se pénètre de U nécessité de faire régner svsot tout
le naturel et la vie dans le développement de l'ensei
gnement national. T. D.
Quelque bienveillante que «oit ta critique
qui précède, nous sommes forcés de reconnaî
tre qu'après une lecture très-attentive, nous
avons découvert, dans le travail de notre con
citoyen, plus d un passade qui ne justifie pas
cette assertion peut-être s'est-il laissé en
traîner trop loin la suite du principe qu'il
invoque partout dans ses pages, et n'a-t-il pas
assez tenu compte de l'incontestable utilité de
la mémoire. D'abord, ce principe qu'il invo
que partout, c'est la proscription de la mémoire
comme but. mait non comme moyen, Ensuite,
qu'on veuille examiner les conseils émis, en-
tr'autres, aux pages 48 81 et 82. on verra que
les leçons purement de mémoire y sont parti
culièrement recommandées, dans le but d.î
faire acquérir les connaissances mécaniques et
matérielles des langues, cet âge où les impres
sions sont les plus fortes et les plus durables.
On consent volontiers de souscrire aux re
marques judicieuses de l'auteur relatives l'en
seignement de Ynnnlyte logiquemais condi
tion qu'on se garde d'abuser des abstractions,
en réduisant ce squelette la vie des langues
pour développer l'intelligence de l'enfant. Or,
nous pouvons affirmer que cette condition a
été surabondamment observée par notre jeune
professeur. Parcourez d'un bout l'autre sou
traité, vous y verrez une guerre franchement
déclarée quiconque s'écarte de l'esprit, de
l'idée, pour aborder simplement la lettre et les
vaines abstractions D'ailleurs, tout ce qui y est
consacré aux parties abstraites et philosophi
ques des sciences, est plutôt fait pour servir de
guide l'enseignement du maître, que pour
constituer cet enseignement même.
n II est regrettable toutefois, est-il dit encore
dans le compte-rendu de plus hautque dans
cette série de développements, M. Vercamer
ait si facilement passé condamnation lui
flamand, sur l'avenir de la langue flamande
La citation par laquelle nous terminons celte
contre-critique, s'il nous est permis de nous
servir de ce terme, démontrera, croyons-nous,
qu'il n'a pas eu en vue de proclamer la néces
sité de proscrire la langue de ses pères, mais
de constater simplement comme quoi nos en
fants des classes aisées arrivent généralement
au collège avec une première teinture de la
langue française qui leur sera enseignée.
Voici d'abord une question qui peut paraître étrange:
la langue flamande est-elle réellement la langue mater
nelle de la jeunesse flamande? s'agil-il de ce jargon qui
accompagne l'enfant des bras de la nourrice jusqu'aux
nos heureux jours, nous servait d'interprète. Le prison
nier baisa le gage d'amour, et le fit baiser son frère.
Maintenant, lisons, dit-il, et il baisa les yeux sur le papier.
Approche encore cette lumière, mon cher Ange;
toutes mes émblions ont troublé ma vue. Mais où donc
a-t-elle écrit. Je ne vois que mes propres lignes... ami.
bh! regarde toi-même et rougis, s'écria le chevalier de
Kerven en jetant la lettre au page qui, après l'avoir tour
née et retournée dans tous les sens, poussa un doulou
reux soupir, laissa tomber sa tète sur sa poitrine et pleura.
Console-toi, mon frère, dit Henri d'un ton calme,
la mesure est comblée, mon «ceur rempli d'amertume a
déjà débordé. J'ai oublié cette femme, et ne veut plus
songer qu'à mourir digne de Dieu et de mon père.
Cependant, que signifie ce robis, demanda Ange en
tremblant.
Il signifie que le cœur de la comtesse de Rosières
est bassement cruel et ingrat; il signifie qne, dans ce
eoenr où jamais l'amour pur et noble n'eut de place, il
réside une lâche coquetterie qui se joue dans le sang
qu'il fait couler. Ce cœur, tout en vouant ses froideurs
mes infortunes, tout en se parjurant, voudrait encore
recevoir l'encens de mon amour, le jour où mon sang
fumera sur l'échafaud. Je me tais, et je cache dans ma
honte le souvenir de telle femme criminelle.
Les prisonniers, après avoir longtemps confondu leurs
pensées, leurs paroles, et mêlé tous les élans de leurs
bons cœurs, s'appuyèrent l'un sur l'autre, comme les
rayons du jour frappaient le soupirail du cachot, et s'en
dormirent. Ils reposaient depuis deux heures peine,
lorsque le page ouvrit les yeux, prêta l'oreille, et dit au
•bevalier, en l'éveillant
On vient, mon frère, on vient.
Au mémr instant les verrnux de la cellule furent tirés,
et le geôlier Burn entra.
Mcsseigiicars, dit-il, les confesseurs que vous ave»
fait appeler attendent votre volonté.
