JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Vires acquint eundo. INTÉRIEUR. M» 1,057. 11* Année.Dimanche, 11 Juta 1051. ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces, 4 francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Ypres, 31 Juin. TILLE D'YPRES. conseil communal. Séance publique du Jeudi, 19 Juin i85i. Présents MM. le Baron Vanderstichele de Mau- bus, Bourgmestre, président; Alphonse Vanden Peereboom, Iweins-Funteyne, échevins Théodore Vanden BogaerdePierre Bekt Charle» Vande Brouke, Boedt-Lucien, Legraveraud, Martin Sinae- len Édouard CardiuaelAuguste De Ghelcke Ernest Merghelynck, Boedt, avocat, Louis Anuoot, conseillers. La séance est ouverte par la lecture du procès- verbal de la réunion du 28 Mai dernier. La rédac tion eu est approuvée. L'état des dépenses imprévuess'élevantà 1,499fit. cent, est approuvé. Le crédit était de i,5ootr. 11 est donné lecture d'une requêle adressée par le Conseil de fabrique de l'église S'-Niçolas, qui prie l'autorité communale de voler un dernier subside, pour solder les frais de construction de ce nou veau temple, 11 reste encore dû une somme de 2:1,91a fr. et pour pouvoir faire face des engage ments pris par le Conseil de fabrique, ses membres ont dû se,procurer pour 20,000 fr. de capitaux, sous leur responsabilité personnelle. Les'subsides de la ville se sont élevés 17,000 fr., ceux de la province, i4,ooo fr. de l'état 56,ooo fr.la souscription volontaire a produit une sommede 28,180 fr.,et la vente de l'église i3,ooofr. Voici le relevé des frais: achat du terrain, 19,000 ir. Entreprise dé la maçonnerie, toiture, plafonds, etc. 91,000 fr. Modifications portées au plan primitif de la commission des monuments, fr. 8,784-81. Con struction de la sacristie fr. 6,997-26. Stalles, con fessionnaux et autres ornements, 4,600 fr. Enfin, vacations et honoraires de l'architecte, 3,46o ir. Total fr. 134,092-07 reste combler un déficit de fr. 25,912-27. Le Conseil de fabrique demande la ville le tiers, soit 8,607 fr., se réservant d'invoquer pour le reste l'intervention de la province et de l'état. Le Conseil, après en avoir délibéré, décide qu'en principe, un subside, égal au montant de cette somme, est volé, mais se réserve de l'allouer sur plusieurs exercices. Il est donné lecture de la délibération de la com mission des Hospices, sur la question du legs fait, cette administration, par feu M. l'avocat De Souter. Elle demande pouvoir renoncer purement et sim plement cette libéralité qui n'en est pas une, puis- LUS ©ÊMliiaS IftHRVÊBl (suite.) LA rÉTE. Les voeux d'Edouard étaient pleinement accomplis: Les funérailles d'Henri VI avaient été faites en grande pompe, et le corps de ce malheureux monarque, entouré de gardes et de torches, précédé du haut clergé, suivi d'une foule immense, avait été conduit Saint-Paul, et de là l'ab baye de Cherlscy où on l'avait inhumé. Ce même jour qui s'était levé pour éclairer une cérémonie funèbre, avait donné, sur son déclin, le signal d'une fête brillante; et le maître de l'Angleterre, secondé de ses favoris, ouvrait ainsi son règne par un crime et une profanation. Westminster, illuminé sur toutes ses façades, semblait être un palais enchanté; ses fenêtres ouvertes montraient la dérobée les riches costumes, et laissaient parvenir aux oreilles du peuple amassé sur la place, des sympho nies joyeuses, des chants et des sons confus que dominait la voix bruyante du plaisir. Dès le commencement du bal, le roi s'était levé de table, et chaque convive, son exemple, avait été prendre le costume et le masque obligés, car nul ne devait péné trer dans les salons sans un déguisement. Quelques in stants après, la cour fit son entrée, et les applaudissements qu'il reste fort problématique si les Hospices eussent pu toucher de quoi payer les frais du procès qu'on était disposé leur intenter. Le Conseil a cru qu'il était prudent de ne pas s'en gager dans une procédure qui aurait pu durer fort longtemps et dont l'issue eut été dans tous les cas peu favorable et nullement en proportion avec les risques courir; il émet donc un avis favorable la délibération de la commission des Hospices. Pour les mêmes motifs, le Conseil, au nom de la ville, renonce au legs fait par le même.M. De Souter, de sa maison, rite d'Angleterre, G and, et de sa bibliothèque. Seulement sa sœur, légataire uni verselle, est disposée faire don la ville des livres de son frère défunt. Ces résolutions sont adoptées l'unanimité et l'ordre du jour public étant épuisé, le Conseil se constitue en comité secret et la séance continue. Dans la partie de la séance huis clos, la ques tion de l'enseignement moyen a été agitée. Des propositions seront faites au gouvernement pour obtenir l'érection d'une école moyenne avec adjonction de cours professionnels et un collège communal.Si la section professionnelle ne peut être jointe l'école moyenne, elle serait anuexëe an collège communal. ■hllugw Jeudi dernier, quelques scieurs de longse sont pris de querelle et se sont battus avec assez d'animosité pour qu'un d'enlr'eux ait eu la figure toute ensanglantée Un honorable magis trat qui se trouvait dans le voisinage, est ac couru pour lâcher de mettre fin cette rixe mais peu s'en est fallu que lui-même ne fut pris partie par ces batailleurs, et si