EXTÉRIEUR.
d'admettre toutes les réclamations, autant il pour-
rail itro injutl» do loo ropouootr toutoo également l
Ypres, le 23 Juillet 1831.
Monsieur f éditeur du Progrès,
Je sois allé voir, il y a quelques jours, l'Exposi-
tion-Tombola ouverte l'Hospice de Langemarck,
au profit de l'intéressante population de cet établis
sement, c'est-à-dire île quatre-vingt personnes in
valides et infirmes, l.e produit de cette exposition
servira couvrir les dépenses extraordinaires que la
commission administrative a dû s imposer, par suite
de l'invasion d'une épidémie terrible dans l'établis
sement: l'oplhalmie militaire y régnait dans toute
son intensité. On voit donc que le but de cette entre
prise est des plus louables, aussi cela ne m'étonne
pas que tout le monde ait voulu y prendre part. La
salle de l'exposition est arrangée avec beaucoup de
goût, et les nombreux objets (environ 3oo) sont
disposés d'une manière qui flatte le regard et qui
permette de les apercevoir tous la première inspec
tion. J'ai vu là une superbe collection de >4 litho
graphies, donnée par le Gouvernement; un beau
coupon de toile damassée, donné parla Députation
permanente; un magnifique déjeuner complet en
porcelaine dorée, nouveau modèle, donné par notre
généreux représentant M. Alphonse Vanden Peere-
boom; un joli lavabo en acajou,donné par.\1.Carton,
commissaire d'arrondissement; un superbe cadre
doré reufermanl les portraits de la famille royale de
Belgique, donné par M. Vrambout, membre de la
Députation permanente de nombreux et beaux
meubles, tapis, tabourets et autres objets, donnés
par la famille de M. le vicomte de Patin et de M.
Elieboudtle premier bourgmestre et le second
conseiller communal Langemarck. On y remarque
encore les beaux cadeaux de M. Delavie, échevin, de
M. le curé Chavaete, de MM, Verfaille-Verpoort,
Heldenbergh et Bousson Langemarck et Lambin-
Geloen Ypres. Je voudrais citer encore des noms;
mais, comme il y a une masse d'objets qui n'en
portent pas, je suis obligé de les passer sous silence.
Cependant il y a une autre catégorie d'objets, qui
est peut-être la plus intéressante ce sont les dons
faits par les artisans de la commune. On le voit
l'élan a été peu près général; presque tout le
mondo dans la mesure de ses iorces a voulu con
courir celle bonneœu vre. J'ai remarquéentr'autres
une paire de sabots, d'un nommé Ange Doom, d'une
coupe si gracieuse qu'on les prendrait pour une
chaussure des plus élégantes,et un gentil petit baril
deux compartiments et deux robinets, fait par
un nommé Charles Morysse, tonnelier. Les char
rons, les maréchaux ferrants, les poêliers sont venus
apporter en offrande un produit intéressant de leur
industrie. J'allais oublier une superbe table cou
lisses en bois d'acajou faite gratuitement par M.
Cardon,charpentier et menuisier dans la commune.
On voit que les objets de valeur y abondent. Je
ne doute pas où tout le monde voudra aller voir
celte belle exhibition de libéralités, et j'espère aussi
que tout le monde sera pris l'amorce; je n'en ai
pas été exempt non plus. I,es actions ne coûtent
que 5o centimes. La chance d'avoir un beau prix et
la douce jouissance de faire du bien, il y a là de quoi
tenter les moins généreux.
ses. Le vieux castel avait été soigneusement entretenu
pendant l'absence de ses maîtres, et c'est peine si, dans
les environs, on avait remarqué que le seigneur manquait
au pays. Cependant l'arrivée du comte, qui avait lieu dès
les premiers jours de juin, avait attristé toute la contrée
les vassaux et les voisins du comte avaient appris la fin
tragique du chevalier, et dans leurs fréquentes visites son
malheurrux père, ils avaient gémi sur le sort d'une belle
jeune fille qui cachait tout le monde ses yeux en pleurs.
