EXTÉRIEUR. importés par les frontières de terre, ou bien que l'importation des tabacs d'Europe soit pro hibée autrement que par mer. Les pétitionnaires se fondent sur ce que la régie des tabacs en France, n'accordant qu'un prix relativement peu élevé aux tabacs récollés dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais, les planteurs de ces contrées sont poussés exporter leurs pro duits, qui viennent ainsi faire concurrence aux tabacs récoltés dans notre pays. La commission permanente de l'industrie est d'avis de ne pas faire droit cette demande, parce qu'elle croit qu'en adoptant une sembla ble ^mesure, on provoquerait la fraude. En effet, si les cultivateurs français ont intérêt placer leurs tabacs sur nos marchés, ce n'est pas la prohibition qui les en empêcherait; la fraude s'en chargerait des primes peut-être moins élevées que le droit actuel, qui est de fr. 12-50 les 100 kil. soit environ 1/6 de la valeur. En outre, la commission a pu constater, no tamment en ce qui concerne les tabacs les effets fâcheux que produit l'élévation des droits. Elle propose,.en conséquence, le dépôt des péti tions au bureau des renseignements Indépendance.) Le rapport de la commission spéciale sur la révi sion des deux premiers livres du Code pénal a élé déposé aujourd'hui sur le bureau de la Chambre des représentants, par M. A. Roussel. La commission de la Chambre a conservé les gran des bases du projet, œuvres d'une autre commission nommée par le gouvernement et qui avait choisi M. Haus pour rapporteur. Des modifications de détail sont proposées par la commission législative. Elle repousse les dénominations nouvelles données aux pemcs criminelles dans le projet; elle n'admet point 1 exécution de la peine de mort dans l'intérieur des prisons, mais elle propose de transporter le condam né jusqu'au lieu de l'exécution dans une voiture cel lulaire. Elle adopte tous les adoucissements que le projet apporte au Code actuel en ce qui concerne l'application de la peine capitale, elle en ajoute quelques-uns. Le régime cellulaire a prévalu dans le sein de» deux commissions, excepté en ce qui louche les jeu nes délinquants et les condamnés âgés de plus de 6o ans. Sauf quelques modifications de détail, les principes consacrés au projet du gouvernement en matière de tentative et de complicité, ont élé accueillis par la commission de la Chambre. Quelques différences se rencontrent dans la ma nière de voir des deux commissions en ce qui con cerne la récidive et le concours des infractions. Quant aux causes de justification, d'excuse et d'at ténuation, elles sont réglées, peu près, de la même façon dans le projet du gouvernement et dans le projet amendé par la commission Jégislative. Enfin, celle dernière commission s'est efforcée de donner la rédaction du projet toute la précision dont il est susceptible. M. Frère a fort bien apprécié le principe même de l'impôt en ligne directe. ^Toute la gauche, dit V Obsercateur, profondément impressionnée par la manifestation vigoureuse de cette ardente pensée, a applaudi quand M. Frère a défendu l'impôt sur les successions en ligne directe au point de vue de la démocratie vraie et sage; quand il a fait appel aux classes moyennes,auxquelles appartient maintenant le gouvernement du pays, pour s'occuper du plus grand nombre, des masses, pour alléger leur misère ou augmenter leur bien-être; quand if a réfuté cette objection hypocrite par laquelle le parti catho lique prétend persuader au peuple que l'impôt sui tes successions en ligne directe frappe les pauvres quand il a demandé s'il valait mieux faire payer lous les ans une augmentation xl'impôls la petite bourgeoisie que de demander aux familles qui la composent un droit de i p. sur la succession qui se produit, en moyenne, de trente en trente ans quand il a déclaré qu'il ne voulait pas aggraver la situation des niasses en élevant les impôts de con sommation. Les applaudissements se sont élevés plus énergiques encore quand M. Frère a proclamé cette maxime qui doit être le grand principe du parti libéral en matière d'impôts Tout impôt de consommation est une réduction de salaire M. Frère a terminé par des considérations élevées sur la mission que le parti libéral est appelé h remplir; l'attitude que la majorité a prise en écoutant ces considérations, prouve que des lieus sympathiques unissent plus que jamais la majori'.