EXTÉRIEUR. Faits divers. La discussion préliminaire qui vient d'avoir lieu dans les bureaux et la commission qui a été nommée ne sont pas aussi favorables qu'on pouvait l'espérer la révision de la constitution. Ce n'est pas que Ion ait pu se faire aucune illusion sur les chances de la lu»te inégale qui s'engage entre les partisans et les adversaires de la révision. Ce n'est pas qu'en aucun cas on ait pu compter sur la majorité d'exception, sur la majorité des trois quarts, exigée par l'art, m. Mais, sans se bercer d'un espoir chimérique, on pouvait attendre un résultat moins défavo rable; défaut d'une victoire matérielle, que la constitution a rendue impossible, il était permis de compter sur une victoire morale. On pouvait se flatter que l'importance de la question rallierait toutes les fractions, toutes les nuances dont se compose le parti de l'ordre, et que la majorité se présenterait dans la lutte avec le faisceau de toutes ses forces réunies. Cet espoir si modeste a été trompé. Sur une question de celte importancele parti de l'ordre s'est montré moins uni que sur une question secondaire; il n'a pas même conservé l'avantage qu'il a constamment obtenu daus les questions ordinaires. Si toutes les fractions du parti modéré sont représentées dans la commis sion, il est certain que la majorité n'y est pas représentée dans la proportion de sa force réelle, et que l'opposition républicaine y est représentée dans une proportion supérieure la sienne. On dit que le gouvernement espagnol se dispose demander aux Cortès une levée de 25,000 hommes dans le plus bref délai, afln de faire face aux éventualités. On parle d'un mou vement réactionnaire survenu en Portugal. Le baron das Antas aurait envoyé Elvas des offi- ciers septembristes pour prendre le comman dement des troupes en garnison dans celte place, trois bataillons et deux escadrons se sont soulevés au cri de vive la reine! vive la charte Ce mouvement, selon toute apparence, pourrait se généraliser. Csar d'assises de la Flandre occidentale. Audience du 6 Juin. La* nommés: i. Constantin-Eugène-Philippe (lof, fils de Constantin-Ignace âgé de 43 ans fraudeur né et domicilié Reninghelst; j. Jean-Maurice Heir- wegh, fils de Joseph, âgé de 37 ansné et domicilié Zele, menuisier; 3. Joseph-Ignace Pelitpas, fils de Joseph-Benoit, âgé de 42 ans, né Saiot-Jean, lez- Ypres, et domicilié Oostvleteren, vétérinaire, et 4. Idonie-Conslance Pellaert, fille de Félix-Eugène et femme de JosephPetitpas, née Wesloutre et domi ciliée Oostvleteren, ménagère; convaincus d'avoir commis plusieurs vols d'argent, ont été condamnés, les trois premiers, se trouvant en état de récidive, aux travaux forcés perpétuité et l'exposition, et la quatrième six années de réclusion sans exposi tion et i rester, après avoir subi sa peine, pendant six ans, sous la surveillance spéciale de la police. Petit fou, reprit Henri avec un sourire, tu finiras parme détester... Oh! certainement, interrompit Ange de Lamorge en éelairant son frère avec une lanterne, en se couchant sur la paille de manière pouvoir lire bien son aise. Le chevalier se recueillit pendant quelques minutes et écrivit Margarct, C'est d'une prison où voire pensée seule me soule- liait, que je vous ai écrit pour vous demander une consolation, un mot d'amour... Vous m'avez repoussé Si je n'écoutais que ma dignité blessée, j'éviterais de u vous offrir une nouvelle occasion de me témoigner votre indifférence, mais je veux fouler aux pieds (ont arnour- propre, pour ne vous parler que de notre amour sacre. Pardon, mon amie, ma fiancée, je me hâte de quitter ce langage sévère qui me fait mal et qui t'a (ait pleurer sans doute. Change ces pleurs amers en larmes de joie; voilà que je retrouve la voix de nos temps heu- rcux, et le prisonnier, prêt mourir, l'élève du fond de sa prison pour demander son agonie des chants dignes de toi. Chère, dans le somptueux palais que tu habites, carcsscs-tu quelquefois nos vieux souvenirs; le manoir de Kervenles cloches du couvent de Cou- tances et d'Aniboise, sont-ils quelquefois visités par ton imagination si rapide et si riche Rcvois-tu les bois de Saint-Hubert? as-tu le temps de relire nos lettres? t Oui, n'est-ce pas? Il ine reste encorequ-lques-unes de FRANCE. Paris, 7 juin. Les nominations de la commission des i5, ont produit hier soir, une vive sensation l'Elysée, où