1851
EXTÉRIEUR.
Faite divers.
THEATRE D'YPRES. Dimanche prochain* ÎO Août 1851. saws remise. PREMIÈRE
REPRESENTATIOiN «les artistes du théâtre de Brugessous la direction de M. PONINET.
L'affiche du jour donnera les détails.
- 3 -
Le mouvement des voyageurs de et vers l'Anglo
terre, est en ce moment très-considérable en Bel
gique'. Pour qu'on puisse en juger nous dirons que le
bateau vapeur Paul/ter, est arrivé ces jours der
niers de Londres Ostende avec 226 passagers ei |e
bateau 5 vapeur Triton était parti la veille d'Ostende
«jO,»r Londres avec 284 passagers.
Hier, le steamer Pu ut lier a quitté Ostendeavec
3.Vi passagers.
On lit dans le Messager do Gaad. du 4 Août
Ou est ce que la méthade appliquée ren
seignement moyen par Ch. Vehcamer, pro
fesseur au Collège communal d'Ypres.
L'auteur de ces cent quarante pages, in-12", appelle,
du fond de la Flandre occidentale, une croisade contre le
mécanisme de l'enseignement. Cette croisade grâce au
ciel, est déjà engagée dans notre uays, et, de jour en
jour, on s'y persuade mieux de cette vérité si simple
v Pour apprendre penser, faites penser.
La méthode mécanique, dit M. Vercamer, inventée
par l'ignorance et suivie par l'aveugle routine, est la
habitudes d'abstraction et de métaphysique. Voilà tout
le mystère.
Vienne Icmoment, dit M. Vercamer, où le jeune hu
maniste se sera acquis une collection d.: faits assez nom
breux pour que besoin soit de les coordonner, de Ici
classer, enfin d'aider l'intelligence et de soulager l'at
tention de l'esprit. Alors il n'y a pas d'inconvénient, il y
a même nécessité ce qu'il procède syntliétiquemenl.
Et qu'on ne pense pas, dit-il, qu'il manque de
lumières pour entreprendre, seul, ce travail, cl qu'il n'y
ail que l'intervention d'une grammaire ou du maître lui-
même qui puisse l'en faire venir bout. Tout ce que
celui-ci aurait faire, ce serait, comme en tout ce qui est
relatif l'enseignement, de mettre l'élève sur la voie, de
lui indiquer simplement les divisions les plus propres
produire un résumé complet et une classification rigou
reuse et rationnelle, n
A l'appui de cette indication, l'auteur cite l'École gra
tuite communale d'Ypres, fréquentée par plus de 500
élèves, et où l'on enseigne la grammaire, l'histoire,
l'arithmétique, la géométrie, toutes les branches d'in
struction primaires de premier et de second degré; non
par des livres, mais par des tableaux. Je ne sache pas,
ajoule-t—il, que dans aucun autre établissement, les enfants
acquièrent des idées plus nettes, plus claires et plus pré
manie fatale de confier la mémoire le dépôt sacré de -
l'intelligence. Aride et dessechée, elle n'obtient d'autre des sciences qui leur y sont enseignées.
résultat pour l'élève que la lassitude et le dégoût. Puis Et> en effet n est-ce pas pille et dérision que de voir
il cite ce mot si vrai d'un professeur de Liège, M. Stccher, ces enfants qui vont a l ecole ou au collège, plie
inséré dans le Moniteur de l'enseignement: «Vous n'aviez sous le poids des livres qu'il eur faut employeren une
qu'à greffer et vous déracinez, vous deviez féconder, et natmee. On a toujours vu le bon professeur fort peu
vous stérilisez; vous deviez enseigner marcher, et, tout I r^unv aux livres en classe Mais generalement aujour-
sez des béquilles et des cchasscs. dhul> on veut aller trop vite, et cest pour cela quon
d'abordvous imposez des béquilles
Étonnons-nous, après cela, de ce qu'il se rencontre tant
de misères intellectuelles
Tout cela est malheureusement beaucoup plus vrai
qu'on ne pense. Ce siècle est grand sans doute, mais il
s'exagère sa grandeur, ou plutôt il se méconnait lui-
même, oubliant que sa force et sa gloire ne sont que dans
la succession des réformes'. II n'est grand que parce qu'il
aspire le devenir.
