EXTÉRIEUR.
Ealts divers.
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Mons, i5 juin iBôi.
Le calme avec lequel M. de Bocarmé a accueilli la
sentence de mort prononcée par le jury, ne s'est pas
démenti un instant pendant cette triste nuit. Ses
défenseurs sont allés le voir ce malin la prison;
ils l'ont trouvé dans sa cellule fort et résigné. Son
premier mot quand ils sont entrés, a été Du
moins ma femme est acquittéeelle sera là pour ses
enfants.
Le gendarme quia surveillé le condamné pen
dant toute la nuit, disait h M' De Paepe: Je n'ai
jamais vu du courage pareil. On me lait rester ici
pour l'empêcher de se tuer, mais donnez-lui un
pistolet chargé ou de la nicotine, sans crainte aucu
ne; cet hotnme ne songe pas au suicide.
Mm» Je Bocaruié a été autorisée passer la nuit
la prison en s'eugageant ne pas communiquer
avec son mari.
Toujours impassible et indifférente en apparence
sur le sort affreux de son époux, elle attend aujour
d'hui ses enfants.
Autre correspondance.
Le comte de Bocarmé s'est pourvu en cassation ce
matin. Ses avocats, MM»* de Paepe et Lachaud, ont
visité ce matin le condamné, qui est resté fort
calme en apparence et résigné.
C'est hier, la prison, que, sur sa demande, la
comtesse de Bocarmé a été reconduite pour y
passer le reste de la nuit. Elle a préféré recevoir
l'hospitalité de la supérieure des religieuses de la
prison que celle que lui offraient des dames de Mons
appartenant aux familles de ses défenseurs.
Ce matin, le notaire Dugniolle, l'homme d'affaire
de la famille Bocarmé, s'est rendu la prison pour
conférer avec le comte et la comtesse, chacun
séparément.
La comtesse est sortie en voiture pour aller voir
passer la magnifique prosession deS|eWaudru, chez
l'un de ses défenseurs. Il n'y a pas eu d'entrevua
la prison entre le comte et la comtesse. On dit que
madame passera encore la nuit la prison et ne
partira que demain pour aller rejoindre ses enfants.
M®* de Bocarmé est partie de Mons. Il n'est pas
vrai comme l'a annoncé un journal de Bruxelles,
qu'elle soit allée demander l'hospitalité l'un de
ses défenseurs.
Elle est partie, non par le chemin de fer, mais
dans une voiture de place et s'est rendue d'abord
Autrages pour y voir ses enfants.
Nous apprenons que des trois saisies de toiles
belges écrues qui ont été récemment pratiquées par
la douane française, deux ont été levées. Une seule
reste en discussion. (Moniteur.)
On écrit de Gand, 17 juin
Un fourrier du régiment du génie avait quitté
Gand emportant une somme de 100 francs, appar
tenant sa compagnie et s'était dirigé vers Mous.
Mais il avait compté sans le télégraphe électrique
par lequel la nouvelle de sa fuite fut donnée. Le
fourrier, au lieu d'atteindre la frontière française,
fut atteint par les gendarmes, et lé même jour on le
reconduisit prisonnier Gand.
Les officiers supérieurs et les chefs de corps sont j famille royale ds France, a visité hier la partie
encore plus embarrassés on assurait ce malin française de l'exposition universelle. C'était chose
l'assemblée que plusieurs d'entr'eux se proposaient! tout haute voir, dit le Times, que les témoignages
J 1 J,~J 1 de respect dont les illustres visiteurs étaient l'objet
de la part de leurs compatriotes pendant que M. de
Salleudrouze, tête découverte, leur montrait les
richesses envoyées par les industriels français dont
le plus grand nombre étaient leur poste.
FRANCE. Paris, 14 Juin. On lit dans la
Patrie
«M. le général Aupick,qui avait été désigné pour
être ambassadeur de France h Londres, vient d'être
appelé l'ambassade de Madrid. Il est remplacé
dans le poste de Londres par M. le comte Colonua
Walewski, nommé dernièrement ambassadeur
Madrid et qui précédemment était ministre de
France Naples.
Le motif de la nomination de M. Walewski en
Angleterre, vient de ce que le général Aupick n'a
pas cru pou voir aller Londres, où il aurait été sans
cesse en rapport avec les membres de la famille
d'Orléans, qui l'a entourée d'une protection toute
particulière, qui lui a crée sa position et sur laquel
le il aurait été chargé par son gouvernement d'exer
cer une surveillance continuelle.