■———■F"————
i
banc* du collège, jargon presque aussi étranger au fla
mand littéraire que le wallon l'est au français, la réponse,
doit être affirmative. S'agit-il, au contraire, du flamaud
littéraire lui-même, compréhensible tous, un et uni
forme, je réponds par un non catégorique. Aussi long
temps que la langue flamande, vaincue dans le combat
des idées, n'aura pas une existence littéraire dans notre
pays, et ne sera parvenue maîtriser l'indifférence pu
blique, je doute fort qu'on puisse la dire la langue mater
nelle des classes intelligentes. Là, le flamand, traité en
idiome dont on a l'air de rougir, ne semble guère destiné
interpréter que les choses les plus usuelles de la vie. A
la maison paternelle, l'enfant écoutc-t-il un entretien
grave et sérieux, assistc-t-il une solennité publique,
suit-il, malgré son jeune âge, les discussions politiques
et les controverses l'ordre du jour, l'idiome préféré qui
frappe ses oreilles, n'est-ce pas le français? Et puis, celte
habitude dans les familles aisées, ou cette manie, si vou3
voulez, de ne parler que le français aux enfants, ne
s'étend-elle pas tous les jours? Est-ce un bien, est-ce un
mal que cette préférence? Si c'est un mal, faut-il l'im
puter aux hommes, ou convenir, avec les éminents écri
vains d'une publication qui n'aurait jamais dû cesser,
que la fortune d'une langue se rattache, par un lien
indissoluble, la puissance des sentiments et des idées
qui la prennent pour organe. D'ailleurs, «une langue
ne se distingue d'une autre et ne maintient sa place
côté d'une autre, que parce que le peuple qui la parle
féconde des idées et développe des principes autrement
que ne le font les autres membres de la famille humaine.
Hors de là, une langue spéciale n'est plus qu'une gênante
inutilité. (1)
(1) La Flandre libirale publiait, il y a une eonple d'année», un
article remarquable plus d'un titre, intitulé: le mouvement
flamand. Jamais la quesliou de l'importance «l'une langue eu gêné-
ral, et du flamand eu particulier, n'a été purée avec autant de
netteté et de lueidité que par Ira auteurs de cette mémorable pu
blication.
Ou lit dans le Messager
Ainsi que nous l'avons pressenti et que l'opinion
publique l'attendait de nos représentants, TOUTE la
dépotaiion ganloisea voté l'impôt sur les successions
en ligne directe; comme toujours elle est restée
fidèle au drapeau libéral.
On a beaucoup parlé depuis un an de la formation
d'une compagnie dans le but de mettre en culture
et d'exploiter t4,ooo hectares de polders dans
l'Escaut oriental concédés par le gouvernement
des Pays-Bas. Cette compagnie vient d'être consti
tuée. Parmi les membres composant le conseil
d'administration, nous remarquons M\l. Donker
Curtius Dechainps. Van Beeck Vollenhoveti
Rollin, le prince de Chimay, Delmas, et autres.
La cour militaire a terminé hier l'affaire Van
Herpe et Cambt esy. Après une délibération de plus
de trois heures, elle a rendu un arrêt, par lequel,
tout en réformant le jugement du conseil de guerre
de la province de Namur, elle condamne le sergent
Van Herpe la déchéance militaire et une année
de détention, et ledocteur Catnbresy une année de
détention et tous les deux aux frais du procès.
Le nouveau journalde Courtrai, qui avait promis,
Nous n'avons désigné aucun prêtre, répondit Henri,
mais nous ne demandons pas mieux que de recevoir
ceux qui sont là... qu'ils viennent.
Les deux moines de Saint-Jérôme entrèrent aussitôt
dans le cachot, Burn les y renferma et sortit les prison
niers se levèrent.
Je ne me trompe pas, dit le chevalier, vous êtes
bien les pèlerins d'Amboise; ah soyez béais, mes pères,
pour tout le bien que vous avez voulu nous faire, pour
la pieuse assistance que vous allez nous prêter dans no
tre dernier jour.
Nous sommes venus remplir un devoir, mon fils,
répondit le comte de Kerven, et vous ne nous devez au
cun reinerciment toutes nos actions sont ordonnées par
Dieu, dont nous sommes les humbles serviteurs.
Ange, mon bon Angemurmura Henri as-tu
entendu cette voix Elle m'a fait tressaillir J'ai cru
reconnaître la parole de mon père.
Auricz-vous commis quelque crime envers votre
père, mon fils, reprit le comte, pour que vos remords
vous troublent celte heure et vous épouvantent par ma
voix?
Grand Dieu! prenex-moi en pitié, s'écria lecheva-
lier; et il se cacha les yeux. Mon père! pardon, pardon
Vos paroles m'accablent; oui, je suis criminel, oui, j'tu
des remords, mais au pied de l'échafaud le Seigneur
pardonne, et ne me pardonnerez-vous pas au nom de
celui que j'ai si cruellement frappé?
- Mon enfant, dit le comte, en adoucissant ces der
niers mots, je viens l'apporter la bénédiction paternelle
pour te préparer paraître devant Dieu, où ton père va
te suivre. Henri! Henri ch quoi! tu ne m'embrasses
pas; e'est ntoi, moi, ton vieux père, moi le comte de
Kerven. Pauvre ami, je ne suis pas venu l'apporter des
remords, mais t'aimer et pleurer avec toi. Je suis venu
dépenser en quelques heures tout le trésor de tendresse
que notre séparation a amassé dans mon cœur, recon-
dans son programme, de s'abstenir defoute person
nalité, vient de recevoir una assignation de la part
de la Chronique dCourtraipour délit de calomnie
envers le propriétaire et le, rédacteur gérant de
cette feuille.