En attendant, bien des préjugés sont encore debout et
principalement en matière d'enseignement. On croit avoir
tout fait, quand on a fait apprendre par cœur. Pauvre
science Pauvre jeunesse
Adoptant une division assez rationnelle et d'ailleurs
assez usitée, l'auteur traite d'abord des études philologi
ques, puis des sciences expérimentales proprement dites,
telles que l'histoire, la physique, etc.
Comme c'est dans l'enseignement des langues ancien
nes que les préjugés sont les plus obstinés et les non-sens
les p'.us ftinestes, voyons comment M. Vercamer envisage
la chose.
11 nous paraît s'y être attaché spécialement, et c'est
assez naturel. Il est professeur de latin Ypres, et, par
lui-même il a chaque jour l'occasion de voir l'abus
qu'on peut faire d'une étude qui pourrait être si féconde.
L'étude des .langues anciennes, dit-il, comprend
nécessairement deux parties, dont l'une sert de prépara
tion l'autre. Dans la première, qu'on appellerait sim
plement grammaireon s'attacherait uniquement ren
dre familier le mécanisme la partie matérielle des
langues. Dans l'autre, qu'il conviendrait d'intituler esthé
tique, le professeur aurait pour mission d'élever son
auditoire, par la lecture et l'étude des écrits faits eu ces
langues, aux grandes pensées dont chacune d'elles est
l'interprète. Puis il ajoule ce qui est capital dans sa
façon de voir De même qu'en français, avant de met
tre une grammaire savante entre les mains des commen
çants, on enseignerait le mécanisme des langues ancien
nes de la façon la plus simple et la plus familière ce
serait l'élève lui-même qui déduirait les lois et les obser
vations de grammaire, des faits rassemblés dans un au
teur ad hoc. De là, deux divisions, ou classes, en gram
maire l'une qu'on pourrait appeler grammaire analy
tiqueet l'autre grammaire synthétique.
L'auteur fait la guerre aux abus de la mémoire, et il a
raison de dire que, s'il ne s'agissait que de faire apprendre
par cœur, tout le monde saurait enseigner. Faire ap
prendre par cœur, quand il s'agit du bas enseignement,
ou apprendre soi-même par cœur, quand il s'agit du
haut enseignement, voilà une façon très-comniode de
remplir un poste difficile.
M. Vercamer insiste aussi sur la fameuse formule de
Cicéron quem docelem velis facere simol attentum
facias opportet. C'est, en effet, le secret du métier.
Rendez attentif, et le reste »st un jeu, un véritable jeu,
un amusement, et pour l'élève et pour le maître. Tout
se tient dans le vrai, tout se tient dans le fond. Dès que
vous avez'un enseignement véritablement solidevous
avez un enseignement véritablement amusant. Il n'y a
rien de niais coinmo de s'imaginer qu'il faut être en
nuyeux pour être utile.
Certes, M. Vercamer n'a pas inventé la méthode natu
relle, mais l'honneur qui lui revient c'est d'avoir prati
que la chose. 11 est facile de voir par ce qu'il dit, page 71
et suivante, que ce qu'il raconte il l'a réellement fait.
Or, qu'est-ce qu'il a fait? Une chose bien simple et
bien modeste. Ayant enseigner le htin des enfants,
il n'a pas pensé qu'il fût nécessaire de leur supposer des
va mal.
En vérité, si cela continue, on abrutira la jeune géné
ration, force de fausse érudition. Ne se plaint-on pas
surtout qu'il y ait si peu d'esprits originaux. Or, cela
doit bien un peu venir de l'école.
