JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N'USl-tt' Année.
Jeudi, S Juin 18.11.
Vires acquirit eundo.
INTÉRIEUR.
LHÉ ©Maniai MLEAVCN*
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Tpber, 4 Jota.
Rien de positif en fait de nouvelles de la crise
ministérielle. Seulement nous lisons dans [Im
partial de Brugesune lettre d'un correspon
dant, que nous reproduisons simplement litre
de renseignement, sans rien garahtir.
Bruxelles, 5 juin.
Vous pouvez considérer la crise ministérielle
comme terminée,moins qu'un nouvel incident ne
vienne déranger ce quia été résolu. Le ministère
reste sans modification. C'était la seule solution
raisonnable et il est désirer qu'on s'y tienne.
On dit que l'acceptation du projet de loi sur les
successions en ligne directe est le lieu de réconci
liation entre le ministère et la majorité, mais je ne
garantis pas ce fait.
Beaucoup d'instances ont été faites pour arriver
un heureux résultat. On dira,j'entends d'ici l'op
position, comédie
Il n'y a pas de comédie. Le pouvoir est chez nous
un fardeau très-lourd, il faut de fermes convic
tions un grand courage et beaucoup de dédain
contre d'injustes attaques pour consentir s'en
charger.
Sur le petit théâtre de la politique, ce pouvoir est
encore plus lourd et plus intolérablè qu'ailleurs.
On y conduit de près, de trop près, les ambitions
pressées, les haines, les rancunes, les défiances les
passions y sont d'autant plus violentes, que l'objet
en est plus mesquin et la sphère plus étroite. Rêver
le ministère pour être ministre, le pouvoir pour le
pouvoir, c'est ce que l'envie et la médiocrité vani
teuses peuvent seules imaginer.
Nous avons eu de ces ministres, heureux de l'être
quelques jours pour pouvoir dire je l'ai été. Puis-
qu'etifiti nous avons un cabinet qui penseaux affaires
du pays, qui les fait avec intelligence et loyauté, qui
a de l'initiative et qui sait qu'un sage progrès est le
meilleur préservatif des révolutions, soyons-en fiers
et gardons-le.
Weiss a dit en fait de sottise, d'absurdité et de
mauvaise foi, tout est pensé, tout est dit, tout est
tenté. Il n'y a plus de singularité possible que celle
de la vertu. Je dis, moi en fait de gouvernement,
tout a été essayé, hors le gouvernement honnête,
iort de sa sagesse, de sa loyauté, de ses bonnes in
tentions, de ses progrès prudents qu'il réalise. Ce
gouvernement, nous l'avons, et, je le répète pour
Dieu, tenons-nous y. Si nous pouvions douter de ce
qu'il vaut, la haine du Journal dBruxelles et les
attaques de ses ennemis nous l'apprendraient.
(«DITE.)
LA sentence.
La nuit venait d'envelopper la vieille forteresse de ses
ténèbres; un lugubre silence régnait dans tous les bâti
ments de la Tour. La céllule où Henri de Kerven et le
page, attendaient avec angoisse la réponse de Margaret,
ihal éclairée par la lueur tremblante de la lampe que le
bon Kilderkin leur avait apportée, aurait èffrayé des
courages moins énergiques que les leurs les piliers, les
piloris et leurs chaînes projetaient de grandes ombres sur
les murailles, et le bruit monotone des gouttes d'eau qui
tombaient lentement de la voûte sur les dalles, augmentait
1 horrenr de ce lieu maudit. La lumière douteuse dé la
lampe leur avait servi relire plusieurs fois la lettre du
pèlerin, la commenter, la retourner dans tous les sens
de la pensée. Ge'lte lettre glaçait le chevalier d'épouvante;
et, sans jeteï d'odieux soupçons dans son cœur généreux,
le livrait, cependant, des terreurs, des doutes, des]
pressentiments funestes, dont Ange, moins troublé que'
son ami; cherchait le distraire.
11 employait tout le génie de sa belle Ame i rappeler les
Le malheur de ce gouvernement, c'est d'être sou
vent mal défendu. L'Observateur y met trop de
finesse, l'Indépendance trop de sans façon. Ce jour
nal ne daigne pas convaincre, il s'impose et on le
repousse. U nuit ses patrons. Les libéraux font du
sophisme et de la diplomatie 15 où il ne faudrait
que de I.a franchise. Ils défendent une bonne cause
avec des arguments, bons tout au plus pour les
mauvaises.
Une cérémonie bien touchante a eu lieu hier,
en l'église ejes R. P. Carmes Déchaussés. Les
élèves du collège communal avaient spontané
ment ouvert une souscription entr'eux, pour
élevçr un modeste monument en témoignage
d'amitié et de triste souvenir un de leurs
condisciples, Florimond Tertzweil, jeune hom
me recommandable par une générosité de
caractère peu commune et qu'une mort inopi
née enleva, il y a quelques semaines, au mo
dèle des pères qui faisait de ce fils chéri l'espoir
de ses vieux jours. Pour que l'érection de celte
faible marque d'attachement ne se fit pas sans
quelque cérémonie, un service funèbre a été
commandé en l'église précitée, où, outre tous
les élèves du collège accompagnés de leurs pro-
fessfeurset de MM. les membresde la commission
administratives'est trouvé réuni un nombre
considérable de parents et d'amis du défunt. Ce
sont là des actes qui honorent la fois leurs
auteurs et celui qui en est l'objet. Ce sont là des
actes qui prouvent que dans les collèges laï
ques, la religion n'est pas une lettre morte,
comme le prétendentdans un but peu chari
table, les soi-disant défenseurs de l'enseigne
ment rival.
