EXTÉRIEUR.
Nous ayons arrête et arrêtons
Les Chambres sont ajournées.
Notre ministre de l'intérieur est chargé de l'exécu
tion du présent arrêté.
Donné Lsekcn, le 3 septembre 1851.
Un mouvement ifapplobai khi s'est -immédiate
ment produit dans les ti ibunés; plusieurs sénateurs
paraissaient médiocrement charmés de cette mani
festation. Alors, dans le but db faire diversion et de
donner un autre-caractère l'expression des senti
ments du public, M.Uoghen s'est mis battre des
mains avec vigueur et crier h luc-iêt* fioe le
Roi! Naturellement, et tous les sénateurs et Je pu
blic des tribunes ont poussé le même cri; mais les
bravo* du public ive s'en sont pas moins fait enten
dre eu même temps avec uneéuergie extraordinaire.
Acte» ointiels. WovirriR du Septembre.
Clôture de la session 1351-1859.
Léopold, roi des Belges, etc.
Vu l'article 70 de la Constitution;
Sur la proposition de notre ministre de l'intérieur et de
il'avis de notre conseil des ministres,
Nous avons arrêté et arrêtons t
Art. i".L.i session législative de 1850-1851 ctt close.
Art. 2. Notre ministre de l'intérieur est chargé de l'ex
écution du présent arrêté.
Donné Bruxelles, le 4 septembre 1851.
Léopoi.b.
■Par le roi I.c ministre de l'intérieur, Ch. Rosier.
Dissolution du Sénat.
LtorOLD, etc.
Vu l'article 71 de la constitution dont ls teneur suit i
Le roi a le droit de dissoudre les chambres, soit
simultanément, 90ft séparément. L'acte de dissolution
•eiffltient convocation des électeurs dans les quarante
jours, et des chambres dans les denx mois.
Vu également l'art. 55 2, ainsi conçu
En cas de dissolution, le sénat est renouvelé intégra
lement.
Vu l'art. 19 de la loi du 3 mars 1831, modifiée par la
loi do 20 mai 1848, ainsi que. l'art. 3 de la lui du 3 juin
1839
Vu la loi du 1" avril 1843;
Vu la loi du 31 mars 1847, augmentant le nombre des
sénateurs et des représentants
Vu la loi du 4" niai 1848, réunissant le canton de
Slavelot l'arrondissement de Vcrviers sous le rapport
•dmirmtvatiT;
Sur le rapport de notre ministre-de l'intérieur et de
l'avis de notre conseil des ministres,
Nous avons arrêté et arrêtons
Art. 4*'. Le sénat est dissous.
Art. 2. Sont -convoques pour le 27 de ce mois, 4 neuf
heuresdu matin, les-collèges électoraux de tous les arron
dissements du royaume, l'effet d'élire chacun le nombre
des sénateurs indiqués au tableau ci-joint, en conformité
des lois précitées.
Art. 3. La chambre des représentants et le sénat sont
convoqués pour le 4 novembre prochain.
Art. 4. Notre ministre de l'iutérieur est charge de l'ex
écution du présent arrêté.
Donné Bruxelles, le 4 septembre 1851.
Léopold.
Par le roi Le ministre de l'intérieur, Ch. Rosier.
Le nombre des sénateurs élire par la province de la
Flandre orientale est pour Gand, 3; Alost, 2; S.'.int-
Nieolas, 2; Audenaerde, 1; Termonde, 1; Eecloo, 1.
Pour la province de la Flandre occidentale, Bruges, I
Ypres, 1; Court rai, 2; Thielt, I Roulcrs, 1 Diximide,
1; Furncs cl Oslende, 1.
Ces deux arrondissements élisent ensemble un séna
teur; le bureau principal est établi Fûmes.
Enuf.gistrf.ment et domaines. Far arrêtés
royaux: La recette des domaines sera, partir du
paroles, étaient empreints d'une si profonde terreur, que
Léonce crut rêver eu les entendant. Il la fixa san> lu voir,
car des pleurs obscurcirent spontanément ses yeux. Puis,
une idée traversa son cœur ses jambes fléchirentune
pilleur mortelle couvrit ses traits... Je vous comprends,
enfin, s'écria-t-il... vous me méprisez
Lorsque deux âmes sont depuis longtemps comprimées
parle devoir, les convenances, ou les oppressions morales
du monde, le plus simple événement peut briser la digue
de leurs pensées secrètes, et l'explosion de leurs scu-
tiincuts est d'autant plus violente, que la contrainte a été
longue et cruelle.
Une fleur avait provoqué la scène que l'on vient de lire.
La comtesse reçut un coup affreux en entendant inter
préter ainsi sa mystérieuse pensée. Du mépris pour celui
qu'elle adorait en secret, pour l'ami de son enfance, pour
i'humine dont la vie était la sienne Elle voulut ré
pondre, repousser un si cruel reproche ouvrir son âme
tout entière l'ingrat qui la méconnaissait. Mille dou
leurs, mille sentiments confus l'assaillirent la fois, et,
les yeux baissées elle cherchait en vain un mot qui pùi
réstirui r toutes les émotions de son cœur.