L'auteur cite fort propos le mot de Sénèque Disci-
wus vitjE non scuol.E. Qu'on ait enseigné pour l'école et
non pour la vie au moyen-âge, cela pouvait se concevoir.
Le moyeu-âge aimait les positions acquises, bien ou mal
acquises vous avez cté dix ans sur les bancs, ergô, con-
ciuait-on, vous avez le droit non pas de paraître, mais
d'être savant.
Aujourd'hui, c'est un peu autrement. Nous sommes
un siècle révolutionnaire entendez cela dans le bon
sens, entendez cela dans le mauvais sens, vous aurez
toujours raison, car il y a l'un et l'autre dans notre situa
tion. Les rois, les Dieux eux-mêmes ont dû consentir
être discutés et vérifiés; que n'est-ce pas de ceux qui se
disent maîtres ou érudits en quoi que ce puisse être On
ne vous demande presque plus combien de temps et où
vous avez appris? On vous demande un peu bien bru
talement même que savez-vous
A-t-ou grand tort Je ne le pense pas. Mais on aurait
tort, dans une pareille situation d'esprits, de vouloir
s'obstiner maintenir l'ancien régime des écoles. Et c'est
ce qui aussi fait recommander tout penseur, tout ami
du progrès, la brochure de M. Vercamer, malgré les
longueurs inutiles et des emprunts trop complaisants.
M. Vercamer aurait dû avoir plus de confiance en lui-
même mais quoiqu'il en soit, ce qu'il vient de faire
imprimer fait penser, et, s'il n'a pas trouvé la méthode
définitive (1), il a très-bien fait voir que l'ancienne ne
valait rien. Et c'est quelque chose.
Il n'est ni de notre compétence, ni de notre public de
nous occuper des détails, de ce petit ouvrage. C'est aux
hommes du métier (du plus noble des métiers) de juger
de cette tentative en dernier ressort. Pour nous, il nous
doit suffir d'avoir attiré l'attention sur les efforts d'un
jeune homme qui a parlé selon son cœur et qui comprend
la haute importance de la mission du professeur.
D. W.
(11 Nous croyons que. quant h ce point, l'honorable critique du
Messager n'esl pas tout-i -fait dans le vrai. Saus entrer dans des
discussions oiseusts, nous citeions particulièrement, preuve de
ce que nous avançons, tes pages 33, 34 et 35; 51, 52 et lessuivan-
tes; 67, 66, etc. 73; 80; 102 107; 115 150- etc. (Note du jour
nal le Progrès-)
COUR D'ASSISES DE LA FLANDRE OCCIDENTALE.
5e Trimestre. l^Série.
Présidence de M. Vande Velde.)
Audience* du 29, 00, 31 juillet et i' août. Les
nommés Arnaud Van Caezeei, âgé de 29 ans, ouvrier,
né et domicilié Y près, et François-Louis Assez, âgé
de 44 an», cabaretier et brocanteur, né et domicilié
j Y pies, convaincus d'avoir commis, dans le courant
de i85o, des vols l'aide d'escalade, d'effraction ex
térieure et intérieure, dans les églises Bailleul,
Hazebrouck, Caesler, Vlamerltngbe, Hondschoie,
VVatou, Quesnoy-sur-Deule, Waereghem et Thiell,
ont été condamnés chacun quinze années de tra
vaux forcés, l'exposition et rester, après avoir
subi leur peine, pendant vingt ans sous la surveil
lance spéciale de la police.
Audience du 2 août. Les nommés Jacques Ver-
gaerde, fils de Jacques, âgé de 46 ans, chiffonnier,
né et domicilié Westkerke, et Hetli i Hellinck,
fils de Perpétue, âgé de 89 ans, né Zatide et domi
cilié Westkerke, convaincus d'avoir contrefait
plusieurs pièces d'un franc l'effigie de Léopoîd 1",
roi des Belges, et participé a l'émission des dites
monnaies contrefaites dans les communes de West
kerke, Rovem et Oudenbni g, ont été condamnés
aux travaux foicés perpétuité, l'exposition, et
chacun cent francs d'amende.
