au moins montre-t-il plus de délicatesse que d'au
tres encore moins assidus que lui; il ne se fait pas
payer. Il a écrit, il y a quelques semaines, la ques
ture qu'il renonçait son traitement de toute l'an
née. A peu près la même date, M. le prince de
Chimay, arrivant d'Italie, allait, en personne, tou
cher le traitement de cinq mois, qu'il avait passés
en congé et repartit le lendemain pour je ne sais
laquelle de ses terres.
L'État-major et deux bataillons du n* de ligne
passeront samedi dans l'apiès-dîner par notre ville,
revenant de Beverloô. Ils continueront leur route ce
même jour pour Ypres et Menin. où ils vont tenir
garnison. Mémorial de Courtrai
On écrit de Bruxelles, 3 P Impartial de Brugei:
Ce matin, h dix heures, la discussion générale du
projet de loi sur les successions aura commencé au
sénrat.
Cette discussion devrait s'ouvrir hier mardi, mais
011 n'a pu l'entamer parceque M. le ministre des
finances était retenu la chambre pour la discussion
de la loi des travaux publics.
La chambre a voté la dérivation de la Meuse une
très-grande majorité, [/opposition fait plus de bruit
qu'elle ne produit d'effet.
Le budget de l'intérieur, malgré l'affaire de la cor
respondance épiscopale, a passé sans discussion au
sénat.
Rien d'absolument positif n'est connu des dispo
sitions du sénat quant la loi sur les successions; il
y a plusieurs opinions .1 cet égard. Beaucoup de per
sonnes commencent croire que la position n'est
pas aussi grave qu'on l'a laite. Le sénat n'est pas tout
dans la commission, et quand on compte les votes,
on a peine croire un rejet.
Il y a aussi des termes moyens; tel serait un amen
dement qui donnerait la loi un caractère tempo
raire, on fixerait cinq ans, par exemple. Un autre
amendement exempterait les parts de succession
an-dessousde 5,ooo fr. Un autre enfin augmenterai!
l'impôt en établissant une exemption semblable.
Comme on n'a aueun intérêt de part et d'autre
se brouiller.comme une nouvelle crise est un danger
pour tout le monde, tenez comme une chose sinon
positive, mais de la plus haute probabilité, qu'on se
ralliera tout au moins sur le terrain des amendements.
Le ministre des affaires étrangères a présenté la
chambre des représentant», dans la séance d hier, une
convention conclue, entre la Belgique et les Pays-
Bas, relative la navigation de la Meuse.
Par suite de celte convention les droits de naviga
tion seront supprimés sur la partie du fleuve exclu
sivement néerlandaise et sur la partie qui forme la
limite des deux pays.
Le gouvernement des Pays-Bas avait d'abord
proposé d'abolir les péages sur tout le parcours de la
Meuse en Belgique, mais dftte première proposition
n'avait pas été acceptée cause des conséquences
financières qui auraient pu en résulter puur le
trésor public.
La suppression des droits sur la Meuse mixte
entraînera, il est vrai, pour le trésor une légère
perle de 3 on 4,000 Ir. au plus; mais cette insigni
fiante réduction sera amplement compensée par les
avantages qui résulteront de l'abolition des péages
sur la Meuse néerlandaise.
donnez donc un philosophe qui vit un peu par curiosité:
grâce Dieu, ma curiosité est discrète; vous pouvez
compter sur mon silence.
Frédéric s'inclinait pour sortir.
Un instant, Monsieur,dit M"" de Verneuil; demeurez,
je vous prie; il faut que vous sachiez pourquoi je suis venue
içi mon devoir est de vous le dire.
Madame, je vous avouerai, dit Frédéric en souriant,
qu'il ne faudra pas me retenir de force.
Eh bien vous allez avoir celte explication main
tenant que j'ai pardonné un mouvement aveugle, un
cœur qui souffre et qui devint cruel...
M. de Verneuil exprima un mouvement d'impatience.
11 envoyait au diable le philosophe curieux qui avait sur
pris une scène conjugale, et qui, par sa position, se trou
vait avoir autant de droit que lui-même pour écouter ce
qu'allait dire sa femme. 11 n'était plus jaloux d'un amant,
mais jaloux d'un étranger qui entrait ainsi de plain pied
dans les mystères de son intérieur, un étranger devant
qui sa femme allait parler, cœur ouvert. Qu'importe?
dit M de Verneuilil faut bien accepter les caprices du
hasard.
