JOURNAL D'YPRES ET DE LARRONDISSEMEÎÏT.
Année.
Jeudi, 30 Juin 1851.
Vires acquirit eundo.
INTÉRIEUR.
LIp> DERNIERS KËRVËiN.
N° 1,058.
ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestr,e, 5 francs 50c. Piiovinces, 4 francs.
INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes.
Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
Ypres, 35 Juin.
La Chambre a repris ses travaux momenta
nément interrompus par suite de la démission
du ministère. Une première séance a eu lieu et
le cabinet a fait connaître ses projets. En pre
mier lieu il a demandé le droit fur la succes
sion en ligne directe, droit minime mais qui
rapportera beaucoup, et qui nous semble plus
rationnel que son premier projet, d'imposer la
prestation du serment aux déclarants ayants-
droit d'une succession consistant en effets mo
biliers. Ensuite quelques droits d'accises se
raient modifiés de manière augmenter les
revenus du trésôr d'une somme de deux mil
lions et cent mille francs.
Il est heureux que la crise ministérielle se
soit terminée ainsi. Mais nous espérons que les
difficultés qui sont aplauies maintenant, auront
pour conséquence de faire sentir au ministère
ainsi qu'à la majorité libérale, qu'il est toujours
opporluu de s'entendre au préalable sur les
projets de loi, avant de les soumettre l'épreuve
de la discussion publique. Car le dernier dés
accord a éié amené aussi bien par les exigences
du cabinet que par les vues divergentes du
parti libéral.
D'un côté, le gouvernement semblait vouloir
forcer la majorité voter des projets de loi
pour lesquels elle avait fait connaître sa répu
gnance, et de l'autre, peut-être que la fraction
dissidente n'a pas exprimé, avant l'épreuve du
scrutin, assez vertement ses sentiments. Dans
tous les cas, il ne faut pas que le ministère
laisse voir l'intention d'emporter, de haute lutte,
la réalisation de ses conceptions, sans s'être at)
préalable concerté avec les députés qui sou
tiennent son système politique.
En agissant autrement, on peut être certain
qu'on arrivera bientôt désorganiser le parti
qui préside aux destinées de la Belgique et de
placer bientôt le gouvernement dans une im
passe dont il lui serait impossible de sortir. Avec
la composition actuelle de la législature aucun
autre parti que le libéralisme ne peut être placé
au timon des affaires. La minorité ne peut espé
rer de saisir le pouvoir sans vicier le régime
représentatif, et l'on a pu se convaincre que la
formation d'un tiers-parti n'a pas chances de
succès.
la fête.
(suite.)
La comtesse de Rosières se sépara du page, et, traver
sant les groupes qui se trouvaient sur son passage elle
sortit de l'enceinte réservée aux danseurs.
Ange, dit la marquise qui avait rejoint le noble
enfant, tant que je vous verrai dans ce palais, je frémirai
d'épouvante; je vous croirais plus en sûreté dans un
cachot de la Tour... Si vous m'avez jamais aimée, fuyez,
ne perdez pas une minute.
Dieu sait, Madame, que pour vous arracher de votre
prison, vous et la comtesse, j'aurais donné tout mon sang;
mais j'aimerais mieux, moi, vous voir enchaînée au pilori
de la Tour, que libre, belle et heureuse sous ces voûtes
maudites.
Heureuse dites-vous.... Ingrat! Plus tard vous
apprendrez...
Plus tard; attendez demain, Madame; quand le
L.'opposilion, malgré les clameurs de sesjour-
naux a vu son impuissance officiellement con
statée, ce qui ne l'empêchera pas d'entraver
l'exercice du pouvoir, en tant que cela lui est
possible. Ne pouvant rien par elle-même, toute
sa tactique a consislé et consistera semer la
désunion dans les rangs des libéraux. La majo
rité doit veiller avec un soin extrême sur les
menées de ses adversaires, car les divisions dans
tous les partis sont toujours fatales. Ce n'est que
par la cohésion et la bonne entente qu'on peut
espéror de diriger avec succès les affaires d'un
pays qui possède des institutions représen
tatives.
Le parti que nous combattons est adroit
bien uni et persévérant dans ses projets. Il a un
but bien déterminé, toujours le même quoique
varié dans ses déguisements II est donc de la
plus haute importance que le ministère et la
majorité évitent avec soin de prêter le flanc aux
intrigues de ses adversaires qui, bien que peu
nombreux, manœuvrent avec eusemble. Il sont
impuissants pour faire le bien, quoique assez
rancuneux pour exploiter toutes les occasions
de nuire un gouvernement obéissant des
inspirations libérales d'autant plus qu'ils ne
peuvent encore s'habituer L'idée de ne pas
manier le pouvoir.
'«-u1 il i
M Diegerick, professeur au collège commu
nal d'Ypres et archiviste de la ville, vient d'être
nommé membre de l'académie de Leyde, cou-
nue sous le litre: Hlaalschappy van Neder-
landsche letterkunde. Quelque temps aupara*
vant il avait reçu le diplôme de membre de la
Société royale des beaux-arts et de littérature
de Gand.
i— obb—
Dimanche dernier ont eu lieu les obsèques
du sergent-fourrier Vanden Bussche, du 12e.de
ligne, dont nous avons fait connaître, nos
lecteurs, la fin déplorable Parmi les personnes
présentes cette triste cérémonie, se trouvaient
M. le colonel commandant et presque tous les
officiers du régiment et de la garnison. Rare
ment nous avons vu tant de monde faire acte
de présence en pareille circonstance.
