EXTÉRIEUR.
médecins judiciaires ont été requis le même
jour d'en faire l'autopsie pour constater si l'en
fant était ué viable et avait réellement vécu.
Mandement de l'Archevêque de Parla.
M. l'archevêque \le Paris vient de publier un
nouveau mandement, dont l'objet est de développer
et de confirmer le décret du concile de Paris contre
les erreurs qui renversent les londemeuts de la jus
tice et de la charité.
Ce mandement touche aux deux questions les
plus graves de ce temps-ci.
Parles passages suivants, on appréciera l'esprit de
pieuse médiation qui l'a dicté
L'égalité dans le droit de propriété en l'état présent
de notre nature, demande une seule chose, et la justice
éternelle la veut aussi c'est que chacun jouisse des fruits
de sa pro|ire industrie, grande ou petite: c'est que d'une
part, le riche puisse hériter du château de ses aïeux,
comme le pauvre de la chaumière de ses pères, parce que
la chaumière et le château sont également respectables
devant la loi divine; c'est que, d'autre part, celui qui ne
possède rien aujourd'hui puisse demain acquérir, au
moyen de son travail, de ses économies, et posséder aux
mêmes titres.
En deux mots le travail est sacré; la propriété est
inviolable. Là dans Yéquilibre et le respect de ces deux
grands intérêts, se trouvent les premiers éléments de la
solution des problèmes sociaux, qui peuvent se présenter
aux gouvernements humains, et qu'il ne nous appartient
pas de résoudre.
Mais nous répéterons ici ce que nous disions dans
notre dernier mandement, que la société ne peut être
raffermie et consolidée que si les pouvoirs qui la dirigent
tiennent l'avenir, d'une main sûre et impartiale, la
balance divine qui pèse également les devoirs et les droits,
soit du riche, soit du pauvre. Telles sont les règles de la
souveraine équité que proclame l'Église. Voilà aussi la
véritable égalité quant ce droit fondamental dont nous
avons pris la défense, avec le concile de Paris, dans l'in-
térét autant des travailleurs que des propriétaires, pour
leur éviter de fuuestes malentendus, d'où naissent trop
souvent 1rs haines et les guerres civiles.
Écoutez notre voix, Frères bien-aimés, écoutez la
voix de votre .archevêque et de votre père, qui donnerait
volontiers son sang jusqu'à la dernière goutte, pour ci
menter la réconciliation de ses -fils spirituels et assurer
leur bonheur du temps et de l'éternité. Oui, on vous
calomnie tour tour, les unes après les autres, pour vous
diviser, vous tous enfants de la même patrie, tandis que
les citoyens d'un même état, comme les membres d'un
même corps, ne peuvent avoir de force et de bonheur que
par l'association de leurs travaux et le concours de leurs
volontés.
Travailleurs, ouvriers, artistes de cette grande cité,
nous vous connaissons, nous vous avons vus, de près,
nous vous avons visités dans vos ateliers et dans vos
demeures. Lorsque nous vous rappelions les devoirs de
l'ouvrier chrétien, pleins d'un respect filial, vous nous
paraissiez suspendus nos lèvres. Si quelquefois nous
avons essayé de vous prémunir contre ces doctrines qui
épouvantent la société, oh comme nous avons vu alors
votre probité et votre bon sens se révolter. Non vous ne
nourrissez point dans vos cœurs des projets d'injustice et
d'anarchie. Nous en avons pour garant les témoignages de
vénération profonde dont vous avez entouré, dans notre
personne, la religion, cette protectrice de tous les droits,
quand, pied, sans appareil, avec notre parole et notre
amour, nous nous sommes présenté vous l'église, aux
écoles, dans les ateliers, dans les rues, sur les marchés
et les places publiques.
Nous nous plaisons en ce jour le proclamer la face
du monde, nous n'avons jamais découvert en vous, lors
que les passions politiques vous cachant lo véritable état
des choses ne vous ont pas égarés, qu'un admirableN
amour de l'ordre et du travail, que les nobles instincts
Ma belle enchantée, dit le roi, puisque vous prédisez
l'avenir, voulez-vous me parler du mien
Non, certes, répondit le masque; simple mortelle,
je ne puis rien apprendre aux dieux, seigneur Neptune,
je n'ai leur adresser que des prières.
