EXTÉRIEUR. Parlez-leur de caisses de retraite, de crédit foncier, de libre échange, de la suppression des octrois, du droit de vivre, et pour toute ré ponse ils vous jetteront la face l'épouvantai! <lu socialisme. Il est donc vrai de dire que le parti catho lique et les doctrinaires qui considèrent la so ciété qu'ils veulent conserver comme arrivée au point culminant de la perfection, ne sont après tout que des conservateurs d'abus. Les gardes-champêtres de Rolleghem ont ar rêté ce matin un jeune campagnard d'environ 18 ans. qui parcourait les champs, complètement nu, sans le moindre vêtement sur le corps et donnant des signes d'aliénation mentale. Con duit devant le bourgmestre, il déclara que celte nuit sa maison avec tout le mobilier avait été la proie des flammes; qu'effrayé et éperdu il s'était sauvé par une fenêtre, laissant son père et sa mère dans le plus grand danger au milieu de l'incendie. Puis l'esprit égaré, il se croyait tou jours poursuivi par cet élément destructeur qu'il voulait fuir. Ce malin, il se trouvait dans cet étal cinq lieues du théâtre de cette catastro phe. Après l'avoir vêtu convenablement, M. C. Vandermeersch, bourgmestre Rolleghem l'a fait conduire Courlrai la disposition du par quet. Il est espérer que ce malheur n'existe que dans l'imagination de ce fou. Les rensei gnements nous donneront des faits plus positifs. [Chronique de Courlrai.) Le président parti pour Dijon, où il doit assister l'inauguration d'un chemin de fer, a été accueilli dans toutes les localités qu'il a traversées avec un véritable enthousiasme. Un journal parle en ces termes de la réception qu'on lui a faite Tonnerre Nous venons d'assister l'une des plus brillantes réceptions qui aient été faites au pré sident. Il est arrivé ici par un temps magnifi que; dix heures quarante minutes, il entrait dans la gare, où il a été reçu par M. le sous- préfet de Tonnerre, accompagné des autorités de la ville et des membres du clergé. Nous avons vil des populations accourues d'un rayon de vingt lieues se placer sur le chemiu du pré sident et le saluer de leurs acclamations uuani- nies, aux cris de: Vive Napoléon Ces populations se déployaient sur un espace immense, ondulant comme les Rots d'une mer agitée. Ce qui nous semble le plus étrange en pré sence de cet empressement des populations, c'est le langage des journaux légitimistes et orléanistes. L'Union disait hier encore en par lant de la République Où est son droit où est sa raison d'être dans le nombre de ses partisans. Ils ne peuvent pas être ailleurs. Ce n'est pas sur le consente ment des générations qu'elle se fonde; elle a trois ans peine Ses racines n'ont pas pu pé nétrer daus le sol. Nos idées et nos mœurs ne sont pas les siennes: elle na fait ni notre natio nalité ni notre langue elle n'était pas hier. attends pour m'oublier que je sois mort pour toi, fais que je puisse en quittant la vie emporter ton image sans tache! alors mon supplice ne torturera que le corps, et mon àine ira t'attendre avec une fierté qu'elle ne tiendra quede loi! Assez! monseigneur, assez; vous vous plaisez donc me faire pleurer Cher enfant... pardon, j'oublie toujours que tu as trop de sensibilité pour recevoir la confidence entière de mes douleurs Mais je suis si près de ma dernière heure que malgré moi mon imagination m'emporte; pardon... Donnez-moi la main. Si vous êtes près de votre dernière heurepensez- vous que j'en sois plus éloigné C'est là mon ferme espoir... Taisrz-vous; vous avez juré de me tourmenter jusqu'au bout. On vient, écoutons. C'est le geôlier qui nous apporte le repas du soir et la réponse de Westminster. Dieu soit loué Ah il ouvre la porte le voilà. Eh bien, Burn, eh bien s'écrièrent les deux pri sonniers en se levant avec une égale vivacité. La lettre? mon ami, la lettre, demanda Henri. Le guichetier regarda ses prisonniers avec ctonne- ment et bonhomie. Elle n'a pas même de possession d'état, pour ainsi parler. Est-ce que trois années dans la vie suffisent pour constituer une possession Louis-Napoléon devrait une grande reconnais sance aux royalistes qui font ainsi ses affaires. L'ambassadeur de France Madrid a adressé au ministre de l'intérieur une dépêche