pourra difficilement digérer, c'est qu'il s'amuse de nos intérêts les plus chers, comme un chat s'amuserait d'une souris. Dimanche dernier, vers une heure, sont arri vés en ville, l'état-major et le 2e bataillon du 12" régiment de ligne, venant du camp de Beverloo. Nos habitants ont vu revenir avec joie une partie de l'effectif de ce régiment qui. dès son premier séjour Ypres. a su s'acquérir les sympathies de tous nos coociloyens. Deux compagnies du 10e régiment en garni son Gand, se rendront samedi prochain, 6 Septembre, Courtrai pour y tenir garnison, en remplacement des trois compagnies du 12e qui y sont restées jusqu'au départ de ce régiment pour le camp. Le vote négatifdu sénat sur l'impôt en discussion, amènera une dissolution. Les élections auront lieu au milieu de l'efferves cence qu'aura produit le vote. Les conditions d'éligibilité ou sénat n'offrent aux électeurs qu un choix bien limité. Prenez la liste des éligibles, élaguez-en, pour chaque province, les noms de ceux qui ne veulent pas être sénateurs, de ceuxqni ne peuvent pas l'être, il y a des infirmes de corps et d'intelligence, de ceux qui sont trop âgés pour accepter la charge de fonctions électives, puis comptez ce qui reste et vous verrez que vous n'aurez pas l'embarras du choix. Admettons cependant qu'un sénat modifié sorte de la dissolut ion. Qu'arri vera-t-il Le sénat adoptera et l'institution elle-même sera raffermie pour quelque temps. Notez bien qu'en Grèce, on en est déjà arrivé s'apercevoir qu'il est difficile de gouverner avec deux chambres. Si le sénat rejette de nouveau la loi, alors surgi ront de partout des propositions comme celle que le conseil communal de Bruxelles a écartée. On ne pouvait raisonnablement condamner le sénat .avant le vole. Et l'une des institutions constitu tionnelles do pays sera fortement ébranlée, et l'on s'apercevra que si le congrès n'avait pas eu la sagesse de prévoir que ce qui était excellent en i 8 io, ne le serait pas toujours, que rien ne peut être immuable, on serait peut-être bien embarrassé pour compléter le monument qui va s'élever en son honneur. Journal de Bruges.) —i—»»-j)H»e L'événement de la dernière séance du sénat a été un discours de M. le ministre de l'intérieur. M. Rogier a fait un dernier appel la concorde, la conciliation. Cet appel a été reproduit ensuite pas M. Forgenr, de Liège, qui,dans le but de conjurer la crise, a piéseuté une série d'amendements, dont l'adoption permettrait tous ceux que n'aveugle pas une hostilité systématique, de voter le projet de loi. Le premier deces amendements réduit de 5 p. °/o i p. le droit sur le précipul; Le second exempte de l'impôt les biens situés l'étranger Le troisième diminue d'un dixième la base pro posée par M. le ministre des finances pour l'éléva tion des propriétés, en attendant une nouvelle péré quation cadastrale; Le quatrième, enfin, propose de donner la loi un caractère du teinporauéilé, en en limitant les chapitres de notre mariage. Il y a trois jours je ne pensais guère mon pauvre fou de cousin un domestique se présenta chez moi, et, s'assurant que j'étais seule, me remit une lettre et deux clés Que signifie ce message? lui demandai-je, avec surprise. Je n'ai rien dire Madame; j'obéis un ordre précis, voilà tout. Je re tournai vingt fois la lettre avant de la décacheter; vingt fois j'examinai les deux clés; enfin je brisai le cachet avec une iolente palpitation. Quoique je ne songeasse pas du tout Gaston d'Avrigny, je reconnus tout de suite son écriture. Je devinai, je ne sais pourquoi, que j'allais ap prendre un triste événement. Je savais, depuis quelques mois seulement, que Gaston, après avoir peu près échoué dans toutes les carrières, s'était engagé comme simple soldat dans l'ar mée d'Afrique où d'ailleurs il connaissait le général La- moricièrc. C'était un homme fait pour la guerre; je ne lui savaisqu'utie qualité sérieuse, la bravoure. Il a été atteint d'un coup mortel sur le champ de bataille, !s dernière sortie rentre les Arabes; mais d'ailleurs cette lettre, que vous pouvez lire, achèvera de vous expliquer tout le se cret de ma présence dans cette chambre. Disant ces mots, M""' de Verncuil présenta son mari la deruière lettre de Gaston. effets au 3i décembre i835, ce qui permettrait d'en faire, en quelque sorte l'essai. L'Indépendance, après avoir reproduit ces amen dements, les