On lit dans le Bulletin de Paris:
11 parait quela discussion élevée dans l'Assemblée
entre plusieurs généraux sur la discipline et
l'obéissance passive, a produit le plus déplorable
effet dans la plupart des casernes de Paris.
Les sous-officiers, sergents, caporaux sont con
sternés; ces braves gens, en contact continuel avec
les simples-soldats, et qui ont tant besoin de force
morale pourse faire obéir, se sont plaint hautement
de ces débats orageux qui ôtent l'autorité tout
prestige.
de donner leur démission dans le cas où ces inci
dents viendraient se renouveler.
L'Assemblée législative de France, a poursuivi
hier son travail décompression. Après avoir adopté
la veille la loi sur la garde nationale, digue pendant
decelledu 3t mai, elle a commencé la discussionde la
loi tendant ajourner les élections des conseils géné
raux, d'arrondissement et municipaux, jusqu'à la
promulgation des lois organiques qui les concernent
On peut élever contre ce projet du gouvernement
tous les arguments qu'on a déjà invoqués contre la
loi transitoire de la garde nationale. Ces arguments
ont tiouvé dans la séance d'hier d'habiles et chaleu
reux intreprêles dans MM. Pascal Duprat, Mathieu
de la Drôme et Lavergne.
L'Assemblée fait des lois, mais elle n'a pas le droit
de faire ni des conseillers généraux, ni des conseillers
municipaux. Or, telle est cependant sa prétention
quand elle se substitue la souveraineté populaire.
Les orateurs de la gauche ont demandé en consé
quence qu'on détachât delà loi de l'administration
intérieure tout ce qui concerne l'organisation, de
soumettre immédiatement ce travail l'Assemblée
et de se mettre ainsi eti mesure de faire les
élections dans les mois de juillet et d'août h l'expi
ration du mandat des conseils généraux et commu
naux actuels. Mais leurs efforts n'ont pas eu de
succès. Le projet du gouvernement a été voté par
une forte majorité après un discours de M. Laroche-
jaqueliri auquel M. Léon Faucher s'est cru forcé de
répondre, pour déclarer que le gouvernement reti
rait le projet de loi, s'il pouvait croire que l'Assem
blée y vil un prélude d'affaiblissement ou de ruine
pour la loi du 3 1 mai.
Peu d'autres nouvelles ont circulé hier. Dans la
salle des conférences, on se préoccupait beaucoup de
la révélation faite par M. Carlier, et qui impute un
représentant l'acte peu délicat de partager avec les
titulaires le traitement des places qu'il leur fait
obtenir. Il est probable que l'Assemblée exigera que
la lumière se fasse sur cet te imputation ignominieuse,
et l'on assurait que M. Dupiu serait invité se faire
représenter la pièce produite dans le procès du
Messagerque nous avons publiée, afin de mettre le
représentant dont le nom est dans toutes les bouches,
en demeure de s'expliquer. Puisse-t-il, pour l'hon
neur de la représentation nationale, avoir été ca
lomnié!
La commission de révision s'est réunie hier et a
encore entendu un certain nombre d'orateurs dans
les développements de leur opinion.
M. de Montalembert qui a parlé le premier, a dé
claré, lui aussi, qu'il était pour la révision totale et
légale. Selon lui, l'élection dn 10 décembre a été le
point de départ des embarras de la situation en ce
sens qu'elle a prouvé que la population voulait un
chef nouveau et les classes rurales un maître démo-
cratique
Quant lui, personnellement il n'est ni républi
cain, ni démocrate; mais il est forcé de reconnaître
que la République est la forme naturelle de la dé
mocratie.
Lès autres orateurs qui ont parlé sont MM. Cavai
gnac, Charras, de Tocqueville de Berryer. Aucune
résolution n'a été prise.
Les nouvelles des autres pays étrangers sont Insi
gnifiantes. Le Portugal jouit, d'après les dernières
correspondances arrivées d'Angleterre, d'une tran
quillité parfaite. En Allemagne, on commence
parler d'une ent revue prochaine entre les trois sou
verains de la Russie, de la Prusse et de l'Autriche.
Ce bruit, quoiqu'il n'ait pas encore pris une grande
consistance et qu'on ignore toujours ce qui a fait
l'objet des conférences d'Olmutzet de Varsovie, n'a
rien d'invraisemblable. Les gouvernements absolus
se préparent et se concertent eu vue des éventualité»
de i85a.
ITALIE. Nous avons.il y a quelques jours,
parlé de l'attaque dirigée la nuit dans les environs
de Rome par une patrouille nombreuse de soldats
du pape contre une patrouille française composée
seulement de trois hommes.