A toutes les richesses qu'ils vous ont données, que
vous plaît-il donc d'ajouter? charmante bohémienne.
Je voudrais qu'on me laissât m'égayer un peu
l'aise; on m'entoure, on me presse, on m'obsède; je ne
suis venue chez le roi que pour m'y divertir...
Pourtant je ne te quitte pas, fée mignonne, que tu
ne m'aies prédit mon avenir.
Donne donc ta main... ôte ton gant...
Voilà ma main, dit le duc; lis...
La bohémienne recula comme saisie d'épouvante.
Richard voulut la suivre, mais le roi le retint jpar le bras
en lui disant
Pas d'imprudence Dn seul mot pourrait révéler
l'histoire de la Tour. Laisse courir cette jeune fille, nous
saurons son nom plus tard.
Les deux masques, moins pressés par les curieux se
dirigèrent vers un groupe de jeunes femmes.
Voilà les reines du bal, dit la bohémienne en regar
dant avec un soin minutieux les deux élégantes dont nous
«vous parlé.
Que nous direz-vous d'aimable demanda la juive.
du devoir et de la vertu. Heureux si pour donner leur
complet développement ces germes sublimes, la religion
voyait plus souvent dans ses temples venir y recevoir les
influences de sa doctrine, de ses prières et ses sacrements,
ses consolations et ses espérances Ah ne l'oubliez pas,
vous serez toujours l'objet de ses plus grandes sollicitudes
comme de ses plus vives tendresses.
Nous vous connaissons aussi, vous qui, jouiasant des
biens de la fortune, sans être astreints ce travail des
mains, consacrez cependant au service de la patrie un
labeur d'un autre genre, celui de l'intelligence et de dé-
voûment, vous tous hommes que la Providence a placés
dans les-conditions élevées de la société. Vous avez con
sidéré notre demeure comme le terrain neutre où toutes
les opinions honnêtes pouvaient, sous les auspices de la
Religion, se montrer et se donner la main. Tous les partis
sincères, vous êtes là pour l'attester, s'y sont donné ren
dez-vous. Eh bien n'est-il pas vrai que, lorsque nous
vous racontions ces détails de nos visites pastorales, vos
cœurs étaient émus? Vous applaudissiez l'éloge que nous
faisions de vos frères, de nos enfants des faubourgs. Loin
d'avoir surpris dans vos âmes de la dureté pour ceux qui
portent le poids le plus pesant de l'a vie, nous n'y avons
vu que bienveillance, compassion, humanité. Du cœur de
vos femmes surtout s'épanchent incessamment sur toutes
les infortunes d'inépuisables trésors en secours et en con
solation.
Nous venons d'ordonner l'une de nos commissions
administratives de publier le tableau des œuvres perma
nentes que la charité a créées dans notre diocèse. Or,
cette histoire n'est-elle pas principalement la votre, chré
tiens, qui ont été départies les richesses de ce monde?
Ne refute-t-clle pas éloquemment les calomnies dirigées
contre vous
Donc, nos très-chcrs frères, que toute méprisecesse;
dépouillez-vous de vos préventions, et vous réunissant,
comme enfants du Père qui est au ciel, dans un amour
fraternel et sincère, n'attentez l'amélioration de l'ordre
social, qu'on semble vouloir demander 'des révolutions
nouvelles que la loi naturelle du progrès, progrès d'autant
plus sûr qu'il est plus pacifique.
Mais ce n'est pas vous seuls, nos très-chers frères,
qu'on impute des sentiments qui ne sont pas les vôtres; on
dirige contre l'église elle-même des calomnies analogues
et nous eroyons, en finissant, devoir emprunter, pour les
réfuter, les paroles même du Concile de Paris.
Il est faux de dire que l'église ne compatit pas au
sort des malheureux en ce monde. Comme une bonne
mère, l'Église aime tendrement tous ses enfants sans
distinction," et elle les soutient par tous les moyens qui
sont en son pouvoir.