les ministres se sont réunis eu conseil. On dit qu'un des ministres (on parle de M. Fould), aurait fait entendre que si la révision était définitivement repoussée, il faudrait luire une tentative pour le rappel de la loi du 3i mai, afin de préparer im appel au pays. Cette ouverture aurait été assez mal accueillie parles autres membres du cabinet. Il est certain malgré l'espèce de gage de bienveil lance donné publiquement par le président de la république M. Faucher, lors de l'ouverture des galeries du Louvre, qu'il a été et qu'il est encore question déformer un nouveau ministère, on dési gne même comme devant être le chef du futur cabinet VI. le général d'Hautpoul, ex-gouverneur de l'Algérie. Des lettres de quelques émigrés de Londres, adressées leurs amisde Paris, conseillent de mettre de côté, pour le moment, la proposition du gouver nement direct du peuple par le peuple, et de laisser U gauche agir de concert avec les anti-révisionistes des autres fractions de l'assemblée. Les proscrits se flattent de l'espoir qu'une amnistie générale suivra de près le rejet de la révision. M. Arnau, premier secrétaire de l'ambassade d'Espagne en France, vient d'arriver de Madrid, porteur de dépêches très-importantes; on croit qu'il s'agit des affaires portugaises. On regarde comme très improbable que la com mission de révision puisse s'entendre pour la nomi nation de son président et de son secrétaire. ANGLETERRE. Londres 7 juin. La chambre des communes, après avoir consacré une grande partie de la séance d'hier la discussion de diversamendements présentés l'art. 1 du bill sur les titres ecclésiastiques, a remis la suite de la discussion vendredi, 20 juin. Aucun des amendements pro posés n'a été adopté. L'amendement présenté par M. H. Willougnby, ayant pour objet d'étendre les peines comminées par ce bill h toutes les bulles et rescritsqui seraient publiés!» l'avenir en Angleterre, a été rejeté par i33 vt>ix contre 129. Le colonel Sibthorp proposait de portera 5oo liv. st. l'amende fixée 100 liv. st. dans le projet du gouvernement; cet amendement combattu par le cabinet,, a été repoussé par 199 voix contre 63. L'amendement présenté par M. F.Theriger, l'ave nir et d'autoriser les poursuites par les simples particuliers moyennant le consentement préalable de l'attorney général, a été rejeté par 166 voix contre 13o. Le cabinet avait également combattu cette disposition. Dan? le cours du débat deux motions d'ajourne ment proposées par M. Reynolds, ont été successi vement rejetées par 2o5 voix contre 4i,et par a3o contre 29. A propos de ces moyens dilatoires, lord John Russell a dit ce mot qui a été fort applaudi On a félicité les membres irlandais, de leur courage sparliate. Je voudrais bien qu'ils imitassent une autre vertu empruntée aussi 4 Sparte, la concision Spartiate. ces précieuses messagères de tes tendresses, de tes pen- sées; je le relis mon frère, le doux ange gardien que Dieu me donna pour ma vie... pauvre vie, qui pouvait être si belle, si heureuse et qui a été si triste et qui sera si courte! Dans chaque page je retrouve ton cœur, ta belle âinc, ton amour passionné, et je me dis qu'une lettre semblable, reçue d ins ma prison, me donnerait pour marcher au supplice une joie triomphante. Amie, ne me refuse pas ce trésor;.... Quelle que soit la raison a qui te fait garder le silence, ne me repousse pas, je t'en supplie mains jointes, pour ton honneur, pour ma consolation dernière; sois tendre, aimante, comme par le passé; quelques lignes et lu sauveras mon âme, car je l'avoue avec honte, je suis lellemeut agité par les calomnies répandues contre toi, par l'abandon où tu me laisses, que j'oublie Dieu, dans ce moment suprême qui me fait presque toucher l'éternité... et cependant, songe nos heures bénies, nos doux entretiens, pendant lesquels tu avais pour grand bonheur dcin'en- soigner la gloire du Créateur Serait-il possible que le même Dieu dont tu appelais sur moi les bénédictions, dans mes jours fortunés, ne t'inspirât pas de me secourir dan^ mes désespoirs Deux grosses larmes tombèrent sur le papier; le che valier leva la tête, regarda son frère et vit son visage baigné de pleurs. Henri ic baisa au front et écrivit Ces deux larmes sont tombées des yeux de mon cher La séance s'est terminée par un échec pour le chancelier de l'échiquier; malgré l'opposition de ce ministre