On écrit de Gand
Nous apprenons qu'il va être formé incessamment
dans notre ville un camp de manoeuvres ces
manœuvres prendront part sept huit bataillons
d'infanterie, quelques escadrons decavalerie et deux
batteries d'artillerie. Elles aurout lieu la plaine
Saint-Dcnia.
On lit dans le Journal do Tournay
Avant-hier, un accident des plussinguliers a
excité l'étorinement des habitants du quartier avoi-
siuant la rue du Rue Saint Nicaise. Un énorme
essaim de mouches, après avoir tourbillonné quel
ques instants l'extrémité basse de cette rue. tomba
tout-à-coup comme aplati sur le sul. Des milliers
d'insectes jonchaient le pavé et formaient une
couche noirâtre et immobile, car aucune mouche,
ne levait plus la patte, ne battait plus de l'aîle.
Tout l'essaim semblait avoir été tué foudroyé, par
une dose effrayante de nicotine pure. Ce phénomène
semblait inexplicable la foule.
Cependant, un amateur, fort en entomologie,
ayant voulu pénétrer ce mystère et s'étant légère
ment courbé vers la terre, faillit tomber mort s son
tour, et mort asphixié par les miasmes putrides et
délétères d'un aqueduc au-dessus duquel l'essaim
de mouches avait imprudemment voltigé. La police
lera donc chose utile pour les hommes et pour les
insectes, en s'assurant elle-même qu'il y a là un
foyer d'infection, très-favorable au développement
du typhus, du choiera et d'une infinité de maladies
contagieuses.
On nous prie de donner de la publicité la
requête suivante adressée aux membres de .la
Chambre des représentants.
A Messieurs les membres de la Chambra dea repré
sentants.
La haute sollicitude que vous accordez la littérature
et la civilisation des masses, nous fait espérer que vous
réserverez un accueil favorable aux observations que nous
allons avoir l'honneur de vous soumettre.
Un nouveau traité de commerce sera probablement
conclu sous peu avec la Hollande.
Il existe actuellement, Messieurs, un droit sur les
ouvrages envoyés de la Hollande en Belgique, et vice-versé.
Quelque faible que soit ce droit, il est cependant très-
onéreux aux écrivains, et entrave le développement de
l'intelligence. Favorisant uniquement la contrefaçonil
peut être considéré comme une prime accordée un com
merce illicite; et empêche, par l'absence de toute garantie
internationale, l'éditeur étranger d'acquérir le droit de
propriété dans d'autres pays.
Partout, des efforts se font pour détruire la contre
façon, et pour rétablir ainsi la littérature nationale de
chaque pays dans son droit naturel.
Une pétition, sagement motivée, vous s été présentée
dans ce sens, l'annce dernière, au nom du Congrès de
nais-moi donc... Tu trembles! tu faiblis
Je me meurs, dit Henri; et il s'évanouit dans les
bras du comte.
Lorsque le chevalier reprit ses sens, il était entouré
de son père, du sire de Lamorge et du page; il se jeta
une seconde fois sur le sein du comte, ne trouvant au
cune force pour exprimer les pensées qui l'agitaient. Le
comte posa ses deux mains sur le front de son fils, et le
tint embrassé sans pouvoir prononcer les tendres mots
que lui dictait son cœur. Ange, également pressé dans
les bras de son père, n'interrompait ses pieuses caresses
que pour regarder son ami et pour lui tendre la main.
Tu les avais vus, et lit m'as tout caché... Je devrais
te gronder, dit Henri.
J'avais fait le serment de me taire, et je ne suis pas
parjure. Oui, seigneur comte, je savais depuis longtemps
que sous la robe d'un pèlerin, vous nous suiviez partout
je vous ai reconnu Amboise, quand vous avez pansé
nos blessures; liarnet, dans la tente du grand War-
wick Tewksbury, près du chariot de la reine et dans
I Église. Ah vous m avez fait pleurer bien souvent sans
le savoir; car partout où je vous rencontrais, je vous
trouvais noble et bon, et... malheureux. Quand vous êtes
venu visiter nos armes la veille du combat de Barnet,
que vous m'avez paru grand Monseigneur, vous ne
pouvez pas vous cacher, vos actions vous font partout
découvrir.
Pierre, dit lecomte, cette créature divine ne devrait
pas vivre parmi les hommes.
Hélas s'écria le (tire de Lamorge, hélas et le mal
heureux père ne pouvait qu'embrasser son enfant et
pleurer sur lui.
Eh! quoi, Monseigneur, demanda Henri, vous avez
pu nous suivre ainsi dans nos fatigues, dans nos com
bats? et vous, messire intendant, vous avez eu le coti-
rage et 1® fdrce de vous risquer dans nos entreprises