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morceau de pain, de mémoire d'homme on n'avait vu un
pareil spectacle; les vivres élaieul abondants et excel
lents. Mais le désordre le plus complet régnait dans
cette partie de la fête dont tous les autres détails
avaient été admirablement réglés.
Voici un des épisodes de l'assaut donné au buffet par
la plupart des invités: Mgr Garibaldi, nonce du Pape,
après avoir lutté, en riant, contre les autres assaillants
dont l'air de la campagne avait aiguisé l'appétit, mon
trait triomphalement aux secrétaires île sa nonciature
une magnifique prune de reine Claude qu'il avait fini par
'conquérir après dix minutes d'elTorts.
L'Elysée parait avoir renoncé pour le moment pour
voir au remplacement de M. le maréchal Sébastiani et h
élever, immédiatement cette dignité M. le général
Oudinot.
Voici, dit-on, quel est le plan proposé pour arriver
la candidature de M. le prince de joinville pour la prési
dence de la république. Dans le cas ou l'assemblée
législative refuserait au mois de novembre prochain
d'adopter la proposition Creton, on porterait le prince de
Joinville candidat pour l'élection qui doit avoir lieu
dans le département de la Seine, et l'on croit éire cer
tain qu'il obtiendrait une très-forte majorité, qui forcerait
l'assemblée revenir sur la loi de bannissement. Cette
nomination serait regardée comme un acheminement
l'élection du prince comme président de la république.
Paris, 6 août.
J'ai vous signaler une note de lord Palinerston pour
obtenir l'élargissement de Kossuth et de ses compagnons
de captivité, contre l'opposition fçrmelle de l'Autriche et
de la Russie. L'Angleterre se rend garant, auprès de
notre gouvernement, que Kossuth et ses compagnons
s'embarqueront immédiatement pour l'Amérique. Malgré
eette assurance il y a tout lieu de croire que la France
n'appuiera pas la protection dont le cabinet whig veut
couvrir les réfugiés hongrois.
On écrit d'Arras, le 2: la nomination de Mgr. Parisis
l'évêché d'Arras, est signée par le président de la répu
blique.
On assure qu'il est question de demander pour Mgr.
de Langrcs, le chapeau de cardinal.
Faits divers.
M™* la duchesse de Nemours, après avoir passé
quelques semaines Vienne, auprès de son père
malade mais maintenant rétabli, est partie pour
l'Angleterre par Hambourg où M. le duc de Nemours
était allé l'attendre.
Tonte la familie d'Orléans doit être réunie le 26
août, Claremont, jour anniversaire du roi des
Français, pour y assister au service funèbre.
Un de nos amis, raconte le Liverpool Mercurya
laissé l'autre jour dans nos bureaux une grosse
huître, qui s'est acquittée merveilleusement de l'of
fice d'une souricière. Celte huître fut laissée, il y a
quelques soirs, sur une table. Il paraîtrait que, pen
dant la nuit, conformément aux habilndeTtfii son
espèce, l'huître en question s'était livrée de nom
breux bâillements. Deux souris, profitant de cette"
disposition pour s'introduire entre les deux écailles,
sans doute dans le désir de se livrer un agréable
festin, ont payé leur témérité de la perte de leurs
têtes; car, le surlendemain, en ouvrant l'huître
laquelle adhéraient les corps des deux petites bêtes,
011 a trouvé leurs têtes complètement broyées entre
les écailles.
Voici la singulière façon dont s'y prend un jour
nal américain, qui s'intitule la Gazette royale de
Boston, pour éclairer le puhlic sur les aimables
qualités de l'éditeur responsable attaché sa publi
cation: C'est un homme, dit-elle, avec lequel il
serait téméraire de bardiner. L'énorme bambou qu'il
fait brillamment voltiger dans sa main joint son
regard terrible, suffisent sans doute pour faire re
culer bien des gens; mais quand nous ajouterons qu'il
porte dans les profondeurs de son remarquable pale
tot carreaux un des plus irrésistibles argumetila-
teurs qui sortent des ateliers de Colt un pistolet dit
recoher ou évolution), ou comprendra la terreur
qu'il est en droit d'inspirer .1 tous les malfaiteurs.
Nousajouteronsque noire éditeur en chef est le plus
souvent éloigné des bureaux pour des affaires qui
réclament ailleurs sa présence, mais qu'on l'y trou
vera cependant sans faute, tous les samedis, jusqu'à
une heure de l'après-midi, parfaitement disposé
donner toute espèce do satisfaction pour quelque
article que ce soit qu'il publiera dans son journal.