Nous empruntons les lignes suivantes
XEmancipation
Une réunion de représentants a lieu ce
soir. Elle est en grande partie composée de
membres qui ont pris part la réunion de M.
Thiéfry. On doit y chercher une solution.
Tout est disposé pour amener un rappro
chement.
Demain dimanche, les ministres se réuni
ront chez M. Rogier et prendront une résolu
tion.
V Observateur^ dans un article longuement
raisonné, dit qu'il n'y a que deux solutions
ou le sacrifice de M. Frère et des mesures
vertus de la comtesse; il revenait sur toutes les preuves
d'amour qu'elle avait données; il s'épuisait la représenter
telle qu'il l'avait toujours vue, douce, tendre, fière,
dévouée; il en faisait une divinité, et grondait le cheva
lier de ce qu'il se laissait aller la soupçonner. Henri
écoutait avec extase tout ce que faisait le cher enfant; il
répétait ses mots les plus passionnés; il suivait tous ses
élans généreux, et se confiait avec un sourire doux et
triste la fois, ses inspirations, si bien d'accord avec
les siennes.
Comment veux-tu, mon bon frère, que la belle Mar-
garet se puisse dégrader au point de t abandonner, quand
c'est paramourpourellequc tu es enchaîné, prêt mourir!
Loin de moi cette pensée infâme... et cependant, je
me souviens de mon malheureux père; je me souviens de
cette rïUît fatale où il surprit notre secret.
Hélas elle n'est que trop présente ma mémoire;
il me semble que cette scène terrible s'est passée hier.
Te rappclles-tu qu'il nous prit tous les deux par la
maiù, qu'il nous pressa sur son cfleur, qu'il pleura comme
nous, avec nous; qu'il voulut nous instruire des malheurs
que l'amour traîne sa suite... L'une de ses pensées me
revient; elle est horrible, et ma destinée semble jusqu'à
présent la justifier tout entière Quand le caprice ou
financières du cabinet, et un ministère libéral
modifié qui administrerait au lieu de gouver
nerou une transaction avec la chambre qui
accorderait M. Frère l'impôt en ligne directe
comme compensation du serment, et permet
trait au ministère raffermi de gouverner ea
administrant. t
Le sénat a ouvert hier la discussion générale
d'un grand nombre de projets de loi. Deux
seulement ont fourni matière des observa
tions, celui qui alloue au département de l'in
térieur un crédit de 600.000 francs, applicable
l'agriculture, et un autre relatif un crédit
supplémentaire au département de la guerre.
Le premier de ces deux projets a obtenu
l'adhésion de la plupart des orateurs qui ont
pris la parole. M. Desmanet de Biesroe a seul
déclaré qu'il volerait contre, tout en approu
vant que le gouvernement vienne en aide
l'agriculture. Cela ne nous paraît pas d'une lo
gique parfaite.
Les Conservateurs.
L'op sait que pour éviter la dénomination
déshonorante de catholiques politiques, ceux-
ci essaient, depuis quelque temps, de se faire
appeler conservateurs- Le mot vous sourit tout
d'abord mais en l'examinant de près, et en le
rapprochant de leurs actes, l'on demeure bien
tôt convaiocu que ces.messieurs ne conservent
après tout que les abus et les privilèges.
En effet, si l'on examine attentivement les
votes, les faits et les gestes de nos représen-
sants qui siègent droite, et même de quel
ques peureux de la gauche, ne pense-t-on pas
qu'ils s'ingénient constamment maintenir une
foule d'abus passés, présents et venir?
Quelques exemples suffisent pour les dé
montrer.
Le ministère propose une répartition du
plus équitable des impôts, en faisant cesser le
privilège exorbitant dont jouissent, contraire
ment l'art. 112 de la constitution, les suc
cessions en ligne directe; les prétendus con
servateurs s'y opposent.
MM. Lelièvre et de Perceval demandent
l'abrogation de la détention préventive dans
tous les cas où il ne s'agit pas d'un crime. Les
conservateurs font la sourde oreille.
la vanité, qui fait la passion chez les femmes, n'existe
plus, disait-il, la femme délaisse celui qu'elle semblait
aimer par-dessus tout elle foule aux pieds ses vieux
serments, et n'accorde même pas sa pitié celui qui
marche pour elle et devant elle la mort
Ne répétez pas de semblables paroles, monseigneur,
s'écria le page en mettant la inain sur la bouche du che
valier.
Fou qtie tu es je ne te les rapporte que pour te dira
combien ma blanche Margaret diffère deces viles créatures.
Oli certes... Souvenez-vous de la route de Tewksbury
Londres; que d'amour ses regards vous ont témoigné du
haut de ce chariot que nous suivions pied
Oui, oui, chère Margaret Mais, ajouta Henri
d'une voix tremblante, elle était alors prisonnière ainsi
que nous; et aujourd'hui, si ce qu'a écrit ce moine est
vrai,elléest libre... et la liberté, quoi, qui la doit-elfe!
Encore? monseigneur, encore? vous accuserez donc
toujours mais c'est affreux - 1
Ma pauvre lé'.e est en feu, mon cœur est gonflé je
ne sais plus ce que je dis... Margaret, secria-t-il tout-à-
coup, ma belle fiancée, ma douce alliée, conserve ta pu
reté, sois noble, forte et courageuse jusqu'au bout, je t'en
supplie! ne souille pas en un jour la pureté queje te crois;