d'une haute importance, la voici Par décret du 25, la reine de Portugal a dis sout la chambre des députés, en convoquant pour le 15 septembre les Corlès pour réviser la Couslil uliou. Les nouvelles Ourlés seraient chargées de ré viser la charte de 1832 dans le seus de la con stitution de 1838. La gendarmerie de Ghislelles vient d'arrêter les nommés J. Vergaerde, Henri Heltinckx et Françoise Moyaert, habitants de la commune de Weslkerke, sous prévention de fabrication et d'émission de fausse monnaie. Le nommé Vergaerde est un repris de justice. Les prévenus sont en aveu. ■■■titiaw Nous empruntons les détails ci-après une correspondance particulière de Mous. Les débats de l'a lia ire de Bocarmé continuent présenter un grand intérêt. Les dépositions de tous les témoins entendus jusqu'ici out fait naître dans l'auditoire les émotions les plus diverses. Les détails relatifs la situation financière des accusés, les moyens employés par eux et surtout par l'un d'eux pour se défaire de créances insignifiantes, ont surtout impressionné le public. Je ne saurais dire pourquoi, mais la cause de Mm* de docariné semble gagner daus l'opinion. Quant au comte, ou reste stupéiait devant le cynisme et l'astuce de ce caractère bizarre 11 y a en dans l'audience d'aujourd'hui un mot qui mérite d'être signalé et qui a fait une impres sion profonde. II écrase Tartuffe. C'est lorsque, après avoir été accusé presque de viol sur une jeune servante de dix-huit ans, Visart, interpellé, répond avec le calme le plus insolent Il eut postibte que j'aie coula éprouver la moralité de cette jeune fille. Molière n'a rien trouvé de semblable. Eméreuce Bricoul est arrivée Mous. Ce témoin, le plus important peut-être, se trouve dans une position de santé qui obligera la cour de recevoir sa déposition avec tous les ménagements possibles. Extrêmement nerveuse depuis le terrible événe ment auquel elle a assisté, elle est sujette des aLlaques que l'un craiul beaucoup de voir se pro duire l'audience. C'est lundi qu'Émérence sera entendue. Ou me raconte au sujet de Gustave Fougnies, la victime, un fait que je consigne ici comme un détail curieux. Gustave était, parait-il, fort succep- tible, un trait de sajeunesse auquel il a dû l'infirmité qui le faisait appeler le béquilleuxsuffira pour le peindre. M. Fougnies, pèrevivait en mauvaise intelligence avec sa femme, qui finit par mettre hors de chez lui, comme l'a déclaré hier un témoin. Les enfants restèrent avec lui. Ou a raconté h une audience que Lydie tournait le dos 3 sa mère. Gustave passant un jour devant la porte de sa mère, la vit et lâcha les brides de sou cheval pour lui fai re de la main un geste de mépris. Le cheval cabra, Gustave fut jeté terre, se cassa la jambe et ou fut obligé d'eu laire l'amputation. 11 plane depuis longtemps sur tonte cette famille i La lettre vieudra sou tour; d'abord prenez ce paquet, et cachez-le sous la paille, vile, vite. Mais prenez donc, couvrez-le bien; c'est cela. Songez que, si on venait le découvrir, vos deux létes passeraient par les mains de Torn-Hill, avec la mienne, ce qui ne me plairait nul lement. Vous avez lu le billet de Kilderkin, vous savez ce que chacun de nous doit faire; aussitôt que votre arrêt vousaura étëcommuniqué, changez-moi vite de guenilles, et gagnez l'escalier petit bruit, en marchant dans le corridor comme deux chats dans une gouttière. Je me charge du reste. Où est le cadenas de votre chaîne, che valier et celui de la votre, bel enfant? Là, vous voilà libres, adieu, bon appétit et bon courage. Ah éteignez votre lanterne sourde, il ne faut pas que l'huissier de la tour l'aperçoive, le inoindre soupçon nous perdrait tous. Adieu. Le geôlier fit un pas pour se retirer, le chevalier le retint par le bras. Mais ia réponse de Kilderkin la réponse du moine! la réponse mes lettres J'ai vu Kilderkin, il vient de prendre la garde la porte principale, et m'a chargé de vous dire que votre lettre avait été remise son adresse par le frère lui- même; que le frère Luce avait vu la personne et lui avait un mauvais génie qui effraie les esprits faibles, et leur fait prononcer ce mot qui, pour eux, excuse tant de faiblesse, pallie tant d'erreurs, le sombre