Ledouze mille tuniques de M. le duc de Bruns
wick. La Patrie a donné, il yj oquelqucs jours,
de» renseignements complètement inexacts sur
l'origine des 12,000 tuniques d'uniforme saisies par
la douane de Boulogne, venant, dit-on, de l omlres,
l'adresse de M. le duc de Brunswick; tuniques
qui auraient été confectionnées Bordeaux en ïîFIa,
l'époque où ce prince poursuivait sou projet de
restauration. Après le roman de la Patrie, voici
l'his'oire
il est très-vrai que M. le duc de Brunswick, se
rendant, en i83i, en Espagne, passa par Bordeaux,
et confia la maison Estibeau de cette ville, rue des
Fossés-de-1'Iiitendaiice, la confection d'uniformes:
mais la Patrie voudra adinett eavec nous que la
premièrecoiiditioo pour copier, c'est qu'il y ait un
original. Or, en >8i;2, le modèle tunique n'avait pas
encore été adopté
Les fournitures confectionnées par la -maison
Estibeau, la suite de son marché avec M. le duc de
Brunswick, consistaient en 4,5oo blouses dites gau
loises en toile bleue, 4,5oo ceinturons tricolores,
4,5oocasquettes, forme allemandeet 5,5oo guêtres.
C.e marché portait, en'outre, que les officiers et
sous-officiers seraient habillés de drap bleu sur le
modèle des habits de notre garde nationale d'alors.
Dans ces habits'et dans ces 4,5 jo blouses de toile, y
a-t-il rien qui ressemble au modèle tunique?
Les excentricités du petit prétendant allemand le
firent expulser, au bout de deux mois, d'Espagne où
il était allé solliciter l'appui et les bonnes grâces de
la cour. 11 ne fit que traverser le midi de la Fiance,
se rendit Nice, et y séjourna jusqu'au moment où
il vint Paris, pour surveiller lui-même ses arme
ments.
Notre gouvernement ne tarda pas lui signifier
un ordre d'expulsion, en même temps qu'il faisait
saisir les uniformes confectionnés par la maison
Estibeau, qui on en confia la garde car la presque
totalité de la confection lui était encore due. Ce ne
fut qu'en 18 13 qu'elle put être payée après juge
ment, commandement, saisie et prise de corps mise
exécution par le garde de commerce Bataille.
Si nous sommes entrés dens ces détails, c'est pour
bien prouver la Patrie que nous connaissons
fond l'a (faire. Comment ces uniformes sont-ils
redevenus la propriété de .VI le doc de Brunswick
Dans quel but auraient-ils été expédiés en France?
La Patriee&t parfaitement libre de nous l'expliquer.
Ce qu'il lui sera beaucoup plus difficile d'expli
quer, c'est la propriété phénoménale qu'ont les
brouillards de Londres de transformer les 4.5oo
blouses de toile et les 4,5oo casquettes allemandes
confectionnées Bordeaux, en i83a en 12,000
tuniques. Messager
Un revenant. Le Journal de Maine-et-Loire
annonçait dernièrement qu'un cadavre avait été
trouvé dans la Mayenne, près de l'île Saint-Aubin.
Les pieds et les mains de ce malheureux étaient at
tachés par des cordes; sa uiort paraissait être le
résultat d'un crime.
Après maintes recherches infructueuses pour
constater l'indeutité du cadavre,degraves présomp
tions firent penser quec'était celui du nommé Pierre
Macé, ouvrier forgeron. On apprit qu'ii avait eu des
relations récentes avec une jeune lemme. La police
se transporta chez elle. On l'amena, ainsi que son
pere, en présence du défunt; tous les deux affirmè
rent que c'était Pierre Macé, qu'ils avaient vu quel
ques jour* auparavant.
En présence des indices révélateurs du crime et
de cette circonstance que la jeune femme et son
père étaient les dernières personnes avec lesquelles
Pierre Macé s'était trouvé avant de quitter Auger,
tous deux furent arrêtés.
La famille du mort, aussitôt prévenue, arriva de
Laval. Son frère, sa belle-sœur, d'autres parents
encore reconnurent sans hésiter le corps inanimé
qu'on leur présenta. Plus de doute alors, l'autopsie
fut décidée, et les hommes de l'art y procédèrent
puis l'enterrement eut lieu, et,selon les prescriptions
de la loi, la succession fut ouverte chez un notaire.
Le dèfuot laissait environ 600 fr. de rente eu biens
funds, et les affaires suivaient régulièrement leurs
cours.
Elles en étaient là lorsque samedi dernier M. le
juge d'instruction dictait paisiblement, dans son ca
binet, une pièce de procédure son cotnmis-gretfier.
Quelques passe fout entendre; on ouvre la porte: les
deux têtes se retournent, et, que voient-elles? En
touré de ses parents tout joyeux* Pierre Macé lui-
même, avec sa blouse bleue, sa casquette de drap et
un costume en tout semblable celui du uoyé. Cha
cun est émerveillé de la ressemblance prodigieuse
qui existe eutre les deux personnages, ressemblance
rendue plus frappante encore par la similitude du
costume.
Le vrai Pierre iMacé se livre, ainsi que sa famille
la joie que doivent inspirer les résurrections, et
l'ordre est donné de mettre en liberté les prisonniers.
Le notaire est prié d'interrompre la rédaction de ses
minutes, et l'administration des pompes funèbres
est invitée rembourser le prix déjà versé pour
l'enterrement. On ignore encore quel est l'individu
dont le cadavre a été trouvé dans la Mayenne.
