Théâtre d'Ypres. M. Ponnel et ses artistes vont bientôt nous quitter pour aller Bruges où les appelle l'ou verture de la campagne d'hiver. de l'opinion publique doivent être pour notre député une douce récompense pour les efforts faits par lui en faveur de son arrondissement et le dédommager des grossières insultes de quel ques cosgrégajustes fanatiqces qui, ne pouvant pardonner un libéral le bien qu'il fait, le payent de la plus noire ingratitude. SrYK VOOR DISK. On a fait en ville la remarque que l'article publié par le journal de levêché contre M. Alph. Vanden Pecreboom. a été écrit pendant le séjour de M. l'évêque Malou Ypres-, l'occasion de la distribution des prix aux élèves du collège de S1 Vincent de Paul. Si le prélat a vu I épreuve du journal qui contient le compte-rendu de celte distribution, il a du voir aussi l'article qui insulte.si gratuitement notre député, son proche parent. Cette coïncidence fait faire de singulières réflexions. Un arrêté ministériel en date du 2o Août lfî51v fixe l'ouverture de la chasse dans notre province au 4 Septembre. Il nons semble que cette époque est trop tardive pour le degré d'avancement auquel sont parvenus, dans nos localités, les travaux agricoles. Sans inconvé nient, la chasse dans l'arrondissement d Ypres, pouvait s'ouvrir huit jours plutôt. Ils n'ont plusque deux représentations don ner ici; Jeudi et Dimanche. Nous rappelons aux habitués du théâtre que c'est demain qu'aura lieu la représentation ex traordinaire donnée au bénéfice de M. et DIme Aymnrd. Le choix des ouvrages qui la composent, ne peut manquer de piquer vivement la curiosité On doit jouer la Camaraderie on la courte échellecomédie en 5 actes, de M. Scribe; citer l'auteur c'est faire le plus bel éloge de la pièce, qui est la critique la plus vraie, la plus spiri tuelle des mœurs littéraires et politiques de noire époque; on y trouve le secret de bien des réputations usurpées de nos prétendus grands hommes. Austerlitz et Catherine ou le retour de la Béresina, épisode des guerres de l'empire. Dire que M. Bonnet, jouera dans les deux piè ces, cesl annoncer deux nouveaux succès. Personne ne voudra manquer cette occasion de témoigner, M. et Mme AymardI intérêt qu'on leur porte et qu'ils ont si bien su mériter. indiscrètes du mari il n'osa plus interroger sa femme au grand jour, sans doute dans la crainte qu'elle ne rougit encore. Il se leva et se promena en silence. Mm* de Ver- neuil remarqua la dérobée l'inquiétude de son mari. Cependant, murmura-t-elle pour se rassurer, il a déjeuné aujourd'hui chez Tortnni avec ses amis. Eh bien dit tout-à-coup M"" de Verneuil son mari, vous êtes votre tour devenu très-mélancolique. Ce n'est rien, murmura-t-il j'ai sans doute comme vous une tristesse sans cause. M. de Verneuil était si sûr du cœur de sa femme, qu'il ne pouvait se décider la croire coupable. Il savait par un faucheur de foiu, qu'une dame élait descendue de voilure dans Auleuil qu'elle avait marché seule en pleine campagne; qu'elle était cnlréc dans la petite villa mais était-ce bien ÎA"" de Verneuil C'est y perdre la tête, dit-il en frappant du pied; mais je ne veux pas interroger Blanche, j'attendrai. Or. M""de Verneuil ne lui dit plus un mol de la soirée. Avant de se retirer dans sa chambre, elle lui tendit la main et lui dit bonsoir d'une voix émue. Le lendemain, après la nuit la plus agitée, M. de Ver neuil se décida donc suivre les traces de sa femme, et la surprit, comme on l'a va, dans cette chambre coucher. Revenons Mme de Verneuil et Frédéric de Marvillers. Notre héros ciiricux s'était jeté genoux pour secourir M"»« de Verneuil évanouie. Il lui prit d'abord les mains avec une brusque familiarité qu'autorisait l'état de la com tesse; ensuite il la souleva et lui posa doucement la lête sur un coussin; après quoi, il courut ouvrir la fenêtre et les volets l'éclat du jour et la fraîcheur pénétrante du jardin ranimèrent la comtesse. Elle se leva brusquement et sembla chercher des yeux. Elle voulut sortir; elle n'eut pas la force de faire un pas; elle fût même retombée sur la tapis si elle n'eut pu se retenir la portière. On lit dans la Flandre Maritime: Le sacrifice est accompli ce que la ville d'Oslende avait conservé de son honneur, de son indépendance, de sa dignité a été immolé dans