accompagne des réflexions suivantes: Certes, voilà, ce nous semble, un terrain de conciliation assez large, et si,comme nous le sup- posons, bien qu'il ne soit pas prononcé encore, les amendements n'ayant été lus qu'à la fin de la séance, le cabinet accepte celte transaction, il donnera une éclatante preuvb qu'il n'y a de sa part ni entêtement, ni obstination, ni question d'amour-propre, et le sénat pourra, de son côté, se rallier ses propositions sans que sa dignité ait le moins du monde en souffrir. Le conseil communal de Bruxelles a (enu samedi une séance publique qui a été suivie d'un comité secret. Au début de la séance, M. Trumper a saisi le conseil d'une proposition dé projet d'adresse au sénat, afin de prier cette assemblée d'adopter le pro jet de lot sur les successions en ligne directe. Cette proposition a été d'abord combattue par M. le bourgmestre, non pas que M. de Brouckere ail voulu contester en principe le droit du conseil, ni le mérite du projet de loi eu question, car il est un des neuf députés de Bruxelles qui tous ont voté pour a la chambre des représentants mais l'hono rable président du conseil communal a cru devoir taire remarquer la voie dangereuse dans laquelle les conseils communaux s'engagent lorsqu'il s'agit d'intervenir dans lesqncslious d'un ordre politique. Ces conseils sortent ainsi de leurs attributions. Ce qui est permis aux conseils provinciaux sons ce rapport, ne l'est pasautaut pour les conseils corn- munaux qui doivent se montrer tort sobres des manifestations ayant un caractère essentiellement politique. Ces observations ont conduit M. le bourgmestre déclarer que, quant la loi sur les successions, il la considère comme prélérableà toutes les lois d'im pôt, sans en excepter aucune que la législature a récemment volées. Il n'en a pas moins adjuré le conseil de ne pas adopter la proposition de M. Tromper. M. le bourgmestre dit encore, adjurant le conseil communal de ne pas adopter la proposition de M. Trumper, qu'il avait prévu ce qui arrive au sénat aujourd'hui, il y a vingt ans, lorsqu'il s'opposa, dans le congrès national, l'organisation actuelle d'une chambre haute. M. Kaieman a appuyé les observations de Mle bourgmestre, en rappelant que les maux qui ont le plus pesé sur la France, pendant la révolution de i 7M9ont été causés par l'active intervention de la commune de Paris dans les affaires de l'état. M. Rainvet, sans appuyer positivement la propo sition de M. Trumper, a exprimé l'opinion que le conseil était parfaitement compétent dans cette question de principe et d'opportunité. M. le bourgmestre a dit encore que le conseil communal se devait entièrement a la Commune, qu'il ne devait pas, du moins dans le cas actuel, songer se mêler des affaires de l'état, et qu'il y a très-peu de mois encore, une adresse avait été votée par le conseil pour que le sénat adopte la loi sur l'enseignement moyen. M. Trumper a retiré sa proposition. Ce matin, l'état de l'honorable M. Van Muyssen ne présentait aucun changement sensible sur celui de la veille; il ne s'empire pas, mais ne s'améliore guères. Les médecins n'ont pas encore permis Mmc Van Muyssen d'approcher du lit de Sun mari. M. de Verneuil saisit la fois la lettre et la main de'sa femme. La comtesse respira, baissa la tête et rougit de plaisir. Après avoir déplié et retourné la lettre diverses reprises, M. de Verneuil la lut haute voix. Ma cousine Sans doute vous avez oublié dans votre bonheur ce pauvre Gaston d'Avrigny, qui vous a tant aimée, qui vous a trop aimée. Faut-il vous le dire, moi, depuis plus de deux ans que j'ai vécu sans Vous voir, j'ai toujours porté dans mon cœur cette folie charmante et terrible qui a dévoré ma vie. Ah vous n'avez pas su quel amour profond et dévoué j'avais pour vous. Ne n pouvant vivre vos pieds, vivre de votre regard, de votre sourire, de votre beauté, je n'ai pu vivre ailleurs de tout ce qui fait la vie sans l'amour. J'ai essayé de tout pour abuser mon cœur; je savais qu'il me restait un peu de fortune, je l'ai jetée dans toutes les ivresses trompeuses de la vie parisienne. Mais, au milieu de a toutes ces folies, j'ai gardé votre image adorée comme n un coin dit ciel qui sourit travers la tempête. Ne pou- vaut vaincre mon cœur, il ne me restait qu'à mourir. D'ailleurs, je dois l'avouer, car il ne faut pas faire de charlatanisme, j'étais peu près ruiné et je