On lit dans le Droit:
Un négociant du quartier Montmartre, le sieur D...,
entretenait depuis plusieurs années des relations avec la
dame Lucia B, originaire de Milan. 11 y a un moisenviron,
celte dame crut remarquer chez son amant une froideur
et un embarras'qui l'attristaient. Elle le pressa de ques
tions, et il finit par lui avouer que, cédant aux inces
santes sollicitations de sa famille, il était sur le point de
se marier avec une riche héritière.
A celte nouvelle, la dame B. sentit s'embraser le sang
italien qui coulait dans ses veines. Elle entra dans une
violente colère suivie d'une terrible crise névralgique.
Elle renvoya, sans les regarder, les riches présens que son
amant lui avait fait porter pour l'apaiser, et elle lui fit
dire que le jour de sa noce elle irait se tuer devant sa
fiancée et devant lui.
Le sieur D... avait pris toutes les précautions pos
sibles pour évitèr l'effet de cette menace. Néanmoins il
conservait toujours une vide inquiétude, parce qu'il con
naissait le caractère entreprenant de son ancienne maî
tresse.
n Avant-hier, l'église où se faisait la cérémonie de
son mariage, il paraissait rêveur et préoccupé. Hier,
pendant le repas de noces, il se dérida peine. Sa galté
ne revint qu'à la fin du dessert, alors que les convives se
disposant se retirer bientôt, il pouvait croire qu'il échap
perait aux effets du désespoir de la vindicative milanaise.
Tout-à-coup l'on entendit dans l'escalier le bruit
d'une altercation. Le sieur D... pâlit. 11 venait de recon-
naîtréla voix de Lucia alternant avec celle de son premier
commis, qui selon les instructions qu'il avait reçues, vou
lait empêcher cette dame d'entrer. Mais la longueuso
italienne eut bientôt franchi tous les obstacles. Lcsvèle-
mens en désordre, les cheveux épars et tenant la main
un long stylet, elle s'avança rapidement vers la table
«Tu ne m'attendais plus, dit-elle au nouvel époux; mais
ton mariage, il manquait une consécration; je viens le
sceller de mon sang.
En même temps, elle se donna dans la poitrine un
coup de slylet. Fort heureusement un des convives lui
retint le bras, ce qui fit dévier la lame, en sorte qu'elle
n'entra que peu profondément dans le sein gauche. Le
sang jaillit sur le sieur D..., dont le "gilet blanc et la che
mise reçurent quelques gouttelettes.
On imaginera fort difficilement le trouble que jeta
dans la réunion cette scène mélodramatique. La mariée
s'évanouit; une des demoiselles d'honneur fut prise d'uno
a'taque de nerfs. La plupart des invités s'éclipsèrent. Le
sieur D... lui-même fut si douloureusement affecté, qu'il
resta longtemps sans pouvoir prononcer une parole.
La dame B. fut transportée son domicile, et l'on
prit des précautions pour que sa tentative de suicide ne se
renouvelât pas. Ce malin, elle était hors de danger, et
son exaltation se trouvait tout fait calmée. Au commis
saire de police du quartier Montmartre, qui a cru devoir
lui rendre une visite, elle a promis de s'abstenir désor
mais d'un genre de vendetta qui n'est pas dans nos
mœurs.
État-civil d'Ypre* du 3 Août au 9 inclus
Naissances sexe masculin, 8; idem féminin, 6; total,
14.
Mariages: De Slaef, Pierre-Louis, âgé de 27 an»,
charpentier, et De Koninek, Paullne-Emélie, âgée de 2Q
ans, sans profession. De Poorter, Amand-Alouïse,
âgé de 21 ans, charpentier, et Ghysel, Maric-Thérèse-r
Reine, âgée de 23 ans, dentellière.
Décès: De WildeCalhérinc-Rosc, âgée de 27 ans,
journalière, épouse de Joseph-François Gisolfs, rue de
Menin. Markey, Virginie-Natalie, âgée de 23 ans,
dentellière, célibataire, rue de Lille. ffesselIsabelle--
Jossinc-Reine, âgée de 61 ans, dentellière, veuve de
Martin Sem.inet, rue des Riches-Claires.
Enfants au-dessous de 7 ans: sexe masculin, 2; idem
féminin, 1 total, 3.
INaiiché d'Ypre* du 9 Août 1831.
Les prix du froment ont monté de 20 centimes l'hec
tolitre. 333 hectolitres se sont vendus de fr. 13-60 17-80;
en moyenne fr. 16-70 l'hectolitre.
Une baisse de fr. 1-20 s'est produite sur les prix du
seigle. 23 hectolitres se sont écoulés de 10 fr. 11-20;
prix moyen fr. 10-60 l'hectolitre en moyenne.
Les prix de l'avoine n'ont point chftngé; 14 hectolitres
se sont écoulés de fr. 10-12 10-50; en moyenne fr.
10-51 l'hectolitre.
Il n'y a eu aucun changement dans les prix des fèves
qui se sont vendues raison de fr. 15-20 1 hectolitre fcn'
moyenne; 9 hectolitres ont été présentés en vente.
Les prix des pommes de terre sont descendus de 75
centimes par 100 kilogrammes.* 3,300 kilogrammes M
sont vendus fr. 7-25 les 100 kilogrammes.