On autre recours en grâce été fait par M"'de Bocaniié,femmeducondaniiié, tanten son oomqu'au nom de ses enfants. L'Assemblée a entendu hier MM. Pascal Dttprat, Larochejaquelin et Victor Hugo. Nous ne parlerons pas du premier, chacune de ses phrases a été enten due cent fois, chacun de ses argumenis est un lien commun qui date d'un siècle, joignez cela une prétention an sublime qui aboutit le plus souvent au ridicule comme lorsque M. Pascal Duprat s'écrie Ne nous hâtions pas les uns contre les autres avec les ossements ensanglantés de nos pères! et vous aurez une idée exacte de l'orateur montagnard. Appelé la tribune par une interpellation directe de M. Duprat, M. de Larochejaquelein a prononcé un discours, ou plutôt a soutenu une conversation de tribune qui n'a pas laissé de produire un grand effet. L'orateur légitimiste explique toute sa con duite si vivement blâmée par ses amis politiques et s'écrie: non, aucun royaliste n'a cru au droit divin, p.is plus sous la monarchie que sous la république, car, l'origine de la monarchie, c'est le droit national. Bibliographie. QU'EST-CE QUE LA METHODE APPLIQUÉE A L'ENSEIGNEMENT MOYEN? Par M. Ch. Vercamer, professeur au Collège (TYpres. (suite et fis.) Avant de continuer, arrêtons-nous, pour faire un reproche l'auteur Il nous semble que, développer en même temps la méthode d'acquisition et la méthode d'en seignement propre chaque science, jette un peu de con fusion dans l'esprit du lecteur. Nous voudrions voir disparaître celte manière d'exposer dans une seconde édition. Il suffirait, pensons-nous, de classer par chapitres ou par paragraphes; cette légère amélioration faciliterait beaucoup l'appréciation du livre. Passons maintenant aux sciences expérimentales. Celles qui se présentent dès l'abord l'esprit, ce sont les seiences naturelles et physiquesc'est-à-dire celles qui ont pour objet l'étude du inonde extérieur. La méthode d'acquisi tion ici offre quelques vues profondes la réflexion la plus puissante n'amènerait nul progrès, si tant il se faisait que l'observation des faits fût inexacte; les faits doivent être nombreux et ils doivent être bien classés. Quant la méthode d'exposition, M. Vercamer réclame des profes seurs beaucoup de clarté et de simplicité. Les leçons devraient être des causeries. Il trouve une grande res source dans les promenades comme moment d'enseigner certaines de ces sciences. Une fleur cueillie au bord du chemin, une branche d'arbre coupée dans les champs et analysée et expliquée lentement sera une leçon plus attrayante et plus féconde que l'étude de tout un livre de botanique. Pour l'étude de la physique, il ne faut pas sortir de la physique expérimentale et pour la bien ensei gner il faut avoir sa disposition des cabinets bien com plets. Nous sommes arrives l'examen des sciences expéri mentales qui se rapportent -à l'homme dans ses relations avec ses semblables. Ce sont les sciences phylologiques et historiques. Rousseau qui disait que l'homme nait bon et que la société le déprave, aurait indubitablement condamné ces sciences comme contenant en elles le mal. Mais la doc trine du solitaire des cliarmettes est fausse. Voici com ment M. Vercamer établit la doctrine contraire. L'hom- me, comme toute créature vivante, isolé et réduit lui-même, est un être faible et incapable de se perfec- tionuer. Ce qui est indispensable au développement de sa vie physique et de sa vie spirituelle, c'est l'action sociale. Leciéaleur a lié le sort de chacun de nous celui de l'espèce humaine par la loi de solidarité générale, grâce laquelle l'individu peut s'armer des x ressources que l'espcce multiplie et met en commun, x Physiquement et intellectuellement l'état sucial est Ma mère s'écria la comtesse. Je lui dois une réparation solennelle devant vous, devant cet ami de toutes mes douleurs, ce confident de mes affreux chagrins, et je ne peux mieux obéir au devoir et la voix du ceeur, qu'en relisant tout haut ces pages où se révèlent le plus beau des caractères cl l'âme la plus noble. Marquise de CoHrtenny, Pierre, comtesse de Rosiè res et vous, mon pauvre