et non contents de méconnaître ce point tous vos devoirs les plus sacrés envers la société et envers vous-mêmes, vous éveillez dans l'esprit de ces enFants un sentiment de défiance envers leurs parents, vous ébranlez leur amour filial et en les excitant la désobéissance vous manquez ce commandement de votre propre foi: Pere et mère honorerat. Il est vrai que cette foi n'est plus entre les mains de la plupart d'entre vous qn un instru ment et que vous en oubliez les plus beaux principes lorsqu'il s'agit de servir votre intérêt et votre ambition personnelle. Correspondance. On nous écrit de Poppringbe, 10 octobre: Rien n'est si déplorable que de voir, dans une ville qui compte au-delà de 10,000 habitants, l'esprit public si peu développé, l'intérêt géné ral si peu compris que l'approche des élections communales, où il s'agit de décider en quelles mains seront de nouveau remises, pour six ans. les destinées de la commune, ne suffit même pas pour surmonter celle apathie et celle indif férence inqualifiable. Quatorze jours peine nous séparent de ces élections, et, dans les lieux et réunions publiques, on n'en entend pas un seul mot. Cependant, comme il y a une vaca- ture au Conseil, et que parmi les membres sortants il en est qui. pour des motifs d âge ou de santé, sont hors d'état de rendre les sërvices qu'on est en droit d'attendre d'un bon conseil ler, pour quoi remettre au hasard ou l'intrigue le soin de faire des choix dont dépend le sort d'une ville entière? Pour quelle raison ne pour rait-on pas tenter de faire ici ce qu'on fait ailleurs avec tant de bonheur, c'est-à-dire, des réunions préparatoires publiques où les qualités et le choix des divers candidats soient discutés au grand jour? Ne veut-on pas que la lumière se fasse? Craint-on peut-être que le mince mérite de quelques hommes imposés et trop légère- menlacceplés nesoit trop percéà jour? Veut-on que cette fois comme il en fut presque tou jours, trois ou quatre individus isolés décident, en léte-à-léte secret, les destinées de la ville, disposent leur gré ou leur profit des élec teurs, et dictent la loi la masse? Electeurs de Poppringhe, voulez-vous remé dier un pareil état de choses, il est temps de secouer cette torpeur, il est temps de naître la vie publique, dans l'intérêt de la ville et dans votre intérêt particulier. Jusqu'ici vous avez aidé faire des choix qui n'étaient pas les vô tres; vous vous êtes laissé bénévolement impo ser des hommes qui n'ont pas toujours mérité votre sympathie. Songez que vous êtes maîtres de vos destinées: qu il appartient vous d ap prouver ou d'improuver en dernier ressort les actes de vos mandataires. Cette pensée profonde, contenue, qui m'a fait vivre par l'espoir de l'exprimer un jour; cette pensée qui a été la plus grande souffrance et l'unique volupté de ma )t douloureuse existence, cette pensée h voici Rien n'est au-dessus de mes forces, si, le faisant pour vous, je puis dire que vous m'en saurez gré; mais si je vous trouvais oublieuse et indifférente après un sacrifice comme celui que vous m'avez demandé, je sens que j'en mourrais. Maintenant si vous persistiez encore me rendre la parole que je vous ai donnée, je comprendrais qu'en la recevant, vous étiez décidée rester ingrate, et je trou- verais bien impuissant le cœur qui se serait senti inca- pable d'éprouver la reconnaissance que peut exigée un a homme eomme moi. Adieu, Madame. Sirvan. Trois heures après avoir reçu cette lettre, la vicom tesse et Valérie arrivaient Brantigny. Au bruit d'une voilure, le marquis accourut sur le perron de son château Salut au châtelain de Courcenay. Parlez-vous sérieusement s'écria le marquis. On ne saurait davantage, répondit la vicomtesse qui la lettre de Sirvan avait lait changer la résolution. M;ais vous êtes la plus aimable des fées reprit M. de Brantigny, en s'emparant d'une des mains de sa belle amie qu'il porta plusieurs reprises ses lèvres. Que direz-vous donc quand vous connaîtrez les conditions du marché que j'ai fait? interrompit madame de Miremont. Je vous crois capable de tout; mais vous savez que ces conditions me sont indifférentes. On se plaint généralement -le I irritation et de la division restées en ville l.i suite «les élec tions communales de 18411. Ce résultat n'est pas tant dû aux mécomptes qu'ont éprouvés alors certains hommes, qu'aux choix malencontreux et irréfléchis de quelques conseillers de nulle valeur, qui n'avaient aucun titre la confiance des électeurs, et qui depuis n'ont cessé de dé mériter de leur estime. Que les électeurs in fluents prennent donc l'initiative qu'ils se concertent enlr'eux sur le choix d hommes rai sonnables pris, non dans le sein d'une coterie égoïste et exclusive mais parmi la généralité des citoyens. Ce n'est que parce moyen que le mal signalé et ses conséquences funestes pour ront un jour disparaître, car l'introduction dans le Conseil de quelques citoyens impartiaux la cause commune, satisfera l'opinion publique et otei a tout prétexte légitime au mécontentement. un électeur de poper1ngue. VILLE D'YPKES. Co.vseil conmixal. Séance publique fixée au Lundii'i Octobreneuf heures du matin. OR DRU DU JOUR: i* Communication de pièces. f 2° Dépôt du rapport sur l'adtninislraliori et la situation des affaires de la ville, eu i8âo. S° Emettre unavL:a. Sur un acte de vente passé entre l'administration des Hospices e! la darne Josephine-Thérèse-Constance Dtlbeke, veuve Fer rie*, pour l'acquisition d'une maison et jardin conli- gus l'établissement d'aliénés. R. Sur le procès- verbal d'une vente d'arbres tenue le 27 Décembre dernier,sur une propriélédu Bureau de bienfaisance, située en la commune de Voormezeele. C. Sur diverses demandes d'aulorisatiou pour obtenir la radiation d'inscriptions hypothécaires prises pour sûreté de capitaux, pietés par les bureaux charita bles de cette ville. 4" Arrêter la liste des entants pauvres admis l'instruction gratuite pour l'année i85i-5tï. 5* Emettre un avis sur la demande formée par le sieur Rouzeeuw, h l'effet de pouvoir établir une fabrique d'amidori. 6* Adopter définitivement le projet do règlement organique pour le Mont-de-piété de celte ville, d'après les dispositions de la loi du io Avr il i*4*. 7* Délibérer sur un projet de créai ion d'une caisse de retraite pour les élèves de l'école communale gratuite. 8° Arrêter le compte du Collège communal pour l'exercice r85o. y* Arrêter le compte du Mont-de-piélé pour l'exercice 18S0 et le budget de r85i. io° Emettre un avis sur le cahier des charges pour une vente d'arbres hors de croissance suc les propriétés des Hospices. Par arrêté royal du 60 septembre i85i, le sieur Groxisset, J.-B., meunier Hollebeke, est autorisé, sous certaines conditions, établir un manège Sirvan vous donne Courcenay. Quoi une restitution Ne prononcez pas ce mot devant lui quand vous le verrez, vous gâteriez tout. Je répète ses propres paroles, écoutez-les bien Je ne veux pas vendre, je restitue encore moinsje donne. Mais je ne sais si je dois... Oh j'ai accepté pour vous interrompit encore et plus vivement la vicomtesse. Comment avez-vous fait? Aq lieu de chercher prendre Sirvan par l'intérêt, je me suis adressée son cœur. Le cœur de cet homme, vicomtesse Oui, son cœur, répéta Mm* de Mireinont avec l'accent d'une profonde sensibilité. H n'y en a pas de plus noble et de plus généreux. Mais enfin vous me direz... A quoi bon les détails le résultat ne vous suffit-il point Vous tne promettez que les arrangements que vous avez pri.s ne coûteront rien ma dignité demanda le marquis avec un certain embarras. Voes en jugerez vous-même. Sirvan a mis deux conditions l'abandon qu'il vous fait la première vous la connaissez il donne et ne vend pas; la seconde vous semblera peut-être plus singulière encore il exige que vous fassiez Courcenay les réparations indispensables, et que vous y demeuriez une bonne partie de l'année. Voyons, vicomtesse, ne vous moquez pas d'un pauvre vieillard, dit M. de Brantigny confondu d'étonnement. Tout ceci n'est qu'un jeu, une plaisanterie un peu cruelle. De grâce, parlez-moi sérieusement. composé de deux pièces destinées moudre le grain dans un hangar contigu sa demeure, 7,5oo mètres de la frontière, dans le rayon des douanes de la province de la Flandre occidentale. Hier on a rendu avec tous les honneurs militaires les derniers devoirs aux deux malheureux officiers des cui rassiers, qn une mort prématurée et si déplorable