quelques bons citoyens ne s'étaient montrés disposés soutenir le substitut du tribunal de première instance, il eut été assailli par ceux qu'il voulait calmer et probablement qu'il eut été récompensé de son. intervention par des mauvais traitements Mais un certain nombre d'habitants se sont immédiatement interposés et les querelleurs ont été conduits près du commissaire de police, qui a dressé procès-verbal. Hier, un jeune fourrier des voltigeurs du 1er bataillon du 12° rég' s'est malheureusement noyé en se baignant au canal. Il était avec trois ou quatre camarades l'eau, et l'on a dit qu'il donnait encore des signes de vie, quand il a été qui partirent de tous côtés saluèrent la magnificence des princes, bien qu'il fût impossible de reconnaître les per sonnages qui excitaient ainsi l'admiration générale. Parmi les dernières dames entrées avec le cortège royal on en remarquait deux dont les toilettes surpassaient peut-être en richesse et en élégance toutes celles qui brillaient au premier rang. Les plus hardis seigneurç ne s'approchaient de ces deux dames qu'avec un respect involontaire, car on avait dit voix basse, et souvent répété, que l'une était la reine et l'autre la duchesse de Clarence. La nuit étàit déjà très-avancée; le bal en voyant fuir ses heures de plaisir semblait vouloir se venger par un redoublement de folies; l'orchestre avait abandonné ses airs langoureux pour de brillantes symphonies, où la vive gaité prenait tâche d'étourdir et d'entraîner. Le vin de Chypre et les liqueurs d'Espagne étaient versés par des pages qui se promenaient sans cesse au milieu des grou pes, la coupe et le vase d'or en mains; le plaisir excitait, sans relâche, ses adorateurs enivrés, ranimait ceux qu'épuisait la fatigue et jetait toute cette foule éblouis sante et parfumée dans l'oabli du jour qui avait fini, dans un souverain mépris pour le jour qui allait paraître. Ta maîtresse n'a qu'une rivale, dit un cavalier costumé en Neptune, un seigneur qui portait le turban et la gandoura turque avec une grande distinction. retiré du canal, mais qu'il a expiré immédiate ment après le .sauvetage. Nous apprenons que le lr, 2®, 6e et 12e régiments doivent partir, le lr Juillet, pour le camp de Beverloo. mm 0 f 1 n m m S. M. le Roi. et LL. A.\. RR. les princes et la princesse sont arrivés midi Ostende par un convoi spécial du chemin de fer. M.\l. de^ Moerkerke et de Briey accompagnent la famille royale. Le mauvais temps a empêché ces augustes voyageurs de partir pour Londres. La famille royale est restée Ostende pendant toute la journée d'hier, le mauvais temps l'a empêchée de prendre la mer; pendant ce temps le Boi s'est promené en ville et sur la digue. Hier malin, 6 heurestoute la famille s'est embarquée bord du navire anglais Vivid, c. Smillhel, envoyé par le gouvernement Britan nique pour la conduire Douvres. Le Roi et les Priuces paraissaient jouir d'une bonne santé. Dimanche soir, la police de Roulers a opéré l'arrestation de 3 individus, soupçonnés d être les auteurs de plusieurs vols commis depuis peu floogblede. Ils ont été transportéspar les gendarmes, Ypres. Les recherches actives auxquelles la justice s'est livrée, Bruges, depuis lejour qu'un crime- d'infanticide commis en cette ville, par une jeune fille de 20 ans, lui a été signalé ont eu .pour résultat la découverte de l enfaol dont cette fille était accouchée récemment. Hier matin après un interrogatoire que M. le juge d'instruction a fait subir la prévenue, ce magistrat s'est transporté immédiatement sur les lieux, l'en droit désigné par elle, entre la porte de Damme et la porte S,e-Croixoù il a été rejoint quel ques instants après par MM. les commissaires de police De Jongbe et Moenaertet là dans un champ de seigle, on a trouvé le cadavre d'un enfant du sexe masculin, la face contre terre et recouvert seulement d'un peu de gazon. Il avait autour du cou une jarretière ou petite corde assez fortement nouée, l aide de laquelle on présume que l'enfant aura été étranglé. Les Sire, elle est vaincue par toutes ccllés que vous dai gnez remarquer et rechercher. Ah mon cher Georges, si tu n'étais mon frère... Que se passe-t-il là-bas? demanda Édouard. Écoutez ces éclats de rire. Tout ce bruit est causé par une petite bohémienne, espiègle comme un démonrépondit Richard qui s'était rapproché d'Édouard. Une bohémienne, s'écria le roi. Je veux dire que, sous ce déguisement, une des femmes les plus spirituelles de la cour fait rage et ravage dans le bal. Je ne l'ai pas encore vue. Avec qui est-elle Elle n'est arrivée que fort tard, et donne le bras un grand magicien, sec et raide comme un pieu, triste et muet comme un mort. Chacun l'interroge; elle répond avec une vivacité merveilleuse, prédit l'avenirrévèle bien des mystères galants, danse avec qui la prie, rit aux éclats... Sans les ordres sévères qu'a donnés Votre Grâce, je lui aurais enlevé son masque pour connaître enfin ce diable en jupons... Tenez, la voilà. Les deux masques s'avançaient rapidement du côté du roi; labohémienneétait penchée au bras de son guide et marchait en balançant avec grâce, distribuant droite et gauche, sans s'arrêter, des compliments aux dames, des sarcasmes aux chevaliers, des saillies toute sa suite.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 1