enfant, écoutez mon Dieu, ne me refusez pas la force et le courage pour aller jusqu'au bout. Après s'être un instant recueilli, le sire de Kerven commença d'une voix émue n>uis forte Ma fille bien-aimée, ma jolie Marguerite, en lisant ces lignes que ton âme soit tout moi, qu'elle vienne consoler de ta malheureuse mère qui veut te bénir encore avant de te confier le secret qui la met au tombeau. Je meurs brisée par des souffrances que le monde ignore, et Dieu »ne relire du monde parce que je ne puis qu'y souf frir. Amie, vois combien les apparences sont infidèles la duchesse de Severn, cette femme belle, riche, cnvice de tous, protégée par le trône, et qui semble comblée sur la terre, se meurt plus plaindre que les plus pauvres auxquels elle a toujours tendu la main. Quand lu me liras, tu ne seras plus ce bel enfaut qu'on admire, qu'on caresse x une nécesssité. x Ce principe vrai, compris, il est facile de concevoir de quelle utilité pour le progrès doit être l'étude de la vie de l'humanité dans le passé. Que les récits de ors temps rappellent la vie d'un homme illustre, le passage d'une nation ici bas ou bien qu'ils fassent connaître la marche du progrès, la leçon est d'une grande éloquence, car le fait Trappe plus que le précepte comme dit l'auteur, x Aussi l'idée du gouvernement de créer une chaire spéciale d'histoire dans chaque athé née sera-t-elle applaudie. Il faut enseigner lentement et chaque fait doit être exposé sous son côté moral dans un langage la portée de l'enfant. En 6° et en 5" la rai- x son n'est pas assez développée chez les enfants pour x que le moment soit venu de leur montrer l'effet dans la x cause, de leur l'aire voir dans l'ensemble des faits la x marche providentielle et en quelque sorte nécessaire x des événements, en un mot pour.raisonner et généra- x liser. x Pour ces classes l'auteur adopterait des histoi res biographiques. Dans les classes suivantes on ensei gnerait les histoires particulières eu 4" l'histoire an cienne, en 3* l'histoire du moyen-âge, et en *2" l'histoire moderne. En rhétorique, le professeur aurait la tâche de récapituler l'histoire générale du monde. Ce qui nous plait ici, c'est que l'auteur n'aecorde qu'un an l'étude de l'histoire ancienne; c'est plus que suffisant dans des institutions où élèves et professeurs n'ont pas le temps d'apprendre l'histoire du pays Quant au mode d'ensei gnement, M. Vercamer ne veut pas des manuelssi ce n'est tout au plus que comme guide; les leçons doivent être orales; le professeur doit savoir bien raconteret l'élève doit s'appliquer résumer par écrit ou de vive voix les leçons du professeur. Comme lectures, récréa tions, quand le degré de l'intelligence chez l'enfant le permettra, lui faire faire la connaissance des bons histo riens est chose utile. Ici l'histoire vient au secours des éludes littéraires, comme celles-ci peuvent venir en aide l'histoire au moyen des explications des professeurs des langues. La manière dont M. Vercamer apprécie l'huma nité dans sa marche prouve qu'il appartient l'ccole du progrès; nous voudrions extraire cette page bien éerite, mais l'espace nous manque. En étudiant les faits de l'histoire, on se demande natu rellement dan,s quel lieu l'homme a accompli ces faits? La science qui répond cette question est la géographie. science presque tonte entière de mémoire. Pour faciliter celte étude le professeur fera bien de faire des voyages avec ses élèves sur des cartes et de faire un em ploi salutaire des cartes muettes. Nous voici arrivés la partie la plus développée du livre: L'étude des langues. Le langage est ce moyen par lequel l'homme communique avec ses semblables; il laisse dans son langage écrit subsister pour l'enseigne ment des générations futures les trdees de sa vie spiri tuelle,; on comprend donc l'utilité de cette étude. Nous voudrions donner une appréciation complète de cette partie; nous craignons de fatiguer le lceteur; aussi ne ferons-nous que résumer. Nous laissons de côté les aper çus que fait M. Vercamer sur la préexistence de la pensée la langue, sur la valeur de l'élude des langues