elleadécidéàla majorité de 140 voix contre 128 qu'elle se tonnerait immédiatement en comité général pour l'examen de la proposition de lord Naas, relative l'abolition de droits sur la distilla tion des eaux-de-vie indigènes en entrepôt. La chambre s'est ajournée jeudi prochain. ALLEMAGNE. - M. Charles Brace, citoyen de New-Yôrk, a été arrêté Grosswardein, le 18 mai et livréau conseil de guerre, du chef de propagation d'écrits révolutionnaires et d'autres menées politi ques. Un affreux tremblement de terre a épouvanté les habitants de la ville de Palma (Vlayorque), dans la nuit du 14 au i5 mai. La nouvelle eu a été reçue Barcelone par la hourque Entenadaarrivée de Palma, le 19 au soir. U paraît qu'à deux heures moins un quart du matin le ciel commença sa couvrir d'épaisses vapeurs qui, sans laisser voir la lumière de la lune, répandaient uue pâle clarté. De temps en temps quelques éclairs sillonnaient l'ho rizon enfin, deux heures moins cinq minutes, un Coup de tonnerre épouvantable éveilla en sur saut tous les habitants, comme pour faire sentir les secousses qui durèrent l'espace de cinq secondes. Inutile de dire l'alarme et la confusion causées par ce phénomène, qui se renouvela, quoiqu'avec moins d'intensité, cinq heures du matin. 11 n'y a pas de maison qui n'ait été lézardée le clocher de San- Francisco, celui de Socos et la flèche de l'un de ceux de la cathédrale ont été renversés. Le mouve ment paraît avoir été daus la direction du nord au sud. A Soller, il s'est fait sentir avec beaucoup de furie, a causé quelques malheurs et fait ébouler uue montagne. A Valdemasa quelques rochers ont été jeté bas. L'éditeur du journal El Genio a vu son beau-frère mourir d'effroi un quart uvaut le trem blement de terre. Voici de nouveaux détails qui uous parviennent d'Op-Lienx sur l'épouvantable assassinat commis tout récemment Keruil Lorsque le lendemain du crime la justice se rendit dans l'habitation des malheureuses victimes, elle y trouva un trident (fourche trois dents) en core ensanglanté et qui avait dû servir frapper les époux. Leur fits aîné, qui demeure avec sa femme Brusteuprès de S'-Trond, et deux lieues de Kemil, qui était venu travailler chez ses parents trois jours auparavant, avait emporté ce jour-là, dit-on, cette fourche usée déjà, mais qui le lende main de la catastrophe avait, au contraire, les dents très-effilées et, eu outre, un manche nouveau. On ajoute ces bruits que d'une part le maré- chal-ferrant de Kernil reconnaît avoir confectionné ce trident pour les victimes, et d'autre part celui de Brusten, déclare que c'est le même instrument qui lui a été apporté par leur fils pour être effilé. Ce dernier nie celte circonstance, mais cependant comme il n'est pas parvenu expliquer la présence de cet instrument ainsi réparé et ensanglanté chez ses parents le jour du crime, quand il l'avait em porté en fort mauvais état quelques jours aupara vant, il a été arrêté lundi et coiiduit la prison de Tongres. Ange, qu'elles fassent couler les tiennnes, ma fiancée, oh qu'elles te touchent Arrête, s'écria le page, on vient. Et il cacha la lanterne pendant que le chevalier mettait la lettre sur son cœur. La porte cria sur ses gonds, et le cachot fut tout-à-coup inondé de lumière. L'huissier de la cour martiale entra, suivi du geôlier et de plusieurs soldats qui se rangèrent derrière lui. Henri et le page, appuyés, chacun leur pilori, écoutèrent le front haut, les bras croisés, la lecture de leur arrêt suprême. Le justicier déroula un parchemin et lut haute voix: La chambre haute après avoir écouté la plaidoirie de votre défenseur, et pesé avec équité les accusations portées contre vous et les raisons qu'il a l'ait valoir; vods a tous les deux déclarés coupables du crime de lèzcmajesté et condamnés la peine des traîtres. Cependant la clémence royale a daigné s'étendre sur vous, en considération de ce que vous êtes étrangers; et, voulant adoucir, en votre faveur, la rigueur du supplice; elle vous condamne simplement avoir la tête tranchée, en place publique. Ce jugement sera exécuté demain, la sixième heure de l'après-midi, sur la place de Black-Friars; vous aurez la journée pour vous préparer mourir. Je remercie la clémence royale, répondit le che valier de Kerven, avec un sourire ironique et fier. [La suite au prochain N°.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 2