EXTÉRIEUR.
A la demande générale du public, la repré-
aenlation Ihéalrale, annoncée pour Dimanche,
est remise, «ans relard ultérieur, Lundi, 11
Août 1851. Si la troupe de M Ponnel ne joue
pas demain, c'est qu'un bal a été préféré au
spectaeleet effectivement la salle a été demandée
et accordée. Nous aurons donc Dimanche soir
une soirée dansante et Lundi, spectacle.
M. Ponnel se recommande la bienveillance
du public et s'exense de n'avoir pu donner de
représentation. Jeudi dernier, car l'annonce en
a été faite son insçu et il s'est trouvé devant l'im
possibilité d'exécuter celte partie du programme.
Des arrêtes royaux accordent: l*à l'Académie
royale des Beaux-arts d'Ypres. neuf médailles,
dont 3 en vermeil, deux grandes et quatre
petites en argent; 2" l'Ecole de dessin de
Wervicq, 3 petites médailles en argent; pour
être distribuées aux élèves qui se seront les plus
distingués pendant la présente année scolaire.
Le» onze prêtres de Rouler»rayés des listes
électorales par la députation permanente de
Bruges, s'étaient pourvus eq cassation mais
après avoir pris conseil de l'avocat qu'ils s'étaient
choisi pour plaider leur cause devant la cour
suprême, ils ont jugé qu'ils n'avaient rien de
mieux faire que de se désister de leur pourvoi,
I lissant passerainsi en force de chose jugée une
décision qui les déclare coupables de fraude
la loi.
Ces prêtres sont tous professeurs au petit sé
minaire de Rouler», c'est-à-dire chargés de
former l'intelligence et le cœur de la jeunesse.
Ne faut-il pas avouer que dans les établissements
du clergé les jeunes gens ont devant eux des
modèles qu'ils ne trouvent point dans les éta
blissements de l'État? Messager de Gand
Nous avons sous les yeux le rapport si appro
fondi de M. Veydt. sur le projet de loi des tra
vaux publics. Nous en extrayons les passages
qui se rapportent plus particulièrement notre
arrondissement.
C. —CHEMIN DE FER de la FLANDRE OCCIDENTALE.
CONVENTION ANNEXE C DU PROJET DE LOI.
La première section étnet le vœu que l'art, i soit
modifié comme suit
Le gouvernement est également autorisé con
céder i la compagnie de la Flandre occidentale, où
toute autre, aux conditions accordées ladite com
pagnie par la convention du i** juillet iH5t, un
embranchement partant d'un point quelconque
déterminer sur le chemin de fer exécuté de Court rai
Bruges et devant aboutir Dixmude et s'étendre,
si faire se peut, jusqu'à Fumes.
On entend M. le ministre des travaux publics sur
le vœu émis par la i" section. Le gouvernement a
fait tout ce qui était eu son pouvoir pour en pour
suivre la réalisation auprès de la compagnie.
Celle-ci n'ayant pas l'espoir d'être dédommagée
de la dépense considérable qu'elle devrait iaire pour
arriver jusqu'à Furnes, a insisté sans cesse sur cette
modification du contrat primitif. L'offre d'un mini
tel beau, de tout ce qui est bien, de tout ce qui est noble;
il aimait les chevaux pursang, les chiens de race, les fleurs
rares, les tableaux de maîtres. Il va sans dire que Frédéric
était un homme élégant et cultivait les belles manières.
Il était beau joueur et perdait presque toujours, parce
qu'il était pins inquiet de deviner les coups de son adver-
«aire que de bien jouer son jeu et son argent.
Frédéric passait pour avoir une belle figure; pourtant
«on profil n'était pas irréprochable; il avait plutôt du
charme par son air doux et spirituel que par la pureté
de ses traits; il portait avec autant de grâce que de fierté,
de longue» moustaches brunes, qu'il tourmentait av:c fu
reur dans ses méditations philosophiques.
Cependant la jeune femme était arrivée au bout du bois;
jusque-là elle ne s'était pas retournée. Après avoir jeté
uncoup-d'cail rapide sur les fraîches villas éparpillées sur
la lisière, elle tourna ia téte, non pas sans doute pourvoir
si on la suivait, mais avec l'air indécis de quelqu'un qui
cherche son chemin. Frédéric s'était brusquement arrêté;
elle ne sembla pas l'apercevoir. Après un instant d'hési
tation, elle prit vivement un sentier serpentant dans les
vignes et conduisant une petite porte grillée. A coup
sûr le sentier n'était guère fréquenté, car les jolis pieds de
fa dame s'embrassèrent plus d'une fois dans les grandes
herbes. Frédéric, caebé par les branches touffues, suivait
avec émotion tous les gracieox mouvemens de la matinale
frefimtiJf. Deas «on habitude de toujours observer
mum de revenu n'a pas suffi pour la faire changer de
résolution. Il a donc fallu y souscrire.
On verra plus loin, lorsqu'il sera question d'autres
travaux, quel est le parti que la section a cru con
venable de prendre, de concert avec le gouvernement.