é et le ministère. Deux sections centrales se sont réunies sous la présidence de M. Verhaegen. La première, chargée d'examiner les divers cré dits supplémentaires de l'intérieur, a demandé de nombreux renseignements M. le ministre et a suspendu jusque lk toute décision. La seconde, chargée* de l'examen du budget de l'intérieur, a achevé son travail en décidant que la correspondance de MM. les évêques avec le gouver nement au sujet de la loi de l'enseignement moyen sera imprimée. La section centrale a voté les diverses sommes demandées pâr le gouvei nement pour l'exé cution de cette loi. Celte décision, qui implique l'approbation de la conduite du gouvernement, a été prise 5 voix contre ile 7membre étant absent. La section centrale chargée de l'examen du projet de loi relatif l'exemption des droits d'enregistre ment dus sur les actes concernant le prêt de quatre millions fait, en i83g, k la Banque de Belgique, a siégé ce matin sous la présidence de M. Dellosse. Se fondant sur ce que rien ne prouve que celte faveur ait été promise par le gouvernement, en i83g, la section centrale, par 5 voix contre a, a conclu au rejet du projet. M. Moreau a été nommé rapporteur. ifltjugbi» On lit dans 1 ''Écho du Luxembourg Le jour de l'élection d'un député Neufchâteau, en remplacement de M. Nothouib, n'est pas encore fixé. Nous pensons que le gouvernement devra or donner la convocation du corps électoral dans le mois, k partir de la non-acceptation de M. Notliomb, officiellement dénoncée k la chambre. Déjà l'on cite un grand nombre de candidats: MM. Hauman et Oi ban, comme de droit, se trouvent eu tête de la liste; ce sont de ces candidatures nomades que l'on est habitué k se voir produire cl que l'on annonce l'avance. Depuisquelques jours l'on parle également des candidatures de M. roncêlel-fîofïlot avons méconnu notre bonheur cl poursuivi des chimères. Henri s'arrêta brusquement, et le page répondit Le révérend père Grecn vient de nous dire qu'il faut non-seulement oublier les outrages que nous recevons, mais encore pardonner ceux qui nous offensent. Mon frère, nous pouvons espérer en l'autre vie des richesses bien préférables celles que nous avons perdues ici-bas, en employant nos derniers moments prier pour cellequi a causé notre malheur. Le eomte leva vivement la tête; l'intendant baisa son fils au front, et le chevalier posant la main du page sur son cœur, lui dit Toute bonne inspiration me vient de toi, car ton àme a des trésors de douceur inépuisables aussi tu vas être satisfait. <1 Henri prit aussitôt la petite lanterne, la mit dans la main de l'enfant, et déroula le papier que lui avait donné Kil lerkin, il écrivit pendant que le comte, Ange et fin- tendant observaient un religieux silence. Lorsqu'il eut fini, il dit son père - Vous aurez la bonté, Monseigneur, de faire remettre Mademoiselle de Rosières les dernières pensées que je vais vous lire, ce sont les adieux d'un homme de cœur une femme qui a dès ce moment toute ma pitié. Le comte réprima un mouvement d'horreur, puis prêta l'oreille son fils qui lui lut demi-voix Madame, Je vais rendre iflon âme Dieu j'ai confié son ministre les erreurs de ma vie, il a daigné m'absoudre et me bénir. Dans ce moment suprême qui me sépare encore de l'éternité, je veux vous absoudre mon tour des douleurs que vous m'avez injustement causées; je veux vous donner l'exemple de la charité et de l'humi lité, afin que mes derniers mots vous rappellent des sentiments meilleurs, et vous protègent contre vos penchants malheureux Je cherche en vain dans mon cœur quelque haine contre vous, qui m'avez fait tant de mal; ce cœur vous a trop aimé pour désirer la moin dre vengeance, et c'e3t par le pardon qu'il répond tous ses souvenirs désespérés. Un jour viendra, que Dieu vous l'épargne cependant, où, songeant au passé, vous aurez des remords; vous retrouverez mon image dans vos triomphes mondains et cette image d'abord parée de jeunesse et d'amour comme au temps où votre vertu l'embellissait, vous apparaîtra tout-à-coup taché d'un sang que vous avez fait couler sans peur, sans honte et sans merci Madame, quand j'offrirai ma tête au bourreau, les yeux levés vers le Créateur, je lui demanderai d'adoucir alors vos tortures, et de ne me présenter vos songes que le sourire aux lèvres et le bonheur au front. Nous n'étions pas faits l'un pour l'autre vous êtes une femme comblée par la nature elle vous donna une beauté sans pareille au préjudice de votre cœur qui fut pour moi sans pitié. Notre ren contre nous était réservée comme un châtiment mutuel dans ce inonde, où les plus justes sont