Thérèse-Françoise Moyaert,épouse d'Henri llel-
linck, a été acquittée.
__l
FRANCE. Parié, 2 Août. Le 15e bureau a
vérifié aujourd'hui les élections qui ont eu lieu les 27 et
28 juillet dans le département du Nord, en remplace
ment de M. le général de La Hittc, démissionnaire.
M. Vaïsse, ancien préfet du Nord, a été élu par 42,912
suffrages sur 00,502 votants, et peu près 145,000
électeurs inscrits.
L'élection a été reconnue parfaitement régulière. M.
Mélun (du Nord) a été chargé du rapport qui sera pré
senté l'assemblée mardi prochain.
Le lord maire de Londres est arrivé Paris, pour assis
ter aux fêtes données l'industrie par la ville de Paris; il
est logé l'hôtel-de—ville.
On prétend que le prince Albert ne se rendra pas Fin*
vitalion qui lui a été faite pour assister aux fêtes parisien
nes, parce que legouvernement aurait refusé de lui rendre
les honneurs princiers dûs son rang. Le mari de la reine
Victoria aurait d'ailleurs exprimé ses regrets tant au pré
sident de la république qu'au préfet de la Seine.
Paris, 5 août.
C'est aujourd'hui, deux heures, que doit avoir lieu
définitivement ia grande réunion de la gauche pour nom
mer et instituer une contre-commission de surveillance
officieuse. Hier et avant-hier, on ne s'est pas trouvé en
nombre pour constituer la réunion, mais il parait qu'au
jourd'hui la phalange républicaine sera augmentée de tous
les nouveaux arrivés ad hoc de la campagne et des dépar
tements, et que quelques membres de la droite ne se
feront pas scrupule d'y assister.
ANGLETERRE. Londres, 31 Juillet. Une
pétition vient d'être présentée l'amirauté, revêtue de
la signature du maire et d'un grand nombre de mar
chands de Livcrpool, qui sollicitent les lords de l'ami
rauté d'envoyer un steamer dans les régions arctiques
la recherche de sir John Franklin, ainsi qu'ils en ont fait
la promesse le printemps dernier.
On écrit de Dunkerque
U11 sauvetage remuquable a eu lied vendredi
dernier, vers onze heures du malin, dans Je bassin
de la marine. Un enfant de i3 ans, nommé Pierre-
Degain Galoy,apprenti batelierà bord de la bélandte
le Petit Josephétait tombé dans le bassin entre un
bâtiment et le quai. Le sieur Baltazar Chéiésin, por
tier du bassin, sans calculer le danger se jette après
lui la tète en avant pour le retirer de l'eau; mais
l'intervalle entre le quai et le bâtiment, suffisant
pour laisser passer l'en[ant, ne l'est pas pour laisser
passer l'homme, qui s'y trou ve arrêté les pieds en
l'air, quelques centimètres de l'eau.
Il conserve, toutefois, assez de présence d'esprit
pourallonger le liras et repêcher l'enfant. Mais reste
pour lui la difficulté de remonter sur le quai avec
celuiqu'il a sauvé. Le moindre mouvement du navire
vers lequai les écrasera tous deux. Heureusement on
vient leur secours, et on les relire de leur position
critique. I.e sieur Chéiésin avait exposé sa vie pour
conserver celle de l'enfant.
On dit que les commissaires royaux de l'exposi
tion de Londres, ont fait faire une estimation ap
proximative des produits renfermés dans le Palais
de cristal et que la valeur est d'environ deuK
milliards (deux cent millions.)
■JOlj-lwilB
Dixkibe. Marché aux grains du 4 Août 1831
sorte
dr grains.
1 nombre
d'hectolitres
prix
pau lieitoutrr.
f*. c
cr c.
50
15 75
16 75
20
12 00
15 00
Orge d'hiver
83
10 00
10 69
65
9 03
H 70
12
12 50
13 50
4
9 00
10 00