Voyant que son mari redevenait inquiet et pensif, M*"
de Verneuil s'était interrompue.
Hélas reprit-elle tristement, pourquoi n'ai-je pas
•si vous dire cela il y a deux jours nous nous serions
■■dojuigiu»
On nous écrit d'Assebrouck, sous la date d'aujourd'hui
Une fête aussi simple qu'intéressante avait attiré hier
une foule nombreuse hors de la porte de Gand, la com
mune d'Assebrouck. Il s'agissait de l'installation de M.
De Ccuninck, comme curé de notre commune.
M. De Ccuninck est un de ces hommes rares qui se
font chérir pour la loyauté et l'affabilité de lcurcarnctère.
M. De Ceuninek est en outre du nombre, malheureuse
ment trop restreint, de ces prêtres qui prennent pour
principe les paroles du Seigneur Mon royaume n'est
pas de <e monde. Depuis dix-sept ans, en effet, curé
Moerkerkcce digne ecclésiastique ne s'occupait que de
sa sainte mission jamais 011 ne l'a vu s'immiscer dans des
affaires temporelles, dans les luttes électorales. Aussi, du
vivant de M. l'évéque Boussen, la conduite de M. De
Ceuninek n'a cessé de recevoir l'approbation de son digne
chef. Mais arrive M. Malou, et M. De Ceuninek voit bien
tôt ses dix-sept années de services dévoués dans la vigne
du Seigneur, devenir pour lui une cause de disgrâce,
motivée en dernier lieu sur la conduite de M. De Ccuninck
aux élections. Le digne curé parait avoir refusé de se
transformer, comme tant d'autres de ses collègues, en
courtier électoral curé d'une commune de 5,000 âmes,
il a été relégué Asschrouckqui ne compte que 1,100
âmes.
La fête d'hier a servi rendre justice M. De Ceu
ninek et de leçon pour l'évéché. Elle est venue prouver
combien est aimé le véritable prêtre. Dès trois heures une
foule immense se rendait hors de la porte de Gand pour
voir passer le cortège. Depuis la porte jusqu'à Assebrouck,
on 11c voyait que chronogrammes, guirlandes, festons,
drapeaux et #rcs-di—triomphe. Une société d'archers qui
faisait partie du eorlège, avait fait construire pour celte
circonslance un chnr-de-lriomphe. La musique n'y faisait
point défaut. Un corps d'harmonie a conduit le curé, de
la porte de Gand son église. Pendant le repas elle n'a
cesse de faire entendre de mélodieux accords. La direction
en était dévolucà M. Self s et l'infaliguable De Bruycker;
c'est tout dire. La partie de chant était dirigée par un
artiste distingué de cette ville. Tous ces musiciens, qui
s'étaient prêtés volontairement, ont reçu l'accueil le plus
bienveillant du nouveau curé.
La fêle s'est prolongée assez tard elle laissera de
précieux souvenirs dans l'esprit des habitants d'Asse
brouck, qui peuvent s'estimer heureux de posséder un
aussi bon pasteur.
1 ij O Çi i~_ l mt
Talilean de la composition des division» et
brigade» d'infanterie, cavalerie et artil
lerie, au i" Septembre.
div. Lieutenant-général Devs, Gand; 4r* bri
gade, général Borreninns, Bruges, 5' chasseurs pied et
12« de ligne, lieutenant-colonel d Vicq de Cumptich
Bruges, id. Itainaekers, Ypres; 2" brigade, général
Coussement, Gand, 7° et 10" de ligne, colonel Ilerry
ëGnnd;id. Gauchin, Gand.
2" div. Lieutenant-général Brialmonl, Mons; 1r*
brigade, général Lacoste, Tournai, 2e chasseurs pied
et 2" de ligne, colonel Dammnn, Tournai, id. Van Erp,
Namur; 2* brigade, général Greindl, Mons, 11° et 6"
de ligne, colonel Raikcm, Mons, licutcnaiit-coloncl
Blockhouse, Mons
3» div. Lieutenant-général l'Olivier, Liège;
brigade, général Capiauinont, Liège, 1" et 8e le ligne,
colonel Raikeni, Liège, id. Rothennel, Liège; 2" bri
gade, général Dens, Liège, 5" et 9" de ligne, colonel
Lcfebvre, Arlon, id. Brener, Anvers.
