Faits divers. A peine les baigneurs s'étaient-ils mis l'eau, que M. «t M"" de Cazes, ainsi que M"* Antoinette de Villart, furent entraînés par le courant, très-fort en cet endroit. de Cazes a pu seule être retirée vivante. Tous les secqurs prodigués aux deux autres ont été inutiles. Le grand empressement des Parisiens pour se rendre Londres ne se calme pas, mais il se régularise, les convois économiques ou autres se forment tranquille ment. L'impulsion est donnée et l'on peut affirmer qu'un bon quart de la population de la capitale ira visiter le Palais de cristal. C'est aujourd'hui un article réglé dans les budgets des familles, et si les hôteliers de Londres entendent leurs intérêts, veulent être équitables, ils auront recevoir une grande quantité de voyageurs. Paris, 2 juillet. L'affaire Lemulliier n'a pas été plaidée aujour- hui le rôle de l'audience se trouvant plus que rempli par les affaires pendantes. Sur les instances des parties, le tri bunal en ordonnant la remise huitaine, a décidé que la cause serait rangée parmi les affaires commencées. A propos de cette affaire dont les proportions semblent s'agrandir, nous trouvons dans le Messager de l'Assemblée la note suivante On m'apprend l'instant que la requête et les conclu sions qui devaient être présentées aujourd'hui par l'avoué de M. Cartier, devant la 1" chambre du tribunal civil et qui ont été signifiées aux avoués des parties, contiennent contre moi une infâme calomnie. On m'annonce aussi que l'avoué de M. Carlicr déplorait - publiquement ce fait et en renvoyait la responsabilité un clerc de sou étude. L'honorable avocat de M. Carlier, M* Duvergier, manifestait hautement l'intention, dans le cas où l'affaire aurait été apprêtée, de commencer sa plai doirie par un désaveu des termes de la requête cl par une satisfaction rendue mon honneur. 1! ne m'est pas possible d'attendre huit jours des expli cations qui ne seraient point une réparation suffisante. 11 faut que le calomniateur soit connu. Si j'ai en face de moi un homme qui, pour échapper un procès de diffamation, croit pouvoir s'abriter derrière la plus vile et la plus lâche des calomnies, je suis sur que la justice du pays saura l'aUcindrc dans quelque position qu'il soit placé. Eugène FoacADE. ANGLETERRE. Loxbbes, l'juillet.La chambre des communes, dans sa séance d'hier, s'est occupée en comité général de la .discussion du bill modifiant le tarif des douancs^A ce propos, M. T. lîaring a présente un amendement l'effet de prohiber le mélange de la chicorée au café livré au commerce. Cet amende ment, combattu par le chancelier de L'échiquier, a été rejeté par 199 voix contre I22-. L'ordre du jour appelait-ensuite la chambre discuter en comité le bill sur la taxe des maisons, M. Disraeli a présenté le projet de résolution dont nous avons fait con naître le texte. L'orateur est entré dans de longs déve loppements l'appui de sa résolution, et pour démontrer que le système financier du gouvernement ne repose sur aucune base solide et qu'il est urgent de le modifier, si l'on ne. veut ébranler le crédit public de la manière la plus sérieuse. La proposition, appuyé par M. Ncwdegatc et M. Gladstone, combattue par le chancelier de l'échiquier et M. Labouchère, a été rejetée par 242 voix contre 129. Aujourd'hui, 2 heures, la reine Victoria, le roi des Belges, le prince Albert et les jeunes princes et princes ses des familles royales d'Angleterre et de Belgique sont revenues au palais de Buckingham. LL. MM. et LL. AA. RR. sont arrivées par un convoi spécial du chemin de fer. Dans la soirée de lundi la ville de Liverpool a été mise en émoi par des faits du même genre que ceux qui ont déjà eu lieu Edimbourg et Belfast; des soldats du 91" régiment, irrités de l'arrestation de trois de leurs cama rades, opérée la veille par la police, avaient juré de tirer vengeance dç cet outrage, faite un corps tout entier, pur des hommes pour lesquels le militaire affecte le plus souverain mépris. En conséquence vers 9 heures du soir, une trentaine de soldats formés en petits groupes do six ou sept, ont attaqué tous les officiers de police qui se sont trouvés sur leur passage. Comme les soldats anglais ne portent pas leurs armes lorsqu'ils ne sont pas de service, c'est coups de bau drier que les poliermens ont été attaqués, la plupart l'improviste et avec tant de fureur que quelques-uns ont été fort maltraités et même dangereusement blessés. Mais la police a eu son tour, un corps nombreux de con statées, expédié par les autorités, s'est mis battre le. quartier où ces scènes se passaient. Les soldats attaqués vigoureusement ont vainement essayé de résister au nombre et malgré les renforts qui leur arrivaient, la po lice, après avoir fait jouer ses bâtons ferrés, a arrêté trente militaires dont le plus grand nombre avait les membres plus ou moins endommagés. Ceux dont l'état offrait quelque gravité ont été portés