JOURNAL DYPIIFaS ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Ifl.093. - 11e Année.
.Veinli. 23 Octobre 1851.
Vires acquint eundo.
Élections communales
du 38 Octobre 1851
CANDIDATS PROPOSÉS
PAU LA SOCIÉTÉ DE LUS 101 LIBÉRALE.
MADAME DE MIREMONT.
INTÉRIEUR.
ABONNEMENTS: Y près (franco), par trimestre, 5 francs 50c. Provinces,* francs.
INSERTIONS; Annonces, la ligne la centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes.
Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
MM. Alphonse Vanden Peerehoom. membre
sortant.
Théodore Vanden Bogaerde, idem.
Martin l.egraverand, idem.
Martin Smaeleti, idem.
Edouard Cardinacl, idem.
Eruest Merghclj nck, idem.
Charles Brcune, négociant.
Messieurs les électeurs qui voudraient donner
leur suffrage aux candidats ci-dessus indiqués, sont priés
de vouloir transcrire les noms tels qu'ils se trouvent
imprimés ci-dessus et se méfier des billets donnés par
les agents du parti clérical qui, ordinairement, dans le
but de tromper MM. les électeurs, distribuent des bulle
tins portant des noms sans désignation suffisante ou
présentant un autre vice, pouvant donner ouverture <i
l'annulation dubulletin ou d'un oudeplusieurs suffrages.
SOCIETE DE L UNION LIBERALE
UK J/AKltONDlSSK.UKNT D'ÏPRKS.
Le comité a l'honneur de prévenir MM. les mem
bres de la société, qu'une assemblée générale est
couvoquéeau vendredi, 24 Octobre i85i,à 6 heures
et demie de relevée, l'estaminet de VAigle d'or
Grand'Place.
Par ordonnance
le secrétaire,
EriIIIekghelvscr.
FOUR LE COMITE
le président,
H.-t. CiKION.
MM. les sociétaires sont en outre prévenus que
l'annooce de la réunion par le journal tiendra lieu de
billet de convocation. Ils sont donc priés de porter cet
avis U connnaissance de leurs amis, membres de la
société, qui pourraient ignorer l'heure et le lieu de la
réunion.
(bClTB).
IX.
Le lendemain,, après le déjeuner, M™* de Miremont
quitta Brantigny, comme elle l'avait annoncé la veille, et
Raoul monta cheval pour l'escorter une partie du che
min, la grande satisfaction du marquis, qui parut
enchanté de ecltc attention tout-à-fait conforme ses
principes de vieille galanterie.
Au moment où sa voiture sortait de la cour de Bran-
bgny, M. Malard en franchissait l'entrée dans un préten
tieux tilbury, dont la caisse repeinte neuf reluisait
comme un chaudron de cuivre exposé au grand soleil.
Corneillau accompagnait Malard tous deux venaient
de terminer leur affaire chez le notaire Hardouin ils
s'élaientréciproquementaltrapés,ccqui fait qu'ils étaient
également satisfaits.
Raoul, qui caracolait la portière de la vicomtesse,
s arrêta pour fraterniser, ce fut l'expression dont il se
servit, avec Malard et Corneillan; puis il rejoignit au galop
la voiture qui filait toujours.
Pendant un trajet de quatre lieues, le jeune comte fut
fort aimable sa manière, c'cst-à-dire qu'il se montra
passablement absurdenaïvement égoïste, et d'un sans-
façon qui eût été intolérable sans sa bonhomie et les
grâces naturelles de son âge.
Vpres, 'i'i Octobre.
Nous a»ons émis notre opinion sur la valeur
politique de MM. Sartel et Vanden Driessche
et nous nous serions borné là, si les journaux
cléricaux ne s'efforçaient d'exalter le mérite et
la valeur de ces candidats au dépens de leurs
adversaires.
M. Sartel s'est acquis, disent ces feuilles, une
large part dans l'estime et dans la considération
de ses concitoyens cela est possible au club des
Lions apprivoisesmais nous garantissons qu'il
n'en est pas de même l'estaminet de l Aigle
d'or, où, il y a dix-huit mois, M. Sériel, oubli
ant toute la gravité de son caractère, se permit,
sans rime ni raison, les invectives les plus gros
sières l'adresse de plus de cinquante assistants,
par le seul molif que la plupart d'entr'eux
ne partageaient pas ses opinions politiques Ce
n est pas dans celle occurence que M. Sartel a
fait preuve de cet esprit, de ce tact et de cette
modération que les feuilles cléricales louent si
fort; il est vrai que I honorable juge était vive
ment ému, mais cette circonstance, loin de
pouvoir lui servir d'excuse, est une preuve que
la tempérance n'est pas non plus une des qua
lités qui le distinguent.
l'ouï ce qui concerne M. Vanden Driessche,
il n est connu que par l'échec que lui ont fait
subir les électeurs en 1848; étranger la ville et
aux affaires administratives, il ne s'est signalé
comme membre de la chambre de commerce,
que par son opposition systématique a toutes
les mesures utiles, notamment l'éreclion d'un
atelier qui n'eut point manqué d'introduire
dans noire ville plusieurs industries nouvelles.
M. Vanden Driessche ne parait, du resle, avoir
agi dans celle circonstance, que dans la crainte
de provoquer, par l'effet de la concuirence,
l'élévation du prix de la matière première et le
salaire des ouvriers c'était l'idée qui le domi
nait constamment.