Mais le pauvre peuple, les ouvriers et les indigents,
tous ceux que presse la misère, ce sont ceux-là surtout,
qu'à l'exemple de Notrc-Éeigneur Jésus-Christ, elle entoure
d'un amour plus empressé, d'une plus vive sollicitude.
N'est-ce pas son esprit qui chez nous inspire celte vive et
fervanle charité tant de chrétiens riches, ces jeunes
gens d'élite, ces femmes si vertueuses, ces vierges con
sacrées Dieu, parla main de qui l'église répand sur les
pauvres tant de bienfaits, toutes les consolations divines
et humaines, et couvre leur nudité de l'abondance de sa
charité.
On calomnie l'Église quand on lui fait dire, propos
de l'inégalité des conditions, que tous les malheureux
accablés par le travail, et qui souffrent toute espèce de
misères, sont comme immuablement et fatalement en
chaînés leur infortune, laquelle on ne pegt ni on ne
doit apporter aucun remède. Cette opinion détestable, qui
a régné autrefois chez les païens, est tout fait étrangère
la doctrine chrétienne, et l'Église la rejette avec horreur.
Il est faux que la doctrine évangélique sur l'utilité
spirituelle de la souffrance, et sur la sanctification qui peut
en résulter, doive être entendue en ce sens, qu'il ne serait
point permis aux chrétiens de désirer ou de chercher un
soulagement leurs maux. Car l'Église leur enseigne
dire chaque jour Dieu dans leur prière, délivrez-nous
du malet le mal dans cette vie, c'est d'abord le péché
et ensuite la misère et toute espèce d'affiiclioo; et, en toute
Deux mots voix basse, milady.
J'écoute.
Oh! les jolies mains, voulez-vous que je les étudie?
Volontiers... Mais je vous préviens que j'aime les
compliments, et qu'en fait de prédictions je déteste les
catastrophes.
Vous avez là une bague charmante qui raconte une
foule d'histoires.
La main que tenait la bohémienne trembla tout-à-coup
et se dégagea vivement.
Cette bague porte deux noms écrits en lettres d'or
dans son anneau... Ne me fuyez pas, Margaret, Henri
n'est pas ici.
Mademoiselle de Rosières se rapprocha brusquement
de la marquise de Courtenay, tout son corps trembla; elle
pâlit sous son masque.
Et vous, Madame, continua la bohémienne en s'adres-
sant la marquise, ne deinanderez-vous pas des nouvelles
d'un page de vos amis
Malheureux s'écria Jeanne d'une voix étouffée.
Qu'étes-vous venu faire ici Partez pour Dieu, partez
r Non par Saint-Denis, je me divertis trop pour
songer partir.
Puis, s'approchint de Margaret, Ange de Lamorge, ear
c'était lui, ajouta vivement
Avez-vous reçu la lettre de mon frère Madame.
occasion, l'Église déclare qu'il est permis et honorable
tous ceux qui manquent des biens de cette vie, de tâcher,
par un travail courageux et des moyens honnêtes, non-
seulement d'adoucir la rigueur de leur condition, mais
encore de se procurer avec le secours de Dieu, une posi
tion.plus heureuse.
Il est faux enfin que l'Église désapprouve les inves
tigations de la science, et les sages tentatives de l'autorité,
pour améliorer le sort des classes indigentes. Nous décla
rons au contraire tout-à-fait louables et conformes la
piété chrétienne tous les moyens salutaires, qu'on peut
inventer et mettre en œuvre cette fin.
Mais tout en compatissant aux souffrances des hom
mes, l'Église catholique qui apprécie leur juste valeur
des biens qui passent, avertit tous ses enfants, riches et
pauvres, d'élever surtout leurs regards vers les biens
éternels; elle sait que le monde, où sont la mort et le
péché, ne sera jamais exempt de douleurs, et que, quoi
qu'on fasse, les plaisirs de la terre ne pourront jamais
rassasier cette faim de bonheur, qui ne sera assouvie
que par la possession éternelle de Dieu. Nous n'avons en
effet ici-bas de cité permanente, mais nous en cherchons
une dans l'avenir où Dieu essuiera toutes les larmes de
nos yeux où il n'y aura plus ni mort, ni deuil, ni gé
missement, ni douleur car les premières choses auront
disparu.
