JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
JV t9069. IV Année.Dimanche, 3 Août 1051.
Vires acquirit eundo.
INTÉRIEUR.
LIS BËIRNIEftS HŒiRVËINI.
ABONNEMENTS: Yprks (franco), par trimestre, 3 francs 30 c. Provinces, 4 francs, j Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanché. Tout ce qui concerne le journal doit
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Ypres, 2 Août.
Nous avons fait mention, dans notre dernier
numéro, de la décision de la section centrale,
concernant le crédit de fr. 3,500.000 pour tra
vaux destinés porter un remède efficace aux
inondations du bassin de Gand et aux inconvé
nients de la navigation sur le canal de Bruges
Ostende. Un plus mûr examen de la question
permettra au gouvernement de choisir le parti
le plus avantageux car l'on ne peut nier que
si, l'aide de celte somme, on parvient em
pêcher les inondations, tout en créant une
ligne de grande navigation d'Ostende jusqu'à
Gand, il serait préférable de voir exécuter ces
travaux que de creuser un simple canal d écou
lement, qui conduirait inutilement les eaux la
mer.
Jusqu'ici les opposants au projet qui est
favorable aux deux Flandres, bien que la Flan
dre orientale ne semble pas partager cette opi
nion, ne soulèvent qu'une seule objection, cesl
la crainle que l'approfondissement du canal de
Bruges Gand ne fasse mal et ne nuise l'écou
lement des eaux. Mais quand il s'est agi de
creuser le canal de Deynze Schipdouck, l'écou
lement devait avoir lien par le canal de Bruges
Gand placé dans de bien plus mauvaises con
ditions que celle où il se trouverait après l'exé-
eution des plans de l'ingénieur de Sermotse.
Comment se fait-il qu'aujourd'hui on veuille
l'évacuation directe vers la mer, quand en 1846,
on semblait attendre du creusement de celte
dérivation des eaux de la Lys, les plus admira
bles effets?
Si, celle époque, la ville de Bruges s'est op
posée ce que les eaux de la Lys lui fussent
envoyées par celte voie, c'est que personne
n'ignorait que l'envasement du canal de Bruges
Gand devait rendre ce travail inutile et dan
gereux, moins qu'on eût le projet de rendre
la ligne de navigation de Bruges Gand en état
de servir aux navires de mer. Ën augmentant
les dimensions de celte voie navigable, on
pouvait espérer, et cela a été démontré depuis,
de faire écouler toutes les eaux surbondantes
du bassin de la Lys, et même une quautilé plus
forte que celle que le canal de Deynze Schip-
donck pourrait débiter.
Ayons donc confiance, car nous autres, nous
(suite et fin.)
conclusion.
En 1482, le bourg de Villedieu était plus que jamais
fréquenté par les aventuriers qui allaient offrir leurs ser
vices Edouard IVou au roi d'Ecosse, alors en guerre
avec l'Angleterre. L'auberge du pèlerin avait conservé sa
renommée, et l'enseigne de Gaspard la Tonne était tou
jours fort achalandée.
Un matin, dans la première quinzaine de juillet de cette
même année, comme on venait d'ouvrir la porte de la rue
deux battants, un cavalier mine décrépite, vieux et
courbé par l'âge et la fatigue, entra dans la cour, mit
pesamment pied terre, donna son cheval un palefre
nier qui lança un regard où l'homme et la bête avaient
part égale de dédain, ut demanda
Mcssire de la Tour est-il encore de ce monde, mon
garçon
Oui-dà... ne l'entendez-vous pas s'égosiller...
Entrez là... devant vous.
avons intérêt l'approfondissement du canal
de Bruges Gand. Si la navigation était amé
liorée sur cette ligne, les transports des matiè
res pondéreuses qui doivent nous venir du
Bainaut, seraient meilleur marché et exige
raient moins de temps. Ensuite on pourrait
parvenir l'alimentation des canaux du sud de
la province, ail grand bénéfice des négociants
et des bateliers, qui aujourd'hui refusent pres
que de prendre chargea deslinaliou d'Ypres.
La section centrale vient, l'unanimité, de
proposer l'allocation d un crédit de six cent
mille francs pour être distribués en subsides aux
provinces et aux communes, pour l'amélioration
de la Sennede Yfsarel des Nèlhes, non repri
ses par l'état. Nous pouvons donc espérer qu'à
l'aide d une partie de cette somme, il sera pos
sible de parer partiellement au moins, sinon en
tièrement aux inondations qui viennent affliger
nos contrées; c'est déjà quelque chose, mais
ce n'est pas tout ce que l'équité la moins stricte
aurait pu exiger. Il est un fait avéré et officiel
lement constaté, c'est que les parties les plus
fertiles de la Flandre occidentale sont inondées
par suite des nécessités de la navigation dans
les canaux de Plasschendaele, de Furnes Nieu-
port et de Dunkerque Fut*hes. C'est par suite
du maintien d'un étiage trop élevé dans ces
voies navigables, que l'écoulement des eaux est
impossible et qu'il ne peut être pris instantané
ment des mesures efficaces l'apparition d'une
crue subite. Cependant il serait facile et peu
coûteux, eu égard aux pertes subies presque
chaque annéed'exécuter des travaux qui em
pêcheraient les inondations sinon entièrement
au moins partiellement. Quinze cent mille francs
sont nécessaires pour ia réalisation du plan pro
posé par M. l'ingénieur en chef de notre pro
vince. Le gouvernement aurait pu faire une
part plus large pour l'Yser, car il sert la navi-
gatiou qui n'est certes pas un intérêt exclusive
ment provincial puisque sur dix bateaux qui
y naviguent, neuf appartiennent d'autres
provinces ou sont étrangers. La seule mesure
juste et convenable eulélé la reprise pure çt sim
ple de celte rivière capricieuse qui a sa source
en France et qui nous déverse une quantité
énorme d'eau, dont nous ne pouvons refuser
l'écoulement par notre territoire. Comme cette
question n'est pas encore mûre nous pouvons
toujours savoir gré la section centrale d'avoir
Le voyageur sans questionner davantage, prit le chemin
qu'on lui montrait et arriva dans la salle où régnait le roi
Gaspard.