est venue enlever l'affection de leurs compagnons d'armes. Depuis bien longtemps notre ville n'avait vu une céré monie funèbre attirer tant de monde. C'est que chacun ressentait une profonde pitic pour ces deux jeunes exis tences si fatalement tranchées; c'est que chacun estimait ici ces deux jeunes gens qui ne devaient qu'à eux-mêmes, leur bonne conduite le rang qu'ils occupaient dans l'armée. Le service funèbre était fixé 10 heures. A 9 heures le cortège s'est formé dans la rue Longuedéjà encombrée de monde. Les deux corps de musique ou vraient la marche, puis venaient les autorités municipales et administratives, les officiers de la garde civique et des chasseurs-éclaireurs, le corps d'officiers des deux régi ments en garnison en notre ville au grand complet, le général Borremans en tête. Les coins du poêle étaient tenus par des officiers de chasseurs et de cuirassiers. Des marches funèbres ont été jouées jusqu'à l'église, où la foule était telle, plus de quatre cents personnes n'ont pu pénétrer. L'absoute a été donnée deux fois. Après la cérémonie funèbre, le cortège s'est reformé pour se diriger vers le cimetière, où des mesures avaient été prises pour éviter des désordres, tant l'encombre ment était grand, aussi tout s'est-il passé dans le plus grand ordre. 11 était une heure quand le convoi a atteint sa triste destination. M. le colonel Frison a prononcé, avn- une émotion qu'il pouvait peine maîtriser des paroles d'adieu sur le cercueil de ees deux officiers qu'il avait entouré pendant leur maladie dessoins les plus paternels, puis, M. le comte De Cruquembourg le plus ancien sous-lieutenant, a prononcé un discours, au noui des frères d'armes des défunts; enfin la terre est retombée avec bien des larmes sincères sur les dépouilles mortelles des deux braves oflîeicrs, qui, selon leur dernier vœu, reposent dans une fosse commune. Journal de Bruges.) C.e ne sont pas seulement les journaux libéraux qui disent que le sénat s'est posé en obstacle Le roi, répondant au discours du bourgmestre d'Arlon, a dit, en faisant allusion aux travaux publics qui doi vent vivifier le Luxembourg': «Vous le savez, les obstacles, ne vietuient pas de nous. Qui s'est opposé aux travaux publics? Qui s'est posé en obstacle? La réponse est facile. La sagesse du roi est proverbiale. Or, si le roi mar che avec son ministère, la chambre des représen tants,et les grandes villes du pays, c'esl qu'il sait qu'avec eux sont le progrès et la tranquillité publi que, Journal de Bruges.) Voici la réponsedu roi audiscoursdu bourgmestre d'Arlon Messieurs, Je vous remercie beaucoup des paroles affectu- euses que vous voulez bien m adresser. J'ai toujours aimé le Luxembourg et les Lux- embourgeois, et depuis longtemps déjà j'avais le Oh que vous êtes bien comme tous vos semblables! interrompit M"* de Miremont. l'arec qu'une chose est noble et grande, elle vous trouve incrédule Marquis, j'avais une autre opinion de vous. Que pourrai-je faire pour Sirvan? conseillez-moi, méchante amie. Il refusera tout, j'en suis convaincue. Mcme une maison qu'on bâtiraît pour lui dans un lieu de son choix Je lui ai proposé de lui en donner une dans mon parc, mais i> n'a pas voulu en entendre parler. Alors il est fou. M™* de Miremont ti! un geste d'impatience, mais elle se contint, et elle dit avec tristesse Fou...!, on le croira peut-être; quant moi, je penserai qu'il est bon, et je lui laisserai voir que telle est ma conviction. Chère vicomtesse, vous me cachez certainement quelque chose, car rien de ce que vous me dites n'est vraisemblable. Mais si tout est vrai, que vous importe? vous m'aviez chargée d'une négociation, j'ai réussi; que faut-il de plus? Au fait, vous avez raison. Faudra-t-i! remercier Sirvan Je ne pense pas que vous puissiez vous en dispen ser; mais la forme donner ce remerciaient sera une chose examiner entre nous. Nous en causerons plus lard, si vous le permettez. Pour le moment, je ne serais pas fâchée d'oublier un peu toute cette affaire allons retrouver Valérie; j'ai peine vu la pauvre enfant depuis deux jours. [La suite au prochain IV*-)

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Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 2