l'hôpital, les au tres menés en prison. La voiture qui les y conduisait a été sur la route attaquée par de nouveaux détachements de militaires, mais les constables de l'escorte ont fait bonne contenance et les habits rouges ont été mis en lieu de sûreté. L'intervention de trois piquets envoyés par l'officier eommanant le régiment a été inutile pour terminer l'affaire. La victoire est restée aux bottes bleues, terme de mépris employé par les soldats pour désigner la police. Hier matin 27 des soldats arrêtés ont été amenés devant les magistrats instructeurs. En attendant l'issue de l'in struction, le régiment est consigné dans ses casernes. On signe partout Liverpool une pétition pour demander l'élnignement de ce corps. ALLEMAGNE. Francfort, 50 Juin. La formation d'un corps d'armée fédéral de 15,000 hommes dans le rayon stratégique de notre ville, et destiné maintenir la démagogie, peut être considérée comme un fait accompli, et la réponse qui a été faite aux explications demandées ce sujet par le gouvernement français, a été trouvée suffisante Paris. AUTRICHE. Vienne, 28 juin. On a com mencé prélever en Hongrie l'impôt sur le revenu pour 1851. A partir du lr juillet, il sera perçu aussi dans le royaume Lombardo-Vénitien. On écrit de Pesth, le 21 juin, la Feuille Constitution- nelle de Bohême Des arrestations ont été opérées ces jours derniers Eslan, par suite de la découverte d'un complot contre le gouvernement. Les conspirateurs, presque tous partisans de Kossuth, se réunissaient dans une cave. Ils étaient mécontents de l'administration, et surtout des impôts, trop peu connus jusqu'ici par les Hongrois. Trente ou quarante deS individus arrêtés ont été conduits la nou velle prison de Pesth, pour y être soumis au jugement du conseil de guerre. Le nombre des personnes compromises est très-considérable. On a découvert aussi, Cheranitz, un petit dépôt d'armes, qui y était caché. RUSSIE. Mehemet Emir Effendi et Naïb Schamd, chefs des Abedschekes et autres peuplades du Caucase occidental, ont attaqué avec vingt mille hommes la ligne de Tschcmer, battu les troupes qui se trouvaient dans les retranchements et forcé le général Screbriakoff s'enfer mer dans Tschemer avec ses forces. On ajoute que les Siherkesses ont envoyé un corps auxiliaire dans le petit fort de Dsehuba, sur la nier noire, que les Russes n'ont pas encore pu prendre. ESPAGNE. Marri*» 37/«tt. Hier est décédé, dans cette capitale, le très-digne général Claveria, comte de Manille, l'un de nos gouverneurs les plus habiles des Iles Philippines. Le rapport de la commission sur le règlement de la dette a été lu hier la chambre des députés. La chambre des députés a consacré aujourd'hui comme d'habitude7. les deux premières heures de séance la discussion de rapports sur des vérifications de pouvoirs. La parole a été donnée ensuite M. Escosura, qui a interpellé le ministère sur la saisie presque quotidienne des journaux. Aujourd'hui le Nouveau Monde a été saisi. Le ministre de l'intérieur a répondu qu'il indiquerait très-prochainement le jour où il se proposait d'entrer dans les explications ce sujet. Les débats ont été repris sur le volé de confiance. M. Nocedal devait prendre la parole: il a cédé son tour M. Martincz de la Rosa, qui se charge de répondre MM. Pacheco et Olozaga. Cet orateur commençait son discours au départ du courrier. On croit que la vote de confiance aura lieu aujourd'hui une forte majorité. PORTUGAL. Le Journal officielde Lisbonne du 23, que nous recevons aujourd'hui, outre le décret royal qui reporte au 15 novembre la réunion descortès, publie un autre décret, très-étendu, relatif au mode suivant lequel seront faites les élections. La nomination des députés aura lieu par l'élection indirecte les assemblées primai res nommeront les électeurs, qui, dans les collèges élec toraux, auront élire les députés de la nation. Le même décret définit les conditions exigées pour être électeur de paroisse, électeur de députés, et pour être éligible. A chaque député élu, il sera expédié par le bureau électoral un mandat par lequel, ainsi que I indique le modèle annexé au décret précité, le député aura pour mission non-seulement de faire tout ce qui dépendra de lui pour le bien de la nation, en accomplissant ses fonctions conformément la charte constitutionnelle donnée et décrétée par. l'empereur D. Pedro IV, le 29 avril 1826, et dans les limites qu'elle prescrit, mais aussi de réformer les articles de cette charte que l'expérience a démontré indispensables de corriger et de perfection ner pour ia meilleure garantie de la liberté,^ de la mo narchie représentative et des principes inaltérables que cette charte a voulu établir et constituer. ALGÉRIE. Les nouvelles d'Alger sont du 25 juin. Elles sont très-favorables en ce qui concerne les colonnes du général Saint-Arnaud, et du général Canton. Le général Saint-Arnaudaprès plusieurs engagements décisifs, quoiqu'ils n'aient pas coûté de grandes pertes sa division, a obtenu des soumissions importantes. Le général Saint-Arnaud va se diriger vers Collo. M.