Je vous salue, Messire, dit-il en abordant le gros
personnage depuis que nous nous sommes quittés vous
avez mis le temps profit, et du diable si vous avez jamais
manqué l'un de vos quatre repas.
Hé qui étes-vous donc Par Saint-Denis, je n'ai
pas vent de votre visage.
J'ai donc bien changé
Nous avons cependant trinqué cette même table.
Quand
Il y a dix ans... ce jour-là, deux moines survin
rent, dont l'un confessa le page du chevalier de Kerven.
Et quoi seriez-vous le brave archer Kilderkin
s'écria le tavernier.
Pour vous servir; oui, je suis le vieux soldat Kil
derkin messire de la Tonne.
Et que diable ne parlez-vous, mon camarade, reprit
l'hôtelier; venez m'embrasser, car ma goutte m'enchaîne
ce fauteuil... Et d'où venez-vous.
D'Aix en Provence.
fait la proposition d'allouer un crédit. A l'aide de
celte allocation, on pourra toujours faire quel
que chose, si l'exécution de tout le projet u'est
pas possible.
Si nos renseignements sont exacts, nous pou
vons espérer que la kermesse communale sera
très-brillante..
Le grand tir de la Société royale de S' Sébas
tien attirera beaucoup d'archers. Les sociétés
de Bruges se sont fait annoncer celle d'Ingel-
munster prendra part au concours, elle arrive
avec une musique-fanfare et un nombre consi
dérable de membres accompagnés de leur chef-
homme, M. le baron d Ingelmunsler.
Le carrousel promet aussi d'attirer beaucoup
de monde.
Bref, si un beau temps favorise notre fête com
munale de 1851, on s'en souviendra longtemps
comme d'une kermesse brillante et animée.
.«-j».
Amélioration des canaux de Gand et d'Os
tende, et évacuation des eaux de la Lys.
projet de 11. DG seumoise comparé A celui DE S. w0lters.
Le premier de ces projets offre des avantages nombreux,
évidents, incontestables.
Il établit, pour le commerce maritime, une ligne de
navigation vraiment nationale, depuis Ostende jusqu'au
Dok de Gand, en donnant au canal de Bruges Gand,
une profondeur d'eau de 4 mètres 70 centimètres sous la
jauge actuelle d'hiver. Aujourd'hui les navires, dont
le tirant d'eau est supérieur 2 mètres 30 centimètres,
ne peuvent dépasser le bassin de Bruges.
A la navigation intérieure, et notamment au bassin
houiller, il assure une voie facile et certaine, qui n'aura
plus craindre d'interruptions ni de chômages. 11
améliore sensiblement la condition des nombreuses
usines situées sur les canaux; il garantit l'alimentation
régulière et non interrompue des pompes publiques de la
ville, et il fournit en tous temps l'agriculture des eaux
fraîches, dont les terres sises le iong des canaux d'Osten
de et de Nieuporl sont aujourd'hui privées.
Enfin, aux eaux surabondantes de la Lys, il procure un
écoulement sûr et facile vers la mer, et débarrasse ainsi
le bassin de Gand du fléau des inondations.
L'exécution de ce projet n'est évaluée qu'à la somme de
3 millions 3 millions et demi, et il permet au trésor de
réaliser annuellement, par la suppression du péage de
l'Escaut, une économie de 100,000 francs.
Le projet de M. Wolters ne peut avoir qu'un but uni-
que, isolécelui de parer au fléau des inondations du
bassin de Gand.
Ça que venez-vous chercher ici
Je suis resté en Angleterre jusqu'au traité de Péqui-
gny, qui a mis en liberlé ma reine eaptive d'Édouard IV.
J'ai suivi cette auguste souveraine dans ses voyages, et
c'est le mois dernier qu'elle est morte Aix, près de son
vieux père, en apprenant la défaite de Charles de Bour
gogne Grandson, défaite qui a renversé ses derniers
projets de vengeance. Après avoir enseveli la reine et
prié Dieu sur sa tombe, la fatalité ro'ayant délié de mes
serments, je suis venu confier mes vieux jours une
famille que j'aime et que je vénère. J'ai choisi le manoir
de Kerven pour dernier refuge et ses habitants pour der
niers amis.
Brave et fidèle guerrier, dit tristement le bon Gas-
pard; dans ce siècle de rapines et de violences, de parjures
et de trahis'ons, vous êtes un modèle de vertu.
Je ne suis qu'un pauvre vieux que les années acca-
blent et que le chagrin achève, voilà tout Donnez-mo;
des nouvelles du comte de Kerven
Il est mort, ne le savez-vous pas f
J'ignore tout; mais je me doutais de ce que vous
m'apprenez; le comte était mon aîné... Et son intendant?