Nous prévenons donc les membres de la majorité que ceux d'entr'eux qui donneront par leurs votes }e signal du carnage, auront prononcé eux-mêmes leur arrêt de mort, l'insertion de leurs noms au Moniteurtiendra lieu du jugement. Soldats! vous le voyez, la justice est du côté du peuple; votre devoir est tout tracé, vous ne devez obéir qu'à lui... Joignez vos coups aux nôtres, et le combat ne sera pas long. Maintenant, atten dons et prenons nos dernières mesures. Ils veulent une révolution, ils seront satisfaits. Mais celle-là sera la dernière,car il est temps enfin d'en finir avec cette caste incorrigible dont on n'aura définitivement rai. son qu'en lui arrachant ses richesses mal acquises. Vice la République Sociale Le comité central de résistance. (Icisetrouvele cachet du comité, en lettres rouges avec le bonnet rouge pour emblème.) Les dernières nouvelles de l'Algérie nous appren nent que l'expédition décidée récemment contre la petite Kabylie s'accomplit comme l'énergie de notre armée et l'habilité des officiers qui la commandent nous donnaient le droit de l'espérer. Du n a(i 21 de ce mois, jour où s'arrêtent les renseignements qui nous parviennent, plusieurs engagements ont eu lieu. L'enuemia éprouvé de3 pertes considérables, et un immense effet moral a été produit. Des passages d'une difficulté excessive, et où aucune colonne française ne s'était jusqu'à présent engagée, ont été franchis. Des tributs qui, jusqu'à ce jour, avaient ignoré notre force et bravé notre commandement, connaissent la vigueur de nos coups. Nos troupes ont été, comme toujours, admirables d'élan; voici le récit des combats qu'elles ont livrés: Le général Saint-Arnaud a trouvé trois cols, qu'il devait franchir, fortifiés par des Kabyles qui avaient élevé des retranchements en pierres sèches. Ces liauteursétaient défendues par 4,000 fusils. L'opération exécuter pour chasser l'ennemi de celte forte position était difficile. Il fallait, avec un convoi considérable, descendre le Fedj-Beïnem, lieu du dernier campement, traverser l'Oued-Sa, le gros village de Kasen, et remonter au col, en franchissant des ravins profonds par d'affreux chemins. Ces mouvements ne pouvaient s'exécuter que sous un feu plongeant. Le général Saint-Arnaud fit former sa division en trois colonnes, fortes chacune de trois bataillons etde deuxobtisiers. La colonne de gauche,comman dée par le général Luzy, se composait de deux bataillons du 1 0% des tirailleurs indigènes et de 70 sabres, chasseurs et spahis, sous les ordres du commandant Fournier. La colonne de droite, conduite par le général Bosquel, comprenait un bataillon d'infanterie légè re d'Afrique; elle éLait appuyée par 70 chevaux, que mettait le colonel Bouscarin. Enfin la colonne du centre, confiée au lieutenant- colonel Espinasse était formée du a* bataillon de "chasseurs pied, d'un bataillon du 9* et d'un ba taillon de la légion étrangère. Le colonel Jatnin, avec un bataillon de son régi ment et deux bataillons l'un du 16*léger, l'autre du io* de ligne, avait reçu la mission délicate de protéger le convoi. La division s'ébranla la pointe du jour. A sept heures, l'Oued-Sa était traversé, et les tirailleurs indigènes enlevaient la baïonnette le village de Kasen, défendu par les Kabyles. A neuf heures, nos trois colonnes avaient chassé l'enoemi de toutes ses positions, et se réunissaient derrière les cols. Les commandants des trois colon nes avaient rivalisé entre eux d'intelligence et d'ardeur. Pendant que le général Luzy secondé par le colonel Marûlat, abordait la position de frout la baïonnette, un mouvement tournant, exécuté avec vigueur par le commandant Bataille et les tirail leurs indigènes, jetait le désordre dans la gauche de l'ennemi. Le commandant Fournier des spahis, arrivait sur le plateau avec sa cavalerie en même temps que les tirailleurs indigènes etleao'de ligne. Là le combat atteignait une vivacité extrême. Le commandant Valicon tombait frappé mortellement le capitaine Faucon, du 20% et le capitaine Jullivet, des tirail leurs, étaient tous les deux blessés. Le général Bosquet, la droite, avait l'épaule effleurée par une balle qui ne l'arrêtait point dans sa course: il parvient, lui aussi, sur les hauteurs, qu'il couronne avec ses zouaves. Toute attaquea cessé quand lechemin s'est élargi, et le 16, notre colonne bivaquait devant Djigelly sans avoir eu de nouveaux combats livrer. On peut dire, en résumé, que, de Bedj-Béïnem Djigelly, la