coin me moyen de développement intellectuel et sur la suppré- malie en tant que moyen de développement de l'étude des langues anciennes. A quoi bon soutenir encore eette dernière thèse? Qu'il nous soit permis de dire en passant, sans entrer dans une discussion ee sujet, l'enseignement des lan gues anciennes, ne nous semble propre qu'à maintenir et propager les idées de résistance, plutôt que celles du progrès. Ajoutons cependant bien vite que l'amour du latin ne pousse pas l'auteur dans la triste voie de la réac tion; d'ailleurs, M. Vercamer expose son système avec talent, il émet même des idées neuves sur la matière. Dans l'enseignement des langues, M. Vercamer n'est pas grand partisan des études de grammaire, etc., telles qu'on les enseigne généralement. Un voyageur, dit x l'auteur, après six mois de séjour l'étranger, a appris x une langue nouvelle. N'a-t-il pas fait pendant tout ce x temps que parcourir et fréquenter les bibliothèques x publiques et privées du pays? Or, quoiqu'on en dise et quoiqu'on en pense tout l'jrt du professeur de x langue doit consister mettre son élève dans dcscon- el qui, seul, ine fait regretter la vie; tu auras grandi, et les vertus qui germent dans ton cœur auront fait de toi une pieuse jeune fille en état de me comprendre et digne de m'écouter Ne trouve donc qu'une leçon bien tendre dans ma tardive confidence; je veux qu'elle te profite, en te rendant sacrée ma mémoire. .Nul cœur, jusqu'ici n'a reçu mes aveux j'ai attendu ton âge de raison pour que ina voix sortie de son sépulcre te rappelât mon amour en l'enseignant mes malheurs. Au moment où tu in'éeoules, tu as déjà, peut-être, cédé un sentiment sublime, l'amour Oh nia fille chérie, si tu aiines, lis-moi plus attentivement encore, et saches que si Dieu n'a pas repoussé ta pauvre mère de son glorieuxséjour,cllcyest constamment en prière pour ton repos et pour ta joie... le bonheur d'aimer fait verser tant de pleurs Du premier jour où mon cœur s'est senti subjugué par ce sentiment puissant, du moment où, le nom d'un hominc s'y est enfermé de lui-même, et malgré moi, jusqu'au juur où, jeune encore je me suis étendue sur mon lit de mort, ce nom béni s'est trouvé dans mes prières, et s'est, avec le tien, partagé toutes mes adorations. L'hom me que je n'ai jamais cessé d'aimer n'existera plus quand tu me liras C'est le comte et seigneur de Kerven. S'il est x d ilions du voyageur au milieu d'une nation étrangère x la seule différence près qu'il lui montre avec ordre et gradation ce qu'à celui-ci ne s'offre que par hasard et d'une manière fortuite. Il est d'une grande utilité en effet d'enseigner les rè- glesà mesure qu'on les rencontre. Rien n'est tel que d'en seigner en prenant les choses en quelque sorte sur le fait. Aussi M. Vercamer n'est-il pas partisan de cet amas de livres qu'on frappe coups de pensums dans la léte de l'enfant, faut-il que l'élève ait ses épaules chargées x d'une bibliothèque qui l'accompagne de la maison pa- x ternelle l'école et vice-versa et le savoir ne s'ac- quicrfc-il que dans cet amas indigeste et épouvantable x de grammaires, de dictionnaires, de recueils de x thèmes, etc., etc. x Un livre suffit en effet il n'effraie pas I élève et ne mécanisera pas le professeur. L'ensei gnement ne doit pas commencer par les difficultés. Le travail de l'élève est plutôt un jeu et une réflexion plus forte ne s'y mêle que lentement; c'est en quelque sorte au professeur suivre l'élève dans ses progrès en le guidant. Mais le travail imposé il faut être sévère, ne laisser passer aucun défaut. Cependant il ne faut pas ou blier que l'enfant aura beaucoup travailler par lui- même. Les observations multiples et particulières que l'auteur présente ici, sont d'un grand intérêt; les unes basées sur une expérience transmise, les autres sur une expérience personnelle, mais toutes elles méritent d'être sérieusement méditées. Tour tour il examine l'utilité des versions des thèmes, de la versification, du discours, travail remarquable d'observations chez un jeune pro fesseur. Nous ne pouvons entrer dans ces détails qui nous mèneraient