Plaise Dieu, qu'instruits par ces avertissements, les
écrivains que nous avons en vue s'abstiennent desor/nais
de calomnier injustement l'Église, afin que, cherchant
tous d'un commun effort, et avant tout, le royaume de
Dieu, le reste nous soit donné par surcroît, et qu'ainsi
nous passions travers les biens du temps, de telle façon
que nous ne perdions pas ceux de l'éternité.
FRANCE. Paris, 18 juin. Viou, l'assassin
de M, Defontaine, marchand de broaze, a été exécuté,
ce matin, la barrière Saint-Jacques.
On dit l'assemblée que M. Lemulier vient de déposer
une plainte contre M. Carlicr.
Le bruit se répand que la négociation entamée avec
l'Angleterre, par le gouverneur romain, sous la média
tion de la France,, pour demander le changement de M.
Freeborn, consul d'Angleterre Rome, vient d'aboutir.
On sait que ce consul, hostile au gouvernement du
Saint-Père, faisait, depuis quelques années, Rome, le
rôle'd'agitatcur.
Le ballon parti hier de l'Hippodrome, ainsi que nous
l'avons annoncé, portait les frères Godard, un docteur do
la Faculté de médecine de Paris et trois écuyères de
l'Hipprodonie. Ils sont descendus sans encombre Mes-
ml-Amelot (Seine et Marne) sept lieues de Paris, entre
le Bourget et Dammartin.
Le ballon le Zodiaque, parti du camp de Mars, emme
nant M"" Poitevin montée sur un cheval, et M. Poitevin
qui avait pris place dans la nacelle, a traversé Paris du
sud-ouest au nord-ouest, poussé par un vent très-
violent.
Voici sur ce voyage aérien les détails fournis par M.
Poitevin lui-même.
Le désordre des vents, qui pouvait d'un moment
l'autre faire coucher jusqu'à terre mon aérostat, m'obli
gea lui laisser une puissance ascensionnelle considéra
ble; aussi dès qu'on l'eût lâché, commençais-je monter
avec une grande rapidité, et en quelques minutes je
dépassai les nuages.
»|L'appendicc inférieur de mon ballon vomissait le gaz,
quoique la soupape fut ouverte; néanmoins je continuai
de monter, et bientôt je perdis de vue la terre, cause
de l'interposition des nuages amoncelés entre elle et moi.
Dès lors le cheval sur lequel était ma femme rendit en
abondance le sang par la bouche; mais je ferai obser
ver que cette hémorrhagie ne porta aucune atteinte
l'économie de la bête; seulement, lorsqu'elle eut cessé
Oui... éloignez-vous, on nous regarde... Par pitié,
fuyez ne me parlez plus.
Ne plus vous parler je mourrais plutôt là, sous vos
yeux... Ecoutez, prenez mon bras, j'ai un billet vous
remettre.... Si vous me refusez, je me démasque et me
nomme... Répondez, répondez vite, mes instants sont
comptés.
Disant cela, le page porta la main son visage.
Arrêtez, arrêtez, dit sourdement la marquise... elle
accepte... Oh mon Dieu secourez-nous.
Venez, Madame, les cavaliers se placent déjà.
Margaret tendit sa main défaillante: le duc de Clarence
qui, depuis le commencement du bal, n'avait pas perdu
de vue la comtesse, l'aborda dans ce moment et lui de
manda de danser avec elle la première sarabande.
Volontiers, répondit Margaret, mais permettez-moi
d'écouter les aventures de cette aimable bohémienne.
Je ne peux pas vous dire tout ce qui se passe, reprit
le page, ce serait trop long; prenez cette lettre, lisez-là
vite, elle est dans ce petit sac de velours. Écrivez quelques
lignes sur la même feuille de papier avec le crayon que
voici... Vous me remettrez le tout et vous aurez sauvé
celui qui doit mourir demain pour vous je vous quitte
et j'attends. {La suite au prochain N°.)