La section centrale adopte la convention Cpar
quatre voix contre une; une abstention.
L'art, i" du projet de loi, qui a pour but d'auto
riser le gouvernement conclure des conventions
définitives avec les compagnies dites de l'Entre-
Sambre-et-Meiise, du Luxembourg et de la Flandre
occidentaleest adopté par toutes les sections, l'ex
ception de la 6*. dont la majorité la rejette.
La section centrale l'adopte par quatre voix contre
une; une abstention.
D. CANAL DE JONCTION DE L'ESCAUT A LA LYS
ENTRE BOSSUYT ET COURTRAI.
CONVENTION ANNEXE D DU PROJET DE LOI.
La section centrale, appelée voter sur la question
d'un cautionnement préalable, décide, par trois voix
contre trois, qu'il n'y a pas lieu d'eu faire une con
dition expresse.
Un membre demande quel sera le péage sur le
canal projeté et s'il sera réglé avant le vote de la loi.
M. le ministre répond que l'un de ses prédéces
seurs a réglé ce point par le cahier des charges,
arrêté en date du 3o juillet 1X45. Un exemplaire en
sera communiqué la section centrale ou déposésur
le bureau de la Chambre.
La section centrale adopte l'art. 1 et son annexe
Dpar quatre voix contre une: un membre s'ab
stient.
MM. Verrue, Salembier et Valcke-Lefevre ont
été désigné», par l'administration du Monl-de-
Piété, comme candidats la place de directeur
de cet établissement, laissée vacante par la dé
mission de M. Félix Vandaele.
Le conseil communal aura se prononcer
pour l'un de ces candidats
Mémorial de Courtrai
On écrit de Gand
M. Lefebvre, colonel du 3» de ligue en garnison
dans notre ville, est atteint depuis quelques jours
d'une forte fièvre typhoïde. Lundi l'étal du malade
était fort critique. Depuis lors une amélioration
sensible s'est manifestée et on a l'espoir fondé de le
sauver. Cette nouvelle sera apprise avec satisfaction
par les nombreux amis que compte M. Lefebvre
tant dans la bourgeoisie que dans l'armée, dont il
est un des officiers les plus distingués.
in» m-»
Nous extrayons du rapport de M. Veydt, sur le
projet de loi des travaux publics, le passage qui
traite de l'écoulement des eaux de la Lys
D. Travaux destinés compléter les moyens d'écoule
ment des eaux d'inondation de la Lyssoit en prolon
geant le canal de Deynze Schipdonck jusqu'à la mer
du Nord, soit en modifiant le régime du canal de Gand
d Brugesfr. 3,000,000
M. le ministre des travaux publics donne d'abord les
exidicalions sur la position du gouvernement par rap
port au litt. D.
En 1846, le conseil des ponts et chaussées fut consulté
sur le prolongement du canal la mer. Il émit l'avis qu'il
était convenable cl prudent d'attendre que le canal de
Deynze Schipdonck fut ouvert, afin de se prononcer
en plus parfaite connaissance de cause sur la question.
En 1830, M. l'ingénieur en chef De Sermoise conçut
profondément, il voyait là où les autres ne voient plus.
Il était passé maître en investigations quand il ne voyait
plus, il argumentait et devinait.
Près d'arriver la porte grillée, la jeune femme ralentit
sa marche, pencha la tête et sembla se souvenir. Bientôt
elle s'arrêta, rebroussa chemin et s'arrêta encore. Frédé
ric comprit que ce jeune cœur devait battre avec force.
Elle leva la tête au ciel comme si elle dut y trouver un
conseil; cette fois elle alla sans reprendre baleine jusqu'à
la porte. Il était clair qu'elle avait banni toute réflexion.
Elle appuya sî jolie main, fraîchement gantée, sur le
tronc d'un des deux acacias plantés en sentinelles de
chaque côte de la grille, bientôt elle porta son mouchoir
ses yeux.
Jamais, murmura-t-elle, jamais je n'aurai la force.
Cette fois son parti était pris; elle revint sur ses pas,
mois lentement, comme regret, inclinant le front sou«
une rêverie triste et inquiète.
La voyant revenir, Frédéric s'enfonça au milieu des
arbres. Dès qu'elle se retrouva dans le bois, elle sembla
respirer plus librement; elle relira d'un petit souvenir une
lettre toute froissée et ralentit encore sa marche. Après
avoir parcouru cette lettre assez longue que sans doute
eile avait déjà lue plus d'une fois, elle s'approcha d'un
arbre renversé pour s'y reposer un peu. Mais cet instant
un garde, qui traversait le bois, la troubla et la décida
s'éloigner. Elle regagna bientôt son coupé, y monta et
un autre système. Il consiste faire du canal de Gand
Bruges un canal maritime et établir près de cette der
nière ville une dérivation pour l'écoulement des eaux.
Ce projet devait naturellement être soumis au conseil
des ponts et chaussées. Jusqu'à présent cet examen n'a
pas eu lieu cause d'autres travaux, dont il était plus
urgent de s'occuper.