Le conseil de guerre français a prononcé, le 4 de
ce mois, son jugement, qui condamne quatre des
hommes qui faisaient partie de laNpalrouille la
peine de mort, un aux travaux forcés perpétuité
et trois cinq ans de la même peine. Les autres
prévenus, au nombre de onze, ont été acquittés.
PORTUGAL. La malle péninsulaire est arrivée
aujourd'hui Southampton avec des nouvelles de
Lisbonne du g, et d'Oportodu 10. Lisbonne était
tranquille, mais la population d'Oporto était un
peu agitée, non pas au point cependant de pouvoir
créer des inquiétudes. Le duc de Saldauha rencon
tre chaque jour de plus grandes difficultés, par suite
du manque d'argent; il n'était pas certain que ces
négociations avec la banque aurait eu une issue
favorable, et même, s'il féussit, il voyait fort bien
que, dans quelque temps, la crise financière n'en
serait que plus considérable. Les promotions que le
duc a faites dans l'armée pour favoriser ses parti -
sans ont rendu plus lourdes les charges du trésor, et
augmentent, par conséquent, chaque jour, les in
quiétudes du cabinet.
La ville de Givel vient de voir s'éteindre deux
anciens officiera supérieurs de l'ancienne armée
française le chevalier de Fulaines, maire de la ville
avant i83o, un des derniers survivants de l'expé
dition de Quiberon, mort dans sa 92* année, et le
baron de Gédéon de Contamine, général de brigade
eu retraite, mort dans sa 87* année.
ANGLETERRE. Londres, iZ juin. Malgré
le mauvais temps le nombre des visiteurs de l'expo
sition universelle s'est élevé hier 48»3i8 et la
recette 3,3 A3 1. 7 sh.
Entre midi et une heure on a vu arriverau palais
de cristal 800 campagnards, hommes et femmes,
tous habitants du bourg du Godstone et des envi
rons dans le comité de Surr.ey. Ils étaient tous en
dimanchés et portaient des rosettes de rubans. Les
frais de cette excursion avaient été payés en grande
partie par les propriétaires des environs.
La Reine Marie-Amélie, accompagnée de la du
chesse d'Orléans et des autres membres de l'ex-
On lit dans un journal français:
Un jeune joueur d'orgue d'une quinzaine d'an
nées était entré la semaine dernière dans la cour
d'une maison de la rue Saint-Louis, Paris, et il
épuisa son répertoire, la grande satisfaction des
locataires, satisfaction qui se manifesta sous forme
de pièces de cinq centimes.
Comme il se retirait, une dame d'un certain âge,
demeurant au rez-de-chaussée, en face de la fenêtre,
de laquelle il s'était tenu et qui n'avait cessé de le
regarder avec attention, l'appela et le fit entrer chez
elle. Alors elle l'interrogea sur sa famille, ses sou
venirs d'enfance. Le motif eu était qu'elle avait
reconnu en lui une ressemblance tellement frap
pante avec une daine C... de ses amies, qui, il y
avait huit neuf ans, on avait enlevé son fils âgé de
six ans, qu'elle eut l'idée que le joueur d'orgue
pouvait bien être cet enfant.
Tous les renseignements qu'il a fournis ont con
firmé cette opinion. Il avait parcouru longtemps la
France avec un savoyard, ramoneur, qui lui avait
donné le nom de Jean; mais il lui restait un vague
souvenir d'avoir porté celui d'Eugène. -Ces circon
stances et les réminiscences que les questions qu'on
lui fit, réveillèrent chez le joueur d'orgue qui en
était tout surpris lui-même, ont convaincu la dame
âgée qui l'interrogeait que s.es soupçons étaient fon
dés, et après avoir fait changer de vêtements l'en
fant, elle l'a ramené la dame C., sa mère.
Celle-ci, en l'apercevant, et avant qu'on lui eut
rien dit, a poussé un cri et s'est précipité sur lui,
en disant: C'est mon fils
L'instinct de l'amour maternel a donné sa consé
cration la reconnaissance de l'enfant. Il ne pouvait
plus rester de doute.
Mort cTun des gardiens de Vempereur Napoléon.
Dimanche dernier est mort Saalfoord, un ancien
soldat, nommé CharlesGlaskell, qui, après avoir été
pendant huit ans, prisonnier en France, était de
venu, sous le colonel Hudson Lowe, un des gardiens
de Uempereur Napoléon Saint-Hélène. Ce brave
homme trouvait plaisir raconter divers épisodes
du drame de Longwood, où il était resté jusqu'à la
mort de Bonaparte.
Le journal catholique the Tablet annonce la créa-
lion do quatre nouveaux évêchés catholiques en