encore trop avoué k Liège, et de M. Edouard De Moor, fila de l'ingénieur luxembourgeois qui a pris une part active au projet du chemin de fer du Luxembourg. Ce dernier 11e produirait sa candidature qu'en oppo sition avec celle de M. Orban, et la retirerait devant celle de tout autre candidat libéral. On annonce la présentation des projets de loi sur les impôts. D'après les déclarations que M. le minis tre des finances a faites au sein de la chambre et d'après les bruits qui transpiraient hier k la salle des conférences, voici quelles seraient les principales dispositions Le premier concerne les genièvres. Le droit d'ac cise serait porté i ir. 5o c. par hectolitre de conte nance. Aucune augmentation sur les bières ne serait pro posée; les taux tonds seraient seuls atteints par une disposition d'après laquelle la capacité imposable des cuves-matières et celle des chaudières dans les quelles on emploie des farines est vérifiée par empotement. Le débit du tabac serait frappé 1. Pour les tabacs verts et secs, d'un droit variant d'après trois catégories de i5, 10 et 6 fr. 2. Pour les cigares, d'un droit, d'après sept caté gories, de y6, 84, 72, 60, 48, 36 et 24 fr. Le produit du premier impôt a élé évalué k i,5oo,oo(. fr., les deux autres, chacun k 3oo,ooo fr., d'après les déclarations que nous avonsmentionnées plus haut. [Observateur.) Les nouvelles les plus récentes nous apprennent que le Roi, avec sa famille, n'arrivera Oslendeque jeudi dans l'après-niidi;quu S. M.ydîiierael partira ensuite pour Bruxelles, d'où elle se rendra k Laeken entre onze heures et minuit. 1 a t) u La Gazette d'Augsbourg annonce que le comité .agricole de Bavière vient d'accorder un ingénieur bavarois un subside important pour L'aider visiter, en Belgique, les exploitations agricoles, les établisse ments d'enseignement et les fabriques d'instruments aratoires perfectionnés. U.-' - - - -gg— FRANCE. Paius, i'juillet. Mgr l'archevêque de Paris va publier un nouveau mandement surla charité. Les mandements précédents nous promettent un nou veau chef-d'œuvre sur les devoirs du riche. On dit que M. de Larocbcjacqucleinj l'honorable repré sentant légitimiste du Morbihan, est disposé abandonner la vie politique la fin de la session législative, moins que des circonstances graves ne lui fassent un devoir de garder son mandat comme un poste défendre. M. Poitevin a heureusement opéré sa descente l'en trée du pare de Grignon. A son retour Paris, lundi matin, il a appris avec peine que fc gouvernement avait défendu les ascensions aérostatiques qui auraient un but autre que l'étude. Au moment de mettre sous presse, dit le Journal de la Vienne, qui paraît Poitiers, on nous annonce un malheur épouvantable. Le 24 juin, 7 heures du soir, toute la famille de Vil— larl, accompagnée de M. de Cazes, ancien sous-préfet de Monlmarillon et Maril, avec une demoiselle de Villart, était allées se baigner dans la Vienne près le moulin de Villard. coupables. Je ne vous regarde donc que comme une arme de la Providence, et je ne me révolte pas en vous maudissant. Si dans mes premières douleursj'ai poussé vers vous quelques cris accusateurs; si pensant tous vos serments, vos tendres paroles, vos actions autre- fois nobles et vertueuses, votre amour; si, relisant vos lettres passionnées où la fiancée jurait de m'appartenir jamais, j'ai pu vous faire des reproches violents et me laisser emporter une fougue déplorable, je vous en demande humblement pardon en présence de monsup- plice expiatoire. Si ces dernières paroles de mon agonie ont troublé un instant les joies de vos triomphes, par- donnez-moi comme je vous pardonne. Adieu. Quand la voix tremblante de Henri de Kerven eut achevé cette lecture, les sanglots du page y répondirent... Le pauvre enfant s'était réfugié dans les bras de son frère qui le couvrit de baisers. Pierre de Lamorge, cédant ses émotions, avait voilé son visage avec le pan de sa robe et pleurait. Le comte montrait seul un front impassible, il reçut la lettre de son fils, et la cacha dans son seinen disant: Je n'ai aucune objection t'adresser, Henri; je respecterai, j'exécuterai tes volontés comme celles d'un mourant; d'ailleurs Dieu t'a visité, ton âme est lavée de toute souillure, et ce que tu fais doit être Sans reproche; tu seras obéi. Ce dernier mot fut prononcé plus bas que les autres, et les yeux du vieillard jetèrent uno vive et rapide étincelle. (La suite au prochain tf°.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 2