L'n léger bruit se fit entendre, une porte se refermait,
Léonce avait disparu Maria cassa de voir, de parler et.
i" octobre 185 idistraite du bureau des hypothè
ques d'Audenarde et réunie au bureau de l'enregis
trement établi en la même ville.
Le sieur Vandeuberghe, ancien vérificateur de
l'enregistrement et des domaines, conservateur des
•hypothèques a Ypres, est nommé conservateur des
hypothèques Audenarde.
La recelte des domaines sera, partir du i' oc
tobre, distraite du bureau des hypothèques d'Aude-
narde et réunie au bureau de l'enregistrement
établi en la même ville.
Un arrêté royal du 3" août autorise les conseils
communaux de ReninglieUtde Langemarck, de
Boesinglie, de Ziilebeke et d'Ypres, a mettre en ad
judication pour un terme d'un t rois ans, la percep
tion des péages qu'ils ont été autorisés a établir par
arrêtés-royaux des/6 octobre i8i3, ii janvier
iti mai if>4i et 3o mai ib4y.
FRANCE. P.»«is 5 Septembre. Une dépêche
télégraphique de Sévillc adressée au président dn conseil
Madrid annonce que l'infante Marie-Louise, duchesse
de Montpeusier, est heureusement accouchée d'une prin
cesse, le 28 août, 1 heures du soir.
Les condamnés de Lyon se sont tous, 4 l'exception de
quatre, frappés par de faibles peines,-pourvus en révision
contre l'arrêt du conseil de guerre.
Le conseil de l'ordre de» avocats de Lyon a décidé
qu'une action disciplinaire serait dirigée contre MM.
Mouillaud, Boulot etWillemmi, du barreau de cette ville,
qui se sont retirés de la défense dans l'affaire de Lyon.
Cette résolution a été prise par suite d'une lettre de M. A.
Gilardin, procureur-général, qui, d'après les ordres venus
de Paris, avait attiré son attention sur lu conduite des
avocats de Lyon. M. le garde des sceaux a en outre donné
l'ordre aux autres parquets, sous la juridiction desquels
se trouvent placés les autres avocats qui faisaient partie
■de la défense des accusés de Lyon, de déférer leur con
duite aux conseils de discipline.
M- Tbiers a du partir aujourd'hui do CautcrrU. Il
revient directement Paris, car il a renoncé son projet
de voyage en Espague. M. Tbiers s'occupe activement de
l'histoire du consulat et de l'empire il corrige en ce
moment les épreuves du 11* volume.
Le général Narvaez, duc de Valence, part de Paris, le
20 de ce mois, pour rentrer eu Espagne.
La candidature du prince de Joinvillo la présidence
de la République française est désormais un fait acquisque
|>crsonnc ne songe plus mettre en doute. Toutes les
correspondances, lou» les renseignements qui nous arri
vent de Paris sont uuamiires pour aunoiicer le mauvais
accueil fait parles membres de la famille d'Orléans ceux
de ses anciens ministres et partisans qui pèchcul la fusiuu
et la prolongation des pouvoirs du prince Napoléon Bona
parte.
Les amis de M. Thiers l'emportent sur toute la ligne.
Aussi faut-il voir la colère plus que grotesque des feuil
les légitimistes et élyséeunes. C'est un désarroi complet,
une levée d'armes générale. On parle même d'un manifeste
gros de menaces que doivent lancer contrôle nouveau can
didat MM. Bcrryer et Falloux. Bien certainement la loi
Grêlon ne sera pas volée. Mais c'est là ce qui fera préci
sément la force du prince de Joinville: l'exil lui donne un
prestige que, simple citoyen, il n'eut pus conservé. M.
Bonaparte doit en savoir .quelque chose. Aussi que la loi
du 31 mai soit abolie ou qu'elle ne le soit pas, comptons-
nous bien que le fils.du roi Louis-Philippe recueillera un
nombre de voix suffisant-pour battre en brèche les vues
de souffrir pendant quelques instants. Rien ne révolte
plus un cœur délicat que l'injustice de celui qu'il aime.
Deux heures s'étaient écoulées depuis le départ de
Léonee. Le salon était plongé dai>3 une profonde obscu
rité, et le morne silence qui régnait dans cette pièce
gothique ne s'interrompait, de longs intervalles, que
par un soupir douloureux aussitôt comprimé.
Marie n'avait pas quitté le siège sur lequel elle était
retombée en voyant Léonce s'éloigner, et des larmes
muettes coulaient de ses yeux, sans soulager son cœur
oppressé.
Une vive clarté se répandit tonl-à-coup autour de la
comtesse.
Une lettre pour Madame, dit un domestique en
entrant une bougie la main.
De qui s'écria la comtesse d'une voix trem
blante.
De M. Léonce Geoffroy, répondit le valet.
Il alluma les candélabres du salon, et sortit.
La comtesse brisa le cachet, et lut
Madame, uu mot m'a révélé mon sort, et si j'ose
revenir sur un passé trop doux, c'est sans espoir pour
l'avenir... Parcourez cet écrit sans crainte, c'est la der-
nière fois que vius me lirez. Élevé près de vous, je
ambitieuses duconspirateurdeStrasbourg et de Boulogne.