On l'admirait surtout les dimanches et jours de féte, lors
qu'elle se montrait la chapelle du château, côté du
comte et d'une autre jeune femme qui semblait les sou
tenir tous les deux... Elle priait avec une. piété fervente,
et ne levait la téte que quand les grains de son chapelet
avaient tous passé sous ses doigts ..Elle visitait les malades
et les pauvres, soignait les uns, donnait aux autres, et se
faisait bénir partout sur son passage. Aussi le soir dans
les veillées, son nom se trouvait dans tous les coeurs, sur
toutes les lèvres; chacun racontait son histoire et celle de
son fiancé, chacun priait pour elle, pour la belle et pauvre
folle de Kerven.
Un jour, le soleil, incliné l'horizon, allait bientôt se
perdre du côté de Cherbourg, et les collines projetaient
déjà leurs grandes ombres dans les vallons, Margnret et
Jeanne étaient assises sous un grand chêne, adopté depuis
plus d'un siècle par les habitants du manoir, et les deux
amies se tenaient par la main selon leur douce habitude,
parlaient presque voix basse, l'une pour se soulager,
l'antre pour consoler.
Je suis joyeuse aujourd'hui, ma bien-aimée, dit la
marquise notre promenade s'est achevée sans trop de
Il a fallu faire preuve de beaucoup de zèle pour
organiser cette exposition, aussi on est peu près
unanime dans le village pour donner des éloges
mérités deux membres de la commission admi
nistrative de l'Hospice, M. le vicomte Joseph De
Patin, fils, et M. Édouard Van Bieshrouck. Ces
Messieurs n'auront pas perdu le fruit de leurs
efforts; ils feront une bonne récolle pour leurs
intéressants protégés et auront, en récompense de
leur activité, l'indicible jouissance d'une bonne
œuvre accomplie.
J'ose espérer, Monsieur l'éditeur, que la présente
trouvera une place dans lescolonues de votre estimé
journal.
Agréez, etc. X.
Par arrêté royal, une somme de trois mille trois
cent quarante francs (fr. 3,34<>) est répartie, titre
de subside, entre des comices et des sociétés agricoles
de la Flandre occidentale.
La chambre des représentants a discuté le projet
de loi relatif l'impôt sur les bierres.
Elle a rejeté tous les amendements et adopté le
projet du gouvernement la majorité de voix
contre 11 et 4 abstentions.
Les électeurs de l'arrondissement de Neufchâteau
se sont réunis le ai pour élire un membre de la
chambre des représentants, en remplacement de
M. Nothomb, démissionnaire.
M. Orban, ancien député, a été élu par 273 voix.
M. De Moor, son compétiteur, en a obtenu a i4-
Des bruits de crise ministérielle circulaient
depuis deux jours, le vôte d'avant -hier a déterminé
les ministres donner leur démission mais le pré
sident ne l'a point acceptée. Dès qu'on a connu
cette nouvelle, on a fait circuler des listes sur la'
plupart desquelles se trouvaient les noms de M.M.
Odilon Harrot, Ducos, général Schramm, de la
Hitte, etc.
M ne faut point ajouter d'ailleurs ce fait plus
d'importance qu'il n'en mérite, dit le Bulletin de
Paris qui nous l'apprend, et nous sommes certains
que c'est h leur insu que l'on s'est servi du nom des
honorables personnages dont nous venons de parler.
FRANCE. Paris, 22 juillet. Encore le comité
de résistance. Nous croyions qu'après la saisie des
presses clandestines qui avaient servi l'impression du
XU* bulletin et l'arrestation des auteurs, on aurait eu fini
avec ces appels la violence. Il n'en est point ainsi la
pièce suivante affichée en plusieurs endroits a été saisie
ce matin par la police:
AU PEUPLE.
xlll* bulletin du comité de résistance.