marche de notre armée a été une série d'actions vigoureuses, couronnées toutes par des succès. Les troupes sont arrivées pleines de confian ce au lieu où les attendaient quelques jours de repos. Chefs et soldats avaient la ferme conviction d'avoir rempli déjà et de pouvoir remplir encore la lâche, d'iine utilité si démontrée aujourd'hui, que le pays leur a confiée. Notre victoirea été complète. Notre arméea frappé un de ces grands coups que rend nécessaire le pays où se passent des luttes qu'elle est obligée de soute nir. Le camp du général Saint-Arnaud était rempli d'armes et de burnous apportés en trophées par nos soldats. Trois grandes fractions des B. Amran, les Ackaïb, les O. Bouira et les O. Bou-Achair ont fait leur soumission. Les B. Ahined ontdemandé l'aman. On peut donc dire qu'à la date du 20 Mai des résul tats de la plus grande-importance étaient obtenus déjà par notre expédition. Djigelly est enfin débloqué, et verra bientôt, sans aucun doute, ses marchés ouverts notre com merce. ANGLETERRE. Londres, 3o Mai. La dis cussion sur la proposition de M. Baillie s'est termi née ce matin 2 heures et demie. La proposition a été rejelée par 282 voix contre îor. Majorité en laveur du gouvernement 80 voix. La proposition, avait été appuyée par sir Fr. Thesiger, M. Glad stone et M. Disraeli. D'après les nouveaux détails que publient les journaux sur l'émeute dé Tamworih, l'affaire a été des plus sérieuses. Lorsque les convives sont sortis de l'Hôtel-de-Ville pour se réfugier dans une au berge du voisinage, il y a eu entr'eux et la foule, une mêlée dans laquelle plusieurs personnes ont été blessées de part et d'autre. Les protectionnistes, avant de faire leur sortie de l'Hôtel—de—ville s'étaient armés de fragments de chaises, de tison niers, de couteaux et de tout ce qu'ils avaient jju trouver pour leur défense. L'exaspération de la loule était telle qu'il s'en est fallu de peu qu'elle ne mit le feu l'auberge, il n'y avait Tamworth que deux officiers de police, qui avaient été blessés dès le commencement de l'émeute. Lorsque les constables spéciaux ont voulu faire rentrer la foule dans le devoir, ils ont rencon tré une vive résistance, des coups de butou ont été échangés entr'eux et les émeutiers. Quelques-unes des voitures qui avaient amené les fermiers des environs au banquet ont été jetées la rivière, des ues ont été dépavées. Le dommage matériel qui a été la conséquence de ces scènes de désordre est très-considérable. Les arrestations opérées s'élèvent au nombre de 12. Hier, comme l'on craignait qu'une tentative ne fût faite pour délivrer les individus arrêtés, un dé tachement de dragous a été envoyé de Birmingham Tamworth. Au départ du courrier, la ville était tranquille, mais une sourde agitation régnaitencore dans les esprits. Le projet de banquet protection niste avait rencontré dès le principe une vive oppo sition de la part de la majorité des habitants de Tamworth, qui considéraient celte manifestation comme un outrage la mémoire de Robert Peel. De là l'irritation, de là des actes qui ont eu lieu. Les tenanciers de sir Robert Peel, quelques exceptions près, se sont abstenus de toute inter vention dans celle déplorable affaire sur laquelle une enquête va avoir lieu. PORTUGAL. Dans un article que le Times consacre l'appréciation de la dernière révolution du Portugal, nous remarquons le passage suivant Le maréchal Saldanha a déjà montré qu'il n'a ni la volonté ni le pouvoir de rétablir le royaume dans cet état d'ordre et de légalité quiest la seule barrière contre les convulsions de l'anarchie. Il s'est attribué les pouvoirs dictatoriaux les plus étendus; il a es sayé avec ostentation d'humilier la cour dans les théâtres et jusque dans le palais, il a commencé une destitution en masse de fonctionnaires qui sont remplacés par des septembrisles et autres adhérents de la révolution d'Opcrto; il a prostitué les décora tions et les promotions aux corps de l'armée qui ont méconnu toutes les règles du devoir militaire, et il n'a donné aucune assurance qui puisse faire espérer que les prérogatives de la couronne et les libertés du peuple sont hors de danger. Jusqu'à pré sent cette insurrection et ses résultats ne présentent que le détestable tableau de l'abus d'autorité mili taire et d'iuïlueuce par un otlicier du plus haut rang, non dans le but de régénérer la nation, mais dans un but d'égoïste ambition. Cette révolution ne peut se comparer qu'à