis Aunoot,
conseillers.
M, le secrétaire donne lecture du procès-
verbal du 24 Avril 1851; la rédaction en est
approuvée.
11 est donné communication d'une requête
du sieur Calleeuw, ancien entrepreneur en
celte ville, tendant demander que la ville lui
donne quittance de ce qu'il pourrait encore lui
devoir, moyennant le payement d'une somme
de 13 p. d u ne créance liquidée depuis long-
lemps. Déjà antérieurement, la ville a reçu du
çhef de celte créance, un acompte .de 50 p. j
Gomme ce dernier versement ne pourra s opé
rer qu'à la suite de l'issue favorable d'un pro
cès, le collège, au nom de la ville a accepté
ces propositions et le Conseil ratifie l'engage
ment contracté.
Le Conseil approuve le procès-verbal de la
location publique de quelques biens ruraux
appartenant la fabrique de I église S'-ÎVicolas
le total du Fermage s élève 300 francs, mais
une maison servant usage de blanchisserie, na
pas été louée par suite de 1 insuffisance des offres.
En second lieu. I assemblée appiouve le pro
cès-verbal de la location publique de proprié
tés rurales appartenant aux Hospices II offre
une diminution sur le prix antérieur. Le mon
tant des fermages au lieu de 11.510 francs, ne
s'élève qu'à la somme de 11,352 francs.
Le Conseil approuve la vente publique d'ar
bres tenue le 2 Décembre dernier, sur les pro
priétés de la même administration. Le produit
était évalué 4,872 fr. et le prix réel de la
vente est de 5,084 fr.