trop loin. Si M. Vercamer est partisan zélé de l'étude des lan gues anciennes, thèse qu'il défend au point de vue de la culture, du raisonnement et de Inesthétique, il montre du moins les abus qui se commettent au noin de cet ensei gnement Supprimez, dit-il, tous ces exercices prati- x ques qui n'ont pas sur le développement intellectuel x une action énergique pour qu'on lui sacrifie l'élude x des auteurs, x A quoi bon en effet faire des vers latins? Est-ce que Paul-Louis Courrier, ce profond helléniste n écrit sur sa lettre l'académie dans la langue des Pastorales de Longus? Pourquoi faire ces narrations latines qui ne vous mènent pas même savoir écrire le latin aussi correctement que le parlaient les porte-faix Rome, x selon l'expression de Merlin. Monsieur Ver camer cite des autorités respectables sur lesquelles il s'appuie Eisehalndt, etc. I! rappelle l'opinion de M. Roulez, qui proposa au ministre de l'intérieur la sup pression du discours et des Vers latins. Quant la rhétorique, cet art qui avec raison a été tant de fois atta qué, M. Vercamer ne lui donne que les éloges qu'elle mérite, et termine par un extrait du cours de M. Huet r L'ordre si simple n'est pas celui que l'on suit dans x la rhétorique ordinaire. On commence par l invention des preuves. Rien de plus stérile, comme on doit s'y x attendre, que cet emprunt fait la dialectique.... Le seul appui de la raison se trouve ici dans une bonne x théorie du raisonnement. Telle est aussi la seule in- x troduc-tion que réclame la rhétorique dont l'objet pro- x pre comme le nom l'indique suffisammen:, est le x langage, l'exprcssran. Les autres parties de la rhéto- x rique ordinaire sont trop séparées entr'elles. Aucune x idée générale n'en montre l'économie, n'en détermine x la nature et le nombre. Elles paraissent établies arbi-' x traircment. Le même défaut dans tous ces détails x dans la théorie des figures de style, par excellence nul principe ne les rattache aux émulions de l ame, x dont elles sont le signe et la représentation dans le x discours. Il en résulte que la rhétorique n'a guère été x jusqu'ici qu'un art empirique, d'une utilité fort incon- x testoble. Ne reposant point sur des bases philosophi- x ques, cet art ne ramène point l'esprit la source pre- x inière du vrai et du beau, ne donne au goût aucune x règle certaine, et remplace l'éloquence par l'enflure et x la déclamation. La rhétorique a besoin de la même x réforme que la grammaire et elle ne saurait l'attendre x que d'une alliance plus étroite avec la philosophie, x Quant aux langues dont on se sert pour apprendre de ^nouvelles, l'auteur conseille de prendre celles qui ont de j un refuge au ciel pour ceux qui ont souffert ici-bas, cesse de me plaindre, la mort me rend heureuse. Ayez pitié de moi, mon Dieu dit Margaret. Tu n'as pas connu le lord Rosières-Lincoln, mon père; c'est un preux chevalier, un vaillant homme de guerre, un noble et loyal Anglais qui s'était illustré dans les campagnes de Guyenne, et qui avait avoué la France cl aux défenseurs de ce beau royaume une haine impla cable. J'étais sa fille unique, et il avait pour moi une ineffable tendresse; il fondait l'avenir de sa maison sur une glorieuse alliance laquelle il me destinait dès ma plus jeune enfance; il avait promis par serment de m'unir au fils du duc de Severn, son compagnon d'armes, son intima aini et son digne rival encourage. Il m'entretenait souvent de ses projets, de ses espérances, et je cédais sans peine tous ses désirs; n'aimant que lui, n'ayant jamais mis la main sur mon cœur pour sentir ses battements, je me faisais une vraie joie de ta sienne, et je regardais le jeune duc, enfant comme, moi, avec des yeux de sœur, sans chercher d'autres penchants, sans mémo en soupçonner d'autres. Pendant la dernière guerre de France, le lord de Rosières m'envoya la cour du duc de Bretagne, qui nous était allié, et contribua, ainsi que le duc de Severn et son fils, la gloire de nos armes. Ce voyage devait

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Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 2