l'outrage commis contre la reine Christine la Granga, alors que les gardes de La cour devinrent tout coup les maîtres. La reine de Portugal nous inspire, il est vrai, fort peu d'intérêt, car elle s'est attiré l'humiliation qu'elle souffre aujourd'hui et les calamités qui la menacent peut-être; mais il ne reste pas moins vrai que dans cette circonstance les conditions essentiel les du gouvernement conslitutiouel ont été violées par l'intervention de l'armée contre la couronne, et que les plus fâcheux de tous les arguments con tre les abus du gouvernement du comte de Tliomar sont ceux-là mêmes que son successeur inet en pratique. ALGERIE. Dans le courant du mois dernier, 275 pèlerins de la Mecque appartenant, pour la plu part, l'Algérie et au Maroc, ayant fait uaufrage suc un rocher de la côte de Morée, furent recueillis par le brick de l'Etat le Fabert, envoyé leur secours par M. l'amiral Romain-Desfossés, commandant la station navale du levant. Transportés Navarin, ils furent embarqués pour Malte, sur un navire grec, nolisa cet effet par les soins de l'agent de la légal ion française. A Malte, le consul de France, après avoir pourvu leurs besqins, nolisa, aux frais de l'État, et fit pourvoir de vivres, l'usage des Musulmans, un brick du commerce français, le S1 Prioal, pour transporter eu Algérie ceux d'entr'eux, au nombre de 209, qui appartenaient soit ce pays, soit au Maroc. Le S1 Privât arriva Alger, le 16 du c', 6 heures du soir, avec ses passagers, l'exception de deux, décédés peudanl la traversée. Cette circon stance détermina la commission sanitaire leur imposer une quarantaine de trois jours, qu'ils ont passés au Lazaret où on les débarqua le 17, pour éviter les inconvénients de l'encombrement du navire et faire douner des soins quelques-uns d'en- tre'eux qui étaient atteints de fièvres intermitentes. Fendantce temps, des mesures étaient pi ises pour que, dès la cessation de la quarantaine, ceux des Musulmans qui appartenaient au Maroc ou l'ouest de l'Algérie, fussent embarqués pour le bateau de la correspondance, pai tant le 20 pour Oran, et que les autres se rendissent également dans leurs tribus respectives par la voie la plus facile. En conséquence de ces dispositions 140 places ont été réservée» fur le Vautourun nombre égal de pèlerins, dont 98 appartiennent au Maroc, seront embarqués sur l'ouest. D'Oran, les marocains seront transportés Tanger pour le Lavoisier. chargé de la correspon dance entre ces deux points. Tous les pèlerins se louent hautement des soins dont ils ont été l'objet, tant de la part des agents français que des autorités de l'Algérie. Nous trouvons dans YAkhbar,journal de l'Algé rie, du 25 mai, l'état nominatif suivant de MM. les officiers tués ou blessés dans les journées des n, 12, là, 14 et i5 mai. Tués MM. Valicon, chef de bataillon au 20" de de ligne; de Lagournerie, capitaine au q»de ligne; Uufaur, capitaine; Judan et Neffliez, lieutenants, de Sigazelli et Dechez, sous-lieutenants au io« de ligne; Brabim Mustapha, sous-lieuteuaut aux tirailleurs indigènes. Blessés: MM. le général Bosquet (légèrement) Etienne et Teillac, lieutenants au 2* bataillon de chasseurs pied (légèrement) Robuste, chef de ha taillou et Hunolt, sous-lieuteuaut au 8° de ligue, Semcon, capitaine au 20e de ligue (grave, bras frac turé); Gront de S'-Paër, capitaine au 20", Thiéry, Aubert, Lazuttes, Soutaine, lieutenants au 20°; Ber- thier, capitaine aux Zouaves; Anouilh, lieutenant du 16' léger; Robillard, lieutenant au 3° bataillon d'Afrique; Colhneau, capitaine, Bicheroux et Bronl, sous-lieutenants la légion étrangère; Jolivet capitaine, Coulon-Lagranval et Pâmer des Touches, lieutenants. Valentin, sous-lieutenant aux tirail leurs indigènes de CoustanlinePelletier, capitaine au 3* Spahis. L'Akhbar ajoute le P. S. suivant Le bateau a vapeur le Tenars, arrivé aujourd'hui, a apporté des nouvelles de la colonne du général de Saint Arnauld. Les opéraiioos se continuaient du côté de Babour, les soumissions se succédaient sans coup férir. A la date du 22, il n'y avait eu aucun engage meut. Di\nkde. Marché aux grains du 2 Juin 1851 SORTE DE GlttlSS. Froment Seigle Orge d'hiver Avoine. Fèves. Sarrasin 1 NOMBKK PRIX d'hectolitres PAR HECTOLITRE FR. C. PR. C. 128 14 50 16 25 25 12 00 12 50 239 9 50 10 75 92 G 53 9 52 74 13 50 14 00 28 10 50 12 75

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Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 3