Tes oppresseurs ont saisi nos presses. Enterrés vivants,
nos amis politiques sont dans le cimetière de Mazas. Peut-
être que le même sort nous attend. Qu'importe? nous
n'en poursuivrons pas moins notre but, qui est de dévoiler
la contre-révolution, de dire bien haut et crûment ce que
chaque patriote pense tout bas. Les persécutions auxquelles
nous sommes en butte, loin de nous abattre, ne font que
grandir notre foi dans un avenir meilleur qui chaque jour
se rapproche.
fatigues, et ton beau visage est moins pâle qu'hier.
Margaret leva les yeux vers le ciel, et fit briller l'éclat
du jour, deux larmes arrêtées dans leurs longs cils.
Eh bien, tu vas encore pleurerreprit Jeanne
penses-tu que ton ami t'approuve de là-haut, en te voyant
mourir sans courage contre la douleur, contre toi-roéme.
Qui parle de mourir répondit Margaret avec viva
cité; mourir, c'est revivre; c'est changer le deuil en fêle...
Mon chevalier est-il donc mort
Non certainement, tu sais bien que nous l'avons vu
ce matin.
Ce matin... Où donc?
As-tu si peu de mémoire Ne te rappelles-tu pas le
jeune chevalier de la chambre rouge
Oui... oui... mon fiancé, mon Henri, mon beau
maître et seigneur; il portait une robe de velours, une
toque et une plume d'autruche; il avait l'épée au côté, le
sourire aux lèvres. Il nous a parlé, Jeanne; ma petite
Jeanne, que nous a-t-il dit
11 nous a dit qu'il fallait nous réjouir, car il était
heureux; que chacun de nos pleurs lui fait mal, et que
nos sourires font son bonheur.
Il a diteela... bien vrai?... s'écria la malheureuse
Margaret, dont le cœur battit avec force, il a dit cela
Puis il a pris sa voix la plus douce pour te répéter
qu'il l'adorait, qu'il était ton époux et pour toujours ton
amant.
Oui, oui, je me souviens... Et qu'ai-je répondu, ma
sœur, qu'ai-je répondu
Tu as juré de lui obéir, d'abandonner ses vêtements
lugubres, de ne pins passer tes nuits entières prier, de
Courage, Peuple, coarage et vigilence Par notre atti
tude ferme et digne, sachons déjouer tous les partis hos
tiles notre chère république Sachons encore une fois,
s'il le faut, verser notre sang le plus pur pour sa défense.
Que pas un de nous ne manque l'appel
Nous savons ce qui nous est réservé si nous sommes
vaincus. Oui; mais nous savons aussi ce qui nous restera
faire, si nous sommes vainqueurs. Et nous le serons, car
notre cause est sacrée. Elle n'est pas seulement celle de la
France, de l'Europe elle est aussi celle de l'humanité
toute entière. Organisons donc la résistance Que chaque
patriote s'écrie du fond du cœur Oui, au moment
solennel, je serai là, pour sauver l'humanité et assurer
le triomphe de la révolution démocratique et sociale
Vive la république
Le comité de résistance.
Paris23 juillet.
Décidément le ministère reste; le président de la ré
publique a été inébranlable dans son refus, et les ministres,
M. Faucher lui-même, se sont laissé ébranler par son in
sistance. Celte situation parait être acceptée par tous les
partis. On'redoute infiniment les successeurs naturels de
MM. Faucher et Baroche. Ces ministres se sont montrés
parlementaires en donnant leur démission.
Déjà des comités destinés préparer la candidature du
général Cavaignac se forment sur tous les points. Quel
ques amis blâment eette action, qu'ils trouvent prématurée.