4' div. Lieutenant-général Chazal, Anvers; 2"
brigade, colonel Van Rode, ad intérim, Bruxelles, 4" de
ligne et le rég. de grenadiers, colonel Servaes, Brux
elles, id. Van Rode, Bruxelles, 1" brigade, général
Fleury-Duray, Anvers, le régiment de carabiniers et 5*
de ligne, colonel Van Castccl, Bruxelles, lieutenant-:
colonel Muguet, Anvers.
cavalerie légère. Général-major Kruzcwski
Louvain; ire brigade, général du Corron, Tournai, 1"
épargné bien des heures d'angoisses. Mais voilà tout ce
qui s'est passé.
Frédéric se mit très son aise dans un fauteuil. La
comtesse, épuisée par de telles secousses, s'était assise
elle-même près de l'armoire où son mari avait rejeté ses
lettres. M. de Verneuil se contenta de s'appuyer sur la
cheminée.
La fenêtre était restée ouverte; le soleil, traversant un
amandier, répandait sur le tapis ses rayons brisés. Cette
chambre coucher, tout l'heure si sombre et si désolée,
avait pris toul-ë-coup un air de gaité douce et charmante.
Mais, disait Frédéric en regardant Mln* de Verneuil
qui allait parler, que va-t-elle dire? A inoins que ce ne
soit un jeu de jeunes époux qui veulent se distraire,
moins que je ne sois tombé dans quelque accès de folie, il
y a là quelque chose d'inexplicable. Ce mari, qui redevient
tout-à-coupsiamoureux de sa femme, ne sait-il donc pas
qu'elle est venue ici seule hier? que déjà la veille elle
s'était arrêtée la grille sans oser aller plus loin Et ce
nom de Gaston F<t cette rose cueillie d'une main trem
blante, c'est-à-dire d'une main coupable? Et ces larmes
que j'ai jugées tout la fois douces et ainères? Et celle
lettre qu'on relisait l'ombre avec tant d'émotion Voilà,
ce me semble, des charges terribles. Mais enfinje vais
tout savoir, car jusqu'à présent je ne sais encore rien.
et 2" chasseur* cheval, colonel Ablay JJ.), Mons, lieu
tenant-colonel île Villcrs, Tournai; 2* brigade, général
Dnroy, Namur, I" et 2* lanciers, colonel Lahure, K
Louvain, id. Berten, Namur.
grosse cavalerie. Géuéral-majnr de Cruquembourg,
Bruxelles; 1,e brigade, régiment de guides, colonel
Ablay (0.), Bruxelles, 2" brigade, colonel George d'Epi-
nois, Gand, Ie' et 2e cuirassiers, colonel George d'Epi-
nois, Gand, id Frison, Bruges.
artillerie.Lieutenant-général de Liem, Bruxelles;
1" brigade, général Dupont, Bruxelles, I" et 4* d'ar
tillerie, colonel Dupont, Malines, id. de Nieulant, k
Anvers; 2" brigade, général Wittert, Liège, 2« et 3*
d'artillerie, colonel le Cocq,à Liège, id. de S'-Charles,
Tournai.
Tableau de remplacement des corps de
l'armée, au 1er Septembre 1851.
Régiment de carabiniers. État-major, lor et 3" ba
taillons Bruxelles; 2* et 4e bataillons Anvers; 5e ba
taillon Malines.
2" Chasseurs pied. Étal-major, 1" et 3e bataillons
Tournay; 2" bataillon Ath; 4e bataillon Terinonde.
3" Chasseurs pied. État-major, t,r, 5* et 4* batail
lons Bruges; 2° bataillon Ostende.
Ie' Rcgiinent de ligne. Étal-major, 1", 2* et 3e
bataillons Liège; 4e bataillon Hnsselt.
2" Régiment de ligne. État-major, lor, 3" et 4' ba
taillons Namur; 2" bataillon Charleroi.