Immédiatement après le service funèbre, les
dépouilles mortelles du fourrier Vanden Bus
sche généralement regretté de ses chefs et
camarades, ont été conduites au cimetière où
des discours ont été prononcés sur sa tombe
jour qui va paraître vous reposera des fatigues de cette
nuit, le page d'Amboisc h qui vous serviez de mère, le
chevalier dont vous étiez la sœur, se reposeront aussi,
mais dans l'éternité.
Juste ciel n'êtes-vous pas libre Comment avez-
vous pu pénétrer dans ce palais
Nous sommes condamnés mort... Ne me demandez
rien de plus.
Condamnés! mais... non, non je m'en effraie moins
que de vous voir ici. Partez, fuyez... je ne peux rien vous
dire... J'ai déjà trop parlé peut-être Imprudent, ne me
questionnez pas, on nous épie... Ange, les fleurs que nous
foulonset les fleurs qui parent nos têtessont empoi
sonnées. Mais ne connaissez-vous pas la tendresse de
voire amie Douteriez-vous donc de moi
Hélas je ne doute pius, Madame... Mon pauvre
cœur a reçu, cette nuit, des blessures incurables ce
masque ne m'a pas empêcbé de voir, et j'aurais dû mourir
de honte pour...
N'achevez pas, impie, vous profanez ce que Dieu fit
de plus saint... Pauvre enfant Oh que vous devez
souffrir reprit la marquise avec bonté... Ange mon
nous nous empressons de reproduire celui du
sergent-fourrier Desenap, qui a fait beaucoup
d impression sur les assistants
«Réunisautourdecettelombeqni va pour toujours
recevoir les restes mortels d'un camarade, d'un ami
que nous pleurons tous, qu'il me soit permis, Mes
sieurs, de rappeler aux uns, et de faire connaître aux
aulresquel était le sergent-fourrier Vanden Bussche.
Entré au service en i844« il Y avait apporté cet
excellent caractère qui sut lui gagner, en peu de
temps, l'affection de tous ceux qui étaient en relation
avec lui.
Dévouéâ sesdevoirs, il lesremplissailavecautant
de conscience que d'ardeur, aussi obtint-il bientôt le
galon de caporal et par suite celui de sous-officier;
c'est particulièrement dans cette dernière posilion
que nous, sesamis, nous avons appris connaître ses
qualités. Doux sans affectation, complaisant sans
effurts, généreux de cœur, il sut en peu de temps
gagner la confiance de ses chefs et l'eslitne illimitée
de tous ses camarades; et c'est dans un moment de
sécurité profonde qu'une voix vient nous crier
Vanden Bussche se meurt, Vanden Busscheesltnorl!
Il n'étailque trop vrai, un accident aussi fatal qu'im
prévu venait de nous l'enlever, lui, bon nageur venait
de se noyer De celui qu'hier encore nous aimions
tant, que reste-t-il Ce qui nous en reste, la terre
va le recevoir. Oui, Vanden Bussche, encore un peu
delerrejetée sur ton cercueil, et tout dans ce monde
sera fini entre nous; mais si du Ciel, où, sans doute
Dieu l'a appelé, tu peux lire dans nos cœurs, tu y
vois que ton souvenir pour nous sera éternel.
Adieu Vanden Bussche, adieu
FLANDRE OCCIDENTALE.
Conseil phovixcial. Session de 1851.
Note succincte des objets dont le Conseil aura
s'occuper.
1° Vérification des pouvoirs de M. Coppieters-T'Wal-
lantélu membre du Conseil provincial, pour le canton
de Bruges, et de AI. De Snick, Robertélu pour le canton
de Thourout le premier en remplacement de AI. Dujardin
Auguste, démissionnaire, et le second en remplacement
de AI. le baron Gustave Pccsteen, élu sénateur.
1" commission.
2° Proposition d'un projet de règlement pour l'établis
sement d'une caisse de retraite, en faveur des veuves et
des orphelins des gardes-champêtres.
3° Rapport sur la demande de la Société médicale
d'émulation de Roulers, l'effet d'obtenir un subside
pour la publication de ses annales.
2e commission.
4° Rapport concernant les mesures prises et les résul
tats obtenus par la Députation permanente, en vertu de
la décision du Conseil provincial du 9 Juillet 1850, au
sujet de la liquidation de la caisse provinciale d'assurance
fils... je vous aime comme la meilleure des mères...
Je vous remercie, Aladame, mais je ne suis pas venu
me mêler celte fête hideuse, je ne suis pas venu rire et
mentir la face de tous ces êtres odieux, pour vous im
poser une justification; je m'oublie dans ce que je fais.
Croyez-le, pour être jeune, je n'eu suis pas moins fier, et
ne sais pas implorer... Je suis venu tenter d'attendrir un
cœur de marbreafin d'arracher la mort le plus noble
des hommes; je ne suis ici que pour mon frère.
Que de sanglants reproches que de mépris dans
vos moindres paroles. Alon ami, vous en aurez des remords
bientôt.demain même; et ma tendresse vous pardonnera,
car l'amour maternel est sans rancune comme sans ven
geance... Vous n'êtes venu que pour voir Alargarel, de la
part du chevalier.. Eh bien! que pense donc le chevalier?
Mon maître pense et souffre comme moi.
Comme vous?
Oui, Madame.
Il accuse Margaret, il la dédaigne, il la méprise...
Est-ce bien cela répondez, répondez.
11 l'aime et la plaint.
Elle se meurt, mon ami, elle se meurt