ne me sen- tais pas le courage, dans mon chagrin et dans inon Mm* la duchesse d'Orléansaccompagnée du comte de Paris et du duc de Chartres, est arrivée Bruxelles par un convoi spécial du chemin de 1er qui était allé la prendre Oslende. Des voitures de la Cour attendaient LL. AA. RR. la Coupure, et les ont conduites au château de Laeken. On lit dans 1 Économie de Tournai Nous apprenons avec un vil plaisir, que la ban que nationale vient de s'entendre avec son agent, M. A. Pirson, banquier, en celte ville, pour favori ser le commerce de Tournai des mêmes avantages qu'elle accoide déj aux autres localités, où ses comptoirs d'escompte sont établis. Pa rsuite de la mort deson auguste frère, le prince de Cohary, le roi ne se rendra pas aux têtes de M on s, M. Troye, gouverneur de la province du Hainaut, qui était allé Bruxelles, en a apporté la nouvelle. On lit dans le Journal de Huy «L'exportation des fruits pour l'Angleterre prend chaque année plus d'exlension. Après les cerises et les abricots, arrivent les pêches et les reities-claudes, puis vien dront les prunes et les noix. Tout le produit des arbres fruitiers du littoral de la Meuse depuis Visé jusqu'au-delà de notre ville a été acheté par des commissaires anglais; ou com mence aussi pénétrer dans l'intérieur de la Hesbaye. Pour donner une idée des quantités exportées, il nous suffira de dire qu'un acheteur de nos eu vi rons s'est engagé, dit-on, fournir pour sa part i,5oo paniers de reines-claudes, le panier pesant environ 5o kilog. s/nvers. On écrit de Willemstad qu'un ingé nieur belge y est arrivé pour mesurer le terrain par Roozemlaal jusqu'à Anvers. On ferait la même chose Breda car on sait qu'il n'est pas encore décidé si le chemin de fer international entre les Pays-Bas et la Belgique passera par Willemstad ou par Breda. Mon*. Un affreux malheur est arrivé ce matin Jemmapes; un ouvrier a eu la tète tranchée sous les roues d'un wagon. Ce triste événement plonge dans la désolation une famille composée de i o enfants. n s m j a Un triste événement a signalé la fin de la séance du sénat de jeudi. M. Van Muyssen, après avoir parlé pendant une heure, avec beaucoup d'aisance et tle naturel, a été frappé en se rasseyant, d'une atteinte d'apoplexie au moment même où le prési dent consultait l'assemblée sur le reuvoi de la dis cussion demain. L'honorable sénateur de Bruxelles a un côté perclus et la langue paralysée. Sa situation inspirait les plus vives inquiétudes A. six heures du soir, ou désespérait de ses jours. M'"* Van Muyssen se trouve en ce moment la campagne, près de Tongres, où sont situées la plu part des propriétés de son mari. Une personne a été dépêchée auprès de cette dame par les soins d'un questeur, M, Van Sclioor, pour la préparer rece voir lu nouvelle du malheur qui l'attend. P. S. Huit HEURES ÛU soir. L'état du malade est toujours aussi alarmant. Des sœurs de charité arrivent pour le veiller. Un lit vient d'être disposé dans une des salles du sénat. abattement, de surmonter les ennuis d'une fortune faire. Le suicide est devenu une banalité; il y a toujours de la place sur le champ de bataille pour un homme de cœur. Il y a tant de gens qui sont aimés, me disais-je, et qui vont là-bas mourir quand un cœur attendri les appelle ici Moi, qui ne serai pas regretté, pourquoi n'irai-je pas m'offrir la balle d'un Arabe qui doit frapper un pauvre garçon qui aime la vie J'ai bientôt passé ici pour un héros. N'avez-vous donc pas vu mon nom cité glorieusement dans un rapport du maréchal Enfin le jour que j'attendais est venu. Quand vous lirez celte lettre je serai mort, avec le seul regret de n'avoir pas été frappé au cœur. Je ne vous n dirai rien de mes dernières angoisses j'étais résigné tout. Je n'ai qu'une inquiétude; je vais vous la dire. Vous m'avez écrit huit lettres dans ce doux et triste automne que j'ai passé au château de mon oncle. Ces lettres qui m'ont désespéré m'étaient pourtant pré- cieuscs; je les ai toujours gardées comme un trésor. Dans mes heures les plus sombres je les relisais avec une volupté amère qui me charmait. Quand j'étais en train de me ruiner, j'ai loué une petite villa au bout d'Auteuil où j'ai passé l'été dernier en joyeuse com- pagnie; c'était un rendez-vous de désœuvrés comme

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Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 2