JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N° 1,055. 11e Aimée. Dimanche, 15 Juin 1851. Vires acquirit eundo. ABONNEMENTS: Yphes (franco), par trimestre, 5 francs 50c. Provinces,4francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. INTÉRIEUR. ïpres, 14 Jnin. Le ministère reste, c'est un fait avéré, mais sous condition. Nous ignorons jusqu'ici quelles sont les stipulations faites pour le maintenir au timon des affaires. A ce titre, nous donnons un article du Messager de Gandqui paraît faire pressentir le plan de conduite du ministère la rentrée'des Chambres Le ministère. Nous partageons l'opinion du Journal de Liègeque la crise n'est pas définitivement ter minée. D'après l'explication doanée au sénat, par M. Rogier, le cabinet n'abandonne pas ses projets d impôts, mais il les modifiera, il appel lera la majorité sur le terrain de la transaction. Si la majorité fait une concession de son côté, la crise sera terminée; si la majorité refuse, la crise doit se l'ouvrir. Celte altitude déplail très-fort quelques feuilles catholiques, cela se conçoit. La trans action accorde au cabinet l'impôt des mains de la majorité recomposée. En ne rentrant qu'à la condition que la majorité lui permette de réaliser un nouveau système financier, i! prouve qu'il ue voit pas dans le pouvoir une question d é- margement, mais la faculté de ramener l'ordre dans les finances et d'exéculer, au moyen de la prospérité financière, des travaux votés en prin cipe longtemps avant, lui. Ce dilemme la fois droit et adroit décon certe les tacticiens catholiques. D'un côté, la transaction rend probable la reconstitution mieux cimentée de la majorité libérale, et ajourne ainsi indéfiniment celte recomposition des partis sur laquelle vivent depuis longtemps les Cassandres de la politique mixte. D'autre part, le cabinet en refusant de se traîner dans la vieille ornière des budgets fictifs et des défi cits prouve qu'on peut faire mieux que de plagier M. Malou, et, sans initiative, réduit du radotage caduc l'accusation que le libéralisme est stérile en dehors de ce qu'ils appellent anti-cléricalisme, et que nous appelons avec plus de vérité anti-théocratie. Pourquoi, dit la presse mixte, ne pas pré- férer cet autre dilemme ou tomber de nouveau sur une majorité restée divisée, ou rester sans dignité en se faisant la doublure de M. MalouP En effet c'est bien mal. LIS ©is&Kiras KSRVSM. la sentence. (SUITE. L'huissier se retira; Burn sortit le dernier de la prison et se retourna pour jeter un regard d'intelligence aux prisonniers; il tira la porte après lui, poussa et repoussa Jes verroux avec bruit, et on entendit le pêne de la ser rure retentir deux fois sur ses arrêts. Les pas du geôlier résonnèrent un moment dans le cor ridor, et bientôt le plus profond silence régna dans le donjon. Va-t-en au diable, suppôt d'enfer s'écria le page, tu ne nous tiens pas encore, et mon cou n'est pas fait pour toi... Sus, monseigneur, l'œuvre, changeons de livrée. Ce brave Burn'cst un adroit coquin; il a fait semblant de donner deux tours de clef... Ah le rusé Puis, cou rant la porte et le tirant lui avec soin, il ajouta... Juste! elle aurait laissé passer un éléphant... allons vite... je commence mè déplaire ici. Eh bien tu ne bouges pas? Tu écris encore, mais tu perds donc la tète, Henri... Pour Dieu, tais-toi, mon enfant, ne me trouble pas, Maintenant, sur ce terrain de la transac tion la minorité dissidente des 52 a deux roules suivre ou soutenir avec ses nouveaux alliés catholiques le système financier de M. Malou, ou soutenir avec ses anciens alliés, les 37 libé raux, le même système financier que celui avec lequel Robert Peel a sauvé les finances de l'An gleterre qu il avait trouvées dans un étal désespéré, système avec lequel concorde par faitement celui de M. Frère. Soit que ces messieurs votent dans l'un sens ou dans l'autre, nous devrons croire que ç'aura été dans la pensée du pays, puisque celte crise a eu pour effet de produire des manifes tations de la pensée publique. fi li n ■b—— Programme des morceaux de musique qui seront exécutés par Charmonie du i j.' régiment de ligne Dimanche prochaini5 Juin i85i, au Jardin publicde midi une heure. 1° Marche composée par M. Vanderbiesl, musicien- gagiste au 12» régiment. 2" Ouverture du Roi d'Ivelot, arrangée par Saube, (Adam). 3° Pot-pourri de Gaslibelza, arrangé par Meissner, Alaillart 4° Grande fantaisie sur le Val d'Andorre, arrangée par M. Clément, (Halévg). ydu Jardin de la Société delà Concordeb heures du soir. première partie. t° Nouveau pas redoublé sur l'opéra Il signor Pascarello, arrangé par M. Clément, (Potier). 2° Ouverture du Garde de nuit, (Wanson). 3° Pot-pourri sur les deux Foscari, arrangé par M. Clément, (Verdi). deux1èhe partie. A° Grand air du Caïd, pour petite clarinette solo, (A. Thomas). 2° Pot-pourri de Zarnpa; arrangé par Bender, (Hèrold). 