Aussi, au lieu de dire, comme le font les
feuilles cléricales, que M. Vanden Driessche
utilise sa fortune procurer du pain de nom
breuses familles, ceux qui le connaissent, trou-
Quand on (ut arrivé la moitié du chemin de Brantigny
au ciiàleau de M",e de Miremont, la vicomtesse dit
Monsieur Raoul, je ne veux pas que vous alliez plus
loin c'est tout au plus si vous aurez le temps d'être de
relour chez vous pour l'heure du dîner.
Mon père, me sachant avec vous, ne m'attendra
pas, ou s'il m'attend, je suis sûr qu'il aura la bonté de ine
pardonner. Eh bien adieu, Madame, ou plutôt au revoir
prochainement.
Et Raoul ayant salué légèrement du regard et du geste
la vicomtesse et Valérie, disparut au galop dans un sentier
de traverse qui aboutissait au grand chemin.
Mme de Miremont examina furtivement son amie; il lui
sembla qu'elle était plus émue que la circonstance ne le
comportait.
Comment le trouvez-vous, Valérie? dit-elle.
Très-aimable, répondit Valérie en rougissant.
J'espère aussi qu'il est bon, reprit la vicomtesse.
Quoi vous n'eu èles pas sûre
11 est léger, et c'est toujours inquiétant.
A son âge, peut-on être autre chose
11 n'a pas la légèreté de la jeunesse; c'est ce qui me
semble fâcheux. Au surplus, je puis me tromper, et je le
désire beaucoup.
Valérie aurait bien voulu continuer cette conversation,
et cependant elle la laissa tomber; le silence était la seule
dissimulation dont elle fût capable.
verout plus rationnel de dire, qu'il a utilisé et
utilise encore de nombreuses familles se faire
etàaugmenter lafortunedont il est aujourd'hui
le possesseur.
Les fouilles cléricales, car il n'y n de distinc
tion faire que pour la forme, toutes deux
obéissent la même direction et défendent
ceux qui les soudoyent, disent pis que pendre
des actes de la régence. Tout est mauvais, dé
testable, abominable, affreux. On ne se donne
pas même la peine d'indiquer les actes qu'on
blâme, car l'exception du Collège communal,
qu'on voudrait supprimer et pour cause, on se
lance dans des divagations aussi plaisantes que
peu fondées. Mais ces braves et honnêtes frico-
leurs sont, nous semble-t-il. brouillés avec la
logique car comment se fait-il qu'ils veuillent
encore voir le 110m d'un membre sortant sur
leur liste de candidats, après avoir tonné contre
les actes du Conseil communal avec celte vio
lence fanatique, qui démontre que celui qui
blâme n'est mu que par 1 esprit de parti. Com
ment se fait-il, qu'on n'exhume pas quelques
candidats qui se laisseraient faire pour la foi,
{voorhet yelooreRéellement après avoir blâmé,
avec cette intempérance de style, le» membres
du Conseil, comment se fait-il, qu'on se borne
au remplacement de trois d'entre eux. quand
il y en a sept qui doivent obtenir lin nouveau
mandat
Voici de cas tours que le parti clérical se
permet sans se soucier le moins du monde
de inconséquence de sa conduite. Que doivent
dire les électeurs Comment vous trouvez
tout mauvais et vous conservez une partie de
ces membres, qui ont si mal agi, comme vos pro
pres candidats? Mais ces honorables conseiller^
ont bien agi et vous ne devez pas les blâmer
en ce cas, ou ils ont mal rempli leur mandat
ejl alors vous ue pouvez leur faire l'aumône
d'un bill d indemnité.
Cette tactique illogique démontre clairement
I isolement des meneurs. Sans le parti clérical
qui les a pris sous sa protection et qui se sert
d eux comme Bertrand de Raton, ils tombe
raient sous le poids du ridicule, mais les prê-
11 pouvait être six heures et demie de l'après-midi
lorsqu'elles traversèrent le petit village de Courcenay.
En passant devant la chaumière autrefois occupée par
Sirvan, Mmo de Miremont vit avec surprise que la porte
en était ouverte, et elle aperçut dans l'intérieur Margue
rite qui vaquait activement ces travaux de ménage que
chaque soir ramène pour les pauvres habitantes des
campagnes.
Il a déjà tenu sa promesse pensa la vicomtesse avec
attendrissement.
Au même instant, César, Roger et la petite Yolande
parurent en haut d'un seutier qui descendait pic des
ruines au village. Tous les trois étaient chargés, suivant
le degré de leurs forces, de quelques ustensiles d'un gros
sier mobilier, et ils cheminaient lentement, les yeux
baissés vers le sol.
Au bruit que fit la voiture de M"' de Miremont, ils
jetèrent simultanément un regard sur le grand chemin,
puis ils s'arrêtèrent ensemble, comme s'ils eussent obéi
une même pensée.
M""de Miremont leur envoya quelques signes d'amitié:
ils restèrent immobiles la place où ils s'étaient brusque
ment arrêtés.
Elle les appela par leurs noms, les engagea déposer
leurs fardeaux pour venir elle ils n'eurent pas l'air de
l'entendre.
Chère alérie, attendez-moi un instant ici, dit-elle.