3" Régiment de ligne. État-major, Ie' bataillon
(2 comp. Dinant) et 5e bataillon Arlon; 2" bataillon,
5 comp. Philippeville, 2 Bouillon et 1 cuinp. Marient-
bourg; 4e bataillon Huy.
4» Régiment de ligne. État-major, 1", 2e et 3' batail
lons, Bruxelles; 4* bataillon Alost.
5' Régiment de ligne. Étal-major, 1", 2*, 5* et 4*
bataillons Anvers.
6" Régiment de ligne. Étal-major, 1", 2° et 3" ba
taillons Mons; 4e bataillon Malines.
7" Régiment de ligne. Étal-major, 1", 2% 3' et 4*
bataillons Gand.
8'' Régiment de ligne. État-major, l'r, 2e et 4' ba
taillons Liège; 3e bataillon Huy.
9" Régiment de ligne. État-major, 2" et 4" bataillons
Anvers; 3' bataillon Anvers, Vilvorde, S'-Bcrnard et
Hoogstraten; 1er bataillon Dicst.
10" Rcgiinent de ligne. État-major, 2* et 5' batail
lons Gand; 1" bataillon, 4 compagnies Termondc, et
2 Alost; 4e bataillon Termonde.
11* Régiment de ligne. État-major, 4", 2" et 3" ba
taillons Mons; 4e bataillon Ath.
4 2* régiment de ligne. État-inajor et 2' bataillon
Ypres; 4' bataillon Nicuport3a bataillon Menin;
4' bataillon Audenarde.
Régiment de grenadiers. État-major, 1*, 2" et 5. ba
taillons Bruxelles; 4, bataillon Louvain.
Compagnies sédentaires de sous-officiers, Louvain
lr de fusiliers Alost 2« id. Vilvorde.
Compagnie de discipline d'enfants de troupe. A
Lierre.
Id. Diest et au camp.
4" Chasseurs cheval. État-major, 5*, 4*, S*, 6* es
cadrons et dépôt Mons; 1' et 2* escadrons Churlcroy.
2e Régiment de chasseurs cheval. État-major, 3*,
4e, b*, 6* escadrons et dépôt Tournay; 4" et 2" esca
drons Audenarde.
4" Régiment de lanciers. État-major, 1", 2*, 3',
4°, 5*, 6" escadrons et dépôt Louvain.
2e Lanciers. État-major, lr, 2*, 3*, 4*, 5* esca
drons et dépôt Namur 6* escadron au camp de
Beverloo.
Régiment des guides. État-major, 4", 2*, 3", 4',
5", G* escadrons et dépôt Bruxelles.
Ie' Cuirassiers. État-major, 4", 2*, 3*, 4* escadrons
et dépôt Gand.
2* Cuirassiers. État-major, 4", 2*, 3% 4e escadrons
et dépôt Bruges.
V.
Mm* de Verneuil parla ainsi
•i Ce qu'il y a de plus triste, c'est que je ne puis pas
vous dire cela en deux mots. Mon Dieu, c'est pourtant
bien simple. Enfin, prenez patience, puisqu'il me faut
tout dire je dirai tout.
Il y a trois ans, Monsieur Gaston d'Avrigny... n
A ce nom, M de Verneuil leva la tète avec attention.
La comtesse regarda son inari sans se troubler.
n II y a trois ans, reprit-elle d'une voix calme, M.
Gaston d'Avrigny vint passer l'automne au château de
mon père. C'était mon cousin, nous nuus connaissions
de vieille date vous le savez, Monsieur de Verneuil.
Dans l'enfance, nous avions été des mêmes fêtes, nous
avions cueilli ensemble les primevères du parç. Gaston
venait chez mon père pour la saison de la chasse; Gaston
était un désœuvré; avec très-peu de fortune, il n'avait pas
d'étal; il aimait beaucoup ne rien faire, c'est-à-dire se
promener cheval, chasser, courir le monde comme
un enfant prodigue de bonne maison. Encore s'il s'était
contenté de ces plaisirs là chez mon père II s'avisale
croiriez-vous? de tomber éperdûment amoureux de moi.
Un éclair de jalousie brilla dans les yeux de M. de
Verneuil.
Ne vous offensez pas, je n'y pouvais rien; j'étais
d'abord bien loin de m'en douter. Il avait lu les roman»