^ le général Canton remonte la valléede 1 Oued-Sahel, en visi tant les tribus des deux rives; ces tribus rentrent dans l'obéissance successivement, sans combats, après quel ques châtiments. Le chérif Bon-Barghla, suivi d un petit petit nombre de cavaliers, recule devant la colonne sans tenter aucun engagement nouveau. Les états de commerce et de population de l'île de Java, publiés Batavia, permettent d'apprécier les progrès de cette riche Colonie. La population, qui n'était que d'environ 6 millions d'âmes en 1814 et de 8 millions en 1888, s'est élevée, d'après le dé- nom hrementde i8+8,àg millions 529.078 habitans. L'exportation javanaise, évaluée 128 millions de francs en 1847, a augmenté dans un laps de temps de 20 ans, de 91 millions, dont 35 pour les 10 der nières années. L'importation en 1847, était de 61 millions. La valeur totale du commerce de Java atteignait donc le chiffre de 191 raillions. Les droits de douane s'élèvent aujourd'hui, dans l'île, a plus de 17 raillions, et, 1137 navires hollan dais doivent cette colonie, exploitée en vue des intérêts de la navigation et de l'industrie nationales, un fret assuré de 2i5,ooo tonneaux. En 1847, !-• valeur des denrées coloniales que le pavillon néer landais importait sur les marchés de la métropole, dépassa 92 millions de francs. Telle est la puissance de production de ce sol gé néreux, dont la nombreuse population se soumet sans résistance l'impulsion de,16,000 Européens. Une jeune fille, Marie-Joseph Renard, âgée de 19 ans, était allée le 15 la pâture avec des vaches. Elle disparut vers huit heures du soir, et aujourd'hui, trois heures du matin, sou cadavre était trouvé gisant dans un bois longeant le sentier par lequel elle avait dû passer pour retourner. 11 y avait eu assassinat pour strangulation et viol. La justice cantonale se trouvait sur les lieux cinq heures du matin; le procureur du roi et le juge d'instruction, accourus de Dinaut. Quoique souffrant depuis plusieurs années d'une gastrite aiguë, M. B..., qui a fait une perte doulou reuse dans la personne de sa femme, a voulu se don ner la triste consolation d'accompagner la défunte jusqu'à sa dernière demeure, au Père Lachaise. Le soir même de l'enterrement, un ami de M. B..., étant allé lui portersescomplimentsdecondoléance, l'engageait ne pas se laisser abattre par le chagrin. Il faut tâcher de vous distraire, lui dit-il, dans votre état de sauté l'exercice est une bonne chose. C'est vrai, répondit M. B..., et cette petite promenade de ce matin m'a fait grand bien. On écrit de Thielt, 26 juin On est en pleine récolte du colza, qui donne un bon produit; celle du seigle va suivie de près dans nos contrées; la récolte laissera plus ou moins dé sirer. Les petites gelées de nuit, jointes au grand vent, que nous avons eu pendant la floraison, ont été nuisibles celle céréale. Tous les autres produits de ia terre se trouvent on ne peut plus beaux, et le temps étant favorable la plante du liri, nous nourrissons l'espoir d'en faire une bonne récolte. Un ouvrier, demeurant Eecloo, est inort ces jours derniers la suite d'excès commis dans la con sommation de genièvre. État-civil. d'Ypres,du 29 Juinau 5 Juillet indus. Naissances: sexe masculin; 2; idem féminin, 5; total, 5. Mariages Spyckerelle, Liévin-François-Eugène, âgé de 38 ans, commissionnaire, et FolletEuphémie-Amclie, âgée de 27 ans, dentellière. Nevejans, Charles-Louis, âgé de 58 ans, journalier, et LauwerensAdolphine- Albertine, âgée de 41 ans,',tailleuse. BaelenJoseph- Louis, âgé de 25 ans, tailleur, et NeuwelaereVirginie- Thérèse-Clémcnce, âgée de 35 ans, dentellière. Décès: Pauwels, Pélronille-Sibille, âgée de 73 ans, dentellière, veuve de Pierre Kieken, enclos rue des Riches-Claires. Waterblez, Mélanie, âgée de 19 ans, dentellière, célibataire, rue au Beurre. Enfants au-dessous de 7 ans sexe masculin, 1 idem féminin, 1; total, 2. Marché d'Ypres du 5 Juillet 1851. Les prix du froment ont baissé de 30 centimes l'hec tolitre. 566 hectolitres se sont vendus de 15 fr. 17-60; en moyenne fr. 16-50 l'hectolitre. Une hausse de 41 centimes l'hectolitre s'est produite sur les prix du seigle. 40 hectolitres se sont écoulés aux prix de fr. 12-40 13-60; prix moyen 15 fr. l'hectolitre, Les prix de l'avoine ont monté de 12 centimes l'hec tolitre. 20 hectolitres se sont écoulés aux prix de 9 fr. 9-25; en moyenne fr. 9-12 l'hectolitre. Il y a eu 80 centimes de hausse sur les prix des fèves. 55 hectolitres se sont vendus raison de fr. 14-20 l'hec tolitre en moyenne. Les prix des pommes de terre n'ont pas changé. 600 kilogrammes ont été vendus raison de 9 fr. les 100 kilogrammes.

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Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 3