Son apparition a fait dire au conseil qu'il y a une rai
son de plus pour ajourner la résolution prendre sur le
prolongement la mer.
Il est évident pour tout le monde qu'il y a un travail
important faire pour débarrasser la vallée de la Lys
des eaux d'inondation.
Cet intérêt est le plus pressant; mais s'il doit y être
satisfait par l'adoption du plan de M. Wolters, il y aura
lieu d'exécuter un autre travail dont la haute utilité ne
peut être contestée celui de l'approfondissement du
canal de Bruges Gand.
Les péages sur les eaux de la Hollande pour la naviga
tion maritime de Gand absorbent annuellement une
somme de 80,000 fr. environ. Il n'y aurait plus lieu ce
paiement. Les bateaux chargés de charbons et de mar
chandises pondereuscs arriveraient jusqu'à Bruges. Des
usines, qui sont obligées de chômer, faute d'eau, trouve
raient une alimentation plus abondante. Bruges et indi
rectement Ostende gagneraient l'exécution du plan de
M. de Sermoise. Ces considérations sont assez fortes pour
que le gouvernement avise, s'il lui était démontré que
c'est au projet de M. Wolters qu'il faut donner suite dans
l'intérêt de l'écoulement des eaux, l'exécution du tra
vail qui se rapporte au recreuscmcnt du canal.
Il y a dans tout cela plusieurs questions importantes
examiner, et pour se livrer avec fruit ces études, le canal
de Deynze Schipdonck doit fonctionner. Ce n'est donc
qu'au printemps prochain qu'une résolution pourra être
prise en parfaite connaissance de cause. La prudence trace
elle-même une pareille ligne de conduite.
Une disposition additionnelle au litt. D est soumise.
Elle porte Le gouvernement proposera l'approbation
des chambres, dans la session de 4851-183:2, les plans
et devis des travaux exécuter.
Un membre, qui voulait demander l'ajournement, dé
clare qu'il se rallie cette disposition.
Elle est combattue par M. le ministre.
Cette proposition est mise aux voix et adoptée par 3
voix contre 2; deux membres se sont abstenus.
Le litt. D, avec cet amendement, est adopté l'unani
mité.
Alost. La mauvaise apparence de la récolte
prochaine du houblon en a lait considérablement
hausser le prix. Cette denrée a été vendue, au mar
ché d'hier, raison de 40 il. de Brabaut les 5o kil.
C'est plus de la moitié de ce qu'elle valait, il y a peu'
de semaines.
Nous trouvuns dans le mouvement de l'état-civil
de Mous, la nouvelle de la publication de mariage de
M"* Antoinette Errembault, comtesse de Dudzn le,
propriétaire, majeure, et de M. Hubert Dewolf da
Claii buis, propriétaire, majeur. Tout le monde sait
que M"* de Dudzeele a été la fiancée de Gustave
Fougnies, la veille de l'événement de Bury.
jj
FRANCE. Paris, 3 Août. La féte de S'-
CloTid a été magnifique. Rien de plus beau, de plus fééri-
que n'avait été vu depuis longtemps. Une particularité
que les journaux ne racontent pas est celle relative au
buffet. Le président qui fait toujours les choses grande
ment avait commandé un souper pour 6,000 personnes,
mais on s'est jeté sur les provisions avec une telle voraci
té, qu'un instant on a pu craindre d'aceidents dans
l'orangerie qui avait été disposée en salle de festin. Il
fallait soutenir un siège en règle pour obtenir le moindre
baissa les stores. Frédéric ne jugea pasà proposde la suivre
plus loin.
Elle reviendra, dit-il en homme qui connaît fond
les faiblesses du cœur.
Il remonta cheval et se retrouva bien vite la lisière
du bois d'où il avait assisté ce spectacle toujours curieux
d'une femme qui lutte tour tour contre son cœur et
contre sa raison. Il fit deux ou trois fois le tour de la
petite villa. C'était une maison bâtie l'italienne nu mi
lieu d'un petit jardin anglais trop tourmenté pour l'es
pace par les accidents étudiés de la nature. Quoique celte
maison n'eut rien de très-remarquable, elle ne manquait
pas d'un certain air d'élégance. Dans le jardin, sur quel
ques charmilles touffues les boules de neige et les arbres
de Judée suspendaient leurs richesses; les gazons avaient
un éclat printanier. Quoique tous les volets fussent fer
més, Frédéric jugea que ce n'était pas là un lien désert.
Des grenadiers et des orangers ornaient le perron les
allées étaient nouvellement ratissées, cependant comme
on l'a déjà va, le sentier traversant les vignes était tapissé
de grandes herbes.
A merveille dit Frédéric en retournant Paris;
j'étais un peu fatigué des aventures, devenues mesquines
et monotones, des coulisses de l'Opéra le plus souvent
dans ces aventures qui sait le commencement sait la fin.
Ici je ne sais ni la fin ni le commencement.
(La suite au prochain A*".)