Le beau gâchis que cela fera; et comme ces grands esprits
politiques font bien les affaires de la Republique.
Il était facile de prévoir que l'article du Journal des
Débats allait soulever toute la presse légitimiste et
bonapartiste. Le Constitutionnel, pourtant, qui était mis
plus spécialement en cause par l'article des Débats, ne
répond absolument rien aujourd'hui. Il cède la parole
1 Union, 1 Assemblée nationale, l'Univers, assuré
qu'il est du dévouement et du zèle de ces journaux pour
la cause de M. Bonaparte. L'Univers se distingue dans
cette croisade par la brutalité de sa polémique contre M.
de Joinville, sans oublier de jeter, en passant, quelques
grosses injures Louis-Philippe, voir même au due
d'Orléans, nourris de lu philosophie du xviii* siècle. Ces
vilenies contre des princes que l'Univers a flagornés pen
dant huit ans, ne sont pas, certes, pour vous surprendre.
Vous connaissez le pèlferin. Aussin'y insisterais-je pas,
si le bruit n'était accrédité que l'article de [Univers a été
fait de rompteà demi entre l'austère Guizot et le révérend
père Veuillot.
M. F. Flocon, en rendant compte, dans le Démocrate
du Rhin, du jugement rendu par le 2* conseil de guerre
de Lyon, vient de commettre six alinéas moulés selon
l'inventeur du genre, M. Girardin. Du premier bond il
a su se placer la hauteur du maître.
Complot dt Lyon.
Le jugement est rendu.
Si nous écoulions nos sentiments, nous en dirions
trop.
Si nous écoutions les prescriptions de la loi, nous
n'en dirions pas assez.
Nous n'en dirons rien.
Attendons.
Attendons 1852
Ferdinand Flocon.
Voici comment M. de Lamartine apprécie, dans le Pays,
la candidature du prince de Joinville:
d Un demi siècle de république aurait moins déraciné
le préjugé de la royauté, que cette étreinte corps corps,
entre la royauté héréditaire et la royauté révolutionnaire
sous les yeux du peuple et sous le nom d'un président
précurseur d'une restauration d'Orléans. Il y aura en
core quelque temps des orléanistes et des bouchonnions,
il n'y aura plus de royalistes; des prétendants et pljs de
dogme, voilà le sort que votre intrigue de royalistes pré
parc la royauté.
I.c bruit court que les personnages qui sont allés
Londres pour la cérémonie du 2tl, en ont rapporté la
certitude que le prince de Joinville est très-décidé
accepter la candidature la présidence.
On ajoute que le duc de Nemours lui-même est favo
rable cette idée, et qu'il aurait dit Un prince d'Orléans
doit servir lu France quand et comme elle l'entend.
On dit que le président de la république est disposé
rendre Abd-el-Kader la liberté, condition qu'il ira se
fixera 30 lieues de Constantinople et qu'il y sera surveillé
par uu agent spécial.
Le bruit court de nouveau que le général Randon,
ministre de In guerre, quitterait bientôt son poste. Nous
nous abstenons de rapporter les motifs qu'on prèle celte
détermination; parmi les généraux qui pourraient suc
céder M. Randon on cite en premier lieu M. le général
Excel inaus.
L'Elysée se montre fort impatient de connaître les vœux
des conseils-généraux sur la révision. Plusieurs des em
ployés du ministère de l'intérieur sont en permanence,
pour recueillir les nouvelles qui arrivent chaque jour des
départements et en envoyer immédiatement des rapports
au président de la république. Les préfets avaient reçu
des instructions pour qu'ils eussent faire discuter cette
question dès les premières séances de la session, mais on
vous aimais comme une sœur; cette affection de frère
i> vous rendit longtemps heureuse... Votre excellente
mère, dont mon père était l'intendant, me traitait en
fils, vous le savez. Mon père avait sauvé sa fortune,
a dans les troubles de la Terreur, et la reconnaissance de
celle noble femme ('égarait presque dans sa tendresse
pour moi, car elle semblait me confondre avez vous
dans son cœur. J'aehevais mon droit Paris, brûlant
de me distinguer dans la carrière du barreau, et nour-
rissant un vague espoir que je n'osais in'avouer lorsque
j'apprisvotremariageavecM. le comte de Pommereuse.
n Le désespoir que j'en ressentis me révéla toute la force
d'un amour que je voulais me cacher moi-même.
On ne peint pas de pareilles douleurs, et je vous en
ferai grâce, en cet instant surtout Deux ans après, la
mort vous enleva votre époux mon père n'était plus,
et vous daignâtes vous souvenir de moi pour me de-
mander quelques conseils dans les affaires de votre
succession. J'accourus près de vous, le cœur plein d'une
émotion que je parvins vous cacher longtemps. Je me
fixai dans ma ville natale, voisine de ce château, ou-
bliant Paris, et sacrifiant sans regret, au bonheur de
vous voir quelquefois, la gloire, la réputation que de
brillants succès m'avaient fait rapidement obtenir.