mot de fatalité. Ce noir démon du mal, je compte l'aller recher cher demain, et lui demander quelques impressions, dans ses ruines que l'on décore du nom aujourd'hui trop malheureusement célèbre du château de Bitremont. :-*'0^o>pe La reinfe Marie-Amélie, accompagnée du duc et de la duchesse de Nemours et de leur suite, partira aujourd hui, vers une heure de relevée. Un convoi spécial les conduira Ostende, d'où ils s'embarque ront le soir même pour l'Angleterre, si la mer le pérmet. FRANCE. Paris, i" Juin. Le suffrage uni versel, journal rouge de Montpellier prévenu de diffamation envers les corps de l'armée tenant gar nison Montpellier, a été condamné par défaut 4,ooo fr. d'amende dans la personne de son rédac teur et de son imprimeur qui ont été frappés cha cun de la peine d'un an d'emprisonnement. Le président parti de Paris hier soir 7 heures, est arrivé Tonnerre ce matin 10 heures, après s être arrêté Sens où il a passé la nuit et Mon- tereau. I rente mille personnes au moins, accourues des campagnes environnantes et ayant leur tête les administrations communales des diverses localités, lui ont fait un accueil enthousiaste. Après.avoir accepté une collation Tonnerre, le président est reparti pour Dijon. 11 doit s'arrêter Montbard et Verrey." Ce soir un grand banquet lui sera offert Dijon. Le président est accompagné de quatre ministres, de plusieurs membres du corps diplomatique, d'un grand nombre de représentants, de généraux et autres notabilités. Après le fameux 10° bulletin, voici venir le 11« écrit en lettres de sang. Il est adressé au peuple l armée. La faction rouge se dresse menaçante et ne respirantque le carnage. Écoulons les anarchistes: Nous l'avons prévu, nos ennemis n'attendront pas i«5i. Déchirant le voile hypocrite dont ils se couvraient encore, ils viennent de jeter le défi la République. El) bien nous le relevons. Las uns nous menacent d'arborer l'exécrable drapeau blanc; le* autres de retenir dans leurs mains un pouvoir que la loi leur dénie et qu'ils oui souillé de crimes «tde bassesses tous ensemble, ils livrent l'assaut la constitution, le dernier rempart des droits dix peuple, et le dernier obstacle a leurs projets ambi tieux. Us font appel aux patriciens, aux exploiteurs, aux sangsues du pays, et les rallient sous l'étendard de la peur et de iegoïsme. Auront-ils le triste courage u'aller jusqu'au bout? Oseront-ils réviser ia constitution, proclamer la monarchie ou prolonger les pouvoirs S'ils ont cette téméraire audace, que le peuple, que l'armée, que la partie saine de la bourgeoisie dont le patriotisme n'est pas étouffé par les intérêts matériels, que la France entière se lève pour les frapper v Le moude est témoin que nous ne sommes pas les agresseurs. Nous avons tout fait, tout enduré pour éviter l'agitation et la guerre civile. Une poignée de misérables provoquent, de gaîté de cœur, l'effusion du sang: il laut cette fois qu'il retombe sur leur tête. parlé; que non-seulerûent il n'en avait reçu aucune ré ponse écrite; mais qu'il n'en avait reçu aucune parole... voilà tout; étes-vous satisfait maintenant Adieu, bientôt. Auxderniers mots du guichetier, les prisonniers demeu rèrent muets et comme frappés d'un coup de foudre... Enfin, Ange de Lamorge, ne pouvant résister son émo tion, s'appuya sur Henri, fit quelques pas chancelants, et tomba au pied de son pilori, épuisé, anéanti. Le chevalier s'assit côté de lui, mit sa télé dans ses deux tnains, et garda un morne sileace, pendant que son cœur bondissait d'une sourde colère et d'un dédaigneux ressentiment. Le page éleva bientôt la voix, et le timbré délicat de cette voix sccourablc remplit le sombre cachot de ses sons les plus harmonieux. Ami, mon bon frère, dit-il, il y a quelque mystère caché dans tout ceci je ne peux croire tant d'iniàmie. La lettre que tu as écrite n'était peut-être pas assez pres sante... Puuvons-nous savoir ce qui-se passe au dehors? Que d'apparences trompeuses nous cache souvent notre vrai bonheur Ne manquons pas de respect k nos deux sœurs Jeanne et Margarel... Non, non, sur Téchafaud même, je ne pourrais les accuser... [La suite au prochain M'.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 2