peut avoir pour moi des conséquences dans le présent et dans l'avenir, je suis prêt les subir, car ma conscience et mon honneur ne me per mettent pas même d'hésiter. Le Propagateur me porte en tête de la liste de ses candidats pour les prochaines élections communales. J'aurai pu accepter, il y a quelques mois Fappui que ce journal m'offre je ne le puis plus aujourd'hui et voici pourquoi Vous vous le rappellerez peut-être, il y a peu de temps, le Propagateur publia contre moi quelques articles violents il disait entr'autres choses que je me drapais orgueilleusemeutdans le manteau troué de la philantrophie. Je ne répoudrai pas celte allégation in jurieuse. 11 me reprochait ensuite d'avoir aliéné mon indépendance, d être l'instrument servile et aveugle du cabinet, et cependant quelques sebnaines s'étaient peine écoulées depuis que dans une' circonstance grave (la question du serment), j'avais contribué, par mon vote, ren verser un cabinet au sein duquel j avais plus que des amis politiques, au sein duquel j avais un ami du coeur. J'obéis alors la voix impérative de ma con science. Est ce là être servile? Messieurs, des deux choses I une, ou bien le Propagateur a agi consciencieusement, il a cru dite la vérité, ou bien il a sciemment dit la chose qu'il savait ne pas être. S'il a cru dire la vérité, il ne doit avoir pour moi qu'une mince estime, et moi je ne puis honorablement accepter l'appui de celui qui ne m'estime pas, je ne veux d'ailleurs être pris comme pis aller par personne. Si, au contraire, le Propagateur a dit la chose qu'il savait fausse, mon tour je ne puis lui accorder mon estime et je ne puis accepter l'appui d'un journal que je n'estime pas. Voilà pourquoi je n'accepte pas l'appui du Propagateur. Mais je le déclare formellement, car je ne fus jamais exclusif, j'accepterai avec gratitude les suffrages de tous les hommes honorables qui pensent que ma présence l'Hôtel—de- ville peut encore être utile, de tous ceux qui, malgré les attaques du Propagateur, ont conservé pour moi des sentiments d'estime et que je puis estimer moi-même. En prenant celle position franche et nette, en faisant cette déclaration loyalement je pense Messieurs rester fidèle mes antécé dents. Je crois être entré honorablement l'hôtel— de-ville, j'ai taché de parcourir une carrière administrative utile pour mes concitoyens honorable pour moi; et quand je quitterai l'bd- tel-de-ville je veux le quitter comme j'y suis entré, c'est-à-dire honorablement, j'aim» mille fois mieux tomber avec honneur que de devoir une lâcheté une prolongation d'existence administrative. YPRES, imprimerie île LAMBIN, Fils, Marché an Beurre, 1. a ir

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Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 6