la séance du conseil communal d hier, aux prétentions exagérées, aux inflexibles volontés de I évêqne Les amendements que le conseil avait introduits dans le piojet de contrat n'ont pu obtenir l'assentiment de sa Grandeur, et la majorité du conseil a fait amemle honorable, et s'est soumise avec la plus humiliante et la plus entière abnégation aux volontés du prélat. Les considérations de raison, d'équité, d humanité ont été sans effet ce que le conseil communal avait voté le 9 de ce mois, il l'a défait hier il a sacrifié les écoles primaires qn il avait prises sous sa sauve-garde, ilaabdiquéce reste d'hon neur et de dignité que les amendements adoptés avaient conservé dans le contrat Nous reviendrons sur celte séance jamais déplorable, parce qu'elle occupera la page la plus triste et la plus honteuse de nos annales Ont voté pour le projet de l'évêque: MM. Serruys, J. Van Isegliem, Th. Hnuman, De Boriinge. Lausweert. Bvckx et Rycquaert. Ont voté contre: MM. De Breyne, Lauwers, Liebaert. et Van Cuyl. M. Bondue. qui a déjà volé contre, élail absent. Nous avons dit que l'évêque do Bruges ne trouve- rail pas la prosternation des magistrats communaux d'Oslende assez complète, mais qu'un coup de crosse de monseigneur ferait l'affaire. Nous ne nous étions point tiompés, le conseil communal n'avait remis entre les mains de lepiscopat que l'instruction moyenne et,celui ci exigeait encore l'instruction primaire; le sacrifice est complet, elle lui a été accordée. Le vote du conseil communal d'Ostendeest un vole de défiance envers le ministère qui a comblé cette ville de laveurs, envers le roi qui a sanctionné la loi et auquel Ostende doit sa prospérité comme ville de baius. Ce vote est encore l'arrêt de mort de tous les établissements privés d'enseignement primaire Ostende, auxquels l'école épiscopde va faire concurrence avec les fonds et le» bâtiments de la ville. Quel bonheur que l'évêque n'ait pas songé exiger la suppression des bains et des trains de plai sir, comme immoraux. Le conseil aurait dit amen. Journal de Bruges.) -e -a— On lit dans 11 Organe des Flandre* Le Journal de tirage* annonce que la chambre de commerce de (>and, persuadée des avantages que présente au commerce l'approfondissement du canal de Gand Ostende, a réclamé l'exécution de ce projet. Frédéric revint vers elle. Monsieur, m'expliqucrez-vous... Madame, pardonnez-moi ma présence ici mais il n'y a pas île temps perdre il faut empêcher qu'il vienne, car si votre mari... Que voulez-vous dire de qui parlez-vous donc Voyons, Madame, ne vous offensez pas, j'en ai vu bien d'autres. M" de Verneuil leva la tête avec agitation et avec dignité. Je ne vous comprends pas, Monsieur. De qui parlez-vous Vous le savez mieux que moi; vous allez tout per dre en voulant feindre. EsL-il venu Est-il parti L'at tendez-vous Mais, encore une fois, Monsieur, vous oubliez... Songez, Madame, qu'il ne faut pas qu'il se rencontre avec votre mari. Mais, Monsieur, je n'attendais personneici,etjcsuis bien étonnée de vous y trouver. Mon Dieu, Madame, je ne comprends que trop votre étonnement; mais puisqu'aussi bien j'ai assisté sans le vouloir tout ceci, permettez-moi de vous servir. Où est-il 11 faut que j'aille lui dire ce qui se passe. J'imagine, Monsieur, que vous ne savez pas qui vous parlez. Peut-être vous vous êtes trouvé ici l'an der nier, quand il y venait des comédiennes et autres femmes de cette sorte. Pourquoi feindre encore Il est entendu que vous êtes la candeur dans toute sa grâce primitive; je n'en doute pas; mais il faul pourtant l'avenir de ce danger sérieux qui compromet la vie de deux hommes de cœur, car, ne vous y méprenez pas, votre mari le tuerait. Oui Lui. Mais enfin Votre amant. Malgré toutes les clameurs qui s'élevaient autour de nous, nous avons donc eu raison fie ne pas nous en inquiéter, et d'appuyer, dans l'intérêt commun, la demande de .ruges, qui deviendra celle des deux F la ndi es, dès que la quesl ion sera com prise. Après la levée du cainpde Beverloo, la garnison d Anvers sera composée du 5* régiment de'ligne, de deux bataillons des chasseurs-carabiniers, et d'un bataillon et de l'état-major du y* de ligne. Le dépôt du 3* régiment des chasseurs pied quittera Anvers et sera remplacé par le dépôt du de ligne. On nous rapporte que les