3" Grande fantaisie sur Giralda, arrangée par M. Clément, (A. Adam). L'Organe des Flandres réduit la crise minis térielle une question d'arithmétique. Il a cal culé que la comédie (c'est le mot de prédilection de l'Organe) coûte au pays fr. 39,714-28 c. pour les mois d'ajournement de la chambre des représentants. Nous ne savons si les représentants reçoivent leur indemnité pendant l'ajournement des chambres, dans l'affirmative, nous convenons, avec l'Organeque cela est un peu cher. je n'ai que quelques minutes moi, assieds-toi là ou plu tôt change de costume. Non, je t'attendrai... Je me tais, mais je ne te com prends pas. Ange s'apercevant de l'inutilité de ses conseils, se pencha sur l'épaule du chevalier et lut ces lignes: J'ai interrompu ma lettre pour écouter la lecture de ma condamnation, la clémence royale m'a fait grâce des torturesdusupplicedestraitres(i);demain ma têtedoit tomber comme celle des prisonniers de Tewksbury. La •i cruauté de mesjuges n'a pas même eu pitié de l'enfance et de la candeur! Ange, mon frère d'armes, doit mourir comme moi. Je prends le ciel témoin que u l'approche de ma dernière heure me trouve courageux et résolu, et que, dans ce moment suprême, je ne pense qu'à toi, ma fiancée chérie, toi et mon pauvre vieux père Si j'avais reçu les témoignages d'amour que j'étais en droit d'attendre de celle pour qui je vais mourir, j'accepterais avec joie la liberté que quelques (1) La peiue capitale réservée aux crimes de trahisou était pré cédée des tortures les plus affreuses; l'histoire de ces temps barbares en rapporte qui font horreur, et les lois anglaises ne sont pas encore aujourd'hui entièrement affranchies des cruelles coutumes du quin zième siècle. Mais il nous permettra de lui demander si la comédie jouée dans le temps par M. Malou ne coûte pas beaucoup plus au pays. On se sou viendra que ce ministre, selon le cœur de l'Organes'est accroché pendant deux mois son portefeuille, comme ce qu'il y a de plus crochu au monde, une chauve-souris, par exemple, afin de parfaire les deux années de fonctions ministérielles qui devaient lui assurer la pension. C'est en vain que le pays avait signé, en boune et due forme, le 8 juin, le congéde la théocratie; c'est en vain que le public sifflait lue-téle et demandait qu'on baissât enfin le rideau qui devait les séparer des acteurs tombés, il fallait M. Malou sa pension. La crise dura jusqu'au moment où il pût l'obtenir. Enfin le scandale devint tel que le pays exigea l'abrogation de la loi sur les pensions ministérielles et que la chambre la vota Mais qu'importait M. Malou, la nouvelle loi n'avait point d'effet rétroactif; il avait sa pension.il la gardait. Or, M. Malou est jeune. Combien d'années le pays lui paiera-l-il cette grosse pension L'Organequi sait compter, ne trouve-t-il pas que celte crise ministérielle, prolongée dessein par M. Malou, dans un but si personnel et si sordidea déjà coûté et coûtera encore bien cher au pays Journal de Bruges.) C'est lundi prochain, 16 de ce mois, que la cour de cassation s'occupera de l'affaire de Van Troyen et Van Keirsbilck, condamnés mort par notre cour d'assises. Depuis le retour La Haye de M. Liedls, on assure, dit le Rottcrdamsche-Courantque les négociations commerciales avec la Belgique ont fait des progrès. Le 9 juin a eu lieu au ministère des affaires étrangères La Haye, une conférence laquelle les ministres des affaires étrangères et des colo nies ainsi que MM. Wiilmar et Liedls ont pris part ■UMJOO^tpi1 I La police de Louvain a arrêté une mère et ses deux filles accusées de vols commis au préjudice de trois familles de Louvain un quatrième prévenu est en ce moment soldat au régiment d'élite. Cette famille de voleurs ex ploitait, depuis un certain temps, trois respec- u amis sont venus m'offrir; mais la douleur où me laisse ton abandon me fait préférer la tombe une vie que tu semblés ne plus vouloir partager. Adieu, Margaret adieu chère alliée de mes jours de gloire Je mourrai sans peur comme un Kcrven, le cœur gonflé de soupirs, le cœur rempli d'amour! Adieu, si l'oubli est nécessaire ton bonheur, oublie-moi et sois heurffuse Le chevalier, après avoir écrit ces lignes, plia sa lettre, y inill'adrcssed'unemain ferme, se retourna vers le page, et lui dit avec calme Charge-toi de mon message, tu le remettras quand tu le pourras, profite du peu de temps qui te reste; n'ajoute pas un mot; pars... je n'écoulerai rien... Qu'at- tends-tu Non répondit le page avec froideur, je veux rester ici; je ne te quitterai pas, je veux mourir aussi, moi Le chevalier n'avait pas prévu tant de résolution, il en parut déconcerté; mais ramené la pensée des périls qne pouvait entraiuer le moindre relard, il fouilla sous la paille, et en retira le paquet qui contenait les déguisements apportés par le guichetier. Ces braves gens ont pense tout, dit-il, voilà un accoutrement qui n'est pas très-élégant, mais qui te sau-

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 1