ANGLETERRE. Londres, 21 juillet. Un
journal suggère l'idée de faire élever, près du bâtiment
de l'exposition, une statue colossale du prince Albert,
comme tribut de reconnaissauce pour la gronde entre
prise de 1851. On espère, d'un autre côté, que le prince
refusera ce pavé de flatteur et repoussera le ridicule
d'une statue qui peut bien recompenser, après la mort,
des services mêmes ordinaires, mais qui, lorsqu'elle est
élevée du vivant de l'nomme que l'on veut honorer, ne
doit récompenser que des services publics tout fait
hors ligne.
PORTUGAL. Le Gangessteamer de la compa
gnie péninsulaire et orientale, a apporté des nouvelles de
Lisbonne jusqu'au 12 juillet. Les choses n'avaient pas
changé et le ministère restait toujours inaclif. Il atten
dait, dit-on, les rapports qu'il a demandés sur l'opinion
exacte du pays. Les septembristes se préparaient pour les
élections, et l'on pensait que les royalistes sejoindraic.it
eux dans le scrutin, mais ils s'effaceraient comme parti.
L'arrestation de trois sergents du 16' régiment avait
causé quclqu'agitation, mais l'on a reconnu qu'il 11'y
avait pas de fondement aux soupçons que l'on avait de
manifestations projetées en faveur du comte de Thomnr.
Le comte das Antas et le vicomte de Sa Bandeira, chefs
de la junte d'Oporto, ont été nommés par le duc de Sul-
danha deux commissions militaires, l'une pour régula
riser les promotions dans l'armée, l'autre pour chercher
un plan l'effet de diminuer les mariages dans l'armée.
ITALIE. On écrit des bords du Pô, le 17 juillet
On fait de nouveau courir le bruit que les états ab
solus de l'Italie vont former entre eux une alliance sous
le protectorat de l'Autriche. Ce qui les y pousserait prin
cipalement, serait le désir de se délivrer de la souverai
neté de la France, qui, bien qu'elle ait servi réhabiliter
le pape, les gène cependant, ne serait-ce qu'à cause du
nom de la république.
DANEIMARCK. Copexhacce, 20 Juillet.
Le Midilagsposten parle d'une importante résolution du
conseil d'Etat dans la question de la succession au trône
faire revenir sur ces joues pâles le rose qui leur va si
bien, du sourire ta sœur bien-aimée.
J'ai promis tout cela, répondit Margaret.
Et elle accompagna cette question d'un regard vif et
limpide, d'un sourire radieux; son visage sembla rappeler
tout-à-coup sa beauté flétrie. Puis cette étincelle de joie
s'éteignit; le front reprit sa pâleur, les yeux leur trouble,
la bouche son amertume. L'étoile errante illumine ainsi
les cieux, son feu brille et meurt en un même instant'.
Tu me trompes, dit la comtesse d'une voix chagrine,
Henri est bien mort C'est hier qu'ils l'ont assassiné
Black-Friars... Oh je me le rappellej'y étais J'ai vu
couler le sang, j'»i vu tomber la tête; sa dernière pensée
m'a maudite, j'ai tout entendu, j'étais là, j'étais là. Re
garde cet anneau, nu sœur, regarde cette bague bleue,
ces diamants... 11 me l'a rendue avec dédain; son dernier
soupir m'a méprisée, et moi, je l'aime tant Moi, je
l'aime tant Jeanne, n'est-il pas vrai, que je l'ai tou
jours aimé
La marquise posa son front sur l'épaule de Margaret
pour cacher ses larmes; eileperdait tout espoir de ramener
les esprits égarés de son amie; elle voyait s'anéantir peu
peu la plus belle des créatures et l'organisation la plus
noble.
Tu ne me réponds pas, reprit mademoiselle de
Rosières... Quoi lu doutes de moi, toi aussi
Oh non jamais, ma chérie, tu l'as trop aimé, tu
l'aimes trop
Trop! non! Henri, mon chevalier, nous nous
réunirons bientôt maishélas je ne suis plus la belle
Margaret