ingénieurs anglais se sont approprié tort, comme une invèntion leur appartenant, la construction des locomotives d'un nouveau système, qui se trouvent eu ce moment l'exposition de Londres. Ces remorqueurs (ont corps aiec une caisse d'alimentation disposée de telle sorte qu'elle supprime le tender en usage aujour d'hui dans tous les trains. Cette innovation, dont on peut revendiquer 1 honneur pour la Belgique, est due M. l'ingénieur Cabri, et chacun a pu voir fonctionner, il y a quelques mois déjà, la station du Nord, une loco motive, a peu de chose près semblable celle qui se trouvent a l'exposition de Londres. Le gouvernement accueillantavec empressement celte invention, a ordonné des essais coin para tifs dans le but de iaire ressortir les avantages et l'utilité de cette combinaison. Hier après-midi, 2 heures, ont eu lieu les obsèques du lieutenant-général en retraite Lambert Nypels, officier de l'ordre de Léopold, officier de l'ordre impérial de la Légion d'honneur, ancien commandant supérieur de la garde civique de Bruxelles, décédé le 22 août 1851, l'âge de (18 ans. Le cortège, la tête duquel marchait la musique du 5e régiTnent de ligne, se composait de M. le lieutenant- général de Cruyqueinbourg, commandant les troupes; du colonel du commandant l'infanterie; d'un batail lon du régiment des grenadiers. Venait ensuite le corps du défunt, porté par des sous-officiers de différentes armes, au-dessus du cercueil étaient placés l'uniforme du général et ses insignes. MM. les lieutenants-généraux Goblet d'Alviella, de Lient, les généraux Joly et Fleuri-Duray portaient les coins du poêle. Suivait le cheval de bataille du lieute nant-général immédiatement après lecei eueil. La famille, le général d'Hoogvorsl, inspecteur-général des ginles civiques du royaume; le général Pelithau, commandant supérieur; l'état-major au complet; un grand nombre d'officiers supérieurs, majors, capitaines, lieutenants des 4 légions plusieurs généraux, colonels en retraite M. le colonel Dumortier, commandant de la place, et beaucoup d'officiers supérieurs en activité et de toutes armes marchaient la suite. La Société des frères d'armes de l'empire dont le géné ral Nypels faisait partie, les blessés de septembre, ayant les uns et les autres leur drapeau; un bataillon du 5' régiment de ligne, deux escadrons du régiment dus guides, un peloton de la gendarmerie et deux détache ments de l'artillere cl du train,faisaient également partie du cortège. Mm0 de Verneuil tressaillit d'indignation. Est-ce que je rêve est-ce que je suis folle Elle alla tomber tout abattue sur un fauteuil. Frédéric, comprenant moins que jamais, se promena tout agité, ne sachant plus que dire, ne sachant plus que faire. C'est bien étrange, pensait-il en regardant M™ de Verneuil la dérobée voir celte femme, on la croirait la plus pure des femmes. Qui sait? celte surprise n'est peut-être pas jouée; on n'est pas, cet âge, si profonde comédienne. 11 y a là-dessous quelque mystère que ni moi ni le mari n'avons l'esprit de pénétrer. Il entendait alors sangloter M"® de Verneuil. Oui, oui, reprit-il, je me suis trompe j'ai jugé comme tous les juges du monde, sans entendre et sans comprendre. Comme il se disait ces mots, il s'arrêta tout surpris pour écouler la comtesse qui murmurait tout bas Gaston Guston où m'avez-vous conduite Ah voilà donc le nom de l'amant Comme j'étais naïf de m'imagiaer qu'elle venait ici comme elle serait alléeà l'église! Décidément, il faut désespérer des femmes. Il se trouva vers la comtesse. Eh bien Madame, il s'appelle donc Gaston? D'où vient qu'il vous fait attendre si longtemps? A cette demande ironique, mais qui était effrayante pour M"" de Verneuil, la pauvre famine poussa un cri terrible et se cacha la tête dans ses deux mainscomme si elle eût craint une apparition. Car, poursuivit Frédéric, qui espérait arriver enfin savoir quelque chose, hier encore, vous êtes venue l'attendre, avant-hier même... Monsieur, monsieur, de grâce, respectez ma dou leur. Si les larmes d'une femme sont une prière qui vous louche, allez trouver mon mari, faites qu'il revienne, car je ne veux pas sortir sans lui de cette chambre. (La suite au prochain S°).

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Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 2